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DEBOUTÉS DU DROIT D’ASILE

Mesure d’expulsion en catimini d’un berruyer

mercredi 12 octobre 2005 à 11:44, par Charles-Henry Sadien

Cela ressemble à une triste suite d’un mauvais feuilleton Sarkozyste. Au début du mois de juillet, dans la moiteur estivale, un berruyer et son fils avaient été arrêtés et conduits au commissariat pour se voir notifier une procédure de reconduite à la frontière. Une forte mobilisation d’un collectif de vigilance avait semble-t-il permis d’éviter l’expulsion. Mais le mardi 11 octobre 2005, le père a été à nouveau interpellé et risque à nouveau une expulsion sous 48 heures.

En 1997, les époux Boudouani s’estimant menacés par le GIA en Algérie, débarquent en France et réclament le droit d’asile. M. Boudouani avait déjà vécu en France de 1977 à 1985, mais il était reparti en Algérie. En juin 2002, le couple se voit débouté de sa demande, se retrouve donc « sans papiers » et fait l’objet d’un arrêté de reconduite à la frontière, qui n’est pas appliqué dans un premier temps. La famille est présentée comme sans histoire avec deux filles et un fils scolarisés et bons élèves.

Durant la première semaine de juillet 2005, Hamed Boudouani et son fils, Hamza, sont arrêtés alors que son épouse et ses deux filles sont absentes. La Préfecture du Cher a enclenché une procédure de reconduite à la frontière pour appliquer la décision du Tribunal Administratif d’Orléans. Apprenant la nouvelle, Mme Boudouani et ses deux filles se cachent chez des amis tandis qu’un collectif de défense se met en place.

Ce collectif mené notamment par le Parti Communiste de Bourges s’insurge d’abord que cette procédure aie été mise en place durant l’été afin qu’elle passe inaperçue. Un rassemblement est effectué devant la Préfecture du Cher le 8 juillet 2005 ce qui n’empêche pas qu’un dernier recours de M. Boudouani et son fils soit rejeté. Ils sont alors transférés au Centre de Vincennes. Le collectif refuse que la famille Boudouani soit éclatée d’autant que la petite amie de Hamza attend un bébé.

D’autres rassemblements sont organisés devant la Préfecture du Cher. Un vice de forme donne un peu d’air à la famille et l’expulsion n’est pas exécutée. De son côté, la Préfète du Cher accorde une procédure de régularisation au jeune Hamza en raison de sa situation familiale de futur papa.

Le sursis n’aura pas duré bien longtemps. Dans la plus grande confidentialité, M. Boudouani a été interpellé le 10 octobre 2005 et, semble-t-il presque immédiatement transféré à Paris dans un aéroport, pour être reconduit en Algérie. A l’heure actuelle, le collectif n’est pas au courant de la situation exacte de M. Boudouani, ne sachant si celui-ci a été expulsé du territoire Français. Des contacts son pris avec des organismes à Paris pour tenter de savoir si M. Boudouani se trouve toujours en France et pour mener des actions afin d’éviter cette expulsion. Une chose est certaine : s’il n’a pas été encore expulsé, Hamed Boudouani risque de l’être dans les heures prochaines. Quant à son épouse et ses deux filles qui se cachent toujours, elles restent elles aussi sous le coup d’une mesure d’expulsion.

commentaires
> Mesure d’expulsion en catimini d’un berruyer - Jean-Michel Pinon - 2 novembre 2005 à 09:57

Sursis pour la famille Boudouani. Message du Collectif de défense de Bourges (01 novembre 2005.

"Rania BOUDOUANI, Manel et Imane, ses deux filles, peuvent rester en France jusqu’à la fin de l’année scolaire. Ainsi en a décidé la Préfète du Cher, appliquant ainsi les directives ministérielles sur les expulsions de familles sans papiers ayant des enfants scolarisés. Ces directives, rappelons le, ont été prises après les mobilisations à Bourges et dans toute la France, de la communauté scolaire, et des collectifs de soutien en faveur des élèves sans papiers. Le collectif de soutien aux sans papiers de Bourges, réunissant des organisations diverses et des personnes à titre individuel, s’est mobilisé sans relache pour obtenir cette décision, qui est intervenue seulement deux jours avant la date retenue par la préfecture pour le retour de Mme BOUDOUANI et de ses deux filles. Cette décision permettra à Manel et Imane de terminer leur année scolaire dans une certaine sérénité. Nous regrettons cependant l’expulsion du père, Ahmed, et la séparation forcée de la famille Boudouani, quelques jours avant cette décision. Notre objectif reste la régularisation de la famille Boudouani, et le retour d’Ahmed auprès des siens."

Le collectif de soutien aux sans papiers de Bourges.


#3089
> Mesure d’expulsion en catimini d’un berruyer - Jean-Michel Pinon - 30 octobre 2005 à 16:23

Information transmise par Yannick Bedin, Conseiller Municipal de Bourges :

Pour protester contre la décision de la Préfète du Cher de renvoyer mercredi 2 novembre Mme BOUDOUANI, Imane et Manel, vous pouvez lui envoyer le message ci-dessous à l’adresse suivante :

PREFECTURE DU CHER Place Marcel Plaisant - 18020 Bourges Cedex

Pour leur écrire par mail

http://www.cher.pref.gouv.fr/formulaire.php

"Mme la Préfète,

Je vous demande de respecter les engagements du gouvernement en permettant à Mme BOUDOUANI et à ses deux filles, Manel et Imane, de rester en France à Bourges, où ces dernières poursuivent leur scolarité.

Vous trouverez ci-dessous les propos de Brice HORTEFEUX, Ministre des collectivités territoriales, qui s’est engagé, au nom de Monsieur SARKOZY, Ministre de l’Intérieur, à ne pas expulser les familles en situation irrégulière dont les enfants sont scolarisés.

EXPULSION DES ENFANTS SANS PAPIERS SCOLARISÉS EN FRANCE

M. Frédéric Dutoit - Monsieur le Premier ministre, votre politique de reconduite massive aux frontières des immigrés sans papiers n’épargne personne, pas même les enfants ! J’ai parfois honte d’être Français (Exclamations sur les bancs du groupe UMP), honte de la traque d’enfants et d’adolescents scolarisés dans nos écoles. Heureusement, la société française refuse l’intolérance, comme en témoignent les dernières manifestations en banlieue parisienne, en Loire-Atlantique ou dans l’Yonne. Heureusement, les jeunes sont au rendez-vous de la solidarité et de la fraternité et nous donnent une formidable leçon. Ils sont cette France de la liberté et des droits de l’Homme, cette France réconciliée avec sa propre histoire, cette France solidaire de ces jeunes étrangers pourchassés, et qui se cachent pour apprendre. (Protestations sur les bancs du groupe UMP)

C’est trop. Mettez un terme à cette persécution. Face à la vague de protestations que vous avez déclenchée, vous semblez accepter de ne pas expulser d’élèves en cours d’année scolaire, mais ne s’agirait-il pas là d’un simple recul tactique ?

Prenez aujourd’hui l’engagement d’interdire les arrêtés de reconduite à la frontière qui touchent les enfants scolarisés en France et leurs parents, et de leur accorder des titres de séjour pour étudier et vivre normalement dans notre pays. Mettez à profit les vacances de la Toussaint pour scolariser à nouveau les enfants expulsés de leur école, de leur collège ou de leur lycée (Applaudissements sur les bancs du groupe des députés communistes et républicains).

M. Brice Hortefeux, ministre délégué aux collectivités territoriales - Je vous répondrai au nom de M. Sarkozy, qui assiste en ce moment aux obsèques de M. Colpart, gendarme grièvement blessé le 31 août dernier alors qu’il tentait de secourir une personne qui s’immolait, pour lui rendre l’hommage de la République, auquel je suis certain que vous vous associez.

La politique d’immigration, conduite par Nicolas Sarkozy, sous l’autorité de Dominique de Villepin, se veut à la fois ferme et juste. Nous devons faire preuve de fermeté à l’égard de ceux qui violent les règles et détournent les procédures, tout en préservant les victimes d’un phénomène qui les dépasse.

Les étrangers en situation irrégulière n’ont pas vocation à rester sur notre territoire (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP). C’est la loi qui le prévoit, et dans un régime républicain, la loi s’impose à tous. A ce titre, nous devons poursuivre les expulsions - 8 000 en 2002, 12 000 en 2003, 15 000 en 2004 et 22 000 à 23 000 en 2005 - tout en accordant une attention particulière aux situations humainement difficiles. C’est pour cette raison que Nicolas Sarkozy a décidé que les enfants scolarisés depuis plusieurs mois pourraient achever leur année scolaire, mais à la fin de cette période, les parents en situation irrégulière devront regagner leur pays d’origine avec leurs enfants.

Le Gouvernement est déterminé à appliquer cette politique réclamée par les Français (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP)."


#3069
> Mesure d’expulsion en catimini d’un berruyer - Jean-Michel Pinon - 30 octobre 2005 à 16:14

Communiqué de presse du Réseau Education sans frontière (28 octobre 2005) :

Monsieur Sarkozy parle, ses services s’en moquent
Le 24 octobre, Monsieur Sarkozy annonçait à grand bruit dans la presse sa décision de suspendre jusqu’à la fin de l’année scolaire en cours les expulsions de jeunes scolarisés et de parents d’élèves. Il garantissait que ces mesures « étaient d’application immédiate ».
Or, la préfecture du Cher semble superbement ignorer les directives ministérielles et s’entête à persécuter une mère de famille algérienne.
Le mari, Ahmed Boudouani, a été expulsé le 13 octobre dernier et séparé de force de sa femme Rania, de ses deux filles Imane et Manel, scolarisées au Collège Victor Hugo, de son fils Hamza et de sa petite fille Miranda, dont la mère est française malgré la mobilisation très importante à Bourges, tant au Collège Victor Hugo, que dans les milieux associatifs et syndicaux.
Le 18 octobre, Rania était convoquée à la préfecture. On lui signifiait qu’elle avait le choix (!) entre partir volontairement ou être reconduite frontière avec ses deux filles (16 et 13 ans) dans les mêmes conditions que Mr Boudouani, c’est à dire menottée, entre deux policiers et avec, en tout et pour tout, 20 euros en poche.
Pourtant, les filles sont de bonnes élèves, quant au fils aîné, alors qu’il allait être papa, il était conduit en juillet dernier, dans un centre de rétention parisien puis libéré par le juge des libertés pour une faute de procédure. Depuis lors, la stratégie de la préfecture a consisté à écarteler la famille dans l’objectif de convaincre la mère et les enfants de rejoindre « volontairement » le père en Algérie.

L’attitude de la préfète du Cher, quatre jours après les déclarations de Monsieur Sarkozy apparaît en totale contradiction avec les assertions du ministre. Elle ne peut être ressentie que comme une provocation : Madame la préfète ne lirait-elle donc pas la presse ? Ou alors saboterait-elle délibérément les décisions du Ministre ? A moins qu’extra-lucide parmi les extra-lucides, elle n’applique les consignes subliminales du ministre ?
Quoi qu’il en soit, la persécution de Rania Boudouani et de ses enfants doit cesser. Un titre de séjour Vie privée et familiale doit lui être délivré afin que ses enfants puissent poursuivre leur scolarité dans des conditions normales et le retour de leur père doit être autorisé. Il faut savoir finalement qui commande, le ministre qui cause ou la préfète qui agit ?


#3067
> Mesure d’expulsion en catimini d’un berruyer - Jean-Michel Pinon - 28 octobre 2005 à 22:22

Lettre transmise par fax à M. Nicolas Sarkozy

Bourges le 28 octobre 2005

A Monsieur SARKOZY, Ministre de l’Intérieur

Nous avons déposé hier un courrier à la Préfète du cher, dont nous vous avons transmis le double, lui demandant de surseoir à l’expulsion de Mme BOUDOUANI et de ses deux filles de 13 et 16 ans, afin que celles ci puissent poursuivre leur scolarité.

Notre démarche fait suite aux déclarations du ministre de l’Intérieur tenues en début de semaine, et rappelées mercredi 26 octobre par Monsieur Brice HORTEFEUX, Ministre délégués aux collectivités territoriales à l’Assemblée Nationale, en réponse à une question posée par un député, concernant l’expulsion des élèves sans papiers scolarisés : « C’est pour cette raison que Nicolas Sarkozy a décidé que les enfants scolarisés depuis plusieurs mois pourraient achever leur année scolaire… ».

Mme la Préfète du Cher a maintenu la décision d’expulser le 2 novembre, veille de rentrée des classes, Mme BOUDOUANI et ses deux filles, prétextant qu’aucune directive n’avait été donnée concernant les élèves sans papiers scolarisés.

Nous sommes surpris du fossé qui existe entre les déclarations ministérielles tant dans les médias que devant la représentation nationale, et l’application de ces directives sur le terrain.

Nous vous demandons de bien vouloir intervenir auprès de la Préfète du Cher, afin de faire respecter les engagements du Ministre de l’Intérieur.

Merci de l’attention que vous porterez à cette demande.

Veuillez agréer, Monsieur le Ministre de l’Intérieur nos respectueuses Salutations.

Pour le comité de soutien à la famille Boudouani

Comité de soutien de la famille Boudouani : Réseau Education sans Frontière, ATTAC, confédération Paysanne, Collectif des libertaires, LCR, équipe éducative et pédagogique et élèves du collège Victor Hugo, CNT, Comté de vigilance de Bourges : FSU, Sud éducation, Association Medina, Secours Catholique, Association Bourges Nord, Accueil et Promotion, LDH, Parti Communiste, Les Verts, individuels...


#3060
> Mesure d’expulsion en catimini d’un berruyer - Jean-Michel Pinon - 28 octobre 2005 à 21:30

Sur le site internet du PCF de Bourges, on apprend que la Préfète veut que madame Boudouani et ses deux filles "doivent quitter la France le 2 novembre, soit la veille de la rentrée des classes."

a lire :
http://www.pcf-bourges.org/+BOUDOUANI-la-Prefete-dit-NON+.html


Voir en ligne : http://www.pcf-bourges.org/+BOUDOUA...
#3059
> Mesure d’expulsion en catimini d’un berruyer - Jean-Michel Pinon - 28 octobre 2005 à 21:23

Transmis à l’Agitateur de Bourges par Yannick Bedin, Conseiller municipal.

La Préfète du Cher a signifié son refus de régulariser Rania Boudouani et ses deux filles, et ce, malgré le courrier qui lui a été remis par une délégation jeudi 27 octobre. Elle a affirmé n’avoir reçu aucune directive du Ministère de l’Intérieur allant dans le sens d’un sursis accordé jusqu’à la fin de l’année scolaire aux familles en situation irrégulière dont les enfants sont scolarisés. Cette décision contredit totalement les déclarations de SARKOZY tenues en début de semaine, et celles mercredi, du Ministre aux collectivités locales Brice HORTEFEUX qui, répondant à la question du député Frédéric DUTOIT (PCF), a réaffirmé la volonté du gouvernement de ne pas expulser avant la fin de l’année scolaire, les familles dont les enfants sont scolarisés (il faut rappeler que Imane et Manel, les deux filles, ne savent ni lire ni écrire l’arabe, bien qu’elles le parlent un peu. La condition sine qua non de la poursuite de leur scolarité en Algérie est leur intégration dans une école française (payante) que leurs parents, démunis de tout, ne sauraient payer. Elles auront le choix entre retourner à l’école primaire locale pour l’apprendre l’arabe (!!!) et cesser leur scolarité. Rappelons enfin que l’aînée est en 3ème et qu’elle passe le brevet en fin d’année).

Nous avons cet après-midi, faxé à toutes les rédactions locales et nationales, une copie de la lettre adressée par le collectif à Nicolas SARKOZY, pour protester contre la décision inique de la Préfète. Nous avons alerté le cabinet des députés Yves Fromion et Jean-Claude Sandrier, ainsi que celui du Maire de Bourges Serge Lepeltier.

Yannick


#3058
> Mesure d’expulsion en catimini d’un berruyer - Jean-Michel Pinon - 27 octobre 2005 à 10:22

Transmis à l’Agitateur de Bourges par M. Yannick Bedin, Conseiller Municipal à Bourges.

Urgence Boudouani

Nouveau rebondissement dans l’affaire de l’expulsion de la famille Boudouani. En écho aux déclarations de Nicolas Sarkozy qui a affirmé ne pas vouloir expulser les familles dont les enfants sont scolarisés, le collectif de défense de la famille Boudouani remettra une lettre à la préfète jeudi 27 octobre à 11h30 demandant la régularisation de la famille boudouani. Soyez nombreux à ce rendez vous.


#3055
> Mesure d’expulsion en catimini d’un berruyer - Jean-Michel Pinon - 18 octobre 2005 à 10:36

Communiqué de presse qui nous a été transmis par le collectif de soutien aux sans papiers

A la suite de l’expulsion, par injonction préfectorale, le jeudi 13 octobre
de M. Ahmed Boudouani, séparé arbitrairement de sa famille (femme, filles,
fils et petite fille) le collectif des sans papiers de Bourges, ainsi que
des sympathisants parisiens se sont rendu ce matin à Orly pour tenter une
ultime action.

Le collectif a contacté les passagers du vol de 10h pour Alger de la
compagnie Aigle Azur, qui collabore aimablement aux expulsions actuelles,
pour les informer de la présence de M. Boudouani dans leur avion. La très
grande majorité a manifesté ouvertement la condamnation de ces pratiques, et
a assuré le collectif de son soutien. Un passager lui a communiqué son
numéro de portable et l’a tenu au courant du déroulement de l’embarquement :
les passagers ont, dès leur entrée dans l’avion, demandé à parler au
commandant de bord, ont refusé de s’asseoir, et discussions et négociations
ont duré assez longtemps. Des passagers pleuraient. L’avion, malgré cet élan
contestataire, a décollé, mais avec 25 minutes de retard. Si l’élan est
retombé, il a cependant vécu.

Ahmed Boudouani a donc atterri vers 13h avec, pour toute fortune, 20 euros
en poche. Après quelques heures de garde à vue, il se retrouve à Alger sans
famille, ni amis, ni soutien.

Il est difficile de comprendre l’acharnement de la préfecture du Cher à
l’égard de la famille Boudouani. Une stratégie très discutable a été
improvisée, consistant à expulser le père et à le séparer de sa famille dans
l’objectif de convaincre la mère et les enfants de le rejoindre
volontairement en Algérie.

Rania Boudouani se retrouve donc à Bourges seule avec ses enfants, sans
ressources financières. Si elle décide malgré tout de rester en France, elle
sait en tout cas, aujourd’hui qu’elle peut compter sur la motivation et
l’engagement à ses côtés :
 du collectif des sans-papiers, de plus en plus nombreux et
déterminé…
 des 900 signatures de la pétition récemment signée en faveur de sa
famille,
 des membres étudiants et enseignants du collège Victor Hugo (où
sont scolarisées les deux filles), qui ont d’ailleurs débrayé le 13 octobre,
manifesté et rencontré la Préfète ce matin pour exprimer à leur tour leur
désaveu à l’égard de cette scandaleuse expulsion.

Le collectif de soutien aux sans papiers comprend : L’union syndicale
Solidaires (Sud, SNUI …), le Collectif des Libertaires, le Comité de
Vigilance, le Secours Catholique, Médina, la Ligue des Droits de l’Homme, le
Parti Communiste, la CNT, Accueil et Promotion, Attac, le Mouvement de la
Paix, la LCR, la FCPE …

Il est intéressant de remarquer que les termes de la circulaire du 30
octobre 2004, émise par le cabinet du Premier ministre, M. de Villepin, et
dédiée au réexamen des cas jugés « dignes d’intérêt » des sans-papiers, font
pourtant de la famille Boudouani des candidats tout à fait acceptables à la
régularisation. Tel ne semble pas être l’avis de la préfecture du Cher…

Il est donc important et nécessaire, désormais, de suivre attentivement la
suite des événements, en particulier le sort réservé par la préfecture à
l’égard de Rania Boudouani.


#3026
> Mesure d’expulsion en catimini d’un berruyer - Jean-Michel Pinon - 18 octobre 2005 à 10:34

Communiqué de presse qui nous a été transmis par la section de Bourges du Parti Communiste Français

Dans un courrier adressé ce jour à la Préfète du Cher, Jean-Claude SANDRIER, Député du Cher, s’indigne de l’expulsion de Monsieur BOUDOUANI, pour lequel il était à plusieurs reprises intervenu (notamment après son interpellation et celle de son fils, en Juillet dernier).

« Madame la Préfète,

L’expulsion d’un père de famille algérien, Monsieur Boudouani, les menaces qui pèsent sur un ressortissant du Togo qui demande le droit d’asile politique, m’incitent à vous écrire pour dire mon indignation.

Je ne veux pas croire que dans notre grand pays qui s’appelle la France, dont le nom a retenti dans le monde entier auprès de tous les défenseurs des Droits de l’Homme, il n’y ait pas assez d’humanité pour traiter dignement des hommes, leurs familles, leurs enfants. Comment peut-on renvoyer, en le coupant brutalement de sa famille, quelqu’un qui a vécu quinze ans en France, sans problèmes, qui a des enfants au collège, un fils avec un enfant et en voie de « régularisation » ? Dans quel Monde vivons-nous ?

Comment peut-on renvoyer une autre personne, éminent bénévole au Secours Populaire, menacé physiquement dans son pays, dans un autre pays où il est avéré qu’il n’a aucune famille et qu’il ne connaît pas ? Quel symbole pour ce Monde où la liberté de circulation est réservée aux capitaux et aux marchandises !

Alors direz-vous peut-être « on ne peut accueillir toute la misère du Monde ! » Mais quelqu’un croit-il que c’est en brisant des familles, des enfants ou en renvoyant à leurs bourreaux des êtres humains que l’on va régler le problème de la misère dans le Monde ? Le courage, ce n’est pas de renvoyer des gens dans le pays d’où ils viennent sans s’attaquer aux causes qui font qu’ils viennent chez nous. Non, le courage ce serait de s’attaquer enfin à la misère ! Mais j’entends les voix de quelques nantis crier « Utopie ! »

Alors, comme Martin Luther King, je fais un rêve. Celui que des responsables politiques, des peuples avec eux, osent imposer à ces 225 familles qui possèdent autant de richesses que la moitié des pays les plus pauvres de l’humanité une taxe contre la misère.

Je fais aussi le rêve qu’une partie de cet argent qui spécule dans la sphère financière (et qui est huit fois plus important que celui qui sert à produire des richesses) soit utilisé, sous contrôle démocratique et international, à éradiquer la faim dans le Monde, à soigner, à éduquer. La taxe Tobin (taxation des transactions financières) y suffirait à elle seule. Cette taxe Tobin, objet de tant d’hypocrisie car chacun dit dans son pays qu’il la veut mais que c’est le voisin qui n’en veut pas ! Aujourd’hui comme hier, ceux qui pensent que l’on peut régler les problèmes graves d’inégalités, de chômage, de pauvreté dans le Monde par des frontières, des barbelés ou des murs se trompent et nous trompent. Il faudra bien, pour ne pas avoir aussi en permanence l’épée du terrorisme au dessus de nos têtes, s’attaquer à la détresse de centaines de millions d’êtres humains.

Oui, je veux rêver d’abord parce que c’est l’une des facultés qui différencie l’espèce humaine de l’espèce animale et qui, d’autre part, a permis les grandes avancées de l’humanité. Avec Victor Hugo, je suis de ceux « qui pensent et affirment qu’on peut détruire la misère ». Cela suppose simplement un tout petit peu de courage pour affronter ceux qui vivent sur cette misère.

Madame la Préfète, dites au gouvernement de s’attaquer non pas à l’ombre portée mais à ce qui la provoque. Il se grandirait et grandirait la France.

Avec mes plus respectueuses salutations. »

Jean-Claude SANDRIER, Député du Cher


#3025
> Mesure d’expulsion en catimini d’un berruyer - 17 octobre 2005 à 14:37

18 Octobre - Où on vit ? Après plusieurs jours de mobilisation pour la famille Boudouani, tout est sombre. M.Boudouani menacé par le GIA a été largué à Alger... Les profs du collège V.HUGO se sont tous mobilisés. Les élèves ont manifesté. La Préfète du Cher les a recus. Réponse à l’indignation légitime des enfants : Rien à faire... Pire : on va s’occuper du restant de la famille et j’en passe encore et des meilleurs. Aujourd’hui, les élèves, les profs, les parents, les militants,bref, les gens qui se sentent encore concerné par les droits humains sont amers. En dépit des efforts de tous, l’Etat français persiste et signe : on expulse quoiqu’il arrive ! Comment désormais faire croire aux élèves que la mobilisation face à l’injustice sert à quelque chose ? Comment mobiliser à nouveau dans le respect des règles de la démocratie ? Moi, je vous le dis tout net : si ça continue comme ça, y’en a qui vont rejoindre le maquis et passer à de nouveaux modes de combats...nettement moins républicains !


#3018
> Mesure d’expulsion en catimini d’un berruyer - 17 octobre 2005 à  17:09

Il ne faut rien "faire croire " aux élèves.

Il faut les informer sans les former, et les protéger. Et surtout bien les tenir en garde que s’engager dans une action c’est s’exposer à des manipulations, récupérations de tous bords possibles. Collégiens : de 12 à 15 ans, c’est tout petit, c’est sincère, innocent, ignorant face aux calculs de l’adulte politique qui n’hésite à être con.

Bien sur qu’un ado veut défendre ses copains, bien sur qu’un ado ne s’est pas encore assis sur la résignation, bien sur qu’un ado n’est pas raciste, bien sur qu’un ado est pour les Droits de l’Homme . Maintenant, les collégiens de Victor Hugo savent que pour contester, exprimer son désaccord à l’Etat, il faut faire une pétition, une action et aller à la Préfecture (et que si l’on veut faire une manifestation c’est mieux de prévenir les autorités et qu’elle soit décidée, organisée par EUX (et non subi(t)e) et que ça n’a jamais servi à rien sinon à s’exprimer et éventuellement à ce que le sujet du mécontentement soit connu par le reste de la population.

Belle leçon de civisme aux petits jeunes. On dirait une formation de jeunesse.

Et m^me une action appliquée par des enfants-ados, n’a pas attendri le coeur de la préfète.

#3020 | Répond au message #3018
> Mesure d’expulsion en catimini d’un berruyer - Sarvane - 15 octobre 2005 à 22:18

Sans humanité, on en arrive à une chasse aux sorcières inadmissible. Virer des gens qui ne respectent rien ni personne, d’accord, mais aller déloger des familles qui ne demandent qu’à vivre en PAIX, c’est carrément DEGUEULASSE.


#3012
> Mesure d’expulsion en catimini d’un berruyer - Jean-Michel Pinon - 14 octobre 2005 à 12:40

Actualisation du 14 octobre 2005 à 12h40. M. Boudouani aurait bien été expulsé jeudi 13 octobre 2005 en milieu de matinée contrairement aux informations délivrées aujourd’hui dans le quotidien local La Nouvelle République.


#2995
> Mesure d’expulsion en catimini d’un berruyer - Jean-Michel Pinon - 14 octobre 2005 à 09:26

Actualisation du 14 octobre 2005 à 9h25 : Ahmed Boudouani se toujours au Centre de Rétention de Roissy, estime La Nouvelle République en termes très prudents : "cet Algérien sans papiers se trouve, semble-t-il, toujours au centre de rétention de Roissy" (Source : La Nouvelle République). Une information en contradiction avec celle recueillie sur le site internet du PCF de Bourges (un des initiateurs du mouvement de solidarité) où l’on peut lire : « Ahmed Boudouani est monté dans l’avion jeudi matin ; avec quelques euros en poches, il a rejoint Alger, capitale d’un pays où il n’a plus d’attaches. »


#2991
> Mesure d’expulsion en catimini d’un berruyer - Jean-Michel Pinon - 14 octobre 2005 à 00:20

Actualistion du 14 octobre 2005 à 00h20 : le PCF de Bourges a mis un article en ligne expliquant la situation actuelle :

http://www.pcf-bourges.org/la-mobilisation-continue-pour-les.html


Voir en ligne : Article consultable sur le site du PCF de Bourges
#2989
> Mesure d’expulsion en catimini d’un berruyer - Jean-Michel Pinon - 13 octobre 2005 à 13:03

Actualisation du 13 octobre 2005 à 13h : M. Boudouani serait aurait été expulsé. Il serait en Algérie ou encore dans l’avion qui le mne en Algérie (source France 3 Centre).


#2975
> Mesure d’expulsion en catimini d’un berruyer - 12 octobre 2005 à 19:11

Je ne suis pas fière d’être française lorsque je découvre pareille situation.

Ce n’est pas tant la décision de justice qui me gêne puisque celle ci peut être contestée et que de surcroît « l’expulsable », s’il est sans ressources suffisantes dispose du droit à l’aide juridictionnelle qui lui permettra d’avoir un avocat qui prendra en charge sa défense. Par ailleurs votre article ne reprend pas les motivations de la décision de la juridiction administrative, ce qui occulte une partie du débat.

Nous sommes dans un état de droit et les décisions de justice doivent être exécutées, comme la Loi l’exige.

Ce qui est, à mes yeux, parfaitement inadmissible, c’est qu’entre une décision et l’exécution de celle-ci s’écoule un laps de temps aussi important.

Il est ainsi démontré que l’exécution de certaines décisions ne sont pas dues à l’application de la Loi, mais bien à une volonté politique, toutefois – et c’est déplorable – l’homme politique n’agit qu’en fonction de « l’opinion » de son électorat potentiel !

Croyez-vous vraiment que les plus démunis versent qq larmes sur cette affaire, que nenni ! tant il est vrai que ceux là préfèreront trouver un coupable facile à leurs malheurs, ce fut un temps les juifs, c’est aujourd’hui l’étranger de qq confession qu’il soit et s’il est musulman c’est la cerise sur le gâteau !

Je suis ulcérée d’entendre de tels propos et je les combats avec ardeur chaque fois que c’est possible, mais c’est la réalité et le nier serait tenir langue de bois.


#2966
> Mesure d’expulsion en catimini d’un berruyer - JMP - 12 octobre 2005 à  21:12

"... votre article ne reprend pas les motivations de la décision de la juridiction administrative". je n’ai pas eu le libéllé de la décision c’est pourquoi, n’étant pas certain, j’ai préféré m’abstenir. Mais il semblerait en résumé, que M. Boudouani n’ait pas pu prouver que sa situation justifiait l’attribution du droit d’asile.

#2967 | Répond au message #2966
> Mesure d’expulsion en catimini d’un berruyer - 13 octobre 2005 à  10:48

les plus démunis ne versent surement pas de larme sur cette affaire, tout comme les pas démunis : plus personne ne versent de larmes parce que tout le monde a l’habitude de l’injustice, de l’excès, du mensonge, de la magouille, du traitement de l’hommme comme d’un "bien" ...

les plus démunis ne versent surement pas de larme sur cette affaire tout comme les pas démunis parce que ça ne fait pas la une du Berry rép, de la NR ni m^me la page 4.

il faudrait peut-être arrêter de dire que les plus démunis sont des fachos.
Merci pour eux

Le facho, c’est Sarkozy et sa bande .

Ta langue de bois n’est pas mal non plus dans son genre...
toi aussi tu veux dire que ceux qui ont voté non à l’Europe c’est par racisme ??

Bon courage aux personnes qui essaient de faire quelque chose pour ce Monsieur et sa famille, dans l’unité.

#2972 | Répond au message #2966
> Mesure d’expulsion en catimini d’un berruyer - 13 octobre 2005 à  14:32

auto-correction :
si, 1 article dans chacun de ces journaux le 13/10/05.

D’après les photos, ils sont pas beaucoup les profs de Victor Hugo à se mobiliser contre cette mesure d ’expulsion. Mais peut-être n’est-ce qu’un effet d’image.

Et d’après le texte, on se dit qu’on a pas intérêt à être "mal intégré " en tant qu’étranger ! Sinon, insoutenable... et pas présentable aux journaux et à la télévision.

Y’avait pas un type un jour qui passait pour un fou en demandant le droit d’être citoyen universel ? Je ne sais plus son nom.

#2980 | Répond au message #2972
> Mesure d’expulsion en catimini d’un berruyer - Jean-Michel Pinon - 13 octobre 2005 à  14:54

Il faudraque j’aille consulter ces article à la médiathèque. ça devient une corvée de lire la presse locale.

#2982 | Répond au message #2980
> Mesure d’expulsion en catimini d’un berruyer - 14 octobre 2005 à  10:54

Oui ben quand on est chômage, faut s’trouver des corvées... Comment ça prendre du bon temps et faire tout ce que le fait de travailler empêche de faire ?

Y’a quelqu’un qui veut vous vendre des chaussures sur votre blog de chomeur, je sais pas si vous êtes au courant. Peut-être ça vaut le coup ?
C’est vraiment étonnant ces blogs.

#2993 | Répond au message #2982
> Mesure d’expulsion en catimini d’un berruyer - Jean-Michel Pinon - 14 octobre 2005 à  11:50

ah oui, je viens de voir ça. c’est scandaleux de faire de la pub gratuite comme ça sur un site de chômeur pour vendre sa camelotte ! je vais essayer de virer ce message sinon je migre sur un autre hébergeur.

#2994 | Répond au message #2993
> Mesure d’expulsion en catimini d’un berruyer - Mister K - 15 octobre 2005 à  00:16

Si tu cherches un hébergement indépendant pour ton blog, je connais quelqu’un qui peut t’aider ;-))

#3006 | Répond au message #2994
> Mesure d’expulsion en catimini d’un berruyer - 13 octobre 2005 à  17:41

Effet d’image !!! Quand tu sauras l’énergie que déploient les profs de Victor Hugo pour la famille Boudouani, tu pourras t’acheter une loupe anti-parano pour faire l’analyseur d’image !

#2985 | Répond au message #2980
> Mesure d’expulsion en catimini d’un berruyer - Jean-Michel Pinon - 13 octobre 2005 à  22:21

Il y avait un reportage sur France 3. Tous les élèves ont été réunis dans la cour et une prof (salut cécile tu passes très bien à la télé !) expliquait la situation. Déjà, je trouve cette démarche pédagogique absolument remarquable et qui aurait été absolument impossible là où je travaillais avant. Cela aurait même été la loi du silence ! Ensuite, il y a eu des témoignages de professeurs qui avaient l’air très concernés. ça fait quand même plaisir de voir cette mobilisation dans une ville comme Bourges souvent désespérante.

#2988 | Répond au message #2985
> Mesure d’expulsion en catimini d’un berruyer - 14 octobre 2005 à  10:30

Eh bien, tant mieux si je me suis plantée en émettant un peut-être sur l’effet de l’image, tant mieux si c’est sûr que tous les profs de VH sont solidaires de cette famille et déploient de l’énergie pour la soutenir.

Sinon, j’"analyse" comme je peux, et essaie de faire attention aux images médiatiques et politiques.

Traites-moi de parano tant que tu veux, ça ne prend pas. "Quand je saurai"... sont-ce des "menaces" de sentiments de honte et de culpabilté d’avoir émis un doute face à une énergie collective ? ouh là là, je suis impressionné.

#2992 | Répond au message #2985
> Mesure d’expulsion en catimini d’un berruyer - 14 octobre 2005 à  15:02

Dans certains pays on peut voir écrit en arabe sur la porte de restaurants INTERDIT AUX MUSULMANS ce n’est pas parce que les propriétaires sont racistes, mais parce qu’on y sert du porc et de l’alcool. Lorqu’en France on pourra voir la même chose on aura fait beaucoup de chemin.

quant à penser qu’aucun NON au TCE n’était raciste et anti-turc c’est être excessivement naif.

c’est pas toujours facile ni confortable d’ouvrir les yeux sur la réalité mais indispensable pour faire changer les mentalités.

#2997 | Répond au message #2972
> Mesure d’expulsion en catimini d’un berruyer - Mister K - 15 octobre 2005 à  00:08

Dans certains pays on peut voir écrit en arabe sur la porte de restaurants INTERDIT AUX MUSULMANS ce n’est pas parce que les propriétaires sont racistes, mais parce qu’on y sert du porc et de l’alcool. Lorqu’en France on pourra voir la même chose on aura fait beaucoup de chemin.

Euh...c’est pas un peu n’importe quoi ça ? Non, parce que des musulmans qui boivent de l’alcool, ça existe. Et des musulmans qui mangent du porc également (certes, c’est plus rare). Bref, des musulmans non praticants, ça existe... tout comme des catholiques ou des juifs non praticants. Que je sache, dans la plupart des restaurants qui proposent une cuisine française, il y a du porc au menu. Mais les musulmans qui ne mangent pas de porc peuvent quand même y manger (autre chose), et heureusement. Bref, le jour où on verra cela en France, oui, on aura fait beaucoup de chemin : on sera un pays totalement intolérant. J’espère que cela n’arrivera jamais. Je n’ai aucune envie de copier le modèle de pays intolérants, moyennageux et bornés. De plus, je me demande bien quel est le rapport entre cette remarque et le sujet.

quant à penser qu’aucun NON au TCE n’était raciste et anti-turc c’est être excessivement naif.

Bon, là, c’est mathématique : 55% des français ont voté contre le TCE (Résultat d’un vote en Mai 2005). 70% des français sont contre l’entrée de la Turquie dans l’UE (Résultat d’un sondage Octobre 2005). Donc, vous avec raison. Mais quel est le rapport avec le sujet ? Serait-ce parce que les Turcs sont en majorité musulmans ?

c’est pas toujours facile ni confortable d’ouvrir les yeux sur la réalité mais indispensable pour faire changer les mentalités.

Oui, la réalité est simple : la France est un pays dont la population est en parti raciste comme la plupart les populations d’autres pays du monde. Mais dans le pays des Droits de l’Homme, ça nous fait mal au cul de se l’avouer.
Personnellement, quand je vois un des plus important parti politique français, l’UMP, fleurter avec les idées du FN, ça me fait mal. Mais d’autres partis ou personnalités politiques, même à gauche, font de même. Cela n’honore personne. Et la majorité n’a pas forcément raison. Mais là encore, quel est le rapport avec le sujet ?

Le sujet, c’est la dignité humaine. Pourquoi doit-on être obsédé par les frontières ? Pourquoi expulser des gens qui ont fait le choix de vivre chez nous, et par la même, ont fait des sacrifices pour y arriver. Auriez-vous le courage de le faire ? Moi pas. Rien que pour cela, on leur doit le respect et les accueillir de notre mieux. Les expulsions sont notre déshonneur. Point.

#3005 | Répond au message #2997
> Mesure d’expulsion en catimini d’un berruyer - Philippe BENSAC - 15 octobre 2005 à  19:36

Bonjour à tous,

le libéral de service vous propose les points de réflexion suivants :

1) le cas d’espèce de Monsieur BOUDOUANI représente surtout l’incohérence des décisions de justice soumises à des textes législatifs et réglementaires superposés les uns aux autres au fil des années et des gouvernements. Ainsi, le droit d’asile politique est dépendant d’une classification des pays d’origine évoluant en permanence au gré des relations diplomatiques de la France avec les pays tiers à l’UE.
Par ailleurs, les règles de regroupement familial sont également à double incidence puisqu’on régularise les familles complètes ou on les expulse complètement aussi. La mesure de clémence visant le fils qui doit être majeur et en état futur de paternité lui permet d’échapper à la mesure collective.

2)Plus largement, je compte proposer dans les semaines prochaines à l’UMP une piste pour modifier profondément le rapport à l’immigration en France, donc peut être en conséquence dans l’UE.
La création d’un contrat de naturalisation qui ferait table rase de la vieille logique migratoire droit du sol/droit du sang/droit d’asile.
Ainsi, ce que recherche systématiquement les émigrés, je dis bien émigrés, c’est à dire du point de vue de ceux qui quittent leur pays d’origine ou de transit, c’est de fuir une situation ressentie comme invivable.
Il ne cherche que rarement un pays d’accueil en particulier (en UE) mais les conditions de rebond les plus favorables.
Proposer une carte d’identité conditionnée par un parcours du combattant inhumain (logement, emploi, éducation) comme finalité est la pire des solutions car on ne peut, à court terme, modifier profondément les phobies racistes plus ou moins latentes et visibles dans notre pays, d’autant qu’elles existent fortement entre communautés d’origines continentales diverses.

Par contre, prêter sur 3 ans un capital financier remboursable sur 10 ans après un an de franchise de remboursement de l’ordre de 30 000€ au total par famille (père,mère,enfants mineurs) avec un taux d’intérêt fixe basé sur le taux de base (actuellement 2%)et un crédit d’éducation à consommer dans les 3 ans sous forme d’un contrat d’objectif (logement sous un mois, travail sous un an, nationalité à 10 ans)permettrait de changer le rapport entre immigrés et nationaux.
L’immigration - investissement pour la France,
l’émigration - contrat nouvelle chance pour les étrangers
inverseraient les rapports, et donneraient à la justice non plus seulement une base régalienne à son action mais une solution contractuelle, "intuitus personae".

Les mobilisations sont importantes, mais quelques fois sujettes à des doutes sur la qualité des personnes défendues.
Le respect ou non d’un contrat écrit est beaucoup plus objectif en terme de "libre arbitre".

Philippe BENSAC

#3008 | Répond au message #3005
> Mesure d’expulsion en catimini d’un berruyer - Virgule - 17 octobre 2005 à  15:57

C’est bien, comme ça ils arriveront endettés d’avance !
Super idée ! Puis vous avez raison, faut quand m^me pas oublier les taux d’intérêts ! Manquerait plus que ça qu’on leur prête à taux zéro !
Ils seront pour la majorité smicards en CDD au cas où ils trouveraient du travail, chomeurs, "jobeurs" dans notre cher pays , et endettés. Parfait. Quelle humanité !

A moins que bien sur, l’émigrant/immigrant ne soit accepté qu’ à partir de bac + 5 et 10 ans d’expérience.

Dans un autre texte dans je ne sais plus quelle rubrique de ce webzine, vous affirmez que De Villepin propose lui une prime pour être expulsé .

Bah aller, la libre circulation des individus n’étant pas très au point dans nos pays dits modernes, et m^me dits en cours de modernisation (je me marre), faisons- en une affaire d’argent !

Enfin en attendant, votre Sarkozy a bien mis dehors Monsieur Boudouani, pour l’exemple.

Et quelqu’un est venu perturber le sit-in des collégiens de VH. Mais quelle organisation a demandé à cette "mère de famille" (NR de samedi 15/10/05) de venir casser le sit-in des collégiens ? Je ne me le demande m^me pas : c’est le parti de la haine, celui dont se rapproche celui auquel vous appartenez.

C’était ma reflexion.

#3019 | Répond au message #3008
> Mesure d’expulsion en catimini d’un berruyer - Virgule - 18 octobre 2005 à  16:06

En fait, je ne sais pas quelle organisation politique est venue détourner l’action prévue (sit-in ) des collégiens pour la transformer en manifestation
sans encadrement. C’est pas forcément le FN. Ca pourrait, pour décridibiliser le soutien apporté par les collégiens et les profs. Ca pourrait aussi être aussi l’UMP, pour les m^mes raisons.
Mais ça pourrait aussi être très bien une organisation politique de gauche qui trouverait que le sit-in n’est pas suffisant.

Dans la NR, (du 15/10/05) un ado dit bien qu’ils ont été "un peu manipulés".
Petits jeunes, c’est pas un peu, c’est beaucoup et c’est honteux de les utiliser comme ça et irresponsable sans les encadrer. C’est à chier, que ça vienne de la droite, de la gauche, ou de leurs extr^mes respectifs.

C’est à les décourager de l’engagement, de la solidarité.
Virgule.

#3029 | Répond au message #3019
Taxe Tobin sur les migrations - 17 octobre 2005 à  23:32

M.BENSAC invente la taxe Tobin sur les mouvements migratoires ! Non franchement fallait y penser : la marchandisation de la misère selon l’adage "Faire payer les pauvres, c’est eux les plus nombreux !".

Bravo qui ? Bravo M.BENSAC.

#3023 | Répond au message #3008
> Mesure d’expulsion en catimini d’un berruyer - 19 octobre 2005 à  12:46

Pendant que vous y êtes, dans la plus grande humanité de l’UMP, pourquoi ne proposez vous pas le droit d’asile à un euro par jour ?
Avec un extincteur gratuit ou un parachute ou un lot de cartes postales pour la correspondance entre membres d’une famille ?

#3031 | Répond au message #3008
> Mesure d’expulsion en catimini d’un berruyer - 19 octobre 2005 à  15:42

Je trouve que vous êtes un peu injuste avec Philippe Bensac qui essaye de proposer des solutions originales. Elles ne sont peut être pas judicieuses (je ne sais pas) mais en tout cas, je trouve que c’est bien de proposer autre chose que ce qui existe et ne fonctionne pas. Cela a au moins le mérite et l’intéret de pouvoir en discuter.

#3032 | Répond au message #3008
> Mesure d’expulsion en catimini d’un berruyer - 20 octobre 2005 à  15:52

Eh bien discutez-en...

#3035 | Répond au message #3032
> Mesure d’expulsion en catimini d’un berruyer - 18 octobre 2005 à  11:38

Euh pardon je répondais à un intervenant et j’ai pas mis ma réponse à la bonne place.... c’est pas grave - pas grave non plus si vous n’avez pas compris ou mal interprété le début de mon post.... dépasser les tabous c’es tpas simple, mon panneau c juste de l’information pour le musulman rigoureux qui ne veut pas mettre les pieds là où on sert du porc et de l’alcool . bon c plus clair là !

#3028 | Répond au message #3005
> Mesure d’expulsion en catimini d’un berruyer - Virgule - 18 octobre 2005 à  16:15

Enfin "interdit aux musulmans " ça ne signifie pas dutout ce que vous prétendez comprendre, savoir des musulmans.
"Votre" panneau est fasciste. Ni plus, ni moins.

Bon, mais j’ai jamais entendu parler de ça non plus.
Intox à mon avis.

#3030 | Répond au message #3028
> Mesure d’expulsion en catimini d’un berruyer - 19 octobre 2005 à  19:48

pas dutout de l’intox, j’ai vu ces inscriptions en arabe et lettres rouges à singapour et en malaisie.

j’ai expliqué à des amis musulmans locaux combien ce panneau serait critiqué en france, ils ont beaucoup rigolé...

dans ces 2 états dans chaque chambre d’hotel il y a une flèche rouge au sol ou au plafond ce qui permet aux musulmans de prier dans la bonne direction.

#3033 | Répond au message #3030
> Mesure d’expulsion en catimini d’un berruyer - Virgule - 20 octobre 2005 à  15:50

Alors si vous dites vrai, la traduction n’est pas INTERDIT. Mais peut-être,
"Ici, si vous êtes musulmans, sachez que porc et alcool sont vendus".
Cela dit, je suppose que ces magasins ne vendent pas que du porc...
C’est pourquoi je ne comprends rien à ce que vous racontez.

Et vous savez très bien ce que signifie INTERDIT à quelqu’un, quelque chose, en France. Je ne vois pas dutout en quoi ce serait une levée de tabou :

INTERDIT, en France, signifie : qui n’est pas désiré, non autorisé.

C’est donc du fascisme d’interdire dans un magasin des personnes de telle religion.

Où voulez-vous en venir au juste ?

#3034 | Répond au message #3033
> Mesure d’expulsion en catimini d’un berruyer - 21 octobre 2005 à  20:06

***il faudrait peut-être arrêter de dire que les plus démunis sont des fachos. Merci pour eux
Le facho, c’est Sarkozy et sa bande ***.

Loin de moi l’idée de défendre Sarko, mais du temps de Mitterrand et des communistes au pouvoir (le programme commun) il y avait beaucoup beaucoup de retours aux frontières. Vous êtiez muets durant ces temps, ce qui vous donne le droit de vous taire aujourd’hui sur ce sujet !

#3036 | Répond au message #2972
> Mesure d’expulsion en catimini d’un berruyer - nononononon - 31 octobre 2005 à  10:25

"Vous étiez muets....sujet"

Non, j’étais muet (parce que pas au courant) sur le sujet, et le suis toujours plus ou moins. Je ne fais pas de politique et ne m’engage dans rien . Je dis juste que j’en ai assez qu’on "tape" de tous les bords sur les milieux modestes, démunis, et pas sur les initiateurs des expulsions.

Alors surtout ne me mettez pas dans un groupe, c’était juste une remarque individuelle, sans intérêt certainement.

Et ne faites pas porter à un groupe que vous appelez "vous" ce que je pense individuellement.

#3071 | Répond au message #3036