Une "équipe de coordination" invite à se rassembler ce soir samedi 9 avril 2016 - 18h - à l’îlot Victor Hugo. Vous êtes prévenu : ce n’est pas pour revendiquer. C’est écrit là http://www.ki6col.com/news/samedi-40-mars-9-avril-nuit-debout-a-bourges/ et là https://www.facebook.com/nuitdeboutbourges/
C’est pour quoi faire alors ? Pour faire une Nuit Debout suite à la projection du film à la MCB de "Merci patron !", avant-hier, d’après le facebook consacré à cette réunion sur la place : "PROJECTION ce soir à la Maison de la Culture, à Bourges.Venez nombreux, nous pourrons discuter ensemble et voir ce que l’on peut faire aussi ici après le film ! #NuitDebout #NuitDeboutPartout"
François Ruffin, le réalisateur du documentaire et un des initiateurs des Nuits debouts voulait-il que cela devienne tendance, dernier cri ? Dans un entretien de la Revue Ballast, à la question : "Vous dites vouloir œuvrer à la jonction de trois pôles : le monde du travail (symbolisé en ce moment par les Goodyear), la jeunesse citoyenne et écologiste (Notre-Dame-des-Landes) et les intellectuels (vous prenez Lordon comme figure). Quelles pistes, pour lancer la machine ?" il répond " La mécanique sociale est un travail extrêmement compliqué. À la Bourse du Travail [le 23 février 2016, ndlr], j’ai essayé de les faire se rencontrer. Il y a eu la Confédération paysanne, les NDDL, Hervé Kempf, la CGT. Lordon était de la partie. C’est un début. Nous, à Amiens, avec « Le réveil des betteraves », on y arrive temporairement ; on a des organisations écologistes couplées à des mouvements ouvriers. Mais ce serait possible à un niveau national. Il faudrait pour ça des structures plus puissantes que Fakir pour appeler à cette convergence. On va se coordonner après la Bourse. Mais quand tu entends trois personnes d’affilée dire qu’il faut faire la grève générale, ça me gonfle. Je ne suis pas d’accord. C’est bien d’appeler à la grève générale et illimitée, mais quelles manettes tu as ?" À lire ici : http://www.revue-ballast.fr/francois-ruffin/
Est-il dépassé par ce qu’il a lancé ? En tous cas, force est de constater que ce documentaire et son succès ainsi que celui des Nuits debouts dissipent voire anéantissent dans une prose citoyenniste le "combat" - terme déjà très discutable - contre la Loi Travail. Bref, ce soir à Bourges, on vous le dit : "ce n’est pas pour revendiquer". Mais pour être "dans la danse". D’ailleurs pas une seule fois dans le texte d’appel la loi ne fait l’objet de cette invitation à débattre, échanger, ni même l’appel à manifestation de ce matin. Par contre il faut amener des chaises pour être debout. Comprenne qui peut.
Quant à "l’équipe de coordination" qui sollicite le rassemblement de ce soir il n’est pas possible de l’identifier, de la définir puisqu’elle ne se présente pas.
Nuit debout à Bourges
- ki6col
- 13 mai 2016 à 18:34
Alors que les choses soient claires, l’association ki-6-col’ est liée (financée..) à aucune organisation ou parti politique, et n’est ni un appendice, un cache-sexe du npa ou autres trucs du genre comme voudraient le faire croire certains militants/ sympathisants du PCF de Bourges qui ne nous apprécient pas parce que nous sommes et revendiquons notre anti capitalisme et que nous on s’y colle avec les luttes seraucourt, avec la zad de nddl etc... Et pis oui quand on voit nos copains du npa on leur fait des bisous :-) ou des poutou :-) par contre à d’autres on leur mettrait bien quelques baffes ...
Pour terminer, l’association ki-6-col’ soutien l’initiative lancée par les Nuits Debout à Bourges mais en aucun cas ne dirige, gère ... les Nuits Debout à Bourges, nous sommes un relais d’info, ce qui n’interdit en rien la participation de nos membres à ces rdv, bien au contraire.
Oliv’ pour ki-6-col’
Nuit debout à Bourges
- epujsv
- 10 avril 2016 à 08:59
Ah. Ca créé forcément un malentendu. "Ne pas revendiquer" annoncé comme ça, tout court, comment voulez-vous qu’on comprenne que c’est une référence à Lordon et à son texte. Il aurait alors fallu écrire " Ne pas revendiquer mais renverser". Ensuite, renverser quoi.... Le capitalisme ? le gouvernement ? la 5e République ? autre chose ? Moi non plus je ne suis pas très conceptuelle...J’ai toujours besoin d’un sujet d’un verbe d’un complément au moins. Sinon, je ne peux pas agir. Ou plus exactement je ne veux pas agir pour ou contre quelquechose qui m’est inacessible.
Là, pour l’instant ce qui m’est accessible : la prochaine manifestation contre la loi travail est appelée au 28 avril.
Le 51e congrès de la CGT c’est du 18 au 22 avril. Ca je comprends. Et ce que je suppose c’est que les Nuits debouts peuvent occuper le temps, l’action vides laissés par les syndicats. C’est ça ma pensée.
Nuit debout à Bourges
- epujsv
- 10 avril 2016 à 10:17
Oui, mais à partir du moment où les syndicats ont fait le boulot dans les entreprises d’expliquer ce qu’est cette hiérarchie des normes dans le code du travail, c’est compréhensible par chacun-e. Et si ce n’est pas fait par le ou les syndicats, ça peut être fait par un collègue, des collègues. En AG dans l’entreprise ou le lieu de travail : je parle de la fonction publique qui n’est pas une entreprise et ce qui est associatif. La hiérarchie des normes du Code du travail c’est depuis l’ANI de 2012 dite " sécurisation de l’emploi" qu’on en entend parler par les syndicats et principalement la CGT. Ensuite, chacun a internet pour essayer de comprendre "les choses". Chacun a besoin de comprendre le cadre dans lequel est faite une loi, un décret, un règlement, etc... ou défaite....Mais encore faut-il que chacun ait envie de comprendre. Ce n’est pas de tout repos en effet d’essayer de saisir par soi même le droit du travail. Qui est certes fait sur le mode capitaliste puisqu’il y a de fait salariat et patrons.
Ensuite, les syndicats ne sont pas partout, dans chaque entreprise. Ensuite, il y a les centrales.
Ensuite, je constate que des tas de gens ne sont pas au courant de ce qu’est "la loi El Khomri".
Pourquoi ? Parce que s’il y avait des grèves (tournantes ?) dans les entreprises avec uniquement ce "mot d’ordre" (avec les explications qui vont avec) ça serait déjà plus répandu, ça ferait plus de "bruit" et plus de gens connaitraient la loi El Kohmri ? parce que la CGT Cheminots qui fait des appels à la grève -qui sont suivis- mêle dans ses revendications contre la loi travail des revendications contre des regressions de conditions de travail qu’elle dit spécifique aux Cheminots ? Comme d’habitude. Parce que quoi encore ?
Il y a certainement plein d’autres raisons qui font que beaucoup de gens, des salariés, des chômeurs (donc encore plus éloignés du monde du travail et de l’information qui peut circuler dedans) ne savent pas vraiment ce que cette loi El Khomri. (Pas la peine de revenir sur les médias.... ) Et déjà, parce que on ne sait pas sur quoi est basé le Code du travail originellement.... et son histoire. Ce n’est en effet enseigné à personne sauf surement si on fait des études de droit social.
Nuit debout à Bourges
- epujsv
- 10 avril 2016 à 22:16
Je pense à un truc soudainement : les AG qui ne se font ni dans les entreprises, ni dans les autres lieux de travail, ni après les manifs en interpro et qui sont normalement du domaine syndical dans leur organisation et qui font partie normalement de tout mouvement social sont actuellement "prises en charge" par les Nuits Debouts non ?
Et si le mouvement social actuel organisé par les syndicats ou plus exactement les centrales s’avère un échec total (et c’est sur la bonne voie non ?) est-ce que ce ne serait pas pratique pour certaines d’entre elles d’en responsabiliser au final "les Nuits debouts" ? Vous dites que la CGT n’est leader d’aucun mouvement et ni propriétaire. Finalement, c’est assez pratique comme position. C’est un syndicat majoritaire qui peut être fort quand il veut et qui sait organiser un mouvement social quand il veut. Donc quelque part leader. Et la CGT notamment se dédouanerait de ce qu’elle n’a pas fait ou essayer de faire (je ne dis pas que ce serait forcément gagnant) sur le dos des Nuits Debouts qui eux essayent de remettre au gout du jour le débat, l’ag décisonnelle, les pratiques augestionnaires, l’horizontalité, etc... Bref, ce qui fait normalement partie d’un mouvement social et des pratiques syndicales de base. Je serais "Nuit debout" je ferais très attention à ne pas assumer ce que certaines organisations syndicales ne font pas pendant cette promenade pour le retrait de la la loi El Khomri et qui sont de leurs ressorts et responsabilités. "Nuit debout" au final pourrait avoir bon dos.
Nuit debout à Bourges
- epujsv
- 10 avril 2016 à 14:15
Oh eh hein bon. Lu sur Wikipédia qui a déjà fait un article sur les Nuits debouts :
"Selon François Ruffin, « Nuit Debout n’est pas un mouvement spontané, il a fallu l’organiser. [...} Des tas de revendications s’agrègent, sociales, écolos, anti-sécuritaires... Tout est parti du rejet de la loi El Khomri. C’est une opposition commune et solide mais aujourd’hui, on a le sentiment que c’est presque devenu un prétexte. Ce qui fédère les uns et les autres, c’est l’absence totale de perspective politique. » Par contre, François Ruffin et Frédéric Lordon demandent, le soir du 9 avril, que le retrait du projet de loi redevienne un objectif clair du mouvement. Frédéric Lordon précisant même : "Si tout commence dans les places, rien n’y finit. Il faut se souvenir de ce qui nous a jetés dans la rue en première instance, c’est la loi El Khomri." et que Nuit Debout "a besoin d’objectifs et de victoires intermédiaires"