C’est (re)parti !

Alors, une introduction comme ça, Mélenchon, il ne doit pas aimer. C’est mal de décrédibiliser la politique, le personnel politique. D’ailleurs, Mélenchon, il n’aime pas les moqueurs. Il n’aime pas Le Petit Journal de Canal+ par exemple. Ben nous, on aime bien. Car derrière le rire, derrière la moquerie, il y a quand même un message. Et un message qui passe très bien en général. Par exemple, quand Le Petit Journal fait le making-off de la visite à Paris du président cubain, Raoul Castro, les journalistes dénoncent les problèmes de liberté d’information à Cuba. Alors évidemment, ils se moquent, ils prennent le parti d’en rire. Et pourtant, pour les cubains qui subissent cette absence de liberté, ce n’est vraiment pas drôle. Mais au moins, le message passe auprès des français : à Cuba, au-delà des contrats signés, tout n’est pas rose. Mais ce n’est pas du goût de tout le monde. Prenez notre très local Yannick Bedin, il n’aime pas que l’on se moque de Cuba : « @LPJofficiel donne des leçons de démocratie à Raul Castro. C’est vrai quoi notre modèle est tellement enviable ! #cahuzac #dassault ». On se pince un peu en lisant cela. Yannick Bedin est certes communiste, membre du PCF. Mais bon, on avait cru que les communistes avaient progressé depuis les années 1970. Bizarre. Mais bon, quelques jours plus tard, tout s’éclaire. Et c’est un nouveau tweet de Yannick Bedin qui nous éclaire : « La candidature de @JLMelenchon est aussi légitime que les #primaires à gauche. Voire + ! @CNPCF ». Ah ben oui, nous avions fait une énorme erreur ! Yannick Bedin n’est plus vraiment communiste, il est devenu Mélenchoniste ! Tout s’explique ! Et Mélenchon, ça y est, il est déjà en campagne pour 2017. Et Mélenchon, il aime Cuba et il s’aime beaucoup aussi. Il s’aime tellement qu’il a demandé l’avis à personne pour sa candidature. Il se réclame du peuple. Il se réclame aussi de Bernie Sanders...candidat à la primaire démocrate. Ben oui, on n’est pas à une connerie près chez Mélenchon. La primaire c’est pour Sanders, mais pas pour lui. Lui, il a le soutien du peuple...enfin, 36562 [2] internautes. Mélenchon, qui ne doit pas être le dernier à chier sur les sondages et le vote électronique, s’appuie sur une sorte de plébiscite électronique. Plébiscite car on ne peut pas dire qu’on ne le soutient pas. On comprend pourquoi Mélenchon aime Cuba. C’est tellement plus simple de ne pouvoir être contrarié. Et Yannick Bedin soutient cette démarche boiteuse. Risible. Mais bon, la présidentielle c’est parti ! Pour Mélenchon (un site et un livre enrichi), pour Le Pen (un séminaire apaisé), pour Sarkozy (un livre qui se vend bien), pour Juppé (un livre qui se vend moins)...et pour Hollande qui nous a fait cette semaine le coup du remaniement qui ne remanie pas grand-chose.

Au niveau local, cette compétition présidentielle ne va pas tarder à se décliner. Yannick Bedin est en préfiguration. Mais ça va continuer avec tous nos champions locaux. On va bien rire quand Pascal Blanc et ses acolytes de droite vont soutenir les baisses d’impôts au niveau national pour mieux dénoncer la baisse des dotations de l’État...et augmenter les impôts au niveau local. On va bien rire quand Yann Galut va devoir choisir son champion socialiste en rebelle qu’il est...et qu’il devra finalement soutenir Hollande ou un autre bon toutou du PS. On va aussi bien rire quand Yannick Bedin, auto-proclamé expert local de la culture, en appellera au peuple de gauche pour soutenir Mélenchon, ce grand démocrate, ami de la liberté de la presse. Là où l’on risque de ne pas rire, c’est quand on lira les résultats du premier tour de cette élection présidentielle 2017. Et oui, c’est reparti...et c’est pas gagné pour la France.