Éditorial Octobre 2022

C’est quoi ce bordel ?

samedi 15 octobre 2022 à 20:13, par Mister K

Oui, c’est vrai à la fin, c’est quoi ce bordel ? L’Agitateur tourne au très ralenti depuis bien deux ans maintenant. Bon, on n’a jamais été à fond, c’est sûr. Alors, c’est la faute du COVID ? Non, non, le COVID [1] n’y est pour rien. C’est la faute du réchauffement climatique ? Bon, là, peut-être un peu. La chaleur, ça ralenti les neurones. Mais bon, c’est pas ça non plus, l’hiver, nous ne sommes pas plus actifs. Ben, du coup, ça doit être la faute de la guerre en Ukraine, forcément. Oui, la moutarde, l’huile, et l’apathie de l’Agitateur. Forcément. Non, non, c’est pas ça. L’inflation alors ? Et les risques de coupure d’électricité ? Ben non, toujours pas. La mort lente du service public ? Pas mieux. Twitter, les réseaux sociaux ? Bah non. Le manque de médecins ? Le manque de chauffeurs de bus, de profs, de mains d’oeuvre en général ? Non, non. Les 89 députés FN/RN à l’Assemblée Nationale ? Non, on fait l’Autr(i|u)che. C’est un coup des russes et des chinois alors ? Oui, tout est de leur faute. C’est la déprime post-brexit ? Ah non, ça c’est plutôt la rigolade. Ce sont les violences policières alors ? Non, en plus, on vous le répète, ça n’existe pas. Un coup des féministes ? Oui, alors, là, il va falloir préciser lesquelles. Non, non, rien de tout ça. Ah, ça doit être la retraite à 67 ans ? Non. Si c’est pas le monde tel qu’il va, c’est le Berry tel qu’il meurt à petit feu ? Oh, c’est pas nouveau ça. C’est Cormier-Bouligeon qui se croit de gauche tout en pensant que c’est dépassé ? Non, non, on sait bien que c’est toute l’année la saison des cornichons de droite. C’est Yann Galut maire de Bourges ? Non. Yannick Bedin, adjoint à la culture alors ? Pas du tout. Bourges candidate pour être capitale européenne de la culture en 2028 ? Ben non. La place Cujas et ses places de parkings dont certaines subsisteront ? Ah, la culture de la tuture...Non. La nouvelle Maison de la Culture et sa vague ressemblance avec le centre commercial Avaricum ? Bah, c’est rien. Tout s’achète, se vend, se jette. La culture c’est comme la confiture, moins t’en as, plus tu t’étales [2]. Alors c’est quoi ?

Non, pas d’excuses. Ce ne sont pas les sujets qui manquent. Mais peut-être ce qui manque parfois, c’est un peu de courage, de motivations. On a dû en manquer beaucoup ces dernières années. Quand on dit "on", ce ne sont pas seulement les rédacteurs de l’Agitateur. C’est un peu général. Il faut dire que l’ambiance est plutôt à la paresse. Physique parfois, mais surtout intellectuelle. Et là, on peut dire qu’on ne se sent pas vraiment seuls. Alors évidemment, on a tous le droit à la paresse. Surtout nous à l’Agitateur. Et nous ne sommes pas prêts à y renoncer. Par contre, certains y ont moins droit que d’autres. Et c’est pour épingler ceux-là que nous devons nous agiter dans ce bordel ambiant.

[1Les bonnes âmes nous corrigerons et parleront de LA COVID mais à vrai dire, c’est l’usage qui a raison, au final on parle du virus

[2Les plus vieux reconnaîtront un détournement de la citation de Françoise Sagan popularisée par Coluche : la culture, c’est comme la confiture, moins on en a, plus on l’étale


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commentaires
C’est quoi ce bordel ? - epujsv - 16 octobre 2022 à 12:58

1 ]Les bonnes âmes nous corrigerons et parleront de LA COVID mais à vrai dire, c’est l’usage qui a raison, au final on parle du virus]

Peu importe en effet qu’on dise, écrive le ou la covid. Et je ne crois pas que ça ait à voir avec le fait d’être une bonne âme ou non. Mais covid désigne la maladie et non le virus. Le virus étant le sars-cov 2. Peut-être que dans l’usage on mélange les deux parce que le gouvernement nous assène de vivre avec le virus, donc pour lui, de vivre (et mourir de) avec le ou la covid. Or ce sont deux choses différentes que de vivre avec un virus et de vivre avec la maladie qui en découle. Dans une société préventive et civilisée, il s’agirait d’éviter ou de limiter un maximum que le virus répande la maladie sous toutes ses formes et la mort.

Plus largement, peut-être sommes nous plus dans une situation de cynisme que de bordel ambiant. Cynisme au sens d’Oscar Wilde : " Un cynique est un homme qui connaît le prix de tout mais la valeur de rien".


C’est quoi ce bordel ? ou la maison close ? - Biturige - 17 octobre 2022 à  10:31

Que covid désigne la maladie et non le virus, on s’en fout, ça n’a rien à voir avec le genre du mot : le rhume, les oreillons, le SIDA, le cancer, le mal au cul, ça désigne des maladies. Le genre grammatical le et la sont des sournoiseries de notre langue – il est inutile d’invoquer le gouvernement et la vie avec le virus ou la maladie.
Muriel Gilbert est correctrice au monde et tient une rubrique sur la langue et les mots sur RTL. Elle a publié de nombreux livres sur les amusements de notre langue.
Dans son dernier bouquin paru en mai 2022 elle parle du covid :

L’Académie française a opté pour le féminin mais elle l’a fait si tardivement que ce genre n’est pas entré dans l’usage, et que les Français n’ont pas plus envie de dire « la Covid » qu’ils n’ont envie de dire « le voiture » ou « la camion ».
[…] On peut utiliser les deux genres, comme le Petit Robert l’a entériné.
En effet, pourquoi faudrait-il décider ? Il existe en français quantité de mots qui sont utilisés aux deux genres, et cela ne dérange personne. On peut dire un ou une parka, un ou une interview, un ou une après-midi, un ou une enzyme, un ou une HLM, un ou une après-guerre, un ou une acmé (pas acné, hein : les boutons, c’est juste au masculin, merci bien), un ou une alvéole, un ou une holding, un ou une barbouze, un ou une ecstasy, un ou une goulash, un ou une margarita, le ou la réglisse (la base de mon alimentation !), un ou une Thermos...
Tenez, le dernier de la liste, juste avant le Covid (oui, je dis le, mais vous pouvez dire la), juste avant, donc, c’était cet acronyme qui désigne l’arbitrage vidéo des matchs de football. La moitié des journalistes sportifs disent « le VAR » parce que ça signifie video assistant referee, « arbitre assistant vidéo ». L’autre moitié disent « la VAR » parce qu’ils considèrent que c’est une assistance vidéo à l’arbitrage.

Muriel Gilbert, "Correctrice incorrigible", Buchet Chastel. Page 178

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Discuter du sexe des anges - epujsv - 17 octobre 2022 à  13:36

"Que covid désigne la maladie et non le virus, on s’en fout, ça n’a rien à voir avec le genre du mot".

Si, un peu : le d de covid c’est disease. Donc traduit en français : maladie. Co (rona) Vi (virus) Disease. Maladie due au coronavirus sars-cov-2. Le virus nous infecte et nous donne la maladie et nous nous contaminons.

L’important est de comprendre que le virus et la maladie c’est différent. Par exemple, les vaccins actuels n’empêchent pas l’infection (mais diminuent les effets du virus et les formes graves de la maladie). Si on avait des vaccins qui empêchent l’infection par le virus la maladie ne pourrait pas se développer. Et on ne se contaminerait pas. Le virus existerait quand même mais n’aurait pas d’hôtes à infecter, rendre malades, et risquer de tuer ou invalider longtemps.

Or, il s’éclate et s’adapte en variants et sous-lignages, sous variants. Pour toujours avoir des hôtes et infecter, ré-infecter, ré-ré infecter. Ensuite si ça vous amuse de débattre du genre des noms des variants et sous variants, ce ne sera pas avec moi. Dans 15 jours environ vous verrez comme ce sera "amusant".

Bref, mon précédent post ne voulait pas pinailler sur le genre de covid 19 mais bien faire la distinction entre le virus et la maladie. C’est tout. Et je suppose que c’est que Mister K a été rapide dans sa rédaction de notes de bas de page. Mais que "tout ça" il le sait bien.

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