Le Racisme est fille de l’Ostracisme marié au Rejet de l’Autre. Au quotidien, sans que personne ne bouge, on connaît les bars et les discothèques de Bourges pratiquant l’ostracisme...Inutile d’effectuer une procédure de TESTING pour s’en rendre compte. Inutile aussi d’être noir ou arabe pour se voir jeter d’un bar un dimanche matin ensoleillé alors que, peinard, vous pensiez boire un petit jus en lisant votre canard...Vous rentrez dans ce lieu bien connu, vers la Place Planchat... Ce dimanche matin, sans aucune pub sur la vitrine du bar, y a retransmission du grand prix de F1 : le poste télé hurle à fond, impossible de s’entendre là dedans, ni de parler d’ailleurs. Vous connaissez quelques piliers du bar et comme vous avez entendu précédemment sur votre radio que la course est pliée, vous hurlez (bien obligé vu le niveau assourdissant de la télé à fond !) que « de toute façon la course est finie depuis plus d’une heure ». Ce simple propos (d’une violence « inouïe », n’est-ce pas ?) provoque la colère du gros serveur rougeau qui devient encore plus rouge et qui vous envoie un signe très appuyé vous signifiant de fermer votre gueule. Enfin, le gros serveur sort de derrière son bar et, sans trop s’approcher de vous, tandis que gueule la TV, il vous hurle : « Qu’est-ce que vous voulez ? »...Comme vous êtes d’esprit joyeux et taquin, vous faîtes le muet et utilisant le langage des signes et vous tentez de lui faire comprendre que le niveau assourdissant de la télé vous empêche de le comprendre. Et alors là, c’est l’embrouille : le gros serveur vous engueule car il croit visiblement que vous vous foutez de sa gueule ; du coup, il retourne derrière son bar et refuse de vous servir. Voilà, vous ressortez de ce bar comme un con tandis que la télé continue à hurler l’arrivée des formules 1. Et puis... en repartant vers un autre café du marché de la Halle Saint-Bonnet, vous traînez votre solitude tout en pensant que si c’est ça « la légendaire tradition d’accueil des bars de Bourges », alors autant se flinguer ! Et puis merde, soyons clairs : ces enfoirés de bars tous complices du PDB, simplement parce que ça leur permet de faire de la tune, ils peuvent crever ! Justement, ce bar tellement accueillant, installe tous les ans du gros son où coule la grosse vinasse et la Kro à donf pendant que la tune tombe...Au matin, les grosses gerbes côtoient les canettes, les mégots de joints qui flottent au beau milieu de belles « pompes » (seringues) passablement usagées. L’odeur est sublime, ça pue le rance et la vinasse ; des tessons de canettes jonchent tout le boulevard, y a même des merdes humaines qui se battent avec d’énormes étrons de clebs avachis contre le trottoir. Le plus beau, c’est le spectacle qu’offrent les derniers témoins d’une nuit de beuverie : on croirait qu’un ouragan est passé près de chez vous : y a du bleu, du rouge et du jaune : vomis de pizzas, giclette de seringues, détritus infectes de programmes et flyers jetés en masse, mare de bière en tous genres, saucisses déchiquetés, chipolatas renvoyés, moutarde éjectée. Faut vous dire : ma fille de 3 ans, elle adore : les lendemains de PDB, ce bar tellement accueillant lui permet de jouer au docteur avec du matos usagers mais pas du tout chers. Vive le légendaire sens de l’accueil des bars berruyers ! Vive la politique de prévention du PDB qui n’arrête pas de diffuser ses bonnes intentions pour, je cite : « lutter contre l’incitation à consommer de l’alcool en direction des jeunes et des mineurs ». D’ailleurs, quand on met la bouteille de flotte au même prix que la bière, on doit parler de prévention ou d’incitation Croyez moi : un article sur le PDB a promis un paquet d’enquêtes. J’espère que le premier sujet portera sur les grandes firmes de l’alcool qui profitent du PDB pour envoyer des équipes de connasses courtement vêtues pour distribuer gratuitement leur merde de « Picon » ou de « Kro » : ils sont là, des centaines, dès le premier jour du PDB, à sillonner la ville avec leurs bagnoles bariolées de la marque qu’ils sont sensés imposer ! Comme le disait un de mes potes junkie : « ça, c’est de la prévention ! ». Et qu’on vienne pas me dire que les bars participent au PDB pour la gloire de la musique ! Leur unique but : faire un max de pognon sur 4 jours ! La preuve : après le PDB, service minimum : à 7 heures du soir, Bourges est une ville endormie...et gare à celui qui osera ouvrir sa gueule. Encore une preuve : rappelez-vous le patron du bar des PTT : il a osé s’insurger contre l’impossibilité d’organiser des concerts en dehors de la période du PDB. On aurait pu espérer une mobilisation solidaire de ses collègues : rien !!! Ils se sont tous couchés, ses collègues, trop peureux, trop cons aussi et surtout : incapables de penser au-delà de leur porte-monnaie.
Testez l’accueil des bars en dehors du PDB : vous comprendrez l’ambiance. Y a qu’à aimer la F1 au point d’apprécier le hurlement d’une TV à fond un dimanche à 10h du mat !!!