Yann Galut, avec la diplomatie et l’art d’enrober les choses qu’on lui connait, prépare le terrain pour annoncer des mesures drastiques dans le prochain budget du Conseil Général du Cher, concernant en particulier le secteur culturel dont il a la charge.
Se profile une période de vaches maigres dont pourraient être victimes en premier lieu les associations : « ... Nombre d’associations culturelles ... font du très bon travail [et] sont aussi confrontées au désengagement de l’Etat et souhaitent que nous compensions ce désengagement. Or, cela nous est impossible. »
Et Yann Galut de rappeler qu’une subvention accordée une année n’est pas une subvention dûe l’année suivante. De jolis arbitrages sont donc à prévoir, avec, naturellement, « une réflexion de fond ». Quand on coupe les cordons de la bourse, il faut toujours réfléchir « à fond ».
Sur le fond, justement, c’est bien-sûr le désengagement de l’État dans de nombreux dossiers relevant de sa responsabilité, au nom de l’autonomie accordée aux collectivités territoriales, qui est à interroger.
De quelle autonomie parle-t-on, si elle ne s’accompagne pas des moyens nécessaires à sa mise en oeuvre ? L’État serait ruiné, nous dit-on de partout. Sauf que lorsque les rois de la finance mènent le bateau du capitalisme sur les récifs du krach, à force de surenchères et de spéculations débridées, le même État trouve par miracle des centaines de milliards pour relancer la machine. Curieuse « autonomie » et curieux « libéralisme » en vérité.
En réalité la crise actuelle montre que l’Etat n’est ni pauvre, ni désengagé. Quand il s’agit de l’intérêt des puissants, on trouve toujours les ressources nécessaires pour voler à leur secours.
Quant aux citoyens qui travaillent, qui paient leurs impôts, et qui s’investissent pour faire vivre la cité, qu’ils se débrouillent avec les miettes du gateau que les élus ont pour charge de distribuer.
Voir en ligne : Conseil Général, un budget difficile en perspective...