Depuis des années, j’oeuvre pour que les artistes handicapées soient reconnus au-delà des "petits" cercles qui ghettoïsent.... Que signifie ce drôle de mot porteur de toutes les confusions ? "Ghettoïser" renvoie évidemment à "ghetto" lui-même connoté depuis que les Nazis ont transformé ces quartiers juifs en véritable anti-chambre des camps de la mort. Alors, pourquoi prendre ce risque en affirmant "lutter contre la ghettoïsation" ? Tout simplement parce que le danger qui guette toutes initiatives dites "en faveur des personnes handicapées" est justement ce phénomène terrifiant. Effectivement, quand on organise un fait culturel, social, sportif ou artistique "pour les handicapé(e)s", que l’on soit valide ou non, on peut se sentir légitimement heureux, sinon plein de fierté. Seulement voilà : comme on ne fait pas forcément de la bonne littérature qu’avec des bons sentiments, il ne suffit pas de se lancer avec une "grandeur de sentiment" comme seule réflexion pré-existante à son action. A bien y réflêchir, rien de plus réducteur pour un handicapés psychique d’exposer ses oeuvres dans son hôptital psychiatrique... Pourquoi ? Parce que, dans la plupart des cas, la portée de cet acte se limitera au seul champ du handicap même si, à l’occasion de portes ouvertes, le grand public osera franchir les portes de ces établissements spécialisés. Dans le même axe de pensée, rappelons le combat de ce coureur grec obsédé par sa noble ambition de s’aligner face aux champions valides des Jeux Olympiques. Voilà pourquoi je pense que toutes actions dites "en faveur du handicap" doit toujours inclure dans sa réflexion la nécessité d’associer "valides" et "handicapé(e)s", dans la mesure du possible, évidemment.