Un berrichon sous la coupole

vendredi 13 novembre 2009 à 10:55

Jouez hautbois, résonnez musettes, un p’tit gars ben d’cheu nous vient d’être reçu à l’Académie Française. Pensez, un berrichon sous la coupole, c’est pas tous les jours ni même tous les ans que ça arrive !
Ainsi donc, Jean-Christophe Rufin, l’auteur de Rouge Brésil, récemment nommé ambassadeur de France à Dakar par Sarkozy, vient d’être élu à l’Académie Française, au fauteuil de feu Henri Troyat. On lira dans le Berry la passionnante cérémonie d’intronisation décrite par le menu. Y en avait du beau monde, et que des subversifs : Bernard Kouchner, Hélène Carrère d’Encausse, Patrick Poivre d’Arvord, et même Claire Chazal ... C’est vous dire !

Not’ bon Roi était là lui aussi, pour représenter Bourges. On apprend dans l’article que la ville a participé au financement de l’épée de l’académicien, à hauteur de mille euros. Voilà de l’argent bien dépensé.

Partout l’enfant du pays va être présenté comme le plus génial écrivain du monde et le meilleur des hommes. Pourtant ...
L’excellent CQFD dresse un portrait au vitriol du nouvel académicien :
Humanitaire, le Rufin : « Moins exaspérant que Kouchner, plus sexy que l’abbé Pierre et à peu près aussi entouré que le bottin mondain »
Sauf que, sauf que ... « son CV comporte néanmoins une ligne qui fait sursauter : de 1993 à 1995, période durant laquelle le génocide [au Rwanda] a été préparé et mis en œuvre, l’auteur de Rouge Brésil a travaillé pour le ministre de la Défense de l’époque, François Léotard. »

Quel rôle a joué Rufin dans le génocide rwandais ? Celui d’un agent français, ex-responsable d’une ONG égaré parmi les barbouzes, qui n’a rien vu venir, qui n’a rien pu empêcher, mais qui a joué les docteurs bons offices dans de glauques opérations [1]
« Rufin n’a jamais prononcé le moindre mot déloyal pour les complices du massacre, dont les employeurs, il est vrai, étaient aussi les siens. »

Rufin, ou l’humanitaire qui pue ?

Que cela n’empêche pas « nos élites » de faire la fête. Le champagne coule à flots à la mairie ce soir. Et tout le reste n’est que littérature.

Voir en ligne : Jean-Christophe Rufin

[1« Il est désormais avéré qu’entre 1991 et 1994, des soldats français ont formé, sur ordre, des Rwandais qui ont participé à ce génocide. Pendant les massacres, l’armée française s’est portée à leur secours, leur permettant de poursuivre aussi longtemps que possible leur terrible besogne. Elle les a épaulés dans leur guerre contre le FPR avant de faciliter leur fuite au Zaïre. Depuis, les autorités françaises n’ont cessé de protéger leurs anciens alliés devenus génocidaires. » Commission d’enquête citoyenne sur le rôle de la France durant le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994 , 2004


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commentaires
Un berrichon sous la coupole - Jacques MOREL - 13 novembre 2009 à 23:33

Madame, monsieur,
J’ai écrit un article dans La Nuit Rwandaise n° 3 sur une mission de G. Prunier et JC Rufin où vraisemblablement ils sont allés négocier la libération de militaires français faits prisonniers.
http://lanuitrwandaise.net/la-revue/no3-o-2009/des-commandos-d-elite-francais,190.html
C’est une mission très spéciale où le titre de médecin sert uniquement de carte de visite.
(Rufin avait déjà contribué ainsi à la libération d’otages en Bosnie.)
Il semble adorer ce genre d’opération militaro-humanitaire clandestine au service de son pays qui
est en train de sponsoriser un génocide au Rwanda.
Ce qui est détestable, c’est d’abord qu’il nous prend pour des nigauds et ment avec autant d’assurance que Mitterrand, ensuite il nous a vanté le caractère humanitaire de l’opération Turquoise qui n’était qu’une opération militaire pour sauver les tueurs. C’était en 2004, à la Commission d’enquête citoyenne.
Bien cordialement
J. Morel
http://www.francerwandagenocide.org/
http://www.genocidemadeinfrance.com/
http://nuit.rwandaise.free.fr/


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