Conseil Municipal, 26 novembre 2010 : le syndrome plane...

dimanche 28 novembre 2010 à 07:23, par Cyrano

C’est-y que y’aurait encore une odeur de poudre ? A l’entrée de l’escalier majestueux menant à la salle du conseil municipal, y’avait deux policiers municipaux débonnaires. Mais non, tout ira cool, enfin, presque...

L’escarmouche du coche

Le Maire débute par quelques points budget. Irène Félix (P.S.) prend la parole pour revenir sur le conseil municipal précédent (lire "Conseil municipal très chahuté"). Elle regrette que le maire n’ait pas trouvé un autre mode de négociation que l’intervention de police et le huis clos ; elle trouve « pénible et dangereux qu’on ne puisse avoir de dialogue. »

Christophe Roussat (A-Gauche-Bourges !) prend ensuite la parole. Il revient lui aussi sur le conseil municipal du 22 octobre. Le ton est comminatoire : « Nous dénonçons un déni de démocratie ! » Il rappelle l’intervention de « la police d’état » et admoneste le maire, en l’interpellant par son nom : « Monsieur Lepeltier, vous refusez systématiquement d’être interpellé. »
Le Maire, l’interrompant : « Certes, je suis Serge Lepeltier, mais je suis d’abord le maire... »
C. Roussat poursuit : « [...] A-Gauche-Bourges ! demande que la démocratie s’exerce pleinement au conseil municipal » Il poursuit, ton solennel : « Nous interpellons l’ensemble des élus : comment des élus du peuple peuvent-ils abdiquer sous l’autorité d’un seul ?.. » Ça commence à faire rire le maire.
Et le rebelle poursuit en demandant de faire voter une suspension de séance, afin que l’opposition puisse s’entretenir. Le maire (alias Lepeltier), un peu interloqué. Le rebelle, très colère : « Et je vais quitter ce conseil municipal qui n’est qu’une chambre d’enregistrement »
Et il se lève.
Irène Félix tient à savoir ce qu’il en est d’une telle demande.
Le Christophe se rassoit.
Quelques échanges confus [façon de dire que je n’ai pas noté...].
Le Maire, au Christophe : «  ?!... Vous n’êtes pas sorti ? » Non, non, il n’est pas encore parti, il attend de voir si y’a suspension séance. Le maire, de guerre lasse : « On va regarder le règlement... »
............ [ça s’affaire dans le règlement... un ange passe...].
Bon, ça y est, on a trouvé : le chef du conseil municipal peut décider d’une suspension sur demande d’un conseiller municipal. Le maire décide : « Suspension de séance de 5 minutes. » Illico, 5 minutes de récréation pour la majorité municipale, surtout pour celles et ceux qui n’avaient pas eu le temps de se dire bonjour, se faire la bise. Comme une équipe de rugby, l’opposition se réunit en rond – Conciliabules – Les 5 minutes passent – On reprend ses places – Christophe Roussat s’en va.

Rideau.

Le conseil municipal reprend. Mais ? mais oui, y’a un carton posé sur le fauteuil vide de Christophe Roussat ?! Il l’a disposé en partant, avec une inscription sibylline : « La démocratie n’est pas fleurdelysable. » Est-ce disable ainsi ?

Zzzz... Zzzz...

Il n’y avait pas de grands dossiers à l’ordre du jour. Les grands sujets étant encore Avaricum et bien sûr, le Palais des Sports - ces sujets n’étaient pas à l’ordre du jour mais le maire avait prévu d’en causer en fin de conseil municipal dans les questions diverses. On peut ainsi zapper rapidement sur quelques moments du conseil.

Sembat bas prix ?

L’ancienne école Marcel Sembat va être revendue, puisque cette école a été fermée. Tout un chacun remarquera que les bâtiments avaient une certaine allure. Irène Félix : « Cette école a une architecture particulière. Plein d’usages pourraient être faits avec un tel bâtiment. ». Le maire : « Je vous rejoins : l’atmosphère de ces écoles est intéressante. » Bref, c’est vendu à Bourges-Habitat pour 240.000 €.

Yannick Bedin regretta que les souhaits des habitants du quartier n’aient pas été pris en compte et que les locaux ne soient pas utilisés pour donner vie au quartier. Surprise ! Pendant son intervention, une main se lève : Hassen Chebili, conseiller municipal majorité veut causer. Il interpelle ses "collègues" de l’opposition : « Lorsque vous avez décidé de l’emplacement de la Charmille, vous n’avez fait aucune rencontre. Vous êtes mal placé pour donner des leçons au maire. » Serge Lepeltier s’est trouvé un bodyguard.

Y’a un truc que je ne pige pas. Le terrain de cette école a une surface de 5610 m² (parcelle 89, section CL - on peut voir sur le site du cadastre). Sur cette parcelle, il y a des bâtiments intéressants (au moins 400 ou 500 m²). À Bourges, le prix moyen de vente d’un terrain nu (sans construction) est au minimum de 50 € le mètre carré. À ce tarif, ça fait 285.000 € - et en plus, dessus, y’a 400 m² de bâtiments. Alors, pourquoi 240.000 € ? Doit y avoir une raison puisque nobody n’en parlera au conseil.

Ecoles privées, avec les sous des berruyers

Ça revient tous les ans : les sous de la ville aux écoles privées. « Il est donc proposé au Conseil municipal de donner son accord pour le paiement aux écoles privées de la participation de la ville, aux conditions indiquées. » La formulation est amusante : de toute façon, c’est une participation obligatoire, mais...

Mais quoi ?... Bin, la ville n’est pas obligée, par contre, de verser une participation pour les classes maternelles privées. Mais à Bourges, on est riche, et on verse (depuis 1997). Alors, on peut voter contre ? Ah mais non, le maire explique : à partir du moment où on a commencé à verser une subvention aux écoles préélémentaires privées, on ne peut plus arrêter. C’est malin.

Colette Cordat (Lutte Ouvrière) ironisera sur le fait « qu’on demande notre avis, et ça ne sert à rien. » Elle fera remarquer que c’est quand même 330.000 € qu’on prend dans la poche de la population pour redonner aux écoles privées, et c’est « particulièrement choquant. » Du coup, Viviane Siméon (majorité municipale, tendance centre partout - circonférence nulle part) fait une remarque : « En écoutant Colette Cordat, je vois qu’on n’est pas au pays des Bisounours. Je retrouve mes repères. »

Bourges, une commune touristique

La ville va demander à être classée en "Commune touristique". Yannick Bedin n’y va pas avec le dos de la cuillère : « L’hypercentre de Bourges manque de mise en valeur  » [Le maire émet un « Rhâa !... » interloqué] « Il n’y a pas de vision d’ensemble. Les nuits lumière, ce n’est pas très original. Le petit train touristique pose plus de problèmes qu’il n’en résout, vu l’encombrement de véhicules dans le centre ville. » Mais surtout, Yannick Bedin se demande si ce n’est pas une façon d’autoriser alors l’ouverture des magasins le dimanche ? ou, plus insidieusement, sous l’idée "Bourges commune touristique", « N’est-ce pas un produit d’appel pour les grandes enseignes : "venez chez nous ! on peut ouvrir le dimanche" ! » Le maire affirme que le classement "commune touristique" n’entraine pas ipso-facto l’autorisation d’ouverture des magasins le dimanche. Ce sont deux procédures distinctes.

Viviane Siméon prend la parole sur le sujet. Mais ce n’est pas facile de comprendre des phrases qui ne se terminent pas. Et finalement, elle dira : « Je m’exprime un peu mal. » Fera mieux la prochaine fois.

Syndrome J.R.

On arrive aux questions diverses, et au sujet du jour. Je n’ai rien à rajouter sur le Palais des Sports. L’opposition s’est même exprimée publiquement là-dessus. On peut aussi lire ce que Irène Félix a écrit sur son blog, à se sujet, après ce conseil municipal : Palais des Sports : Blog Irène Félix

Ah si, quand même, une remarque du maire. Après avoir dit que le Palais des Sports était effectivement un pari sur l’avenir, il rajoutera « Tout le monde me dit que c’est le syndrome Jacques-Rimbault ». C’est quoi ça ? C’était y’a pas mal d’années : plein de sous mis dans un stade de football, le stade Jacques-Rimbault, puis, pfff... l’équipe qui se dégonfle comme un vieux ballon et aujourd’hui ? bin, on a un grand stade...

Déjà fini ?

Oui, le conseil municipal est terminé. Allez, tiens, deux dernières rubriques, sans grand intérêt, mais ça me permet de m’éclipser pendant que vous les lisez.

Créances irrécouvrables : Il existe des sommes que la ville de Bourges « n’est pas en mesure de recouvrer après avoir utilisé tous les moyens de contrainte à l’encontre des débiteurs ». Ainsi, par exemple, on a 126.619 € non payé par la SEMIARC. Aux berruyers de combler le trou.

Dénominations de voies : On va avoir une rue Louis Bechereau, une rue Camille Guérin (c’est le deuxième larron du vaccin BCG, l’autre larron étant Albert Calmette, on a appris ça à l’école), et aussi une rue des Jardins, une rue du Gué, une rue des Sapins. Hassen Chebili demande à nouveau la parole : « J’ai décidé de prendre la parole... » dit-il à la cantonade - quelle mouche le pique de se montrer ainsi ?!... Il demande qu’une dénomination de rue puisse rendre hommage aux Harkis - et aussi une rue pour Jean-François Deniau « qui était centriste, je le rappelle. » Oui, c’est un rappel important.


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