Procès du Berry Ripou du 17 Septembre 2010

Tribunal des flagrants délires ou des délires flagrants ?

lundi 20 septembre 2010 à 08:27, par Mister K

Vendredi 17 Septembre 2010, 13h30. Une petite cinquantaine de personnes se masse devant le tribunal de grande instance de Bourges. Bien sûr, le noyau dur du Berry Ripou est là, autour de Jean-Michel Pinon son directeur de publication. Un stand Berry Ripou a été monté. On peut y acheter les deux premiers numéros du journal. À votre arrivée, on vous propose un autocollant sur lequel est dessiné une brouette barrée. Humour Ripou. Ils n’ont malheureusement pas pensé à diffuser le titre "Brouette nentale" des Tétines noires.

Tribunal des flagrants délires ou des délires flagrants ?

Tout cela pour rappeler que si l’on se masse devant le TGI de Bourges, c’est pour soutenir le directeur de publication du Berry Ripou face à la plainte de Matthieu Bourrette pour « injure publique envers un fonctionnaire public ». Le calme apparent de Jean-Michel Pinon tranche avec l’excitation évidente de Laurent Quillerié, président de l’association qui édite le Berry Ripou. La presse locale est là. Des journalistes se sont même déplacés spécialement à Bourges pour l’occasion. C’est le cas de Mourad Guichard de Libé Orléans. Il y a des appareils photo et des caméras dans tous les sens. Emmanuel Terray s’est également déplacé pour soutenir le Berry Ripou. L’atmosphère est détendue.

Vendredi 17 Septembre 2010, 13h45. Jean-Michel Pinon, Laurent Quillerié, l’avocat Yann Galut et le noyau dur du Berry Ripou montent les marches du Tribunal de grande instance pour un discours. Laurent Quillerié fait son show. Très à l’aise, celui qui est aussi militant socialiste rappelle les grands traits de l’affaire et notamment son point de départ, l’ignoble expulsion d’une famille russe en février 2010 et la caricature du Berry Ripou qui s’en suit. Le procès offre une tribune politique idéale. Yann Galut, un autre socialiste, fait son boulot d’avocat. Il rappelle aux soutiens que la salle d’audience n’est pas un lieu de manifestation et que, quelle que soit l’issue, les manifestations ne peuvent avoir lieu qu’en dehors. Il faut dire que la présidente du tribunal, Madame Barruco, ne tient pas à ce que son tribunal serve de salle de meeting politique et l’a préalablement fait savoir à Yann Galut. De là à en déduire qu’elle ne tient pas à ce qu’il y ait de débat sur le fond, il n’y a qu’un pas. La foule a grossi. Les deux hommes sont applaudis par une petite centaine de soutiens [1] venus d’un peu tous les horizons de la gauche militante et associative. Jean-Michel Pinon ne prend pas la parole. Son truc à lui, ce n’est pas le théâtre ou le jeu d’acteur, c’est l’écriture. Question de style.

Un contexte lourd

Vendredi 17 Septembre 2010, 14h00. Tribunal de grande instance de Bourges en France. Nous sommes rentrés depuis mai dernier dans l’an 4 du régime Sarkoziste. Un régime fortement influencé par le 21 avril 2002, un régime qui a compris les aspirations fortes du peuple et ses plus bas instincts, les a entretenues, les a encouragées. À sa tête, Nicolas Sarkozy qui avant mai 2007 n’avait d’autre but réel que la conquête du pouvoir. Depuis mai 2007, son seul objectif, c’est de conserver le pouvoir. Pour conquérir le pouvoir, tout était bon. Pour le conserver, tout sera bon. En théorie, nous sommes toujours en démocratie. Mais depuis 2002 puis 2007, de glissements sémantiques en glissements réels, tout français qui suit l’actualité politique et sociale de son pays ne peux qu’avoir des sensations étranges. Y compris les plus fidèles du chef suprême, Nicolas Sarkozy. Une France rance que l’on connaît depuis 2002 mais qui, en 2010, se matérialise peu à peu, s’ancre un peu plus dans nos réalités quotidiennes. C’est dans ce contexte que va s’ouvrir le procès d’un journal satirique berruyer, Le Berry Ripou. Le Berry Ripou c’est, selon ses animateurs, un tirage de 3000 exemplaires papier et environ 300 visiteurs du site internet par jour. Le Berry Ripou, c’est une toute petite épine dans le pied de géant du régime Sarkoziste. Mais c’est déjà trop. 2012 approche, faut-il faire un exemple ?

En théorie, l’affaire est pliée

Quand on rentre dans la salle d’audience, on est déjà à peu près sûr du résultat [2]. Les conclusions de l’avocat du Berry Ripou, Yann Galut sont connues : la plainte pour injure ne tient pas la route. Elle ne fait pas appel aux bons articles de loi. C’est très technique, mais c’est comme ça. Et puis, une injure est gratuite. La caricature contre laquelle Mathieu Bourrette, ex-secrétaire général de la préfecture du Cher, a déposé plainte pour injure est - quant à elle - plutôt réfléchie et travaillée : elle dénonce un fait précis, une expulsion d’un famille russe à 5h30 du matin d’un foyer de Bourges avec embarquement pour Moscou à 12h30 de Roissy. La routine depuis 2002 et encore plus 2007. Sauf que tout le monde ne s’habitue pas. Et certains, dont le Berry Ripou, protestent. Le Berry Ripou le fait à sa façon par un détournement de l’affiche du film "La Rafle". Le visage de Matthieu Bourrette a remplacé celui d’un policier qui, sur l’affiche originale, tient par la main deux enfants juifs. Sur l’affiche détournée, plus d’étoiles jaunes, plus de symboles nazis, juste un drapeau russe pour bien contextualiser. Pourquoi Matthieu Bourrette est-il visé plus qu’un autre ? Certainement parce que dans le milieu associatif et militant berruyer, il se dit qu’il est le fonctionnaire zélé du régime Sarkoziste. Depuis, Matthieu Bourrette a été remercié comme il se doit pour bons et loyaux services : le 9 juillet 2010, il a été nommé « Substitut du procureur général près la cour d’appel de Grenoble, pour exercer les fonctions de procureur de la République près le tribunal de grande instance de Vienne ». S’en est suivi le discours de Grenoble le 30 juillet 2010, haut fait de guerre de Nicolas Sarkozy qui, ce jour là, n’hésite pas à implicitement lier immigration et insécurité. Face à l’indignation générale, les démentis n’y feront rien : le malaise devient de plus en plus grand en France.

Injure ou liberté d’expression et liberté de la presse ?

Au moment où l’on rentre dans la salle d’audience, on se dit que si les plans de maître Galut ne sont pas contrariés, on sera peut-être déçus. En effet, de toute évidence, le procès du Berry Ripou est bien une affaire de caricature, de liberté d’expression et de liberté de la presse. Et puis aussi, de rapport à l’histoire. A-t-on le droit dans une caricature, de faire des analogies entre des faits contemporains et des faits sombres de l’histoire de France ? A priori, on devrait avoir le droit. Est-ce que c’est justifié, c’est un autre débat. En tout cas, de nombreuses personnalités n’ont pas manqué de faire ce type d’analogie et de façon très sérieuse pour le coup, une bonne partie de l’été, concernant notamment l’expulsion organisée et planifiée des Roms. En y réfléchissant bien, on se dit que si l’argument de procédure n’est pas retenu pour relaxer Le Berry Ripou et son directeur de publication, Jean-Michel Pinon [3], le débat de fond devrait mettre facilement en évidence l’absurdité d’un tel procès dans une véritable démocratie. Nous sommes au tribunal des flagrants délires. Par forcément ceux du Ripou, mais peut-être bien aussi des délires flagrants du régime Sarkoziste.

Le juge tout puissant

Seulement voilà, seul le juge est tout puissant [4]. Dans le contexte, peut-il être tout à fait indépendant ? La plainte du fonctionnaire Bourrette est en effet appuyée par Brice Hortefeux ministre de l’intérieur et le procureur de la République. Le Ripou doit-il trembler devant la justice ou peut-il avoir confiance ? On ne doit pas douter de la justice en démocratie.

Le Ripou n’est pas seul

Et bien sûr le Berry Ripou n’est pas seul. Il a de nombreux soutiens locaux et même nationaux. Et contrairement aux propos de Laurent Quillerié, président de l’association qui édite le Berry Ripou, propos tenus dans CQFD, le Berry Ripou n’est pas le seul à Bourges à faire entendre une voix discordante. La résistance à Bourges face au régime Sarkoziste n’a pas attendu le Berry Ripou : de nombreux militants avec leurs petits moyens luttent de longue date contre la politique des expulsions du régime Sarkoziste. L’Agitateur dans un style très différent du Ripou tente sans relâche depuis 1997, de diffuser une information plus critique face aux discours convenus de droite et de gauche et n’épargne pas, bien sûr, le régime Sarkoziste. Dans ces conditions, quel est l’intérêt pour le régime de se payer la peau des Ripoux ? On ne voit pas bien. Susciter la peur, peut-être ?

Pas de débat

Depuis 14h00 diverses affaires sont traitées au TGI de Bourges dont une affaire d’usage et trafic de stupéfiants où l’un des prévenus multi-récidiviste joue plusieurs années de sa vie. La plupart des soutiens du Berry Ripou ont quitté la salle. C’est à 16h45 que l’affaire du Berry Ripou est traitée par le tribunal. La salle d’audience est pleine. Des photographes se font réprimander lors de la suspension de séance par le procureur puis à son retour par la présidente du tribunal : on ne photographie pas dans une salle de tribunal sans autorisation du juge. Madame Barruco appelle Jean-Michel Pinon à la barre. Elle connaît les conclusions de Yann Galut et lui donne d’emblée la parole. L’avocat berruyer plaide la nullité de la procédure en moins de 5 minutes. Le procureur de la république acquiesce à la plaidoirie de Yann Galut et propose au juge de prononcer la nullité. L’avocat de Matthieu Bourrette arrivé en retard reconnaît volontiers que l’affaire est pliée. Il fait juste remarquer qu’il n’est pas responsable du dépôt de plainte et demande au juge de ne pas attribuer au Berry Ripou les 2500 euros demandés par Yann Galut. A 16h55, la présidente du tribunal annonce que l’affaire sera mise en délibéré lors de la suspension de séance. Il n’y a aucun suspens à part l’histoire des 2500 euros demandés sans conviction par Yann Galut, avocat de Jean-Michel Pinon. La suspension de séance a lieu à 17h30 environ. Une longue attente commence. Dans la salle ça twitte, Yann Galut le premier. Ce dernier rappelle une nouvelle fois aux soutiens du Berry Ripou que quelle que soit l’issue, aucune manifestation ne doit avoir lieu dans la salle d’audience. Il essaie de créer du suspens en rappelant que si la nullité n’est pas prononcée, on rentre dans le débat de fond. Pourtant, il n’y a vraiment aucun suspens.

Le verdict, les conclusions

A 18h24, la présidente du tribunal prononce la nullité dans l’affaire du Berry Ripou qui est toutefois débouté sur la demande des 2500 euros. Tout le monde sort tranquillement. Jean-Michel Pinon est relaxé. Il est souriant mais toujours aussi calme. Comme avant le début de l’audience, Yann Galut fait un petit discours qui rappelle que toute victoire juridique est bonne à prendre, même s’il s’agit d’une victoire liée à un problème de procédure. Il a beau jeu d’annoncer une victoire sur Brice Hortefeux afin de satisfaire la foule présente qui n’est toutefois pas dupe. Laurent Quillerié prend la parole et rappelle que le Berry Ripou était prêt à débattre sur le fond. Les appareils photos chauffent, on applaudit. Tout le monde est content. Le délire est terminé. Le mini-show mêlant justice, politique et médias est lui aussi terminé. Au final, tout cela est une bonne publicité pour le Berry Ripou et pour Yann Galut. La mise en scène est parfaite. Mais au fond rien ne change : le régime Sarkoziste continue sa routine.

[1Nous n’avons pas les chiffres des ex-RG mais il devait y avoir 70 à 80 personnes devant les marches du palais de justice et une bonne cinquantaine de personnes qui ont assisté à l’audience.

[2Contrairement à ce qu’affirme Le Berry Républicain la plaidoirie de Yann Galut n’est pas une surprise. L’avocat berruyer avait largement diffusé ses conclusions plusieurs jours avant l’audience...

[3A toute fins utiles, l’auteur de cet article est le frère de Jean-Michel Pinon et co-fondateur avec lui de l’Agitateur

[4En réalité, ils sont trois et délibèrent


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commentaires
De l’honnêteté - Mister K - 22 septembre 2010 à 10:11

Ce matin, c’est avec stupeur que j’ai lu un billet de Jean-Michel Pinon sur son blog de Médiapart. Rien que l’introduction m’a laissé sur le cul :

Une fois n’est pas coutume, le quotidien local Le Berry Républicain, du puissant groupe Centre-France avait raison : c’est à la surprise générale, y compris celle du Berry Ripou, que le Tribunal de Grande Instance de Bourges a prononcé la nullité de la procédure dans la plainte pour injure à messieurs Bourrette, ancien secrétaire général de la Préfecture du Cher, et Brice Hortefeux, ministre de l’intérieur.

Il est quand même incroyable de lire les conclusions plusieurs jours avant l’audience de Yann Galut qui plaide la nullité (le mot est dans les conclusions !) et considérer que le BR a raison quand il parle de surprise générale sur la plaidoirie de Yann Galut. Tout le reste du billet de JMP est à l’avenant, l’affaire est mise en scène, la surprise jouée. Et on joue sur les mots. Effectivement, la nullité n’a pas été plaidée tout a fait sur les conclusions préalables de Yann Galut, mais cela reste du détail. En réalité, le point sur lequel il avait prévu de plaider la nullité nécessitait de parler un minimum du fond et cela, la présidente du tribunal ne le voulait pas.
Si JMP ne nous avait pas dit, encore quelques minutes avant le procès que « normalement, c’est gagné », j’aurai pu encore comprendre. Évidemment, on n’est jamais sûr de rien. Et le « normalement » était prudent. Mais la plaidoirie sur la nullité était prévue et il y avait très peu de chances que cette nullité ne soit pas retenue...

Autre extrait de ce billet qui semble répondre directement à l’article ci-dessus :

Même si les arguments du Berry Ripou apparaissaient objectivement sérieux et solides, il fallait sans doute être un peu présomptueux pour préjuger que l’affaire allait être « pliée » et que l’on était à peu près sûr du résultat « écrit à l’avance ».

Bon, la mise en scène continue. On se veut modeste. Personne n’a dit que le Ripou était sûr de lui et présomptueux. Mais quand même, il faut rester honnête. Yann Galut pouvait, avant l’audience, être particulièrement confiant sans bien sûr être sûr de lui à 100%. Mais là, c’était quand même du 99% de chance... Pour le coup, JMP est particulièrement malhonnête. C’est vraiment dommage. Et triste. Tu me déçois Batman.

Conclusion, je maintiens tout ce qui est dit dans cet article qui n’était pas une attaque contre le Ripou mais une tentative de transcription honnête de l’affaire...mais cela n’a semble-t-il pas été perçu comme cela. Dommage là encore.


De l’honnêteté : l’hopital se fout de la charité - Charles-Henry Sadien - 22 septembre 2010 à  13:57

A mon tout c’est avec stupeur que je lis ce message, et aussi avec surprise (pourquoi tant d’agressivité et d’accusations en malhonnêteté alors que j’ai justement fais cet article pour dire qu’on ne peut pas fanfaronner de cette victoire ? ça va pas la tête ?)

Oui, le "BR" a eu raison dans le sens où il n’était pas prévu de gagner de cette façon. Et, si l’on avait gagné à la façon qui nous aurait le plus convenu, cela n’était pas gagné d’avance.

Le motif exact de la relaxe ne relève pas du détail. Les conclusions de Yann Galut ne mentionnaient pas le point de droit qui a conduit à la relaxe pour une bonne raison : cela concernait la citation à comparaitre (donc document livré séparément des conclusions). On ne peut pas dire que parce que nous avions largement diffusé nos conclusion "c’était gagné d’avance". ça ne l’était pas et c’est justement expliqué dans l’article que j’ai publié sur mon espace mediapart. Yann Galut nous a affirmé que la relaxe que l’on a eu, il y en avait une fois sur 200 ! Donc, dire que c’était gagné d’avance... ben non.

J’ai simplement expliqué que le ripou n’a pas gagné sur la plainte mais sur la citation à comparaitre et il me semble que c’est très honnête de le souligner plutôt que d’entretenir la confusion sur la nature de "la victoire".

Alors peut-être que ça contredit ton papier mais je pense pouvoir dire que je sais de quoi je parle et que j’ai quand même le droit de préciser les choses, pour, comme tu dis "être honnête".

Pas la peine de me traîter de "Batman" (je croyais que les attaques personnelles étaient bannies dans l’agitateur) sous prétexte que je n’ai pas la même vision des choses que toi (que je ne critique pas d’ailleurs, même je trouve qu’’il n’explique pas bien je la raison de la relaxe... mais c’est le cas d’autres articles parus ailleurs alors pas la peine de te sentir offensé : tu ne détient pas la vérité universelle et en l’espèce encore moins).

alors, je reprend depuis le début à titre pédagoigique, et pas à titre de "donneur de leçon", moi...

Il est quand même incroyable de lire les conclusions plusieurs jours avant l’audience de Yann Galut qui plaide la nullité (le mot est dans les conclusions !) et considérer que le BR a raison quand il parle de surprise générale sur la plaidoirie de Yann Galut.

Relis les conclusions, la nullité concernant la citation n’y figure pas.

tu fait la confusion avec la nullité concernant une erreur de qualification juridique des faits... qui n’a pas été plaidée (et pour cause). La Présidente, si elle avait examiné ce moyen de droit aurait très bien pu l’écarter (comme je le dis dans l’article, c’est comme au foot : un arbitre peut très bien oublier un hors jeu ou valider injustement un but marqué de la main). De nombreux jugement en première instance sont entachés de nullité mais pas reconnu par le juge. J’ai vu des arrets qui acceptaient de juger une plainte dont le délais de prescription était atteint et il a fallu aller jusqu’en appel (et parfois jusqu’en cassation) pour le faire reconnaitre.

Ce n’est pas parce qu’un avocat souligne un élément de droit (nullité), qu’elle va être automatiquement acceptée par le juge.

En réalité, le point sur lequel il avait prévu de plaider la nullité nécessitait de parler un minimum du fond et cela, la présidente du tribunal ne le voulait pas.
Si JMP ne nous avait pas dit, encore quelques minutes avant le procès que « normalement, c’est gagné », j’aurai pu encore comprendre. Évidemment, on n’est jamais sûr de rien. Et le « normalement » était prudent. Mais la plaidoirie sur la nullité était prévue et il y avait très peu de chances que cette nullité ne soit pas retenue...

Euh... comment dire... c’’est quand même assez proche de ce que j’ai écrit dans l’article pour le club mediapart !

Bon, la mise en scène continue. On se veut modeste. Personne n’a dit que le Ripou était sûr de lui et présomptueux. Mais quand même, il faut rester honnête. Yann Galut pouvait, avant l’audience, être particulièrement confiant sans bien sûr être sûr de lui à 100%. Mais là, c’était quand même du 99% de chance...

Et ça continu dans les procès en intention. Bon. Restons calme. C’est seulement quelques heures avant le procès que nous avons compris que la nullité sur la citation avait de fortes chances d’être retenue. Le BR ne pouvait évidemment pas être au courant. Et pour nous, c’était une grande surprise, qui nous a fait nous poser beaucoup de questions.

Conclusion, je maintiens tout ce qui est dit

Tu as le droit de maintenir tout ce que tu veux. Même si ce n’est pas tout à fait juste (je trouve que l’article fait la confusion entre la nullité liée à une erreur de qualification juridique des faits et celle que nous avons obtenue de façon surprenante sur une erreur dans la citation à comparaitre. Et moi, je maintiens que ce n’est pas un détail).

Mais j’ai le droit, quand même d’écrire un article pour essayer de bien expliquer ce qui s’est passé sans que cela soit interprété comme une "offense" au grand Mister K tout puissant, non ?

bref, polémique stérile je trouve. Et accusations en malhonnêteté particulièrement déplacées.

Répondre à ce message #29508 | Répond au message #29506
De l’honnêteté tout de même... - Mister K - 22 septembre 2010 à  15:16

Bon, on va repartir de zéro. Le point de départ est ton affirmation que, une fois n’est pas coutume, le Berry Républicain a raison. Je dis, non, le BR n’a pas raison quand il écrit ça :

« Mais à la surprise générale, maître Galut, qui défendait Jean-Michel Pinon contre la préfecture du Cher et Brice Hortefeux, a plaidé la nullité de la procédure. »

. Le lien est ici

Et je le redis, la nullité faisait partie des conclusions de maître Yann Galut et ses conclusions ont été largement transmises à la presse. Bref, le BR ne pouvait ignorer cela. Peut-importe ensuite le motif, le BR n’en parle même pas. Et c’est pour cela que je ne comprends pas ton affirmation sur le fait que le BR a raison.

Oui, le "BR" a eu raison dans le sens où il n’était pas prévu de gagner de cette façon.

Oui, enfin là, tu interprètes très largement ce qui est écrit. Parce que je ne vois pas où c’est écrit. A mon avis, cette subtilité est passé très au dessus de la tête de la journaliste.

On ne peut pas dire que parce que nous avions largement diffusé nos conclusion "c’était gagné d’avance".

Alors, ce n’est pas parce que les conclusions étaient largement diffusées que c’était gagné d’avance. Il n’y avait aucune certitude à 100%. Mais tout de même, les conclusions (fort heureusement) tenaient la route et s’ils elles ont été largement diffusées et très à l’avance, c’est que Yann Galut était très confiant.

J’ai simplement expliqué que le ripou n’a pas gagné sur la plainte mais sur la citation à comparaitre et il me semble que c’est très honnête de le souligner plutôt que d’entretenir la confusion sur la nature de "la victoire".

Je ne remet strictement pas cela en cause. Ce que je remet en cause, c’est l’affirmation que c’est une surprise. Très précisément ce bout de phrase : « c’est à la surprise générale, y compris celle du Berry Ripou ». Non, ce n’était pas une surprise, en tout cas pas pour moi qui avait lu les conclusions de Yann Galut...et qui avait eu le privilège de te parler quelques minutes avant le début de l’audience. Je crois qu’il faut avoir l’honnêteté de le dire. Même si bien sûr, le doute était toujours permis. Évidemment.

Pas la peine de me traîter de "Batman"

Alors, Batman n’est pas une insulte, c’est un héros de BD. Et cette phrase fait référence à une blague que je pensais connue. C’était de l’humour et pas une insulte. Et je pense qu’au Ripou, vous vous y connaissez en humour, non ? Faut pas être tendu comme ça...

Relis les conclusions, la nullité concernant la citation n’y figure pas. tu fait la confusion avec la nullité concernant une erreur de qualification juridique des faits

Non, je ne fais pas de confusion, je fais totalement abstraction du motif de la nullité plaidée. Yann Galut avait prévu de plaider la nullité, il l’a plaidé sur un autre motif que prévu. Donc, la phrase du BR est strictement fausse.

C’est seulement quelques heures avant le procès que nous avons compris que la nullité sur la citation avait de fortes chances d’être retenue.

Bon, tu vois que la surprise n’était pas générale, y compris celle du Berry Ripou.

Tu as le droit de maintenir tout ce que tu veux. Même si ce n’est pas tout à fait juste (je trouve que l’article fait la confusion entre la nullité liée à une erreur de qualification juridique des faits et celle que nous avons obtenue de façon surprenante sur une erreur dans la citation à comparaitre. Et moi, je maintiens que ce n’est pas un détail).

Il n’y a aucune confusion. Je ne me suis juste pas étendu sur un point qui dépasse à peu près tout le monde. Je parle bien de confusion au niveau des articles de loi qui a finalement été plaidé. Et du problème de la qualification de la plainte qui aurait dû être plaidé. Mais au final, c’est bien la nullité qui dans les deux cas est plaidée (je simplifie, certes).

Mais j’ai le droit, quand même d’écrire un article pour essayer de bien expliquer ce qui s’est passé sans que cela soit interprété comme une "offense" au grand Mister K tout puissant, non ?

Tout à fait. Mais, si tu me dis que tu n’as pas écrit cet article en grande partie en réponse au mien, je ne te croirai évidemment pas. Et j’ai moi aussi le droit de dire que je ne suis pas d’accord et je crois que j’argumente très précisément. Il n’y a pas de surprise, le BR s’est planté. Et je ne comprend donc pas une partie de ton article.

bref, polémique stérile je trouve. Et accusations en malhonnêteté particulièrement déplacées.

Ce n’est pas très grave en effet. Mais bon, je le redis, ton intro m’a mis sur le cul et je la trouve fausse. Comme ton billet semblait répondre en partie à mon article, j’ai tenu à préciser les choses.

Répondre à ce message #29510 | Répond au message #29508
Cour de récré - Charles-Henry Sadien - 22 septembre 2010 à  17:59

Franchement, à ce niveau là, il faut que tu consultes... Je n’ai lu qu’en diagonale parce que bon... c’est un peu lourd ces gamineries.

Pour toi, c’était pas une surprise, ok, on a compris !

pour moi, c’était une surprise et j’explique pourquoi dans le club mediapart.

Etre confiant c’est bien. Mais au final, c’est le juge qui rend sa décision. Et en l’espèce, cela ne s’est pas du tout passé comme cela aurait dû se passer.

Je ne vais pas m’amuser à commenter des commentaires de commentaires. ça en est vraiment pathétique.

non ne n’ai pas écrit mon article en réaction au tiens mais en réaction à la manière dont beaucoup de gens ont interprété cette décision judiciaire, y compris la presse (donc aussi l’agitateur qui n’explique pas bien les choses). Si j’avais voulu réagir à ton article, j’aurais mis un message dans le forum, j’aurais aussi corrigé quelques erreurs (non le ripou papier n’est pas diffusé à 3000 exemplaire : ce n’est pas parce qu’un journal fait une erreur qu’il faut la reprendre sans vérifier (t’imagine coudre à la main 3000 journaux !??? Autre détail c’est la caricature litigieuse qui avait eu 350 visiteurs cela ne veut pas dire qu’il faut faire le raccourcis pour dire qu’on a 300 visiteurs par jours - c’était le cas au démarrage en novembre, en mars c’était déjà davantage en mars et encore plus aujourd’hui... tout en étant largement derrière l’agitateur, rassures toi !!!!) bon tout ça j’ai pas répondu, ce n’était pas très important, ce qui était important c’est d’expliquer que l’on n’avait gagné sur un truc complètement secondaire et ça c’est une surprise, et qu’on pouvait légitimement s’interroger sur les raisons de cette décision. De là à se faire dénigrer et trainer dans la boue sous prétexte que je n’ai pas la même façon de voir les choses, je trouve ça vraiment...

Mais visiblement, tu auras toujours raison donc c’est même pas la peine de discuter. On l’a compris, t’es trop balaise. C’est toi qui a la plus grosse, je suis un malhonnête, et en plus tu me prend pour un con avec l’histoire de batman, belle démonstration de condescendance et de mépris. je ne vais pas perdre mon temps éternellement en gamineries comme ça.

Répondre à ce message #29513 | Répond au message #29510
De l’honnêteté tout de même... - Charles-Henry Sadien - 22 septembre 2010 à  18:40

Non, je ne fais pas de confusion, je fais totalement abstraction du motif de la nullité plaidée. Yann Galut avait prévu de plaider la nullité, il l’a plaidé sur un autre motif que prévu.

tu fait abstraction du motif de la nullité plaidée... bon... comment peut-on faire abstraction du motif de la nullité plaidée ? Peut-être que c’est pour te permettre d’avoir raison. Mais le motif de la nullité, c’est justement là que réside la surprise !

ce n’est qu’un détail mais quand même : "Yann Galut avait prévu de plaider la nullité, il l’a plaidé sur un autre motif que prévu." C’est pas comme ça que ça marche. Le rôle d’un avocat est d’utiliser tous les moyens de droits pour obtenir la meilleure issue possible pour son client. Il avait évidement prévu de soulever cette nullité de citation (ainsi que d’autres ! par exemple, la plainte d’hortefeux était hors délais !) mais elle figurait dans un document à part relatif à la citation (sinon il n’aurait pas pu soulever cette nullité) Il n’a pas plaidé sur "un autre motif que prévu". il a fait les choses comme elles se font : dans l’ordre. D’abord les nullités sur la citation, puis celle sur la qualification juridique des fait, puis une défense sur le fond etc... La surprise, c’est que l’on n’a pas pu aller au-delà de la première nullité soulevée.

Donc, la phrase du BR est strictement fausse.

Et on dit que c’est moi qui pinaille !

TOUS les avocats soulèvent tout un tas de nullités, vices de procédures etc. Il faut comprendre l’esprit de la phrase du BR surtout que les mecs du BR ont l’habitude de voir des avocats qui soulèvent toutes sortes de nullités donc ce n’est pas au sens strict une surprise. Mais celle qui a été retenue en était une pour moi, pour les journalistes et même pour Y Galut qui nous l’a expliqué : "ça arrive assez rarement dans la carrière d’un avocat. C’est une fois sur 200 et encore !"

Répondre à ce message #29515 | Répond au message #29510
Où sont passés les communistes ? - 20 septembre 2010 à 20:29

Vous dites "Les deux hommes sont applaudis par une petite centaine de soutiens [1] venus d’un peu tous les horizons de la gauche militante et associative". Mais j’ai l’impression que ce n’est pas exact. En effet, on ne voit pas apparaitre le parti communiste par exemple. En tout les cas, je ne les vois pas dans les remerciements du Berry Ripou. Le site de Yannick Bedin ou du PCF de Bourges ne semblent pas appeler au soutien du Berry Ripou. J’ai comme l’impression que quand vous parlez d’une gauche "de tous les horizons", vous en avez loupé un beau morceau. Pourtant, il m’étonnerait fort que les communistes ne soutiennent pas la liberté d’expression et la liberté de la presse. Comme il semble que le Berry Ripou ait été soutenu par (entre autres) de nombreux socialistes, est-il possible que les communistes n’aient pas eu envie de leur servir la soupe ? Bon, vous allez me dire que je pinaille et que c’est du détail. Mais pour moi non. Si vous avez une réponse à me fournir, je suis preneur.

Bon, sinon, je me réjouis avec vous de l’heureuse issue pour le Berry Ripou. Comme vous dites ils ne pouvaient pas espérer meilleure publicité (vous voyez, je peux être d’accord avec vous).


Où sont passés les communistes ? - Mister K - 21 septembre 2010 à  11:18

Vous dites "Les deux hommes sont applaudis par une petite centaine de soutiens [1] venus d’un peu tous les horizons de la gauche militante et associative". Mais j’ai l’impression que ce n’est pas exact. En effet, on ne voit pas apparaitre le parti communiste par exemple. En tout les cas, je ne les vois pas dans les remerciements du Berry Ripou. Le site de Yannick Bedin ou du PCF de Bourges ne semblent pas appeler au soutien du Berry Ripou. J’ai comme l’impression que quand vous parlez d’une gauche "de tous les horizons", vous en avez loupé un beau morceau.

Bon, il s’agit d’une formule, je n’ai effectivement pas vérifié que toute la gauche était strictement représentée. Mon impression était que oui. Mais effectivement, je n’ai pas vu Yannick Bedin par exemple devant le tribunal mais rien ne dit qu’il n’y avait pas de militants communistes. Une chose est sûre, la section PCF de Bourges a soutenu le Berry Ripou, j’ai retrouvé un article datant du 15 Septembre 2010.

Comme il semble que le Berry Ripou ait été soutenu par (entre autres) de nombreux socialistes, est-il possible que les communistes n’aient pas eu envie de leur servir la soupe ?

Bon, il faudrait demander aux principaux concernés, mais je ne suis pas sûr qu’il y ait un problème de cet ordre.

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