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MYSTERES DE LA NATURE

Le raffarin, espèce mutante ?

vendredi 30 mai 2003 à 16:39, par Charles-Henry Sadien

Fruit de la folie des hommes, le raffarin serait selon les scientifiques, une espèce mutante de la droite à vocation populaire dont le pouvoir serait d’attendrir la chair des populations laborieuses pour les mastiquer plus aisément à défaut d’avoir les dents carnassières du lepen. A l’instar du napoléon, le raffarin aurait besoin de toujours plus de sacrifices humains pour lui permettre de survivre dans l’opulence au milieu de la misère des autres.

Le raffarin est un mammifère de l’ordre des primates, situé dans l’échelle de l’évolution entre les lémuriens et les hominiens. On l’appelle plus scientifiquement « le gros bourgeois » que l’on peut distinguer en deux groupes : le « gros bourgeois du MEDEF », réputé pour ses qualités de prédateur (il affectionne tout particulièrement la chair tendre des ouvriers) et le « gros bourgeois de l’UMP » qui se nourri essentiellement des déjections et sécrétions du gros bourgeois du MEDEF, notamment des chômeurs, retraités et laissés pour compte. Les deux groupes vivent en parfaite harmonie et il est probable que la perte de l’un signifierait la perte de l’autre dans une nature hostile faite de syndicalistes, de gauchistes et de citoyens.

Le raffarin est une espèce fragile qui vit dans une région appelée « la France d’en-haut » et qui se caractérise par une tête massive, un petit corps trapu et une queue courte voire absente lui donnant un air débonnaire qui plaît généralement aux enfants, aux handicapés mentaux et aux vieilles bicotes. Le raffarin ne peut s’épanouir que dans le luxe au détriment des autres, bien que paradoxalement le gros bourgeois de l’UMP fasse preuve d’une grande solidarité envers ses congénères du MEDEF. Ses piètres qualités physiques ne lui permettant pas d’assouvir son incroyable soif de sang prolétaire, il préfère utiliser son aptitude à la fourberie plutôt que d’utiliser ses petites griffes de femme hargneuse pour chasser ses proies choisies soigneusement pour leur grande faiblesse.

La distinction du raffarin par rapport au lepen - animal rustre vestige de la préhistoire - dont il descend directement, réside dans une plus grande aptitude au camouflage et à la tromperie mais surtout dans un fascinant soucis d’être aimé par les espèces laborieuses dont il va se nourrir. Il se rapproche en cela du Chirac, une sous-espèce du gros bourgeois de l’UMP, parfaitement inutile dans l’écosystème, qui passe l’essentiel de son temps à serrer frénétiquement des mains et à gagner des élections.

La reproduction du raffarin reste un mystère pour les scientifiques. Bien que le raffarin se livre facilement à des séances de débauche sexuelle le plus souvent en groupe avec des magistrats et des notables, il semblerait que la finalité ne soit pas reproductrice mais intéressée. Les experts estiment que le raffarin serait le résultat d’une mutation. Ainsi, certaines espèces mises au contact de l’argent pourraient muer plus facilement que d’autres en raffarin. Les arrivistes, plus connus sous leur nom scientifique « d’hommes politiques » seraient ainsi particulièrement vulnérables à la mutation en raffarin décliné en variantes comme le « jospin » ou le « balladur ». Certains chefs de meutes syndicales seraient également disposés à une mutation rapide et spectaculaire bien qu’une poignée de spécialistes considère qu’il ne faille pas parler de « raffarinnication » mais de simple domestication liée au pouvoir de séduction perverse du raffarin et au besoin de sentiment d’influence sur le monde du chef de meute.

On retrouve le raffarin dans les bureaux, les cocktails mondains, à la bourse de Paris ou encore à la télévision. Le raffarin a été programmé génétiquement pour avoir un niveau de vie très élevé en faisant travailler d’autres espèces à son service qui, elles, assurent ainsi leur survie même si elles ont été au préalables conditionnées pour ne pas être trop exigeantes grâce à un logiciel créé par la police de la pensée unique et de la mondialisation intitulé « on y peut rien : il faut faire des sacrifices », chargé dans le cerveau des pauvres gens qui ne peuvent douter du contraire.

Le raffarin repose sur un mode de vie boulimique. C’est ainsi qu’il a toujours besoin de plus d’argent et qu’il se scandalise toujours des contraintes qui l’empêchent d’en avoir plus. Cependant, même s’il dégage davantage une odeur d’urine que de sueur, le raffarin défend les valeurs du travail pour les autres et les intiment à toujours plus de sacrifices (qu’il ne s’applique jamais) au nom du réalisme économique.

A l’approche de l’été, durant les périodes de transe, il arrive que les humains et les raffarins s’opposent violemment. Les raffarins compensent alors leur infériorité numérique par la notion de droit divin issu des urnes et celle « d’intérêt général » qui représente en fait l’intérêt général des particuliers de l’espèce des gros bourgeois.

En résumé, le raffarin est un monstre intelligent créé par l’homme, lequel a toujours eu besoin, depuis la nuit des temps, d’un chef pour assouvir son besoin sadomasochiste d’être oppressé.