Du covid-19 dans l’hôpital Jacques-Cœur de Bourges ? Cause à mon cul !
Une situation peu banale à Bourges, on a juste une douzaine de cas dans le Cher (au soir du dimanche 22 mars), mais v’la que l’hôpital est contaminé. Ça donne envie de se faire soigner. Surtout que ce n’est pas la glasnost.
Le président de la République, Manu, notre Jupiter l’a dit : en toute transparence… Ce n’est pas gagné : on a comme un mauvais goût dans la bouche avec le centre hospitalier Jacques-Coeur.
Sur le site du Berry Républicain, le jeudi 19 mars, en début de soirée, on apprenait que deux membres de l’hôpital de Bourges étaient positifs au coronavirus. On avait bien remarqué comment le Berry Rép’ avait eu l’info : « L’information, recoupée auprès de plusieurs sources, a été confirmée ce jeudi soir par le centre hospitalier de Bourges. »
OK, faut se démerder pour savoir, et, du bout des lèvres, la direction confirme, bravo la transparence. Et ce jeudi 19 mars au soir, ce que rajoutait le Berry confirmait que la direction du centre hospitalier était très, très coopérative : « Questionnée sur l’apparition de ces cas et leur gestion au sein du ou des services concernés, la direction de l’établissement a simplement indiqué, par mail, qu’il s’agissait de "deux professionnels du centre hospitalier" ».
Dans quel service ? Quels professionnels ? Docteurs, infirmières, aides-soignantes ? Cause à mon cul. Pourtant la directrice de l’hôpital Jacques-Cœur avait tenu un point presse, le jeudi après-midi. Pour donner les détails ? Mais, cause à mon cul…
Dans le Berry Rép’ du vendredi 20 mars, y’a une petite note signalée par un "*" : pour ce point presse, on apprend que...« La directrice de l’hôpital, Agnès Cornillaut, voulant choisir le journaliste du Berry Républicain qui devait y participer, nous avons posé nos questions par e-mail. »
OK, vous voyez l’ambiance ? On comprend ainsi encore mieux, la langue de bois de cette direction d’hôpital telle qu’on peut s’en rendre compte dans le Berry Rép’ du samedi 21 mars : « Ce n’est pas que nous ne voulons pas communiquer, mais nous n’avons pas le temps, pas la capacité. Nous sommes vraiment dans la préparation de la prise en charge de patients contaminés par le Covid-19 ».
C’est particulièrement minable, mais y’a quoi donc qui gêne ?! Ça fout les ch’tons, non ? Et ça laisse place aux rumeurs...
Il se dirait que les deux cas (d’autres disent trois cas) ont été diagnostiqués dans le secteur Mère-Enfant. Ah bon ? Oui, moi je sais pas, c’est ce qui se dit : deux ou trois cas. Peut-être même, plus précisément, dans le service Gynéco ? Ah bon ? Oui, c’est-y vrai ? Et il se dit même que y’aurait deux autres cas dont on attend les tests ? Ah bon ? Oui, ça se dit aussi. Mais si il faut deux jours pour avoir un résultat ? Ou un jour ? Alors, lors du point presse, ça faisait deux jours ou plus qu’il y avait suspicion ? Ah bon ? Oui, mais cause à mon cul, capiche ?
Et si la rumeur disait vrai, admettons, d’ac, alors ? Les femmes qui sont passées en service Gynéco depuis une semaine ont pu être contaminées ? On suppose qu’elles ont été contactées ? Dès qu’il y a eu suspicion, les rendez-vous prévus ont-il été annulés ?
Avec la politique cause-à-mon-cul, tout s’imagine, tout se fantasme. On fantasme même sur le sexe des nominés contaminés : ce serait deux filles. Ah bon ? Bah oui, ça se dit. Et contaminées comment ? À une fête, qu’elles seraient allées ensemble. Ah bon ? Oui, ça se dit, parmi d’autres choses. Et si ça se dit, les gens de cette fête ont été prévenus ? On sait pas : c’est juste un truc qui se dirait.
On saura peut-être, qui sait. Notre quotidien local y arrivera peut-être, mais c’est pas gagné, cause à mon cul.