C’est pollué, c’est poullé, c’est paslui
Avec le dernier conseil municipal, on a appris que la municipalité avait réussi une acquisition fameuse, en achetant voici plus de 2 ans, les parcelles AZ 125 et AZ 263. C’était là qu’on trouvait, quelques jours avant la décision d’achat, le supermarché Champion et sa station service. Notre maire, champion éclairé de l’écologie, se retrouve avec une zone pourrave qui nécessite la mise en place d’interdictions. Voir l’article et les commentaires sur le Conseil municipal de janvier 2011.
Un citoyen usuel, y’a de quoi se dire qu’il ne peut pas tout comprendre :
La ville de Bourges vend : la ville a vendu à Bourges-Habitat la parcelle de l’école Marcel Sembat, avec sa belle école : 5610 m2 pour 240.000 € (43 € le mètre carré). (Voir ici.)
La ville de Bourges achète : notre ville achète le site pourri Champion et sa station service : 2446 m2 pour 300.000 € (122 € le mètre carré). (Voir ici.)
Mais on peut remarquer que on est hyper-hyper réactif à Bourges :
Le supermarché Champion a fermé définitivement le dimanche 12 octobre 2008.
Le samedi 11 octobre, un collectif de quartier avait organisé un rassemblement devant ce supermarché pour protester contre cette fermeture.
Ce même mois, au Conseil municipal du 24 octobre 2008, on annonce l’achat des 2 parcelles (AZ 125, AZ 263) supportant le supermarché et sa station-service. Douze jours après la fermeture ! C’est à dire que la décision d’achat était négociée bien avant la fermeture. Bah, trop fastoche : puisque Michel Poulet, le directeur du magasin qui fermait et qui revendait son terrain est aussi conseiller municipal (majorité, tendance j’me-fais-oublier-dans-mon-coin). Trop risible lorsque on relit la présentation de la liste de Serge Lepeltier aux dernières élections municipales, par le Berry Républicain : le quotidien mentionne Michel Poulet, directeur de Champion, « dont le nom est à lui seul un symbole ». Il est gratiné le symbole.
Ah mais, tout est fait les règles de l’art :
Lorsque l’acquisition des 2 parcelles Champion est votée au conseil municipal du 24 octobre 2008, il est précisé que « les Maires-Adjoints et les Conseillers Municipaux, intéressés à la présente délibération, ne prennent pas part au vote. » Donc, le Poulet n’aura pas pris part au vote. N’empêche que, bon, enfin, bah, on ne dit rien... On n’en pense pas moins...
Le point sera adopté à l’unanimité des votants (y compris l’opposition).
Pourtant, pourtant... Y’a bien écrit, noir sur blanc, que l’acquisition des parcelles se fait avec des contraintes :
« [la ville va supporter] les coûts de démolition des bâtiments exploités par la société Champion » C’est vrai, sur le terrain, y’a un bâtiment de grande surface !... Mais, en échange, y’a écrit :
« à charge, pour le vendeur, de supporter les frais de dépollution et de démolition de la station de distribution de carburants ». Alors ? bin quoi ?! c’est pas dépollué pasque la Préfecture va interdire maintenant de boire l’eau ?... Champion-Carrefour, ils ont fait quoi comme frais en deux ans – non pas pour démolir leur station service – mais pour dépolluer ? Est-ce qu’on pourrait savoir ?
Vu le courrier..., Vu le dossier..., Vu le rapport...
La litanie des "Vu...", c’est dans le projet d’arrêté préfectoral instituant un périmètre de protection, discuté durant le dernier conseil municipal.
On lit :
« Vu le courrier de la société CSF France en date du 10 octobre 2008 relatif au rapport de diagnostic approfondi de son site 1 rue Louise Michel à Bourges ; »
« Vu le courrier de la société CSF France en date du 10 octobre 2008 relatif au dossier d’évaluation quantitative des risques sanitaires sur son site 1 rue Louise Michel à Bourges ; »
On remarque que les courriers pollution datent d’octobre 2008 – ça n’a pas empêché la ville de se précipiter pour acheter.
« Vu le courrier de l’inspection des installations classées en date du 5 août 2009... »
« Vu le dossier de demande d’institution de servitudes d’utilité publique de février 2010... »
_Bref, vu que on a laissé depuis deux ans la nappe souterraine sans se soucier de ce qu’on en faisait... pourquoi interdire l’utilisation de cette eau que maintenant ?
Une belle histoire ! Et l’opposition aurait peut être pu éviter de voter ce point (ou s’abstenir comme Colette Cordat) . Cette affaire semble foireuse - ou du moins elle demande, à l’évidence, des compléments d’information.
Quelques articles de l’Agitateur sur le sujet :
– Michel Poulet remercie ses électeurs
– La Chancellerie lance un SOS
– Petits arrangements entre amis
– Au tour du Champion de St Germain de fermer ?