Éditorial Mars 2017

Paumés et désarconnés

mardi 14 mars 2017 à 12:30, par Mister K

Nous sommes en gros à un mois du premier tour de l’élection présidentielle 2017. Habituellement, à cette période pré-électorale, si les électeurs ne savent pas forcément pour qui ils vont voter, les militants, eux, le savent pertinemment. Oui mais ça, c’était avant.

Il y a quelques mois, on s’attendait à ce que les électeurs de gauche aient quelques difficultés pour choisir leur candidat. François Hollande, Manuel Valls, Arnaud Montebourg, Benoit Hamon pour ne citer qu’eux étaient sur les rangs pour représenter le Parti Socialiste, Jean-Luc Mélenchon s’était déjà auto-désigné, Emmanuel Macron [1] était en marche pour y aller, les écologistes allaient désigner leur candidat, sans oublier Nathalie Arthaud et Philippe Poutou qui avaient été désignés par leurs formations respectives. À un mois de l’élection, nombre de militants socialistes hésitent entre Hamon et Macron quand quelques militants communistes hésitent entre Mélenchon et Hamon. Le bordel à gauche n’est donc pas une surprise.

Par contre, à droite, on s’attendait à ce que les choses soient plus simples. Marine Le Pen était déjà partie et grande favorite pour le second tour. François Fillon avait été la surprise de la primaire de droite et voyait s’ouvrir devant lui un boulevard pour la présidentielle. On savait que Nicolas Dupont-Aignan était candidat et qu’il y avait des chances d’avoir un ou deux candidats surprise à droite, mais rien de plus. Mais c’était sans compter sur les casseroles bien planquées de François Fillon. Après quasiment deux mois de psycho-drame où l’on a cru qu’il pouvait y avoir des bouleversements de dernière minute, Fillon, plus têtu que jamais, a réussi à se maintenir avec l’aide des sarkozystes. Ce qui a permis de mettre en évidence les girouettes. Et les plus belles ont été, sans surprise, celles de l’UDI qui après avoir soutenu Fillon, puis lâché Fillon, sont revenues au bercail. La preuve qu’au final, c’était pas trop les problèmes de moral et d’éthique qui dérangeaient ceux qui ont failli quitter Fillon, mais bien les risques que cela entraîne pour leur propre candidature aux élections législatives : l’important c’est de gagner et peu importe la morale et l’éthique. À ce jour, quand même, beaucoup de militants de droite se demandent si ils vont voter Fillon...ou Macron. Ben oui, au final, Macron a un programme qui plaît bien aux centristes mais aussi à une partie des militants Les Républicains qui ont un peu de mal avec l’éthique et la morale à géométrie variable de Fillon.

Si une partie non négligeable des militants de gauche et de droite ne savent pas, à un mois de l’élection, pour qui voter, comment voulez-vous qu’ils arrivent à convaincre les français ? Oui, les militants comme les autres électeurs français, sont en grande partie paumés. Et nos élus locaux ne sont pas en reste. Le premier d’entre eux, le maire de Bourges Pascal Blanc, après avoir signé une tribune demandant à François Fillon de se retirer doit être complètement paumé lui aussi puisque son parti, l’UDI, a finalement décidé de soutenir Fillon. Le Fillon, ça fait pas trop mal Pascal ?

Autant dire que la campagne jusqu’à présent, c’est pas vraiment ça. Mais on va essayer de la suivre quand même...avec tout le sérieux et la subjectivité amusée qui nous caractérise. Il se dit déjà dans les milieux informés, qu’en cas de second tour Le Pen-Fillon, les tenues épiques de Béhourd pourraient devenir la tenue officielle dans une France qui ferait un léger bon en arrière. La présidentielle 2017 sera désarçonnante.

[1On a décidé arbitrairement de placer Macron à gauche car il a été ministre de Hollande et de Valls...son programme n’est peut-être ni de gauche ni de gauche


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