Conseil Municipal 20 janvier 2012 : J’y étais pas, mais la télé, si !
J’ai rien vu, j’ai rien entendu, mais je vais en causer quand même. Un tout piti, piti Conseil Municipal de quarante minutes... 40 ? mais qui a trouvé le moyen de se terminer plus de deux heures après le début ! 2 ? C’est quoi ce mystère ?
Wahouh, France 3 est là : un scoop ?
Oui, France 3 est là, ils sont même venus à 3, pas moins !... La caméra est là, 18 heures, le Conseil commence. Ho Putaingue, doit y avoir un sujet important. Eh bien non, rien. 18h40, la trentaine de points est avalée en 40 minutes. La télé est toujours là. Et sans pause pub, voilà qu’arrivent les deux questions diverses :
- Point sur le dossier du Palais des Sports ;
- Point sur le recensement.
Et là, alors, là, ça cause : une heure sur le Palais des Sports. Le Maire annonce son scoop : la ville renonce au palace à 30 millions d’euros. C’est ça le scoop ?!... 19h40, fin des péroraisons sur le Palais de Sports qui en fait ne sera pas. La télé plie bagages.
On comprendrait que la télé se déplace pour une ville annonçant un grand projet, mais là ?!... là, la télé s’est déplacé (à trois !) et elle est là depuis presque 2 heures pour ça : ah bin, tiens, bof, finalement, on ne fé pas le super méga Palais des Sports qui coutait deux bras + une jambe + une couille.
Cliquez sur 19/20 France 3 et choisissez le 19/20 du dimanche 22 janvier. Le sujet concernant l’abandon du projet actuel de Palais des Sports à Bourges commence vers 6’30", ça dure 2 minutes.
Fais voir, fais voir !
Les images du Conseil Municipal ?... Calmez votre frénésie ! ça dure 10 petites secondes. A oui, tout ça pour 10 petites secondes où on voit le Conseil Municipal. Le reste, ce sont images des basketteuses et papotages de notre maire, d’Irène Félix, de Pierre Fosset (président de Bourges-Basket).
Le Conseil Municipal tel qu’on le voit grosso-modo depuis les sièges dévolus au public. Les chevaliers et chevalières de la table ronde, c’est le Maire flanqué de ses maires-adjoints. Ces gens là, c’est pas de la gnognotte, ils ont droit à un verre à pied pour boire leur eau. Nous tournant le dos, à droite, l’opposition.
Le Conseil Municipal tel qu’on le voit depuis la table presse où siège le Berry Républicain. On voit Irène Félix (pull vert) et Yannick Bedin (crâne brillant). Ces gens là, c’est pas d’la soie de Barangeon, ils ont donc pas droit au verre à pied, ils renverseraient.
Là, au milieu, c’est le Maire. Influencé par Prison-Break, il a le plan des rues de la ville sur sa cravate.
Front unique Lepeltier-Guérineau
La caméra de France 3 tourne ? chut ! Silence ! Moteur, Action : "Serge Lepeltier, Palais des Sports, Dixième ! (au moins...)". Las, Voilà qu’il parle du projet en employant l’imparfait de l’indicatif. Jean-Michel Guérineau (PCF, tendance palais-des-sports-j’adore) sent que c’est foutu et marmonne de dépit.
On comprend que la téloche soit là : ça vaut une saga Clochemerle-sur-Bourges. Insérons un flash-back sur 3 ans : [La ville veut faire un palais des Sports. Agrandir ou refaire un vrai ? Allez, 600.000 euros d’études, pff, ça le vaut bien — Que disent les études ? On s’en fout, on s’en fout de s’en foutre. Allez, on fonce : y’a un lancement d’un jury de concours pour le futur Palais des Sports. On prévoit, bah, allez 20 millions d’euros — Le jury a choisi un projet. Au fait, faudra rémunérer les projets d’architectes. 400.000 euros. Mais pouf-pouf, poubelle ! car Bourges-Basket insiste pour qu’il y ait encore plus de places de VIP — Nouveau projet : 30 millions d’euros — Bensac sue sang et eau pour avoir un TGV. Merde, putain, bordel, fé chier : le TGV passerait sur ce Palais des Sports ! — Alors, on retire le sujet de l’ordre du jour du Conseil municipal. On va voir. On se tâte.] Fin du flash-back. L’image revient sur notre maire.
Le maire parle de solutions possibles, d’extension de l’actuel Palais des Sports du Prado. C’est étudié « par nos services ». Hein ?! Et on a d’abord payé des études couteuses avant de faire étudier, sans frais, par les services de la ville ? Amusant, n’est-ce pas ? Bon, y’a divers prix, selon le nombre de places. Au maximum, 5000 places. Comme le souligne le maire dans le Berry Républicain du lundi 23 janvier cette option a aussi les faveurs du conseiller municipal d’opposition, Jean-Michel Guérineau.
Notre maire se lamente dans ce journal de lundi. Y’a quatre ans, faire un grand Palais des Sports, c’était possible, aujourd’hui ça ne l’est plus. Sauf que y’a trois mois, pour lui, c’était encore possible. A lire les billets d’humeur dans le Berry Républicain, à entendre certaines réactions par-ci, par-là, on peut commencer à croire que y’avait peut-être pas grand monde, dans la majorité municipale, pour suivre le maire sur son projet.
Et avant ? y’avait bien eu 30 points ?!
Bin, je l’ai déjà dis : j’y étais pas. On peut signaler Hassen Chebili ayant le cran de s’abstenir pour un vote de subventions à des classes découvertes à deux écoles privées (si j’ai bien compris - je ne m’offusquerai pas d’une rectification). On peut signaler aussi que les visites scolaires dans les musées de Bourges seront payantes. Ça fait un peu mesquin. La ville a besoin de sous, que voulez-vous...
En parlant de sous, le projet à 5000 places (oui, je reviens au Palais des Sports) coûte 2 millions d’euros de plus qu’un autre projet avec moins de places. Le maire a dit en substance que bon, ce n’était pas grand chose, 2 millions de plus. Ce qui a fait dire à Colette Cordat que pour ce Palais des Sports, la maire trouve que 2 millions, c’est peu, mais par contre, c’est vital pour la ville de faire payer les mômes des écoles visitant les musées.
On recense sans sens
Bourges perd-il des habitants ? en gagne-t-il ?... ça revient chaque année, et là, ça a occupé encore une bonne demi-heure. Le maire a un argument imparable : ces idiots du recensement ont compté des logements vides qu’on a détruit, comme étant occupés. Du coup, on a 2.600 habitants de moins que ce qu’ils ont compté. Capiche ? On peut observer que heureusement alors qu’ils étaient vides, sinon si on avait détruit des logements occupés...
Osez le tango, un pas en avant, deux pas en arrière
Ainsi va la vie à Bourges. De grands projets qui retombent comme un soufflet sorti trop tôt du four. C’était la séquence : j’y étais pas au Conseil, mais j’ai vu l’homme qu’a vu la femme qu’a vu l’homme qu’avait vu le Conseil Municipal.