Bourges Basket = Bitch Basket ?

lundi 3 octobre 2011 à 09:09

La nouvelle est d’importance : ça en a causé sur France-Inter et même sur France Info – et vraisemblablement sur d’autres ondes aussi. Et ça cause de Bourges et du basket. Quoi ? Ça concerne le projet d’un nouveau Palais des Sports boursouflé avec ses milliers de places et un espace VIP encore plus grand que grand ? Mais non, c’est juste une affiche de Bourges-Basket qui fait le buzz et suscite la polémique.

Les mêmes qui réclament encore plus de place pour l’espace VIP - ça c’est du sport ! - nous gratifient d’une affiche avec une meuf, vue de dos, cadrage croupe only, le sport, toujours le sport... Une (petite) tenue plus vraisemblable pour le Beach Volley – à Bourges, pour plaire aux VIP, on décline ça en Bitch Basket.


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Bourges Basket = Bitch Basket ? - bombix - 6 octobre 2011 à 08:41

« La FASE, la CGT, Attac, le Mouvement pour la Paix et la Ligue des droits de l’Homme ont fait part de leur indignation devant la nouvelle campagne d’affichage du Bourges Basket » écrit le Berry Républicain.
Ce qui est quand même surprenant dans le texte proposé en pétition, c’est l’ensemble des préjugés favorables au sport, qu’on croirait sortir d’un autre temps. Le sport :

doit continuer à véhiculer des valeurs d’humanité et de respect des personnes.

Ah ! C’est ça la fonction du sport ? Première nouvelle. Orwell jugeait plutôt que : « Pratiqué avec sérieux, le sport n’a rien à voir avec le fair-play. Il déborde de jalousie haineuse, de bestialité, du mépris de toute règle, de plaisir sadique et de violence ; en d’autres mots, c’est la guerre, les fusils en moins. »

On apprend aussi que :

Le corps relève de l’espace intime et non de l’espace public et ce n’est pas parce que les publicitaires et les médias véhiculent à longueur de journée cette image marchande du corps féminin –et du corps masculin - devenus de vulgaires produits offerts à la consommation du plus offrant, qu’il faut en rajouter. Bien au contraire !

On passera sur la contradiction : on ne peut pas dire que le corps relève (au présent de l’indicatif) de l’espace intime, et dans le même temps constater qu’il est partout dans les médias et la pub. De fait, pourquoi le sport ne ferait pas partie intégrante de la société qui marchandise ? Où a-t-on vu que par les valeurs qu’il véhicule, il pourrait s’y opposer. Bien au contraire, comme le souligne Robert Redeker (que je n’apprécie pas plus que ça, mais qui ici vise juste) : « Le sport est chargé de produire un sentiment d’euphorie, favorable à la fois aux pouvoirs en place et à la consommation. La victoire de la France dans la coupe du monde 1998 a été un cas d’école pour illustrer cette thèse. Par ailleurs, les peuples intériorisent via le sport les impératifs (compétitivité, performance, etc…) qui sont ceux de l’univers économique. Le sport est le catéchisme de la soumission à cet univers. »

L’entraîneure doit rester une entraîneure et non une entraîneuse ! Nous avons le sentiment que des digues se sont brisées et que de nouveaux repères sont à conquérir.

Eh ben, il serait temps ! Mais pour cela, mieux vaudrait observer le monde comme il va, et non le monde comme on voudrait qu’il soit. Cette image de fils de pub, qui a mon sens est adéquate au message qu’elle veut véhiculer, révèle ce qui est aussi en jeu dans le sport, y compris à Bourges : une "adresse au désir" bien inquiétante.

Enfin que penser de ce :

A travers l’image de la femme, c’est l’image de l’être humain dont il est question.

He bien non. C’est d’abord des femmes dont il est question, et pas de l’être humain générique. Ce sont les fesses d’une femme qui sont montrées, offert au voyeurisme et à la pulsion de la foule régressive, et rien d’autre. Ce qui devrait conduire ces braves gens à s’interroger sur l’usage et l’exploitation de l’image du corps des femmes dans la société marchande à l’heure de la pornographie de supermarché et de sa démocratisation, voire sa surconsommation, grâce à internet. Mais voilà, qui pose ces questions passe pour un père-la-pudeur ringard. Pourquoi pas un coincé et un frustré ? Ou, si c’est une femme, pour une femelle castratrice. Un peu de common decency ne ferait pourtant pas de mal.


#33667
Bourges Basket = Bitch Basket ? - bombix - 6 octobre 2011 à  09:18

J’ajoute que si toutes ces organisations argumentent, contre l’évidence, avec des arguments favorables au sport, sans s’interroger sur son essence et de ce qu’il est devenu dans le monde de la marchandisation de toutes choses, c’est qu’elles sont dans l’impossibilité de faire autrement, liées qu’elles sont à des organisations politiques (en gros PS et PCF ou Front de gauche) qui refusent une mise en question effective du monde marchand (ou du « capitalisme » c’est presque la même chose), malgré leurs déclarations de principes et leurs bons sentiments affichés. L’image — encore une fois — est adéquate à la situation : les logos ont bien leur place ici, les politiciens des collectivités territoriales (majoritairement à gauche) qui subventionnent le club de basket de Bourges, étant sur la même longueur d’onde que le "coach" des "filles de Bourges". Ce dernier est simplement plus vulgaire, donc plus franc. Il y a quelque chose de bien dans la situation actuelle, c’est le cynisme de ces gens qui se pensent sans adversaires sérieux (en quoi ils ont raison pour la séquence historique que nous vivons), cynisme qui laisse apparaître ce qu’ils pensent et ce qu’ils font, au fond. Patrick Le Lay, avec l’affaire du temps de cerveau disponible pour Coca Cola, avait donné le la. Et nous ne sommes pas au bout de nos surprises.

#33668 | Répond au message #33667
Bourges Basket = Bitch Basket ? - B. Javerliat - 6 octobre 2011 à  10:00

J’ajoute que si toutes ces organisations argumentent, contre l’évidence, avec des arguments favorables au sport, sans s’interroger sur son essence et de ce qu’il est devenu dans le monde de la marchandisation de toutes choses, c’est qu’elles sont dans l’impossibilité de faire autrement, liées qu’elles sont à des organisations politiques (en gros PS et PCF ou Front de gauche) qui refusent une mise en question effective du monde marchand (ou du « capitalisme » c’est presque la même chose), malgré leurs déclarations de principes et leurs bons sentiments affichés.

Questions subsidiaires :
Le sport professionnel est-il une valeur de gauche ? Peut-on se revendiquer comme étant de gauche et fréquenter assidument les spectacles du sport professionnel ? Peut-on être de gauche et soutenir la construction d’un projet de stade à 20 millions d’euros ? Un élu de gauche peut-il s’opposer à la construction d’un stade à 20 millions d’euros sans perdre les prochaines élections ?

Ou plus largement :
Les joueuses de Bourges sont-elles de Bourges ? Sinon, pourquoi dit-on les « joueuses de Bourges » ? L’équipe de Bourges est-elle « l’équipe de Bourges » ou bien « l’équipe que peut se payer Bourges » ? Les joueuses de Bourges sont-elles des sportives ou des employées qui choisissent le plus offrant ?

Enfin :
Une collectivité de gauche peut-elle utiliser les deniers publics pour financer une telle entreprise commerciale privée ? Le fait que les collectivités qui financent ce spectacle soient aussi bien de droite que de gauche est-il bien la preuve qu’il n’y a plus de clivage gauche-droite (comme dit la droite) ?

#33669 | Répond au message #33668
Bourges Basket = Bitch Basket ? - bombix - 6 octobre 2011 à  11:41

Le sport professionnel est-il une valeur de gauche ? Peut-on se revendiquer comme étant de gauche et fréquenter assidument les spectacles du sport professionnel ? Peut-on être de gauche et soutenir la construction d’un projet de stade à 20 millions d’euros ? Un élu de gauche peut-il s’opposer à la construction d’un stade à 20 millions d’euros sans perdre les prochaines élections ?

Dans les faits, oui, parfaitement. Alors ça peut vouloir dire que cette gauche n’est plus notre gauche, ou que le clivage gauche/droite n’est plus pertinent pour penser la réalité politique contemporaine et la réalité tout court. Je pencherais plutôt pour la deuxième solution.
Qu’il n’y ait plus de clivage gauche droite ne signifie pas que la question politique a disparu, mais qu’elle se loge ailleurs que dans ces classifications d’un autre âge.

La question politique, c’est la question du pouvoir. Qui domine, comment ? Qui décide, et comment fait-il pour se faire obéir ? A partir du moment où la gauche accepte les rapports sociaux qui sont inhérents au mode de production capitaliste, qui implique une classe propriétaire et une classe qui se vend ; à partir du moment où elle dépossède les gens de leur pouvoir de décision par des procédures de représentation politique qui conduisent dans les postes où les choses se décident les membres d’une oligarchie fermée et cooptée (ses cadres et ses dirigeants se recrutent dans les même sphères que la droite) ; à partir du moment où elle est travaillée par le même imaginaire productiviste qui inverse les moyens et les fins ; en bref, à partir du moment où elle a renoncé à tout projet émancipateur, la gauche fait le même travail que la droite. (La différence se faisant, comme dit excellemment Yann Galut, sur la question de la personnalité, et plus sur le programme. Le cynisme ambiant a du bon, je le répète, il permet aux choses de se décanter.) La question politique, qui est la question de l’émancipation (et non du partage des richesses comme le dit Mélenchon), elle, demeure. Le problème c’est comment les masses peuvent s’en saisir. Elles doivent accepter de sortir d’un modèle qu’elles jugent finalement le moins mauvais des mauvais systèmes. Moitié parce qu’elles sont manipulées dans ce sens par la société du spectacle (dans laquelle il faut inclure la culture officielle du ministère, le cinéma, la littérature industrielle, le sport et la pub) et par les petits valets qui exercent leurs talents dans les médias et à l’école (appareil idéologique d’Etat disait Althusser), moitié parce que comparé à d’autres systèmes — en particulier les systèmes totalitaires — elles ont raison. Mais la crise actuelle devrait deciller quelques yeux, si elle ne conduit pas à la misère et à la répression, ce qui est une option possible aussi.

Et pour en revenir à la question initiale, ça permet aussi de bien poser le problème des femmes dans cette société. Ca pose la question du corps. S’il y a de l’inaliénable, c’est dans le corps que ça se passe. Attention aux féministes qui, au nom de la liberté, considèrent le corps comme un objet parmi d’autres et qu’on peut décider de vendre. C’est la pointe fine du « libéralisme », ou plutôt du libérisme (mot italien pour désigner le fait que le capitalisme, postérieur au libéralisme, utilise les argument des libéraux pour asseoir son pouvoir et sa légitimité), qui transforme tous les hommes en esclaves, et toutes les femmes en catin. Je disposerai de toi jusqu’à ton corps. Il s’agit moins de le transformer en objet que d’obtenir la reddition d’un sujet (et tout sujet est incarné) qui se soumet ainsi totalement à une volonté étrangère. La violence, c’est moins la brutalité que la soumission des volontés. Excellement traduit par Nietzsche : l’heur masculin à pour nom "Je veux" ; l’heur féminin à pour nom "Il veut". Voilà où ça se joue cette histoire de pouvoir. Revoir les images de la prison d’Abou Ghraib — prisonnier traîné en laisse, par ... une femme ! — qui disent le dernier mot de ce qui se trame dans la pornographie. Revoir Salo, les 120 journées de Sodome de Pasolini, pour comprendre le moteur de tout fascisme. Lire ou relire La colonie pénitentiaire de Kafka, pour comprendre en quoi il est si important de marquer les corps, pour les transformer en viande de boucherie. Lire ou relire La monnaie vivante de Pierre Klossowski etc. C’est surprenant de constater combien ce qui a été montré et démontré a été oublié. C’est surprenant aussi de voir s’articuler jusque dans le mouvement féministe cette dialectique qui fait se retourner la liberté contre elle-même.

#33670 | Répond au message #33669
Bourges Basket = Bitch Basket ? - Eulalie - 6 octobre 2011 à  12:54

Bombix, il y a plusieurs courants féministes. Je crois qu’il n’y a pas Le féminisme. Je ne sais pas duquel vous parlez. Perso, j’en suis restée à la revendication féministe, concernant le corps, d’en être en effet propriétaire par rapport à la sexualité, la procréation, l’aspect, l’utilisation qu’on veut faire, et j’en oublie. Attention, je ne me revendique pas féministe parce que je ne connais pas assez la littérature en la matière. Je n’interviens pas ici en tant que militante féministe. Ceci dit, je crois qu’en toutes femmes il y a du féminisme. En fait, je ne comprends pas pourquoi vous écrivez "C’est surprenant aussi de voir s’articuler jusque dans le mouvement féministe cette dialectique qui fait se retourner la liberté contre elle-même." L’image en question n’a rien de féministe. Ce n’est manifestement pas une femme qui l’a conçue. C’est un homme (blanc). Et si c’est une femme, c’est qu’elle aura intégré en elle-même les schémas de la domination masculine. Et, question : qu’est-ce qui est le plus vieux, le plus ancestral, culturel ? le capitalisme ou la pensée, l’idéologie de possession, pouvoir, des hommes sur les femmes ? (et je ne veux nullement dire que "le féminisme" serait particulèrement de gauche, non, ça n’a rien à voir. L’histoire l’aura démontré, ce n’est pas plus de droite que de gauche. C’est en effet, comme vous le dites, la récherche d’émancipation, de liberté).

#33671 | Répond au message #33670
Bourges Basket = Bitch Basket ? - bombix - 6 octobre 2011 à  13:49

L’image en question n’a rien de féministe.

Certes non. Ou alors, je me fais vraiment mal comprendre. ;-)

Perso, j’en suis restée à la revendication féministe, concernant le corps, d’en être en effet propriétaire par rapport à la sexualité, la procréation, l’aspect, l’utilisation qu’on veut faire, et j’en oublie.

En fait, je ne comprends pas pourquoi vous écrivez "C’est surprenant aussi de voir s’articuler jusque dans le mouvement féministe cette dialectique qui fait se retourner la liberté contre elle-même."

L’ambiguïté que je cherche à mettre en évidence est bien présente dans ce vocabulaire. Un corps dont on est "propriétaire" et qu’on "utilise" est un corps-chose. A partir du moment où on se rend compte de ça, on peut dérouler tout le fil d’un pseudo discours d’émancipation qui est en réalité un discours qui légitime les pires asservissements. Il n’y a de liberté que d’un corps-sujet. Quelles sont les conditions de cette subjectivation, de ce devenir sujet des corps ?, ça c’est une grande question. Pour moi, ça passe par la reconnaissance d’un certain donné naturel (donc le "genre" n’est pas arbitraire, suivez mon regard : vous voyez qui je vise en parlant d’un certain féminisme) et par une socialisation : problème de la reconnaissance : imposition du nom (le sujet advient dans le miroir de langue, comme l’a vu Lacan), filiation, genèse du roman familial, opposition/position oedipienne etc. Le libérisme, qui nie toute anthropogenèse, qui fonde le contrat social sur des « individus-sociétés » tout faits, associe le déni de la socialisation nécessaire et le déni de la naturalité. Il y a donc au moins deux conceptions de la liberté : l’une qui va du côté de l’illimité : arbitraire, licence, libre arbitre, "je fais ce que je veux", etc. et l’autre qui associe la liberté et la reconnaissance des limites, naturelles et sociales. Mais c’est la même liberté qui agit, donc la liberté peut se retourner en son contraire, c’est ce que j’appelle la dialectique de la liberté. La dialectique, c’est quand on passe d’une détermination à son contraire dans le mouvement même qui a posé cette détermination. La liberté passe par une libération par rapport aux contraintes du corps (naturel et social) ; mais la liberté passe ensuite par une reconnaissance des nécessités du corps (naturel et social). Tu veux commander à la nature ?, obéit lui ! Tu veux être un individu libre ? Accepte déjà d’être un sujet, et un sujet c’est un corps qui ne s’est pas choisi, une nomination qui ne s’est pas fait toute seule, un fils (ou une fille) qui n’est pas son propre père (et qui, donc, n’occupe pas la même place) etc. Nous ne sommes ni anges, ni bêtes : qui veut faire l’ange fait la bête.

#33672 | Répond au message #33671
Bourges Basket = Bitch Basket ? - Eulalie - 6 octobre 2011 à  14:24

Non, je ne vois pas "qui" vous visez, . Quand je parle d’utiliser "mon" corps, c’est bien en tant que sujet. Quel mot préconisez vous ? Pour rester dans le sujet, par exemple, les basketteuses ont choisi d’utiliser chacune leur corps avec leur tête, bien sûr, à des fins sportives, collectives, de compétition. D’autres préféreront utiliser leur corps à des fins artistiques. D’autres encore, à le transformer. D’autres à le faire opérer, parce que leur sexe ne leur convient pas. Le corps est une machine que je possède, et tant qu’il m’est permis (la santé) d’en avoir la maîtrise, de décider de ce que je veux en faire, je l’utilise selon mes choix. Non ? Et personne d’autre n’a le droit d’en décider à ma place. Il est mien. Ou est l’asservissement là dedans ? ou est le risque de légitimer les pires asservissements ? Je ne vois vraiment pas de quoi vous parlez.

#33673 | Répond au message #33672
Bourges Basket = Bitch Basket ? - bombix - 6 octobre 2011 à  14:45

Le corps est une machine que je possède, et tant qu’il m’est permis (la santé) d’en avoir la maîtrise, de décider de ce que je veux en faire, je l’utilise selon mes choix. Non ?

Non. Clairement.

Je ne vois vraiment pas de quoi vous parlez.

Tant pis. J’ai essayé d’être le plus clair possible, sur des questions qui ne sont pas si faciles.

#33674 | Répond au message #33673
Bourges Basket = Bitch Basket ? - Eulalie - 6 octobre 2011 à  15:19

Non Bombix, vous n’avez pas essayé d’être le plus clair possible. Bien au contraire, vous avez essayé d’être le plus compliqué possible. Comme ça, ça vous évite de répondre directement à la question : que reprochez-vous à la "dalectique" féministe concernant les revendications des femmes d’utiliser leur corps à leur idée et non selon les règles ancestrales, propriétaires, utilitaristes (de la femme) de la domination masculine ? Et, comme d’habitude, d’en revenir à l’angélisme et la simplicité de mes arguments, questions....De temps en temps, un exemple concret ne fait pas de mal pour expliquer ce qu’on veut dire. De quels pires asservissements parlez-vous qui seraient légitimés par l’idée qu’on possède son propre corps et qu’on on fait ce qu’on veut ? (tant que la santé nous le permet, j’insiste. Car c’est là, que malheureusement, oui, là, il nous échappe... ). Et ça n’aura échappé à personne que le corps est une machine puisqu’on nous force à l’utiliser jusqu’à la fatigue, la maladie, et la mort parfois au service de la productivité, rentabilité. Et de l’esclavage...Mais dans ce cas, ce n’est pas ma liberté, c’est en effet au nom du capitalisme et non du libéralisme (je suis d’accord avec vous sur la distinction importante à avoir entre libéralisme et capitalisme. Ce n’est pas la même chose, pas du tout) Enfin bon, tout ça ne m’explique pas en quoi "le" féminisme comporterait en lui même une dérive vers des actes, situations pensées, idéologies liberticides.

#33675 | Répond au message #33674
Bourges Basket = Bitch Basket ? - bombix - 6 octobre 2011 à  16:09

Et ça n’aura échappé à personne que le corps est une machine puisqu’on nous force à l’utiliser jusqu’à la fatigue, la maladie, et la mort parfois au service de la productivité, rentabilité. Et de l’esclavage...

Que le capitalisme se serve du corps comme d’une machine n’implique pas qu’il en soit une. On peut s’entendre là-dessus ?

Bien au contraire, vous avez essayé d’être le plus compliqué possible.

Non. Tant pis si vous l’avez compris comme ça. C’est quand même assez dommage, et en même temps révélateur. Je m’arrête là, parce que je n’ai envie ni de m’engueuler avec vous, ni de supporter vos agressions. Gardez vos certitudes si elles vous rassurent. Elles fonctionnent très bien avec le système que vous prétendez combattre. Personnellement, je n’ai rien à vendre ni personne à convaincre.

#33676 | Répond au message #33675
Bourges Basket = Bitch Basket ? - Eulalie - 6 octobre 2011 à  17:10

Moi non plus je n’ai rien à vendre, ni personne à convaincre. Moi, je veux discuter, comprendre. Et je ne comprends pas toujours ce que vous dites. Au contraire, Bombix, je suis open, carrément open si vous me sortez un exemple concret de ce que vous pensez sur le féminisme, et la liberté qui se retournerait contre elle même. J’entends la liberté des femmes, l’affranchissement des femmes par rapport aux poids social qu’elles subissent chaque jour.

Je n’agresse pas. Je dis ce que je pense, et, me semble t-il de façon claire. Pour faciliter la discussion. Compliquer la discussion, au contraire, entraîne à l’engueulade certaine. Parce que vous créez un fossé (même si vous le faites pas exprès) avec votre langage. Le mien est accessible, me semble t-il. C’est en cela que vous le trouvez simpliste, voire angéliste.

Je me suis fait traitée de ’Mère Ubu" par Cyrano. J’ai reconsulté mes classiques. Mère Ubu cherchait à manipuler non ? Vous , vous me dites que je vous agresse quand je vous dis que vous compliquez bien les choses pour finalement que ce soit incompréhensible ( même si ce n’est pas fait exprès), que je cherche à vendre quelque chose ! ??Non mais c’est quoi ce délire ?

L’affiche, comme tant d’autres, est une agression. C’est une agression, tout simplement, envers les basketteuses principalement, puisque ce sont elles qu’on veut représenter, mais bien sûr la femme, donc les femmes. Et j’insiste, ce n’est pas qu’un cul, un maillot de bain. Il y a cette ficelle qui est détachée. En tant que femme, je pense immédiatement qu’une main ou des mains tirent sur la ficelle pour enlever le slip de bain, de plage, appelez-le comme vous voulez. Cette image suggère, je suis désolée, mais presque le viol ou le déshabillage de force.

Elle est infecte. Insupportable. Pourrie. Et, je suis désolée, pour combattre ce genre de plus que vulgarité, mais d’agression, il me semble qu’on a encore jamais trouvé rien de mieux que le féminisme. Et pour l’instant, désolée également, mais je n’ai trouvé que des femmes pour partager ce sentiment d’oppression, d’agression constante, de no limit de la société sur la façon de traiter les femmes. Les hommes se font rares sur le sujet, bien trop rares. Il y en a qui comprennent de suite. Je ne sais pas pourquoi. Mais globalement, en effet, le féminisme, les femmes semblent encore déranger au 21e siècle. C’est dommage. Je n’ai pas de combat, Bombix, je résiste comme je peux en ouvrant ma gueule quand je me sens attaquée par une image qui me violente. Et, je ne sais sincèrement pas, si ça commence par moi, ou si d’emblée, même si je ne suis aucunement une supporter des basketteuses, je dirais même que je me suis jamais interessée au basket de Bourges, ça m’est égal, le sport, c’est pas mon truc, mais je n’ai rien contre (à conditions bien sûr que ce soit fait en intelligence et non sous forme de guerre sans les fusils) mais vraiment ça me fait de la peine, de la colère, pour elles qu’on les représente ainsi et qu’on invite pratiquement à les déshabiller à la sortie du match, voire plus.

Et que personne dans les élu-e-s ne les défendent plus que ça et ne se défendent eux- mêmes d’adhérer à cette illustration nauséabonde. Et je comprends complètement les gens qui veulent que cette affiche soit retirée en invoquant que les gamins eux-mêmes vont être obligés de se la mettre sous le regard. Quelle formation, éducation, pour eux, alors ? pour les petits garçons ? pour les petites filles ? qui plus tard seront des hommes et des femmes. Comment vont-ils se percevoir dans leur genre, leur sexe respectif et réciproquement ? Bien sûr que le sport a un rôle aussi d’éducation, de règles, d’échanges, de mixité. Et là, bonjour les dégâts du message.....

#33677 | Répond au message #33676
Bourges Basket = Bitch Basket ? - bombix - 6 octobre 2011 à  18:12

Le mien est accessible, me semble t-il. C’est en cela que vous le trouvez simpliste, voire angéliste.

Typique de l’incompréhension. Quand je disais que qui veut faire l’ange fait la bête, je ne parlais pas de vous. Voilà. Et dans la série de posts, je ne parlais plus de l’affiche en elle-même. J’essayais d’élargir. Cette affiche, on peut la prendre comme un symptôme, un signe. J’ai essayé de montrer de quoi.

Elle est infecte. Insupportable. Pourrie.

Parfaitement d’accord. Mais à part l’indignation, on peut essayer d’en parler sur un autre registre.

je suis désolée, pour combattre ce genre de plus que vulgarité, mais d’agression, il me semble qu’on a encore jamais trouvé rien de mieux que le féminisme.

Ca dépend lequel, de féminisme. C’est aussi ce que j’ai essayé de dire. Le dernier paragraphe de mon premier post était féministe, et je critiquais la formulation bien peu féministe des bonnes consciences de gôche du Cher. Je me cite, désolé :

C’est d’abord des femmes dont il est question, et pas de l’être humain générique. Ce sont les fesses d’une femme qui sont montrées, offert au voyeurisme et à la pulsion de la foule régressive, et rien d’autre. Ce qui devrait conduire ces braves gens à s’interroger sur l’usage et l’exploitation de l’image du corps des femmes dans la société marchande à l’heure de la pornographie de supermarché et de sa démocratisation, voire sa surconsommation, grâce à internet. Mais voilà, qui pose ces questions passe pour un père-la-pudeur ringard. Pourquoi pas un coincé et un frustré ? Ou, si c’est une femme, pour une femelle castratrice. Un peu de common decency ne ferait pourtant pas de mal.

Et ensuite j’enchaine sur une hypothèse et j’ai essayé d’apporter des éléments de connaissance et des arguments. On peut s’arrêter sur notre "féminisme" commun. Mais je crains quand même qu’il y ait un malentendu sur son contenu, si vous persistez de penser que le corps est comme un objet à disposition. Idée que je ne partage pas du tout, que je combats même. Mais je vais pas répéter ce que j’ai déjà dit.

#33679 | Répond au message #33677
Bourges Basket = Bitch Basket ? - Eulalie - 6 octobre 2011 à  19:38

Mais justement, je ne dis pas du tout que le corps est objet à disposition. Je dis exactement le contraire. Je dis que mon corps m’appartient, et qu’il est sujet puisque de fait je suis "dedans", bref, une personne, même si le corps est une machine complexe. Mais nier que c’est une machine c’est se voiler la face.
Mais de quel féminisme parlez-vous, bon dieu de bois ? Lequel vous emmerde t-il ? Puisque je vous dis que je connais pas toutes les théories féministes, je ne vois pas de quoi vous parlez. Et ce que vous avez expliqué sur le corps, je n’ai rien compris (genre, je cite à peu près : le libérisme et la prothogénèse. C’est quoi ça ? Non, surtout ne répétez pas, surtout pas, ça fait mal à la tête. Vous avez pas l’équivalent en langage du commun ? )

#33680 | Répond au message #33679
Bourges Basket = Bitch Basket ? - 6 octobre 2011 à  21:04

Mais nier que c’est une machine c’est se voiler la face.

Non , je crois pas. On ne peut parler du « corps machine » qu’en faisant une analogie douteuse. Une machine, on la fabrique. On en remplace les pièces. Elle est pure extériorité. Un corps, ça nait (d’un autre corps) et ça meurt. C’est une totalité organique, un individu (qq chose qu’on ne peut pas diviser sans le détruire) ; ce n’est pas un problème de complexité, c’est un problème de niveau d’organisation. De niveau en niveau, il y a un saut qualitatif, et on ne peut pas expliquer un niveau supérieur à l’aide de ce que l’on connaît du niveau inférieur. Sinon, ce serait ramener un homme à une grosse masse d’eau avec un peu de carbone, ou poser l’identité d’un corps vivant et d’un cadavre. Et pour le problème de l’homme, il y a en outre le fait du langage. L’homme est un animal parlant. Or cette faculté de la parole, c’est bien dans le corps qu’elle prend naissance, dans les organes de la voix, et dans le cerveau. Mais la manière dont ça émerge, ça reste un mystère. C’est un autre niveau, irréductible non seulement au "machinal", mais même au vivant. Même dans une hypothèse matérialiste, c a d qui considère la matière comme l’instance ultime à partir de laquelle la saisie de toute réalité est possible, on n’est pas obligé d’adopter une attitude réductionniste qui rabat chaque niveau d’organisation à son niveau inférieur. Il n’y a de conscience, et donc de liberté, que pour un corps parlant. Il n’y a pas de conscience qui ne soit portée par la vie, ni de vie qui ne soit portée par la matière, mais ça ne veut pas dire que conscience=vie=matière. L’être conscient — le vivant/parlant — est matière, et vie, plus autre chose. On en a une preuve indirecte dans le constat que le principe d’entropie est valable pour tout le monde physique, mais pas pour le monde culturel. Si c’était le cas, aucune culture ne serait possible, car on aurait un jeu à somme nulle entre l’énergie nécessaire pour acquérir l’information et l’énergie restituée par cette information. Ce n’est pas le cas, et c’est pourquoi l’accumulation culturelle est possible. L’anthropologie n’est pas une entropologie.

#33682 | Répond au message #33680
Bourges Basket = Bitch Basket ? - bombix - 6 octobre 2011 à  21:41

J’ai pas signé. bombix. C’est fait.

#33683 | Répond au message #33682
Bourges Basket = Bitch Basket ? - Eulalie - 6 octobre 2011 à  22:55

De quel féminisme parlez- vous qui justifierait les pires asservissements de par sa dialectique ?

#33684 | Répond au message #33682
Bourges Basket = Bitch Basket ? - Eulalie - 7 octobre 2011 à  11:16

J’en déduis donc que vous avez gratuitement écrit :"C’est surprenant aussi de voir s’articuler jusque dans le mouvement féministe cette dialectique qui fait se retourner la liberté contre elle-même."
Vous ne l’avez pas démontré, à aucun moment dans la suite de vos posts. Il n’y a rien à voir, donc.

#33686 | Répond au message #33684
Bourges Basket = Bitch Basket ? - bombix - 7 octobre 2011 à  11:24

Je voudrais dire d’abord que mon propos n’était pas d’attaquer le féminisme dans son ensemble comme projet d’émancipation des femmes, qui est parfaitement légitime. Ce serait quand même un bizarre paradoxe en commentaire à cette affiche. Ma remarque sur le féminisme était une simple parenthèse. Je vais essayer d’expliquer mieux ma position.

En gros, ce que je vise, ce qui me trouble, c’est tout le mouvement qui commence avec l’affirmation de Simone de Beauvoir : « On ne naît pas femme, on le devient » et qui se poursuit avec les gender studies, qui prétendent déconstruire les représentations masculins/féminins et remplacent le sexe, fait de nature, par le genre, fait de culture. Puisque tout est construit, tout peut être déconstruit. Nous pouvons échapper à notre condition sexuée par un acte de volonté. Le sexe des gens ne concerne pas leur « être » (je suis un homme, je suis une femme) mais leur « avoir » – j’ai un sexe dont je peux changer, ou que je peux utiliser comme bon me semble. On a, en conséquence, une banalisation de la pornographie et de la prostitution. En effet, puisque mon corps est mon instrument, totalement extérieur à moi-même, j’en fais ce que bon me semble. Voir la littérature de Virginie Despentes sur ce sujet, par exemple. Les travailleuses du sexe sont des salariées comme les autres. Il n’y a pas de différence de nature entre les différents métiers. Or on ne peut que constater que ces théories hyper modernes arrangent bien un certain libéralisme. J.C. Michéa fait remarquer que si le but de l’école est d’apprendre un métier (thèse bien discutable en elle-même, mais passons), on en viendra bientôt à proposer des formations de prostituées ou de prostitués à l’école, puisqu’après tout, c’est un métier comme un autre. D’ailleurs, paraît-il, et toujours selon Michéa, c’est déjà fait, en Allemagne je crois.
Donc, et pour résumer, à mon sens, la liberté doit s’arrêter au respect de la personne et de sa dignité, ce qui consiste à poser comme préalable le corps comme inaliénable, et particulièrement dans le corps, le sexe, lieu du soi, de l’intime du sujet, qu’on doit protéger et soustraire à tout échange marchand. Il ne s’agit pas de stigmatiser les prostituées, ni même de porter un jugement moral sur leur activité. Il s’agit simplement de dire qu’on les aiderait davantage (à supposer qu’elles veuillent être aidées, naturellement), on travaillerait plus à leur émancipation en faisant en sorte qu’elles sortent de leur situation – que pour la plupart elles n’ont pas choisies il faut quand même le préciser —, plutôt qu’en leur expliquant qu’il n’y a pas de différence de nature entre leur activité et celle d’une ouvrière d’usine. Si l’on ne se donne pas cette limite (et il ne s’agit pas de je ne sais quelle morale judéo-chrétienne, comme braient les ânes derrière Michel Onfray, lequel, comme par hasard, attaque la psychanalyse qui est bien placée pour parler de l’incontournable de notre condition sexuée), on parvient, par un retournement dialectique, à cautionner les pires asservissements.

#33687 | Répond au message #33684
Bourges Basket = Bitch Basket ? - Eulalie - 7 octobre 2011 à  12:37

Aleluyah. Merci pour votre réponse. Je comprends mieux. J’ignorais que le féminisme et la prostitution pouvaient être liés. Mais oui, j’ai lu des choses qui m’ont choqué à ce propos, là où je ne les auraient du tout pas attendues.
(le corps inaliénable, c’est ce que je voulais dire quand je disais mon corps est mien. Personne n’a le droit de l’aliéner). Merci d’avoir ôté le paradoxe.

#33688 | Répond au message #33687
Bourges Basket = Bitch Basket ? - Eulalie - 7 octobre 2011 à  13:39

En effet, tout ça ne tient pas debout : un féminisme, le féminisme (?) veut décriminaliser le travail du sexepour que les prostitué-e-s, soient reconnus dans les mêmes droits que les autres salari-é-s, donc on décriminalise de fait les macs, mafieux et compagnie. Deux secondes, on peut imaginer un syndicat qui va négocier le droit à la sécu, au smic, aux congés payés, à la prime pour travaux insalubres avec Joe la Main Lourde, l"employeur.

#33689 | Répond au message #33687
Bourges Basket = Bitch Basket ? - Eulalie - 7 octobre 2011 à  15:43

En France, maintenant :
 s’est créé le STRASS, premier syndicat des travailleurs-lleuses du sexe, suite à la loi sur le racollage passif de Sarko. J’ignore s’il est d’origine féministe, mais en tous cas, celui-ci, oui, arrange complètement le capitalisme.

Un autre point de vue, analyse, féministe, tout à fait différente - Irène Pereira, sociologue, militante syndicaliste à l’Union Syndicale Solidaires - : "La position féministe matérialiste consiste à revendiquer des droits pour les personnes. Si les féministes matérialistes revendiquent l’abolition du mariage et de la prostitution, c’est qu’elles ne revendiquent pas des droits attachés au couple ou à un métier, mais aux individus. Les revendications immédiates pour défendre les droits des prostitué(e)s doivent donc selon cette logique être des droits pour des individus, et non la lutte pour la reconnaissance d’un métier." Quel rapport entre prostituée et femme de ménage ?

#33690 | Répond au message #33687
Bourges Basket = Bitch Basket ? - Eulalie - 8 octobre 2011 à  12:18

Pour conclure : tous ces échanges de posts, de réactions, sur cette affiche sexiste, se terminent en fait sur une discussion sur la prostitution. N’est-ce pas symptômatique de la domination masculine ? Ceci dit, le titre de cet article comporte le mot "pute". Un jeu de mot sur le beach- volley pour attaquer, si j’ai bien compris, plutôt le Président du Bourges Basket que les femmes. Mais malgré tout, pour attaquer le Président du Bourges BAsket, il a fallu passer par l’expression "putes du volley", donc " joueuses-putes du volley". Au bout du compte, c’est la femme qui s’en prend doublement plein la gueule.

#33691 | Répond au message #33687
Bourges Basket = Bitch Basket ? - Eulalie - 8 octobre 2011 à  18:43

Don’t worry Darling, you didn’t burn the beer.

#33692 | Répond au message #33687
[HS]Qqs textes et références - bombix - 9 octobre 2011 à  00:29

Un corps, ça nait (d’un autre corps) et ça meurt. C’est une totalité organique, un individu (qq chose qu’on ne peut pas diviser sans le détruire) ; ce n’est pas un problème de complexité, c’est un problème de niveau d’organisation. De niveau en niveau, il y a un saut qualitatif, et on ne peut pas expliquer un niveau supérieur à l’aide de ce que l’on connaît du niveau inférieur.

Voir sur ce sujet, un texte célèbre du philosophe Emmanuel Kant :

« Dans une montre une partie est l’instrument du mouvement des autres, mais un rouage n’est pas la cause efficiente de la production d’un autre rouage ; certes une partie existe pour une autre, mais ce n’est pas par cette autre partie qu’elle existe. C’est pourquoi la cause productrice de celles-ci et de leur forme n’est pas contenue dans la nature (de cette matière), mais en dehors d’elle dans un être, qui d’après des Idées peut réaliser un tout possible par sa causalité.
C’est pourquoi aussi dans une montre, un rouage n’en produit pas un autre et encore moins une montre d’autres montres, en utilisant (organisant) pour cela une autre matière ; elle ne remplace pas d’elle-même les parties dont elle est privée et ne corrige pas les défauts de la première formation à l’aide des autres parties ; si elle est déréglée, elle ne se répare pas non plus d’elle-même, toutes choses qu’on peut attendre de la nature organisée. Un être organisé n’est pas seulement une machine - car celle-ci ne détient qu’une force motrice -, mais il possède une force formatrice qu’il communique même aux matières qui ne la possèdent pas (il les organise), force formatrice qui se propage et qu’on ne peut expliquer uniquement par la puissance motrice (le mécanisme). (...) »

Critique de la faculté de juger (1790), IIe partie, Sect. I, 65.

Cet autre texte, qui précise les rapports entre système et organisation (d’après La systémique, de Gérard Eschbach)

Organisation. Ce qui d’un ensemble fait fondamentalement un système, c’est son organisation. Le système ne se comprend pas à partir de ses éléments constitutifs, ni des liaisons entre ces éléments, ni même des interactions entre ces liaisons, mais essentiellement en fonction de ses spécificités organisationnelles. C’est en tant qu’organisé, et en tant qu’organisé seulement, que le système est rebelle à la réduction en ses éléments et transcende la juxtaposition quantitative de la multiplicité et de la diversité qui le compose. Dans cette unité complexe organisée le tout est toujours plus que la somme des parties, l’organisation leur conférant en quelque sorte un supplément d’être, de fonctionnement et d’action incommensurable aux parties seules. Mais déjà la partie y est plus que la partie. Le tout organisé est émergence nouvelle.

Un tout organisé, c’est presque un pléonasme, car un tout sans organisation, c’est au mieux un tas. La systémique, explique Christian Godin, a une importance philosophique capitale :

« Grace à la systémique, le système, donc la totalité dont elle représente une modalité, devient une catégorie épistémologique ... Par le système la totalité, échappant aux niaiseries syncrétistes et aux rêveries holistiques, redevient une affaire sérieuse. »

C. Godin, La totalité, I, La pensée de la totalité, Typologie du tout, E. Le système, p. 627. (chapitre très intéressant. Le livre est à la médiathèque de Bourges)

#33693 | Répond au message #33682
Pêtons un coup ça ira mieux - DarekDysiast - 6 octobre 2011 à  17:45

Ça reste quand même un très beau cul non ?

Pendant que DSK "trousse" les femmes de chambres, les supporters berruyers rêvent d’un Tango avec une fille de Bourges, c’est de bonne guerre.
Les veaux sont bien gardés et le culte du corps est à sa place : au stade.

Peut être bien que le recours systématique au sexe pour vendre de la lessive ou des abonnements au stade est une nouvelle forme d’oppression.
Mais peut être aussi que cette critique là n’est qu’une façon de perpétuer la pudibonderie judeo-chrétienne qui a fait de la femme une bonne poire dealeuse de pommes .... En tout cas j’ai jamais entendu un barouf pareil pour le calendrier des dieux du stade et si vous voulez mon avis c’est tant mieux.

Peut être que le sport est lui aussi un instrument d’oppression des classes laborieuses. Reste qu’il délasse l’esprit, le rend plus disponible (pour l’analyse entre autre) et réduit considérablement l’exposition aux risques de maladie mentale, notamment de dépression. On peut tirer les mêmes bénéfices (et bien d’autres) d’une sexualité épanouie dans un corps sain et assumé.

A mon avis Bredecker devrait songer à se défouler de temps en temps, il aurait l’esprit plus clair, et prendrait peut être des pincettes avant d’aller affirmer (par exemple) que si le sport détourne l’attention du prolo de sa condition politique c’est parce qu’il en a été "chargé".

Il me parait beaucoup plus probable que si Bredecker rappelle sans cesse l’attention sur le politique au détriment des plaisirs simples c’est parce que ça lui permet d’asseoir son autorité (ne serait-ce que son autorité pour "dire" la doxa qui joue certainement un rôle important dans la construction de son estime de soi).
D’autres font de même en attendant le grand soir qui les portera enfin au pouvoir tant convoité.

C’est fatal : dès le moment où on cesse de souhaiter que quelqu’un fasse quelque chose pour vouloir qu’il le fasse : on cherche à lui passer la laisse, on lui fait sentir des fesses ou on flatte son intelligence et son sentiment d’appartenance (et donc de sécurité) avec des phrases alambiquées formulées dans un champ conceptuel différencié qui ne sont pas sans rappeler le latin des offices ...

Pour conclure je dirais que le jeu de mot tanga/tango casse pas des briques mais que c’est un très beau cul.

#33678 | Répond au message #33667
Pêtons un coup ça ira mieux - Eulalie - 6 octobre 2011 à  20:03

oui, ça manquait. Personne ne l’avait dit, en effet. Quoique si, I. Felix l’a presque dit dans son blog en reconnaissant la beauté des joueuses, puisque ce cul est sensé les représenter.

Il faudrait que vous m’expliquiez en quoi refuser que les femmes soient systématiquement assimilées à cul, un sein, une croupe, un objet qu’on déshabille à la veux-tu en voilà, est perpétuer la morale judéo-chrétienne sur la femme. Je ne vois pas le rapport. J’ai peu de connaissances sur les théories féministes, mais sauf erreur de ma part, les féministes n’ont jamais revendiqué que les femmes aient le droit de se foutre à poil, ou en slip, pour lutter contre le sexisme. Ce ne serait pas une position politique très intéressante.

#33681 | Répond au message #33678
J’aurais du péter c’eut été moins long - 9 octobre 2011 à  13:41

Ce ne serait pas une position politique très intéressante.

Je suis pas d’accord et d’abord parce que sanctuariser c’est faire mourir un peu. Qu’elle vienne de féministes, d’hommes ou de talibans c’est toujours la même violence qui s’exerce (dans des proportions variables) lorsqu’une personne ou une foule prétend dire ce qu’il convient de faire du corps d’une femme. Au final le résultat est toujours identique : l’usage du corps féminin est l’objet d’un contrôle social. La liberté de l’individu s’arrête par définition là ou commence le contrôle social.

Si le féminisme doit libérer la femme alors dire ce qu’il convient de faire du corps féminin n’est pas féministe : il n’y a pas de liberté sans le pouvoir de faire ce qui déplait. Quand une femme pourra faire ce qu’elle veut de son corps sans risquer le jugement de ses pairs en place publique, elle sera dans la connerie comme dans le génie égale à l’homme qui lui peut librement donner l’image d’un porc décérébré qui vendrait sa mère plutôt que de rater une occasion de baiser la première venue sans risquer un débat public sur sa condition. Car si on devrait montrer ça en place publique le débat porterait encore sur l’image de la femme que donne celle qui lui cède.

C’est moi ou est-ce que tout ça pue l’hypocrisie ?

D’ailleurs j’en voie une autre d’hypocrisie. Une colossale. C’est que dans tout ça on prend bien soin de ne pas responsabiliser le modèle. On n’organise pas le procès d’une fille qui a signé un contrat en parfaite connaissance de cause et qui s’est peut être bien amusée à braver ses inhibitions non, c’est le procès du publicitaire, du coach, du club, du conseil général et de la ville, de toute le monde sauf d’elle .... La fille est tellement absente de tout ça qu’on en vient à croire :
a) qu’elle n’existe pas
b) que si elle existe c’est sa capacité à consentir et à savoir ce qui est bon pour elle, pour son image et sa conscience qui n’existe pas. Autant dire que sa conscience n’existe pas. C’est, la fille est, un au mieux un datum mais presque un objet en fait. En tout cas moins qu’un animal car je n’ai jamais croisé de jument blessée dans sa liberté de se balader le cul à l’air ou de se faire prendre en soudard dans un pré.

Bien sur il peut y avoir de très bonnes raisons pour ça :
a) ce n’est qu’une fille c’est pas sa faute
b) elle est trop bête pour mesurer les conséquences de ce qu’elle fait
c) c’est une incapable civile trahie par son tuteur
d) elle est victime d’un système sexiste qu’elle a intégré dès son plus jeune âge au point d’être incapable de le critiquer.

Évidemment on préférera la d) qui est de loin la moins accablante même si elle rejoint la b) par un chemin très court.
L’un dans l’autre, on en revient encore à décider que les femmes n’ont pas le même droit à la bassesse que les hommes qui peuvent librement étaler la leur dans les media du moment qu’ils ne donnent pas une mauvaise image de la femme. C’est le chemin qui mène à l’égalité ça ?

Ce qui me permet d’y voir la persistance du tabou des religions du livre, c’est que l’emploi du charme sensuel est systématiquement réduit à une dégradation. Dans un temps où on pouvait encore trouver ça beau et magique, on écrivait des opéras à ce sujet, mais maintenant qu’on sait que c’est la partie la moins noble de la femme non plus pour des raisons religieuse mais pour absolument aucune raison (admettons le personne ne sait plus dire pourquoi séduire est infamant), il ne nous reste qu’Alanis Morissette pour pleurer. O Brave new world et ton cortège de libérations politiques ...

Enfin prétendre que cette assimilation femme-cul est systématique est un effet de miroir et passe à coté de l’essentiel : c’est un ressort publicitaire qui vise à manipuler l’homme. L’homme réduit à une bite. La symétrie est parfaite et à la rigueur le seul consommateur qui nécessite l’emploi de ressort un peu moins primaire (attention quand moi je dis primaire c’est pas péjoratif, j’aime ma nature) est une consommatrice.

Ecce homo.

#33695 | Répond au message #33681
Bourges Basket = Bitch Basket ? - Cyrano - 5 octobre 2011 à 10:03

Comme d’hab’, ça s’enflamme partout puisque même les médias nationaux en parlent - et on a pu voir Pierre Fosset (président de Bourges Basket) sur France 3 glosant sur l’affiche en question. Ça retombera comme un soufflet - pendant ce temps la banque Dexia se retrouve elle aussi mise à nue.

Pour nous, gens de Bourges, ça a un intérêt parce que Bourges Basket Société Anonyme, c’est l’entreprise privée qui réclame qu’on lui paye un nouveau Palais des Sports plus grand, pour mieux accueillir les sponsors et autres – et qui reçoit de la ville une subvention d’un demi million d’euros.

Certes on peut comprendre l’étonnement des dirigeants de Bourges basket SA lorsque l’affiche suscite le courroux d’Attac, de la Ligue des Droits de l’Homme, et même... du Mouvement de la Paix (?!). Mais ces dirigeants du basket de Bourges sont trop imbus de leur qualité de vice-roi, vice et vice-petit-marquis de la ville, comme le dit Mister K pour ressentir le quart de la moitié d’un début de doute sur la pertinence de leur affiche.

Cette affiche n’est pas provocante, elle est racoleuse, bassement racoleuse (il y a une nuance). Quitte à vouloir magnifier le corps des joueuses z’avaient qu’à les aligner, les mettre de dos et shooter un cliché – en rappelant qu’elles sont championnes de France. Pierre Fosset se défend d’ailleurs bien mal dans on interview publiée par 20minutes.fr :
« Quand on ouvre L’Equipe, il y a cinq rugbymen en slip moulant où on voit bien les parties (sur une publicité Dim)  » Oui mais c’est pour une pub Dim, pour un boxer - pas la pub d’une saison de rugby.
« Et quand vous regardez le volley féminin, ce sont des petites culottes comme ça. Et ça leur rentre dans la raie des fesses. » Oui, mais ça c’est la tenue usuelle des joueuses de volley qui est ainsi (et les joueuses de beach volley...) - c’est pas la tenue des joueuses de basket.
« Et les nageuses, il ne faut pas les mettre en maillot de bain alors ?  » Oui, mais ce sont des nageuses qui ne vont pas dans l’eau avec un grand short ou en survet’.
« Ah bah, quand vous regardez les campagnes de parfum à la télévision, c’est sexiste ou pas ? » Oui mais le parfum c’est pour le glamour - sur le parquet du terrain de basket c’est plutôt un corps en sueur qu’on a.

C’’est toujours un exercice périlleux ce genre d’histoire, entre, d’un coté : les mères et pères la pudeur, trop heureux de tuer le temps en défouraillant ; en face : le répugnant cynisme sans fard d’intérêts sonnants et trébuchants.

Une remarque : je ne vois rien à redire au billet d’Irène Félix sur ce sujet. Pour Eulalie : non, elle ne dit pas qu’elle veut un débat symbolique (ça voudrait dire quoi d’ailleurs !?). Pour Bernard J : vérifier ce que la donzelle a vraiment écrit avant d’être perfide...


#33646
Bourges Basket = Bitch Basket ? - Eulalie - 5 octobre 2011 à  15:53

Ben ? Oui, ça veut dire quoi ? Sur le blog d’I. Felix.
"Je souhaite qu’un débat ait lieu à ce sujet au Conseil Général. Dans une assemblée comptant 32 hommes pour 3 femmes, ce sera intéressant ... et ce pourrait être d’une forte portée symbolique."

#33653 | Répond au message #33646
Bourges Basket = Bitch Basket ? Irène texte symbol ? - Cyrano - 5 octobre 2011 à  16:33

Ça veut dire quoi, ce que vous citez, Eulalie ? Ça veut dire ce qu’il y a d’écrit, parbleu !...

Irène souhaite qu’il y ait un débat au Conseil Général, sur ce sujet. [au fait ?! Pourquoi pas au Conseil Municipal ?! puisque ça nous coute assez cher, les Tango]. Elle ne dit aucunement qu’elle veut un débat symbolique - on est d’accord ?

Elle rajoute qu’en plus, un débat au Conseil Général avec... 32 hommes pour 3 femmes (!!), trois ! ça pourrait être intéressant... (vu la misérable parité une femme pour 10 hommes...) et du coup, ça ne manquerait pas d’avoir une portée symbolique, une forte portée symbolique même...

C’est pas pareil, pas déjà ! que de répéter qu’elle souhaite un vague débat symbolique, merdre alors, mère Ubu ! ... "Etonnant qu’Irène Felix ne souhaite qu’un débat symbolique."

D’ailleurs, vous devez bien comprendre, je suppose, qu’écrire "Irène souhaite un débat au Conseil Général" ne pourrait pas provoquer le commentaire désabusé de Bernard Javerliat : "Bah, c’est pas dur à comprendre : Y’a moins d’électeurs féministes que de supporters du basket". Et de déformation en déformation...

On est d’accord, now ? au moins sur ce point de communication.

#33655 | Répond au message #33653
Bourges Basket = Bitch Basket ? Irène texte symbol ? - Eulalie - 5 octobre 2011 à  18:55

Ben non, on n’est pas d’accord. Je vois vraiment pas la différence entre ce que j’ai écrit et ce que I. Felix souhaite. Je n’ai pas déformé, et telle n’était pas mon intention (de déformer). J’ignore précisément ce qu’elle peut faire en tant qu’élue (au CG) mais je suppose que les élus peuvent porter plainte, faire un procès à la boite de comm’ et au Président du Basket Bourges puisque le logo du CG figure à en dessous d’une affiche insupportablement sexiste , et, à en croire le blog d’Irène Felix, sans qu’on leur ai demandé leur avis : c’est leur attribuer de force des idées de discrimination qu’ils n’ont pas.

Et le commentaire de B. Javerliat me dit qu’elle n’a aucun intérêt à aller plus loin que le débat symbolique puisqu’il y a plus d’électeurs supporters du basket Bourges que d’électeurs féministes. Il est lucide. Et non désabusé, à mon sens. L’affiche ne sera jamais retirée : un débat suffit à Madame Felix.
Et, ainsi va le courage politique...

#33658 | Répond au message #33655
Bourges Basket = Bitch Basket ? Irène texte symbol ? - Eulalie - 5 octobre 2011 à  19:36

De Yannick Bedin, dans son commentaire dans son blog, sousl’article sur le sujet : " Bonsoir, J’ai réfléchi sur le sujet du retrait. Personnellement, je ne le demande pas : les organisations donnent leur point de vue, les élus aussi, le club... La campagne a ouvert un débat, chacun se fait son idée."

C’est vrai quoi, y’a pas mort d’homme.

#33659 | Répond au message #33655
Bourges Basket = Bitch Basket ? Irène texte symbol ? - B. Javerliat - 5 octobre 2011 à  20:35

De Yannick Bedin, dans son commentaire dans son blog, sousl’article sur le sujet : " Bonsoir, J’ai réfléchi sur le sujet du retrait. Personnellement, je ne le demande pas : les organisations donnent leur point de vue, les élus aussi, le club... La campagne a ouvert un débat, chacun se fait son idée."

Ca, c’est trop fort, ça. C’est là qu’on reconnait les hommes couillus et de conviction. Courage fuyons et l’humain d’abord !

PS pour Cyrano : j’ai bien tout lu avant, cette fois aussi. PPS pour Cyrano : je suis d’accord avec Eulalie pour l’interpretation qu’elle fait de l’article d’irene Félix

 ;-)

#33660 | Répond au message #33659
Bourges Basket = Bitch Basket ? Irène texte symbol ? - Cyrano - 5 octobre 2011 à  20:50

Mais comme vous dites, c’est une interprétation, mais ne n’est pas ce qu’Irène Félix dit.
Eulalie : "Irène Felix ne souhaite qu’un débat symbolique".
Cyrano : "Irène Félix souhaite un débat au Conseil Général."
Oh et puis après tout, chacun peut vérifier sur le blog d’Irène Félix : Bourges Basket : l’affiche qui fâche

#33661 | Répond au message #33660
Bourges Basket = Bitch Basket ? Irène texte symbol ? - Eulalie - 5 octobre 2011 à  20:55

Oui, au Conseil Général ou ailleurs, qu’est ce que ça peut faire, qu’est ce que ça change ? "débat....bla bla bla... portée symbolyque". Ca ne change rien. Et c’est bien là le problème.

#33662 | Répond au message #33661
Bourges Basket = Bitch Basket ? Irène texte symbol ? - Cyrano - 5 octobre 2011 à  21:11

OK, exprimé ainsi, on comprend votre avis, c’est votre droit tout démocratique. C’est bien plus simple de dire tout net plutôt que déformer les propos de la dame Félix.

Mais que voudriez vous que fassent Irène Félix et Yannick Bedin sur ce sujet ?!... Alors vous allez vouer aux flammes de l’enfer ceux qui ne se sont même pas exprimés sur le sujet ?... J’aurais préféré voir autant de messages révoltés lorsqu’on parle de subventions de presque 500.000 euros à ces gens là, ces gens du basket ou lorsque la ville veut boulotter 20 millions d’euros (20 millions, oui) pour un nouveau terrain de basket... Il doit y avoir bien d’autres priorités pour la ville et ses habitants !

#33664 | Répond au message #33662
Bourges Basket = Bitch Basket ? Irène texte symbol ? - Eulalie - 5 octobre 2011 à  21:49

Cyrano, je n’ai rien déformé. C’est vous qui ne comprenez pas, je crois. Je ne vois pas ce que les flammes de l’enfer viennent faire là-dedans. Je comprends mieux une image, ce qu’elle signifie, que des montants de subvention. Désolée. (oui, j’attends des élu-e-s qu’ils aient des actes politiques, juridiques, contre toute forme de discrimination, d’autant plus quand eux-mêmes se retrouvent impliqués dedans, contre leur gré semble t-il ). A Bourges, il y a des habitantes, sportives ou non.

"Logiquement, la lutte contre les discriminations relève de deux niveaux (Simon, 2007). D’une part, elle vise la « déconstruction patiente » des jugements et des systèmes d’action légaux, normatifs, routiniers, etc. D’autre part, elle ambitionne de transformer des pratiques concrètes et des images mentales, et pour tout dire de modifier des imaginaires à l’encontre de tels ou tels populations, comportements, etc. Il s’agit alors de réduire à la fois les dénigrements, les exclusions potentielles et effectives mais aussi de transformer, plus fondamentalement, les représentations sociales et les préjugés négatifs à l’encontre d’une population discriminée. Bref, de changer, durablement si possible, les mentalités en faveur d’une meilleure acceptation de la différence humaine."
Discrimination dans les sports contemporains : entre inégalités, médisance et exclusions.

#33665 | Répond au message #33664
Bourges Basket = Bitch Basket ? Irène texte symbol ? - 10 octobre 2011 à  08:36

La position de Bedin est logique. Les caciques du PC sont trop heureux de s’afficher copain-copain avec le President Fosset et ils veulent surtout pas se fâcher avec lui ! Et Bedin a été prié de mettre son indignation en veilleuse...

Et au passage, une bonne partie des militants PS de Bourges a signé une pétition demandant le retrait de la campagne. Pas Galut ou Saulnier, mais quand même, c’est déjà un début.

#33704 | Répond au message #33660
Bourges Basket = Bitch Basket ? - B. Javerliat - 4 octobre 2011 à 08:21

La réponse du beauf en chef est dans « 20 minutes » sous le titre « Qu’ils s’occupent d’autre chose que des petites culottes de mes joueuses »

Le titre (qui est un extrait des réponses de P. Fosset) est déjà incroyable. «  Mes joueuses  ». Les macs disent « mes gagneuses », non ? Mais la suite est du même tonneau. Extraits :

C’est une belle affiche avec une belle fille. C’est associer les qualités d’une femme avec le sport de haut niveau. On n’a pas que des filles loupées, (sic) moches, (re- sic) musclées. C’est une belle fille qui fait du sport de haut niveau, c’est tout. (...) Les joueuses n’ont pas été consultées. (...) On a un programme de trois ans. L’an dernier, on avait les joueuses dans une robe moulante. Le tissu avait le reflet d’un ballon de basket. Cette année, on est passé (re-re-sic) à la culotte, voilà.

Voila quoi ? On s’inquiète pour l’en prochain. Apres avoir enlevé la robe la deuxième année, il reste quoi à enlever pour la troisième ?


#33631
Bourges Basket = Bitch Basket ? - Eulalie - 4 octobre 2011 à  20:18

C’ com Cortex. C’est la boite de pub en question :

"Nouvelle saison pour le basket
Comme chaque été le Bourges Basket et l’agence Cortex travaillent sur une image originale pour la nouvelle saison.Un message se dissimule très souvent derrière ce visuel… On se rappellera de « maintenez le cap », qui signifiait le maintien du niveau des joueuses, mais aussi de garder au sein de l’équipe la capitaine de l’époque (elle-même représentée sur l’affiche). Plus récemment, « la victoire… une question d’équilibre » exprimait la stabilité de la qualité du jeu, malgré les différents départs de joueuses…Pour cette saison, nous avons souhaité trancher un peu plus dans la lecture du message en omettant d’y ajouter une véritable accroche…Nous avons été frappé par la féminité des joueuses, ce qui nous a donné envie de communiquer de façon plus décalé sur la compétition…Utiliser une joueuse comme mannequin de prêt-à-porter pour la « saison 2010-2011″, c’est s’engager sur un haut niveau de jeu, qu’elles vont encore déployer cette saison, puisqu’elles ont le « basket à fleur de peau
 » !"

#33641 | Répond au message #33631
Bourges Basket = Bitch Basket ? - 5 octobre 2011 à  20:57

Cortex n’a pas eu le marché en 2011

#33663 | Répond au message #33641
Bourges Basket = Bitch Basket ? - Eulalie - 5 octobre 2011 à  22:54

Alors, qui c’est qui l’a eu ? Vous avez l’air renseigné. En tous cas, c’est pas Néo-cortex.

#33666 | Répond au message #33663
Bourges Basket = Bitch Basket ? - Eulalie - 4 octobre 2011 à  21:54

Les publicitaires ont décidément beaucoup d’imagination. En 2007, une campagne de pubdu même acabit, pour une rencontre de ligues de basket féminin.

#33642 | Répond au message #33631
Bourges Basket et l’industrie du divertissement - Mister K - 5 octobre 2011 à  02:20

La réponse du beauf en chef est dans « 20 minutes » sous le titre « Qu’ils s’occupent d’autre chose que des petites culottes de mes joueuses »

Oui, la réponse est surréaliste. P. Fosset fait mine de croire qu’il s’agirait d’un problème vertu et donc, de protestation rétrograde. En fait, moi, ce que je retiens, c’est surtout, "qu’ils s’occupent d’autre chose" sous entendu, que de "mes affaires". Le monsieur oubli que le club est quand même subventionné et que "ses affaires", ce sont nos affaires.

Mais tout cela n’est pas étonnant. P. Fosset est le second vice-roi de Bourges après Daniel Colling. Le mec se croit tout permis. Il n’est plus dans le sport depuis longtemps, mais dans le business. D’où des demandes hallucinantes concernant le futur "Palais des sports" liées au besoin des "VIP", comprendre, les entreprises qui sponsorisent le Club. Et bien sûr, tout le monde cède à ses caprices...et ce sont les contribuables qui vont les payer. P. Fosset est, toutes proportions gardées, le Michel Aulas de Bourges. Il faut des gars comme lui, c’est sûr. Mais il faudrait aussi des élus qui sachent arbitrer et le ramener à la raison quand il en demande un peu trop. Et cela, on n’a pas.

Alors, effectivement, le gars, à chaque fois qu’il rencontre des critiques sur son club, sur son action, il monte sur ses grands chevaux et regarde le bas peuple, qui lui doit quand même les jeux, de très haut. L’histoire de l’affiche pourrait être un détail. Mais pour le petit monde du basket et de ses supporters, il n’y a vraisemblablement aucun mal. C’est de la promo du basket, du club. Il faut ce qu’il faut. Et ce ne sont certainement pas les joueuses, qui ont quand même un contrat pro, qui trouveront à y redire. Le féminisme n’a pas sa place dans ce petit monde. Il s’agit de sport et de business, point. Si ça ne vous plaît pas, c’est pareil. Vous rendez-vous compte tout ce que le Bourges Basket a apporté à la ville de Bourges ? Voilà, on pourrait reprendre la même logique avec la musique, le business et le Printemps de Bourges. Colling, Fosset, les intouchables. Ils représentent le grand patronat de la ville. Des puissants. Et les puissants du 21ème siècle ont investi l’industrie du divertissement. Le sport et la culture sont alors, de très bons alibis.

#33643 | Répond au message #33631
Bourges Basket et l’industrie du divertissement - B. Javerliat - 5 octobre 2011 à  04:44

Il faut des gars comme lui, c’est sûr.

Ah ? pour quoi faire ?

#33644 | Répond au message #33643
Bourges Basket et l’industrie du divertissement - Mister K - 5 octobre 2011 à  10:18

Des gens qui prennent des initiatives, qui tentent de faire bouger les choses, surtout à Bourges et dans le Berry, il en faut. Ce que je veux dire, c’est que P. Fosset a certainement attrapé le melon, n’a plus trop le sens des réalités et vit vraisemblablement dans une bulle plus proche des hautes sphères économiques et politiques que du berruyer ou berrichon moyen. Mais ce n’est pas pour ça qu’il faut en conclure que tout ce qu’il fait est mauvais. Un peu de nuances ne fait pas de mal.

Sans initiatives, Bourges et le Berry, sous assistance artificielle avec l’armée et l’industrie de l’armement, risque de crever à petit feu. Le Bourges Basket (enfin, le CJMB), au départ, c’était une véritable aventure sportive et c’était beau. Il faut faire en sorte que cela le redevienne et que la population berruyère soutienne ce club pour de bonnes raisons : le sport.

#33647 | Répond au message #33644
Bourges Basket = Bitch Basket ? - Eulalie - 4 octobre 2011 à 06:44

Est-ce moi qui ai la berlue ? ou y a- t-il bien un lacet entre le O de tango et l’attache du slip ? " Osez le tango" détache le lacet, non ? ou le slip ne tient qu’à un fil ? ce qui revient au même.

S’agit-il d’une évocation du basket à la plage ? Non, parce que l’équipe est féminine, on montre un cul de femme. Les basketteuses, comme toutes femmes, n’ont pas de tête dans le monde de la pub, pas d’individualité : une femme, c’est un cul, et c’est tout ce qu’on lui demande. Là, de surcroît on invite au déshabillage de ce postérieur féminin dépendant du logo "tango". Elle se retrouve à nue, quand un organisme, un groupe, le veut. C’est lui qui tient le lacet.

Cette image est violente pour les basketteuses de Bourges. J’espère qu’elles vont porter plainte . Mais elle est violente à l’encontre de toutes les femmes également. Perso, je me fous qu’elle apparaisse ou non dans le contexte d’une "v.i.pisation" d’un stade ou je ne sais pas quoi. Elle est grave, une fois de plus, intemporellement grave.

Ceci dit, il y aurait certainement bien d’autres choses à dire sur cette photo. Au delà du sexisme, elle marchandise le corps des sportives, au même titre que des sportifs se sont vendus à poil dans un calendrier, je ne sais plus quand. Et, elle se situe dans un contexte sportif national, où on hésite plus à titrer des photos de sportifs "Les Dieux du Stade", du même titre que le film deLeni Riefenstahl faisant l’apologie d’une beauté de corps sous le régime nazie.


#33629
Bourges Basket = Bitch Basket ? - Eulalie - 4 octobre 2011 à  07:17

"J’espère qu’elles vont porter plainte". Je veux dire, j’espère qu’elles vont faire un procès. " Etonnant" qu’Irène Felix ne souhaite qu’un débat symbolique.

#33630 | Répond au message #33629
Bourges Basket = Bitch Basket ? - B. Javerliat - 4 octobre 2011 à  08:24

"Etonnant" qu’Irène Felix ne souhaite qu’un débat symbolique.

Bah, c’est pas dur à comprendre : Y’a moins d’électeurs féministes que de supporters du basket ;-)

#33632 | Répond au message #33630
Bourges Basket = Bitch Basket ? - Mercure Galant - 4 octobre 2011 à 04:30

La réaction d’Irène Félix sur son blog...


#33628
Bourges Basket = Bitch Basket ? - B. Javerliat - 3 octobre 2011 à 17:52

Une (petite) tenue plus vraisemblable pour le Beach Volley – à Bourges, pour plaire aux VIP, on décline ça en Bitch Basket.

C’est sûr que ça doit plaire aux VIP, la main au panier à trois points !


#33625
Bourges Basket = Bitch Basket ? - 5 octobre 2011 à  13:04

la main au panier à trois points !

La classe.

#33648 | Répond au message #33625