Bluff municipal, ça continue

Le 26 février 2015 , Pascal Blanc, Maire de Bourges, Président de la communauté d’Agglomération Bourges Plus, annonçait le lancement de la grande concertation dite citoyenne et populaire sur le devenir du bâtiment historique de la Maison de la Culture. La question du problème c’est : " que faire de ce que j’ai moi-même (mais pas tout seul) totalement foiré en tant que maire-adjoint aux travaux publics sous l’ancienne municipalité ? Merci de votre soutien. Pardonnez nos incompétences en tant que maître d’ouvrage. Le passé c’est le passé, avançons au rythme de l’escargot sur le devenir de la coquille vidée par mes soins. Main dans la main, tournons la page. Plus qu’un appel à idées cette concertation sur plusieurs années est un appel à l’oubli".

Cet article ne reviendra pas sur toutes les mains qui se sont tendues vers le Maire : par exemples, Olivier Atlan, Directeur de la Maison de la Culture et psychiatre en névrose patrimoniale, Yannick Bedin et Jean-Michel Guérineau du PCF-Front de gauche, spécialistes en dépassement des clivages politiciens et last but not least le Berry Républicain, écho des Nouvelles de Bourges.

Trêve de bavardages : la consultation consiste en un premier temps en suggestion d’idées que le citoyen pas rancunier peut donner par bulletin papier disponible à la Mairie et dans les Nouvelles de Bourges, stocké ensuite dans une urne. L’autre possibilité c’est bien sûr la version électronique : http://www.ville-bourges.fr/site/maison-culture-appel-idees-ouvert

J’ai donc décidé d’aller de l’avant en participant à ce grand jeu concours car je suis une citoyenne ludique, dans une ville ludique ; je voulais vérifier s’il m’était possible d’y soumettre comme idée la réhabilitation de la MCB, le non abattage des arbres de Séraucourt et une inspection générale du dossier Macu (demandes du Collectif Luttes Séraucourt qui représentent ce que je pense de la déconstruction du site historique en tant que citoyenne) sans être éliminée d’emblée. Non, je n’ai eu aucun message d’erreurs. Aucun robot ne m’a signalé que je tournais en rond et que ce n’était pas exactement la question de la municipalité.
Ma suggestion d’idées a bien été enregistrée. Et puis, allez savoir pourquoi, j’ai recommencé et ma proposition a bien été enregistrée. Et encore une fois. Et je pourrais le faire autant de fois comme ça jusqu’au 31 mai. Sans que bien sûr cette suggestion ne soit prise en compte quoique enregistrée 10 fois, 20 fois, 30 fois, etc. En admettant que 5000 personnes fassent comme moi, elle ne sera pas plus sélectionnée. Et inversement, en supposant que 5000 personnes, sérieuses, honnêtes ne fassent pas comme moi, mais répondent une seule fois cette même idée : elle ne sera pas prise en compte non plus, qu’on se rassure.

Un des trois slogans de l’appel est : "laissez parler votre imagination, dévoilez vos idées décalées et vos projets sérieux, soyez audacieux, surprenez- vous !". Je pourrais donc autant de fois que je veux émettre l’idée que je vois bien le bâtiment en
casino, si je tiens vraiment à ce que ça le devienne. Je gruge la boîte à idées qui me le permet. Parce que j’imagine sérieusement que c’est la répétition d’une même idée qui fera qu’elle sera retenue. Mais je me trompe ou peut-être je ne me trompe pas. Je l’ignore. Parce que je ne connais pas les règles du jeu ni ses limites. J’ai le droit de tricher c’est tout ce que je vois dans l’immédiat. Les ingénieux lanceurs d’appels à idées ne font qu’informer du calendrier et de certaines formes de la consultation (réunions publiques, ateliers thématiques non définis, sélections, expertises, jurys, notes, etc.. ). Il n’y a aucune indication sur le fond : les règles. C’est comme un jeu de hasard mais en pire, puisqu’un jeu de hasard a des règles connues de tous. Donc, le devenir du site historique de la Macu est dans les mains du pifomètre, du décalage, du poker menteur.

À moins que les lanceurs d’appels aient déjà une idée de ce qu’ils veulent en faire : la concertation dans ce cas n’est faite que pour diriger les participants vers un choix qui a déjà été décidé confidentiellement. Comme ça, c’est merveilleux, on peut inventer les résultats et les règles au fur et à mesure de l’avancée de la concertation dite démocratique ce qui permet de simuler que l’idée d’idées d’idées expertisée, notée vient des habitants.

Ni vu, ni connu, j’t’embrouille : comme depuis le début de cette histoire.. Drôle ? absurde ? révoltante ? pathétique ? Entendons-nous bien : il aurait pu s’agir d’un autre bâtiment remarquable inscrit (ou pas) au patrimoine des bâtiments historiques dont l’usage n’aurait pas été la Macu à l’origine, je serais autant effarée par la façon dont des hommes et femmes politiques élu-e-s, des personnalités locales ont "géré" ce dossier et s’en tirent à bon compte. Ce n’est pas acceptable. Disons que c’est d’autant plus fâcheux que ce soit celui-ci précisément. Et sans vergogne, ces tristes sires veulent impliquer les habitants dans leurs petites combines. Ça marchera ? marchera pas ? à suivre...