Bourges, Bollywood du sexe
Comme je remontais la déprimante avenue de Saint-Amand, passant devant la boutique Espace-Fantasme, Il m’est revenu que le Berry Républicain nous avait révélé qu’un p’tit film porno avait été tourné dans ce sex-shop. Porno ? Oui, donc, du X, du vrai de vrai.
Y’a longtemps déjà, Bourges avait eu droit de cité dans une revue coquine qui nous parlait des « énormes besoins sexuels de ses habitants », si ?! On a même eu un poète très, très libertin. Mais là, nous voici dans l’internet glauque. C’est le Berry Républicain du 15 novembre 2015 qui en avait parlé : Des scènes de films pornographiques tournées à Bourges. Des extraits du film sont visibles sur le site (célèbre, now ?) de Jacquie & Michel. Enfin, le film, disons plutôt la vidéo, car ce n’est pas un film d’Art et Essai.
On va le résumer pour vous. Inutile de débrancher votre contrôle parental.
Nous voici donc avenue de Saint-Amand, devant le sex-shop avec sa belle pancarte et son titre ré-écrit sur un titre précédent.
Le monsieur, c’est le hardeur, c’est-à-dire l’étalon – qui semble considérer la province comme un désert avec uniquement le bruit des pets de vaches. Une voiture va passer, mais c’est du X, on ne refait pas la prise.
Et alors, là-bas, au loin, une forme descendant l’avenue de Saint-Amand. Comme on est dimanche, y’a qu’elle dans l’avenue - la hardeur n’a pas vraiment tort, la seule animation, ce sont les bagnoles.
Et on se fait toute la descente de l’avenue, on se croirait sur Arte. Et la voici enfin,la dame, nombril à l’air, c’est Jennifer ! Yeah ! puisque la vidéo s’intitule "Jennifer prend la totale". Notre étalon, impatient, nous joue le parisien daignant venir prodiguer le plaisir aux meufs de la campagne.
Après une présentation rapide, allez, bon, eh bien, on y va ? On remarquera que la vitrine de la boutique se réduit au fantasme mono-sexe.
Les deux protagonistes trouvent le lieu tout à fait adéquat – voire même impeccable. Impeccable pour ? Mais bon, faut bien improviser les dialogues.
Et ça alors, on va découvrir une culotte verte-verte, green-green. Comment dire ? Mais verte, quoi, genre culotte Etam des années 70, un cageot de culottes multicolores pour ados pour quelques francs.
Après quelques bizouilles apéritives, ici et là, on va en venir au vrai sujet, fuck, fuck. Et pour ça, le hardeur plaque la Jennifer au sol, sans ménagement. Non ? Attends, sur le… ? Si fait, sur les carreaux, quoi, comme si on fuckait sur le carrelage de la cuisine, vous savez, celui qui fait froid aux pieds. Et aux fesses aussi, d’ailleurs. Le dialogue spontané va alors de soi.
Stooop ! Trop de sensualité tue la sensualité. Inutile d’aller plus loin. Laissons les vaquer à leur occupation sur la douceur de la moquette glaçante Brico-Dépôt. Ainsi va l’industrie du cinéma d’avant-garde à Bourges. Mais puisque on n’a plus le festival du film écolo à Bourges, faut bien meubler.
Faudrait aller au bout du bout de la vidéo pour entendre la dame dire « Merci Jacquie et Michel », parait que c’est une phrase rituelle pour les vidéos de cette maison de production. Pour les amateurs de vidéos nazes, y’a des extraits à voir.
Mais bah, pas la peine de se polluer les yeux. Y’a qu’à aller plutôt au Netto de Saint-Doulchard, y’a la bière Jacquie-&-Michel. De la bière...? oui ! A Saint-Doul ? oui. Au Netto ? oui. Merci qui ? Comme je faisais la queue à la caisse – pardon : comme je faisais la file d’attente à la caisse, y’avait un couple, devant moi, que j’aurais pu toucher, qu’avait acheté le pack de bières. Un couple morphologie supporter bien gonflé du bide. Ça fait pas mincir la bière Jacquie & Michel... Mais peut-être que c’est aphrodisiaque-la-totale, avec de la corne de rhinocéros ?
PS : La corne de Rhinocéros, en poudre, ça va de soi ! Pas la corne bio non transformée, telle quelle, pfff ! Z’avez de ces idées.