Maison de la Culture de Bourges

MCB2, le (mauvais) gag continue...

mardi 2 octobre 2018 à 10:00, par Mister K

Comme vous le savez si vous êtes un habitué de ce site, ici, on aime bien caricaturer car, après tout, il vaut parfois mieux rire de certaines choses que d’en pleurer. Ce qui est merveilleux dans le dossier de la Maison de la Culture de Bourges, devenu MCB2 "la Maison de la Culture de Bourges du XXIè siècle", c’est qu’il n’est pas nécessaire de caricaturer, les faits - surréalistes - suffisent. Et pour vraiment remettre les choses en perspective, il suffit d’avoir un peu de mémoire...ou de relire les archives.

Il était une fois, la MCB...

Tout a commencé en 2007, il y a donc 11 ans maintenant : la Maison de la Culture de Bourges, comprendre le bâtiment qui héberge l’institution, doit être rénové car devenu obsolète, ne répondant plus aux normes attendues. Rien de bien scandaleux, le bâtiment initial, devenu emblématique à Bourges, date de l’entre-deux-guerres et ses deux salles de spectacles ont été inaugurées en 1963. Le budget de rénovation, initialement estimé à 12,7 millions d’euros passe à 19 millions d’euros au moment de l’appel d’offres. Là encore, assez classique, le coût initial est sous-estimé, les contraintes réglementaires s’empilent comme les millions d’euros...mais la MCB le vaut bien.

MCB2, le (mauvais) gag continue...

Un grand trou à la MCB...

Les problèmes commencent quand le choix est fait d’abaisser la structure en creusant de plusieurs mètres afin que la hauteur de la MCB ne masque pas la vue sur la cathédrale de Bourges. Sauf qu’en centre-ville de Bourges, si on creuse un trou, on ne trouve pas de pétrole mais potentiellement des vestiges historiques, tous les habitants le savent. Et au niveau de la Maison de la Culture, ce n’est pas une hypothèse, c’est une certitude puisque dès 1930 des fouilles avaient eu lieu sur le site. Résultat, on y trouve des thermes Gallo-Romaines. Et c’est là que le gag commence. Car bien sûr, tout cela n’avait pas été anticipé, ni l’allongement des délais, ni les surcoûts qui vont avec. Il faut se replacer dans le contexte, nous sommes en 2012, l’institution MCB vit hors les murs depuis septembre 2011 et le bâtiment qui l’abritait est totalement détruit, hormis la façade qui est classée aux monuments historiques. À l’époque, le surcoût est estimé à 5 millions d’euros et on n’imagine pas une fin des travaux avant au mieux fin 2015. Cela aurait donc porté le budget à 24 millions d’euros ce qui, pour le maire de l’époque Serge Lepeltier, est insupportable pour le budget de la ville. Il est donc décidé de d’arrêter les frais et de lancer un projet d’un nouveau site au niveau de la place Séraucourt, la fameuse MCB2. C’est à partir de ce moment là que le fiasco général est validé.

...et un autre grand trou dans les caisses

Au départ, tout est presque logique. Une fois validé l’incompétence manifeste des décideurs en tous genres et de la catastrophe matérialisée physiquement par les ruines de l’ancienne MCB, il faut bien avancer. L’argument qu’à coût équivalent, il vaut mieux un bâtiment totalement adapté plutôt qu’un bricolage très contraint se défend. Et au départ, le coût de la MCB2 est évalué à 23,8 millions d’euros. Sauf qu’il n’y avait pas besoin d’être un génie pour deviner qu’à l’instar du projet initial passé de 12,7 à 19 millions d’euros, le nouveau projet serait bien plus cher. Et bien bingo ! Maintenant que le projet est en pleine construction, on apprend que son coût global, qui avait déjà été ré-estimé à 27,8 millions d’euros sera au final de 32,3 millions d’euros. Au programme, encore une fois, une mauvaise évaluation des coûts mais aussi des oublis comme le 1% artistique ce qui est un peu ballot pour la construction d’un bâtiment culturel. Tout cela est encore à mettre au crédit du maire de Bourges Pascal Blanc dont le passif et la réputation au niveau des travaux n’est plus à faire depuis longtemps.

2020, l’odyssée de l’espèce

Gageons que le gag n’est pas encore terminé d’autant plus que la livraison de la MCB2 n’est pas prévue avant 2020. Le choix de 2012 de Serge Lepeltier, c’est donc au bas mot plus de 8 millions de surcoût et 5 années de délais supplémentaires par rapport au scénario d’une reconstruction sur le site initial avec fouilles archéologiques. Si on s’en tient aux arguments de l’époque, c’est un ratage total. Les gags du duo comique Lepeltier-Blanc nous auront bien fait rire. Mais la place de spectacle (obligatoire) vaut cher à l’ensemble des Berruyers et désormais à l’ensemble des habitants de l’agglomération de Bourges puisque Bourges Plus va en partie financer les dégâts. Mais bon, on peut espérer et considérer que l’investissement vaut pour les 80 prochaines années et qu’au regard de l’enjeu culturel la dépense est finalement toute relative. Si ce bâtiment est une vraie réussite, au final, la facture sera vite oubliée. Mais cela, on ne le saura qu’une fois le bâtiment mis à l’épreuve. Suspens ! Plus que deux saisons culturelles à patienter...si tout va bien.


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commentaires
MCB2 Un bâtiment tout de verre vêtu. - Fabrice Rouffet - 6 octobre 2018 à 01:18

Il était un fois, un bâtiment tout de verre vêtu,
Aux allures tellement futuriste qu’à personne il ne plus.
Planté en bas d’un magnifique quartier moyenâgeux,
Jamais au grand jamais le peuple il rendit heureux.
Difficile à chauffer l’hiver et si dure à refroidir l’été,
L’argent vint à manquer pour pour payer la note si salée.
La morale de cette histoire croyez-moi,
Est de ne jamais avoir la folie des grandeurs,
Et se croire plus royaliste que le roi.


MCB2 Un bâtiment tout de verre vêtu. - rosa - 8 octobre 2018 à  10:54

N’est pas poète qui veut...

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MCB2 Un bâtiment tout de verre vêtu. - bingo - 14 octobre 2018 à  17:52

C’est l’amiante des plafonds toussa toussa.

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