Bourges, les hics du numérique
Le point 15 concernait les marchés publics passés sans formalité préalable, point uniquement informatif (y’aura aucune discussion là-dessus). On y lit que l’entreprise SRTC est retenue pour le "déploiement et la maintenance d’un réseau wifi municipal". Le montant du marché est 47.840 € (mini) et 106.444 € (maxi). Pourquoi mini et maxi ? Moi pas piger. Autre chose que moi pas piger : quand est-ce qu’on a discuté au conseil municipal du réseau wifi qui va être mis en place ? Je n’ai pas souvenir d’un débat quelconque là-dessus (solution retenue, coûts) ?.
Bourges à la pointe du progrès
Durant la discussion d’un point, Irène Félix fait remarquer qu’il est difficile d’avoir un avis, puisque les conventions dont il est question ne sont pas jointes au programme du conseil municipal que reçoivent les élus. Faut dire que ces conventions représentent un certain volume papier. Le maire approuve : « Vous avez raison, on va regarder ça. Ça pourrait être publié sur le site internet, ou être adressé [aux conseillers municipaux] par mail ou par cd-rom. » On progresse, à Bourges !
Plouf
C’est alors que conformément aux vœux du maire souhaitant que les conseillers municipaux de la majorité prennent la parole, Eric Meseguer lève la main - c’est rare, faut le signaler. Et... Eric Meseguer a une idée pour faire parvenir les documents aux conseillers municipaux : « Et par un système intranet ? ». Plouf. Intranet, comme son nom l’indique, c’est "intra", interne à une entreprise, un lieu. Il a pas d’bol, le maire : la seule, l’unique intervention d’un conseiller municipal de sa majorité n’est qu’une kolossale bourde.
Plouf (bis)
Va-t-on avoir plus de chance avec Roland Narboux, maire-adjoint ? On parle de la délégation de service public pour le chauffage urbain. Il y a une convention, là encore, qui n’est pas jointe pour étude par les conseillers municipaux. Roland Narboux nous dit que cette convention a 44 pages, qu’elle ne contient pas de schémas. On reparle donc du moyen de faire parvenir un tel document par internet aux conseillers municipaux. Narboux est un spécialiste, il connaît même le mot "pdf" : « 44 pages, en PDF, on doit être aux limites des possibilités du transfert, mais ça passerait quand même ». Plouf. On ne peut pas avaler avec nos bécanes 44 pages au format pdf ?
La fibre intime de Bourges
Normal que monsieur Narboux dise ça, puisque dans un point précédent, Philippe Bensac avait dit que nos installations personnelles ne doivent pas être à la bonne taille pour recevoir les gros dossiers de la ville. Mais ça va s’arranger, puisque Philippe Bensac déclara : « Nous travaillons tous les jours à ce que la ville soit fibrée. » Ah, alors...
Conseil Municipal de Bourges du 29 Janvier 2010
– 1ère partie : Prolégomènes
– 2nde partie : La politique municipale en 90 minutes chrono
– 3ème partie : Bourges, les hics du numérique
Commençons par un hors-sujet : [HS] Si M. Bensac ne peut répondre sur l’Agitateur, c’est qu’il n’y est plus le bienvenu. Il est vrai qu’il nous a injustement accusé de censure et d’appliquer je cite "la loi
totalitaire du fascisme intellectuel". Donc, sauf excuses publiques et engagement de respect de la charte éditoriale de ce site, M. Bensac ira s’exprimer ailleurs. Depuis juillet 2005, Philippe Bensac a pu s’exprimer "seulement" 270 fois dans l’Agitateur. 24 de ses messages seulement ont été modérés. M. Bensac est donc plus que gonflé de nous accuser de censure.[/HS]
Ce qui est bien avec les gens têtus, c’est que quoi qu’il arrive, ils n’ont jamais tort, ils persistent dans leurs erreurs et ils signent. C’est ainsi que le maire-adjoint au NTIC de Bourges indique sur son
blog que « Le fichier texte et images sous format PDF du Plan Communal de Sauvegarde de la ville de Bourges pèse environ 1 Gigaoctet » calculant qu’il faut entre 1h10 et 4h40 pour télécharger cette quantité de données. Il en conclut ainsi que « [Sa] réponse en conseil municipal
était donc parfaitement fondée ». Et que bien sûr, on le calomnie. Ben voyons...
Ok. On va vous montrer qu’il a tort. Nous on aime bien résoudre les problèmes donc on va s’y essayer. Nous n’avons pas toutes les billes mais on va faire quelques hypothèses. Et on va essayer d’utiliser le trucs qu’il y a entre nos oreilles, nous.
Voyons voir : un livre technique de 478 pages en pdf, comprenant texte et images peut faire 4,2Mo. Pourquoi diable un tel document ferait 1Go (1024Mo) à la mairie de Bourges ? Peut-être parce qu’il y a plein
d’images pas du tout optimisées...
On va donc appliquer une règle de CM2 : si tu ne sais pas résoudre une gros problème complexe, tu le décomposes en plusieurs problèmes simples à résoudre.
1/ Première suggestion. Faire en sorte que le texte soit téléchargeable sans les images. Et pour ceux qui veulent absolument les images, optimiser le format des images et permettre des téléchargements
individuels. Le poids des images peut varier énormément selon la définition et le format...Là, avec 1Go de documents, il y a forcément des optimisations à faire. Et en permettant un téléchargement plus fin, on permet de récupérer l’essentiel sans prise de tête. Et on peut certainement passer de 1Go à quelques dizaine, voir une centaine de Mo maxi.
2/ Deuxième suggestion. Le document de 1Go est certainement un document comprenant une multitude d’annexes techniques inutiles pour un décideur et pour le conseil municipal. On propose de réaliser un document synthétique qui fera que quelques Mo. On a vu plus haut que 478 pages
pouvait tenir en 4,2 Mo. Près de 500 pages, c’est déjà une belle "synthèse", non ?
3/ Imaginons le cas le pire. Il s’agit d’un seul fichier de 1Go, déjà compressé au maximum, impossible à optimiser et toutes les données dedans sont indispensables. Si on me dit cela, déjà, je demande à voir avec mes yeux (clairement, je n’y crois pas). Mais admettons que cela soit vrai, il faut savoir que les films que les internautes téléchargent illégalement correspondent à des volumes de données
souvent bien supérieures à 1Go (cela peut aller jusqu’à 30Go). Et cela ne les dérange pas de passer un peu de temps à les télécharger. Pour information, les estimations réalisées par M. Bensac se basent sur le minimum qui est offert potentiellement par les offres commerciales classiques. De chez moi, sur une ligne ADSL, je télécharge 1Go en à peine plus de 10 minutes...et promis, je n’ai pas la fibre ! ;-) Ben oui, les offres commerciales ADSL classiques offres des débits qui vont de 2 à 28 mégabits/s...
Bref, les propos du maire-adjoint de Bourges montrent qu’il y a incompétence, mauvaise foi et mauvaise volonté. Car les solutions existent sans infrastructures supplémentaires, simplement en faisant quelques petits efforts. Apple et Amazon ne lanceraient pas des business type iPad ou Kindle s’il fallait des heures à pour télécharger des documents textes. Ils ne sont pas fous. Un peu de bon sens suffit à démontrer que les propos du maire-adjoint NTIC de Bourges, en 2010, ne sont pas sérieux et qu’il prend vraiment les gens pour des cons. Pour l’instant, le fibre c’est du luxe pour la plupart des internautes...sauf pour ceux qui veulent télécharger des films plus vite.
Quand on voit que celui de la ville de Metz est dispo sur le net et qu’il fait 12Mo ( le DICRIM étant mis a part avec ses 5Mo), on peut décemment se poser la question de la compétence du service info de la ville...
Bensac et les PDF c’est un peu l’histoire de la poule et du couteau..?
Voici les liens :
Dossier d’Information Communal sur les Risques Majeurs de la ville de Metz (5 Mo)
Plan communal de sauvegarde de la ville de Metz (12 Mo)
Source information : http://www.mairie-metz.fr/metz2/quotidien/pcs_dicrim.php
Nous invitons naturellement tous nos lecteurs à faire un petit test pour vérifier si comme l’annonce M. Bensac, il leur faut 4 heures pour télécharger ces documents.
A noter d’ailleurs que le document cité par le maire adjoint Roland Narboux ne faisait, lui, que 44 pages. Il ne s’agissait pas du volumineux Plan de sauvegarde de la ville de Bourges. J’ai généré un document pdf(*) de 44 pages, pages remplies de texte, sans images, sous OpenOffice.org (logiciel libre). La fiche de propriétés de mon fichier m’annonce 323.4 Kio (331148 octets). Quelques secondes suffisent donc à le télécharger avec une connexion adsl classique. Ce doit même être possible en s’armant de patience avec un modem analogique rtc, pour les habitants du Cher qui ne disposent pas encore d’ADSL.
Ce n’est pas un débat d’opinion. On parle ici de faits techniques, et chacun peut vérifier expérimentalement ce que nous avançons.
(*) pdf : format d’échange développé par la société Adobe Systems, qui permet la diffusion d’un document et sa lecture, même si l’on ne dispose pas du logiciel qui a permis de générer le dit document. pdf est un format ouvert c’est-à-dire que ses spécifications sont connues et que son créateur Adobe Systems autorise des programmes tiers à réutiliser son format, qui de fait, est devenu un standard. Openoffice.org intègre par exemple un générateur pdf dans sa suite bureautique. pdf sur Wikipédia.
Wahouh, bien joué, mister K et bombix. Avec mon p’tit ordi, avec mon p’tit ADSL j’ai tout fait comme vous dites, j’ai cliqué.
Le DICRIM de Metz, Dossier d’Information Communal sur les Risques Majeurs (fichier de 5 Mo), je l’ai récupéré en entier en 17 secondes. Et le Plan communal de sauvegarde de la ville de Metz (fichier de 12 Mo), je l’ai récupéré en 42 secondes. Et avec des beaux dessins en couleurs, et tout, et tout. Ces temps peuvent varier : le DICRIM d’Albi (5,2 Mo), je le récupère en 45 secondes. Alors que sur le site de l’Ecole Nationale de la Santé Publique, on trouve un pseudo DECRIM, un (gros) Mémoire d’Elève de 10,6 Mo qui se récupère en même pas 30 secondes.
... Quand on entend parler monsieur Philippe Bensac, on ne peut pas s’étonner que Roland Narboux se demande si 44 pages d’un fichier PDF peuvent "passer" : « 44 pages, en PDF, on doit être aux limites des possibilités du transfert, mais ça passerait quand même. » Ça passerait où ? on dirait que les 44 pages vont être réellement pliées, enroulées, et utilisées pour sodomiser un ordinateur.
Moi, je télécharge chaque matin le pdf du Berry Républicain qui fait 60 pages avec du texte et des photos... en quelques secondes et je ne suis pas dans une zone où le débit est terrible (pas possible d’avoir la télé par adsl par exemple).
Bon, là je crois que pour le coup, la démonstration est vraiment faite. Faudra juste que l’on nous explique pourquoi à Bourges, il faut 1Go de données pour faire un PCS et à Metz, il faut 17 Mo...
On précise : il n’y a rien besoin de spécial pour faire ce que Metz à fait. Ni infrastructure, ni la moindre dépense supplémentaire. Juste du bon sens et de la bonne volonté.
Un proverbe corse : « Saccu ghjotu ùn po stà arritu » - C’est à dire : « Un sac vide ne tient pas debout. ». En berrichon : un bin sac vide ça tient pas debout ?
Une remarque un peu hors-sujet, oui et non : l’entêtement de certains maires-adjoints est à mettre en parallèle avec l’élégance de quelques autres - par exemple, avec Michel Verdier, Maire-adjoint chargé de l’action et du développement social.
Le Centre Social de la CAF de la Chancellerie est dorénavant pris en charge par le Centre Communal d’Action Sociale. Lors du dernier Conseil Municipal de janvier, le point 16 revenait sur ce sujet. Une tarification des activités avait été instituée avec un paiement préalable au trimestre. Ça ne marche pas : malgré les tarifs modiques, payer au trimestre ça fait un peu cher pour certains petits revenus. Michel Verdier ne s’est pas entêté et en a tiré les conséquences, sans état d’âme : « Nous revenons en arrière. » a-t-il dit. On supprime le paiement au trimestre et on va pratiquer un autre mode de paiement. Nous revenons en arrière.... On n’est pas habitué à entendre ça dans un Conseil Municipal de Bourges (ma foi y’a que ceux qui font rien qui se trompe pas - faut-il encore voir qu’on a fait erreur d’appréciation et qu’il faut corriger).
Et... les autres, les entêtés, qui parlent onctueusement de fichiers pdf ou de nos p’tits ordinateurs, c’est ce même genre là qui a discuté et voté la loi Hadopi à l’assemblée nationale...
Pour Philippe Bensac, un fichier pdf de la ville pèse plus d’1Go !!!
http://philippebensac.vox.com/library/post/a-toutes-fins-utiles.html
Monsieur Philippe Bensac écrit sur son blog : « Le fichier texte et images sous format PDF du Plan Communal de Sauvegarde de la ville de Bourges pèse environ 1 Gigaoctet (un Go), soit 1 073 741 824 octets (un milliard soixante treize millions sept cent quarante et un mille huit cent vingt quatre octets). [...] Ma réponse en conseil municipal était donc parfaitement fondée. La possibilité d’envoyer ce genre de fichier par un serveur de grande capacité et gratuit type dll.free par exemple, ne change rien à la problématique du débit de réception des particuliers. »
Soit, Pater Noster, qu’il en soit ainsi... 1 gigaoctet (go), c’est 1000 fois un mégaoctet (mo). Y’a de quoi impressionner le quidam - un dossier aussi épais pour sauvegarder la ville de Bourges, au cas où... Je ne sais pas si ça doit rassurer ou inquiéter le quidam de Bourges.
Le quidam usuel ne trouve de tels fichiers joufflus que dans les fichiers vidéo - qui se téléchargent pourtant, certes pas en quelques minutes. Je me suis un peu rencardé auprès de téléchargeurs occasionnels, pas des pros de l’informatique, mais juste du tout-venant. Le spécial plateau de l’émission télé "Rendez-Vous En Terre Inconnue - Spécial Retour" de début décembre 2009 fait 1,3 go. Une saison complète (12 épisodes) de la série "Californication" fait 2,83 go. Des gros machins, çaa se télécharge, donc...
Nonobstant donc le téléchargement (1 Gigaoctet ne se télécharge pas en 10 minutes), il reste une sacrée question : qu’est-ce qu’il y a donc dans ce Plan Communal de Sauvegarde (PCS) de la ville de Bourges ?!... car on est dans le surréalisme total, avec un PCS de 1 gigaoctet.
On peut comparer avec quelques autres PCS qui ont été mis en ligne (tous au format PDF). Chacun de ces PCS ne contient pas que du texte, mais des schémas, des photos, des cartes, des plans, des tableaux, etc. Le PCS de Metz a 75 pages. Il semble être le plus encombrant (par rapport au nombre de pages) puisque il occupe 12,6 mo. C’est quand même 80 fois moins que le PCS de Bourges. Le PCS de Saint-Raphaël a 142 pages (avec entre autre, nombreuses cartes secteur côtier). Et il est 243 fois moins volumineux que le PCS de Bourges. Deux-cent quarante-trois fois moins. On peut même comparer avec le DICRIM (Document d’Information Communal sur les Risques Majeurs) d’Annecy. Un fort volume de 185 pages (avec cartes, plans, etc.) pour un encombrement de 2,5 Mo : 400 fois moins que le PCS de Bourges - quatre cents fois moins...
Les PCS en ligne sont peut être moitié moins gros que le PCS de Bourges en nombre de pages, mais ils sont de 200 à 400 fois moins gros en volume informatique. Vous avouerez que ça pose des questions. La ville de Bourges a-t-elle voulu trop bien faire en incluant dans les risques la formation d’un ouragan au dessus du lac d’Auron, la chute d’une météorite, une glissade sur les étrons de chiens dans les rues piétonnes, etc.? Ou bien a-t-on inséré les images sans les redimensionner pour l’impression ? Car dans un fichier Word, par exemple, selon que l’on retaille l’image au préalable ou qu’on se contente d’en réduire la taille d’affichage, la taille du document passe de 1 à 5 (pour un même résultat visuel). En tout cas, oui, ça pose sacrément question. Et faut se préparer à être la risée des autres villes...
Alors, pour ceux que ça intéresse, on va vous conter la suite de cette histoire qui, certes, est anecdotique, mais révélatrice de la logique de Monsieur 1Giga-octet.
Un "extranet" a été mis en place afin de permettre aux conseillers municipaux de télécharger le fameux PCS de manière "saucissonné". Comprendre, on a découpé le fichier. Bon, "extranet" est un grand mot puisque selon les dire de Monsieur 1Giga-octet, il s’agit "d’un serveur dédié à des utilisateurs spécifiques" (les conseillers municipaux). Le PCS aurait été scindé en pas moins de 40 fichiers et ferait bien 1Go ! Bon, pour toute personne ayant travaillé sur ce type de dossier, cela semble être du délire, il suffit de prendre l’exemple du PCS de Metz qui fait seulement 17 Mo pour mettre en évidence le problème... Cette taille se justifierait par la présence d’images au format tif "haute définition". Bon, on espère que les conseillers municipaux ont apprécié ces images "haute définition" qui, de toute évidence, ne servent à rien sur un tel dossier...à part prendre de la place inutile sur les disques dur et rallonger les temps de téléchargement inutilement. A cette objection, la réponse de Monsieur 1Go est simple : "on fait ce qu’on veut et on a voulu la qualité et la précision. Question d’état d’esprit". Question d’incompétence oui. Et ça sert à quoi exactement ? Il serait intéressant d’ailleurs de faire un sondage afin de vérifier combien de conseillers municipaux ont pris le temps de télécharger 40 fichiers et de lire le document...si toutefois il était lisible ! ;-)
Au final, Monsieur 1Giga-octet est fier de lui, de son "extranet" et de ses 40 fichiers. Et pour lui, les 1Go justifient la fibre. Pas de chance pour Metz, eux, ils n’ont pas de Monsieur 1Go et donc pas d’images "haute définition" sur le PCS...et pas de fibre certainement.
Nous, citoyens, on ne peut-être que atterré par une telle auto-complaisance et une telle médiocrité. Mais contre la bêtise-crasse, on ne peut malheureusement rien faire...à part essayer de la mettre en évidence afin qu’une hypothétique prise de conscience se fasse. On se dit juste que si tout est géré comme cela à la mairie, la ville de Bourges n’est pas prête de rentrer dans le 21ème siècle...
Pour la petite histoire, le PCS a été voté au conseil municipal du 26 février 2010. Mais ce document "pose des questions et doit être mis à jour". Ben oui, à 1Go en plus, le contenu n’est pas parfait...mais il est voté. Surréaliste.
Oui, M. 1Go, le maire-adjoint NTIC de Bourges va perdre son super surnom. En effet, d’après nos dernières informations, le désormais fameux PCS ne fait pas 1 Go...mais plusieurs dizaines de Mo (60 ou 90Mo, c’est à vérifier).
Bref, dans cette "affaire" (enfin, n’exagérons rien), M. ex-1Go a perdu le peu de crédibilité qu’il lui restait. Reprenons l’historique :
1/ Au conseil municipal de janvier, alors que les conseillers municipaux se plaignent de pas avoir les éléments du PCS, la taille du document "trop gros" pour être facilement téléchargé. Le maire-adjoint NTIC affirme "Nous travaillons tous les jours à ce que la ville soit fibrée".
2/ Dans cet article, nous pointons l’énormité de la chose. Un dossier pdf se télécharge facilement depuis très longtemps, pas besoin de fibre pour cela, juste un minimum de volonté et de compétence.
3/ Le maire-adjoint persiste et signe sur son blog, le document ferait 1Go
4/ Nous sommes plutôt septiques et étonné de la taille d’un tel document. Mais, en prenant cette hypothèse, on explique que l’on peut quand même s’en tirer. On montre même l’énormité de la chose en comparant avec un document produit par la mairie de Metz.
5/ Via Twitter, le maire-adjoint NTIC annonce que le fameux document PCS est disponible pour les conseillers muinicipaux sur un "extranet", en mode "saucisonné".
6/ Le conseil municipal a lieu, le document est validé (sans vote) malgré ses insuffisances.
7/ Nous récupérons des informations sur ce fameux documents de 1Go qui finalement ne fait que quelques dizaines de Mo, entre 10 et 15 fois moins qu’annoncé par le maire-adjoint NTIC
Le maire-adjoint NTIC a donc dit plusieurs fois n’importe quoi. La première sur la nécessité de la fibre pour un tel cas, la seconde sur la taille réelle du document.
Conclusion : dire n’importe quoi sur un tel sujet n’a aucune importance. Ce n’est pas grave (sauf si de telles affirmations ont pour seul but de nous faire dépenser des sous inutilement pour la fibre à tous les étages, chose qui devrait être réalisée par les opérateurs téléphoniques).
Par contre, le maire-adjoint NTIC s’exprime sur des dossiers autrement plus important comme le TGV à Bourges par exemple. Si, sur ce dossier, il est aussi fiable que sur le PCS, les berruyers et berrichons ont vraiment du souci à se faire...
Incompétence ou mauvaise foi ?
A la lecture de cet épisode tragi-comique du Conseil Municipal, on hésite. On en vient à se demander si il y a bien l’électricité à Bourges ou tout du moins, à la mairie de Bourges.
Depuis que les offres ADSL sont commercialisées, et donc depuis 1999, on peut facilement échanger des documents relativement lourds par internet. Si ce n’est par messagerie, on peut les déposer sur un serveur où ils pourront être téléchargés. Pas besoin d’être ultra-spécialiste pour cela, un gamin de 12 ans peut le faire.
Là où l’on est sûr qu’il y a incompétence, c’est quand le maire-adjoint NTIC annonce "que nos installations personnelles ne doivent pas être de la bonne taille pour recevoir les gros dossiers de la ville"...et qu’il faut de la fibre pour cela. Les gros dossiers de la ville, ils sont en vidéo très haute définition ? On se fout de notre gueule ! Du grand n’importe quoi. Le maire-adjoint NTIC ferait bien de faire en sorte que les services de la mairie apprennent à se servir des infrastructures existantes avant tout. Parce que là, c’est un peu comme donner du caviar à des cochons...
Et la ville de Bourges ferait mieux de former son personnel plutôt que de dépenser entre 50 et 100k€ pour un réseau wifi qui ne servira à rien. Parce que tout cela, c’est pitoyable...
Notre maire semble ne pas avoir une réelle appétence ni hyper compétence dans le domaine de ces technologies. Il se place comme utilisateur usuel, c’est tout. Je me souviens qu’il avait ironisé lui-même sur son blog pas très animé. Nul ne songerait à lui reprocher cela, à chacun son truc - d’ailleurs il se garde bien de faire le malin en parlant sentencieusement d’intranet ou de fichiers au format pdf. Le maire n’est certainement pas imperméable à des propositions dans ce domaine. Pour les fameuses conventions ou autres dossiers dont ne disposent pas les conseillers municipaux, il est OK pour dire que ça pourrait être publié sur le site internet (Philippe Bensac va avoir un ulcère), ou être adressé par mail ou joint par cd-rom.
Il est pitoyable qu’il n’y ait pas d’initiative de la majorité municipale dans ce domaine. Lorsque Thierry Poisle présente le volumineux Plan Communal de Sauvegarde de la Ville de Bourges (dont n’ont pas disposé les conseillers municipaux), Jean-Pierre Saulnier (opposition, PS) demande le report de cette délibération, de façon qu’on puisse juger sur pièce en ayant au préalable ce document par exemple sur CD-Rom. Le maire acquiesce : ça sera fait ainsi. Jean-Pierre Saulnier conclura mi-figue, mi-raisin : « Merci monsieur le maire de retenir une proposition de l’opposition. » Qu’attendait-donc les super spécialistes super-technologies de la municipalité pour avoir cette idée toute bête ?
Mais par contre, la ville va débourser je ne sais plus combien de milliers d’euros pour mettre en place un système wifi - et encore plus pour un deuxième système dédié aux professionnels. Je ne sais toujours pas quand ce projet a été discuté (il était peut-être noyé dans une liste dont on demandait un vote global ?). Y’a qu’à voir les panneaux "wifi gratuit" sur les vitrines de bar ou aux réceptions d’hôtels pour se demander : ça va servir à quoi ? à part, of course, donner des sous à l’entreprise qui mettra ça en place. Et l’opposition municipale, dans tout ça ? Je ne connais pas son avis - elle va peut-être demander un comité d’éthique de la wifi ?
Il me semble me souvenir que y’avait aussi projet de publier sur le site internet de la ville de Bourges le détail des délibérations du conseil municipal. C’était monsieur Philippe Bensac qui l’avait dit lors du conseil municipal ... du 17 avril 2009. Mais bien sûr, faut pas être pressé : car il paraît qu’il fallait que ce soit sécurisé, faire des tests, et bla-bla, et bla-bla... Alors, on en est où ?... Aujourd’hui, mercredi 3 février, les votes des divers points du conseil municipal de vendredi dernier ne sont même pas en ligne, alors que y’a juste à indiquer qui a voté "Pour", "Contre", "J’m’en branle", etc.
Y’a une amélioration malgré tout ! et ça se pourrait que les discussions et articles publiés sur l’Agitateur y soient pour quelque chose : le texte intégral du conseil municipal de décembre est déjà entre les mains des conseillers municipaux, alors qu’avant, fallait attendre 6 mois - et encore !... Le texte intégral, c’est la transcription de l’ensemble des discussions, échanges, etc. (y compris les rires dans l’assistance, et les hum). Bin, tu vois, qand tu veux...