Nouvelles aigres-douces

mercredi 16 mars 2011 à 19:05, par Mercure Galant
Nouvelles aigres-douces

Quel point commun pourrait-on établir entre la rencontre improbable d’une éditrice et d’un auteur par le biais d’une chanson enfantine, une cérémonie de mariage qui tourne au tragique sur le parvis d’une cathédrale, un randonneur de ski de fond découvrant un objet mystérieux enfoui au fond d’une grotte , un défunt regretté, connu de son vivant pour sa distraction, l’inéluctable destinée d’une famille ordinaire, un anniversaire de mariage se terminant au poste de police, une séance au cinéma aux conséquences multiples, la confrontation opposant deux parties de la population d’un village autour d’un peuplier, l’amitié qui se forge entre Francis l’usager et Hassan le chauffeur de bus grâce à leur amour de la lecture, l’histoire cachée d’un artiste qui vient de mourir en laissant derrière lui une œuvre méconnue, l’étonnante révélation d’un réalisateur renommé à une jeune journaliste venue l’interviewer, ou encore les retrouvailles et confessions de deux universitaires, amis depuis le lycée ?
Ne cherchez aucune logique dans cet inventaire à la Prévert. Il s’agit juste d’un recueil de nouvelles, toutes issues de l’imagination fertile de Michel Grosgurin.

Cet ancien professeur de français en poste à l’Ecole Normale puis à l’IUFM de Bourges, a pris visiblement plaisir à réinvestir ses compétences professionnelles pour écrire ce recueil judicieusement intitulé « Aigre-doux ». Ces histoires courtes, parfois drôles, parfois tragiques ou bien encore énigmatiques, lui ont permis de jouer sur différents registres en s’attachant à employer des mots choisis avec un soin tout particulier.
Pour preuve, cette jolie définition de Michel Grosgurin lui même.
« Quand on a dit que la Nouvelle est un récit généralement bref, tout entier orienté vers sa chute, on semble avoir tout dit…
Et pourtant la Nouvelle est aussi complexe que le cours d’un torrent. Certes son eau peut être limpide et bouillonnante, mais elle est aussi boueuse et chargée de branches après l’orage. Son cours peut être rapide et direct, du sommet à la vallée mais qu’il se heurte au relief et le cours du torrent s’allonge, fait des sauts, se détourne, creuse la roche, se perd dans les cavités profondes, pour resurgir là où on ne l’attend pas… »

Alors le mieux, évidemment, c’est de franchir le pas, en plongeant soi-même dans ce recueil comme dans un torrent de mots aigre-doux et de se laisser dériver délicieusement au fil des pages …

Aigre-doux, nouvelles, Grosgurin Michel, Editions Amalthée 2009


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