Bernard Stiegler pour les nuls

mardi 30 novembre 2010 à 12:22, par Rosalinde

Mea Culpa…Mea Culpa… !!! Dans ces mêmes colonnes, je me suis « bêtement » moquée de Bernard Stiegler. Précisons qu’il s’agissait de son « style » ( « quand même » un peu « obscur » ! ) et non de sa « philosophie que je ne connais pas….Je me suis fait « remettre à ma place » par de zélés et compétents « Agitateurs ». Pan sur le bec…
Pour appuyer leurs « remontrances », un interview de Bernard Stiegler dans le Monde Magazine du 27 novembre vient de paraître…. Lumineux !!…

Bernard Stiegler pour les nuls

Cet interview porte sur le récent livre de Bernard Stiegler « Ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue. De la pharmacologie » et présente les termes de base de son « discours » : « désenchantement », « jetabilité », « prolétarisation généralisée ». L’exactitude de l’analyse fait mal !

Désenchantement = Face à la dégradation de l’environnement, face à la crise économique qui a suivi l’effondrement financier de 2007, un sentiment d’angoisse de l’avenir se répand, doublé d’un sentiment d’impuissance.

Jetabilité = Nous sommes dans une société, nous explique Bernard Stiegler, où tout est jetable, du produit fabriqué à l’homme lui-même. Le gadget, le vêtement, l’employé, l’ouvrier, l’épouse, l’enfant lui-même sont jetés lorsqu’ils ne « conviennent » plus ! Exemple ( horrible ! ) = l’histoire d’Artem ce petit garçon de huit ans qu’une riche américaine a abandonné dans un avion après l’avoir adopté et avoir finalement trouvé qu’il ne lui « convenait » pas !!!

Prolétarisation généralisée = Standardisation des comportements qui font qu’à tous les niveaux et dans toutes les fonctions, nous ne faisons plus qu’impulser des machines sans comprendre leur fonctionnement. Là aussi un exemple intéressant. Alan Greenspan, patron de la FED et a avoué à la suite de la crise financière, ne pas savoir comment fonctionnait le « système » !!!No comment !!!

C’est de cette « jetabilité » et de cette « prolétarisation généralisée » que résulte le « désenchantement » de nos sociétés. Sentiment de ne pas exister. Sentiment que la vie ne vaut pas la peine d’être vécue !

Et maintenant la cause de ce malaise, de ce mal-être de nos sociétés ?
Bernard Stiegler la pointe du doigt…La cause de tout cela est ce « système toxique » qui nous régit, le capitalisme, pour ne pas le nommer, et son inconditionnelle recherche du profit.

« Aujourd’hui, chacun comprend que notre système ne peut plus fonctionner en l’état. Même Nicolas Sarkozy et les tenants du neolibéralisme l’admettent ; le rapport Stern et les analyses du GIEC le montrent ; la jeunesse, dégoûtée du cynisme de ses aînés, le sait : tout le monde le sait ».


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