Le Printemps de Bourges, la ville du même nom, les dessous des sous...

Avant le Conseil Municipal du 29 mars 2010
vendredi 26 mars 2010 à 07:07, par Cyrano

Au prochain Conseil Municipal, le point 37 proposera d’adopter la Convention annuelle 2010, relative à l’organisation du Printemps de Bourges d’avril.

D’abord, la sub’

Le Printemps de Bourges", ce n’est pas la ville de Bourges, c’est d’abord une société privée, une SARL : "Le-Printemps-De-Bourges". Et c’est d’abord une subvention de : 647.700 €. (4.250.000 F) accordée par la ville à cette SARL, c’est à dire le prix de plusieurs maisons.

Vous gênez pas, c’est gratos...

La subvention doit sembler mesquine dans son montant. Alors, la ville de Bourges en rajoute.

La ville met à disposition à titre gratuit des espaces de la ville : place Etienne Dolet, place Séraucourt, place André Malraux, rampe Marceau, allées des Rives d’Auron. Sur ces espaces publics, la SARL Le Printemps de Bourges est autorisée à facturer des emplacements aux commerçants non sédentaires (on fournit gracieusement des lieux au PdB et celui-ci ensuite les facture...). D’autres lieux sont mis gracieusement à disposition : parking Auberge de Jeunesse, locaux du 22 d’Auron (rue Henri Sellier).

En plus d’espaces gratos, la ville met gratuitement à disposition de la société PdB, des lieux de service : Médiathèque (salle d’exposition, salle Jacques Prévert), stade Alfred Depège, école Beaumont, Muséum (salle de projection, Amphi 140 places, hall d’entrée), hall d’entrée de l’auditorium, Conservatoire de Musique (salles de cours, plateau de répétitions, parking).

La ville de Bourges fournit aussi, gracieusement, du personnel pour le nettoyage quotidien des lieux de spectacles, d’accueil, d’hébergement. La ville prend en charge le nettoyage des allées et le passage de la balayeuse. Le personnel du théâtre et de l’auditorium est affecté aux besoins du PdB (sans qu’on ne comprenne bien si c’est facturé).

C’est la ville de Bourges qui a la charge du raccordement des équipements électriques aux branchements provisoires E.D.F. sur l’ensemble du site des Rives d’Auron. La ville assure ainsi les installations électriques pour l’illumination des lieux et salles (abords des Rives d’Auron, place Séraucourt, stade Alfred Depège, quai d’Auron, Carré d’Auron, Pavillon d’Auron, Plateau d’Auron). Qui paye ça ? Il n’est fait mention d’aucune facturation au PdB.

Y’a aussi la communication par voie d’affiches sur les panneaux de la ville : 65 panneaux 320x240 - la ville assurant la fabrication de ces affiches, 55 panneaux (120x176) - fournies par le PdB. L’affichage assuré par la société Decaux est payé par qui ?

Pas tout gratuit, faut pas déc’ !

La ville de Bourges facture à la société PdB la mise à disposition de quelques salles, pour un total de 7 900 € : Théâtre Jacques Cœur pendant 8 jours, l’Auditorium de Bourges pendant 6 jours, le Hublot pendant 2 jours. Ouf ! on a récupéré 1% de la subvention...

Il y a un "contrat d’affermage" entre la ville de Bourges et la société Coulisses. On parle alors de mise à disposition de "lieux délégués" (gérés par la société Coulisse) : Le palais d’Auron (palais intégral, éclairage, sonorisation), le 22 d’Auron, le Quai d’Auron, le Pavillon d’Auron, le Carré d’Auron, le plateau d’Auron. Ces lieux sont facturés par la société Coulisse (donc, la ville de Bourges ne touche rien sur ces facturations ?). Au passage, on note que même le plateau d’Auron (un grand espace bitumé servant de parking durant l’année) est sous la coupe de la société Coulisses.

Gratos pour Bourges...

Dans un accès d’altruisme, le PdB donne à la ville 20 cartes d’invités permanents et 200 places d’invités sur des spectacles à déterminer.

Mais pas tout gratos, bizness is bizness

Dans l’espace partenaires du Village Pro, la ville aura un emplacement. Mais... cet espace (sur un lieu affecté gracieusement par la ville) sera facturé à la ville de Bourges 2 600 € HT.

Sur le site Printemps de Bourges, la société PdB, selon les termes du contrat « mettra à la disposition de la ville de Bourges un espace de représentation ». Ah, c’est sympa, merci, le PdB est trop bon. Gaffe, y’a une astuce : l’espace est "mis à disposition", mais... « la structure du stand sera mise en place par le Printemps-de-Bourges et facturée à la ville de Bourges. » Bin oui, quoi, sinon, avec des mises à disposition t’en-veux-en-v’la, le PdB irait à la faillite.

Bourges vaut bien une messe (enfin, juste la quête)

Rien à redire : c’est écrit que « considérant le rayonnement acquis par le festival intitulé "Le Printemps de Bourges", l’impact culturel de cette manifestation auprès du public et des médias, mais aussi son rôle dans la promotion de la Ville de Bourges au titre culturel  », bref, on a considéré, et donc la ville a décidé de « de contribuer financièrement » à ce 24e festival.


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commentaires
Le Printemps de Bourges, la ville du même nom, les dessous des sous... - bombix - 1er avril 2010 à 21:57

Instructifs, les échanges sur Faut qu’ça Bourges, le forum des (jeunes) berruyers à propos de cet article.
Le topic est intitulé : Juste histoire de ne pas en dire que du bien ... En gros et pour résumer, comme dans la chanson de Brigitte Fontaine, c’est normal ... Après, on s’étonnera des prudences des politiques sur ce dossier ;-)


Le Printemps de Bourges, les dessous des sous... et les réponses du BR - Cyrano - 8 avril 2010 à  08:18

Le Berry Républicain d’hier mercredi 7 avril affiche sa une : "Daniel Colling répond à nos lecteurs". Y’a une photo, avec une légende. On nous dit que l’organisateur du Printemps de Bourges répond sur «  l’histoire du festival, son actualité, son financement... ». Waouch ! « son financement... » ? ça tombe bien... Jugulant un discret début d’érection que provoquait l’idée de cette lecture, je me précipite pages 4 et 5, y’en a deux pleines pages. Ach so ! Une page du quotidien c’est 29 cm x 42,5 cm, deux pages, ça nous fait 2465 centimètres carrés. Et le financement ? un chti bout d’encadré de 12 cm par 5,5 cm, un encadré misère de 66 centimètres carrés, soit 2,7% de la surface totale consacrée aux réponses... Et il dit quoi l’encadré ? Ça commence comme ça : « Daniel Colling n’aime pas beaucoup parler argent... ». OK, on a compris : y’a rien à lire.

Répondre à ce message #26524 | Répond au message #26450
Le Printemps de Bourges, les dessous des sous... et les réponses du BR - 9 avril 2010 à  00:54

Bah si, il dit à un moment que le financement est divisé en trois : subventions publiques, recettes et financement privé.

Répondre à ce message #26527 | Répond au message #26524
Le Printemps de Bourges, les dessous des sous... et les réponses du BR - 9 avril 2010 à  06:13

Un tiers Etat, un tiers collectivités locales et un tiers partenaires,

Des places plein pot, des passe droit pour certains, des bières à 3 ou 4 euros coupées à l’eau

Des artistes payés au mini, et une déclaration à l’AFP consternante. Je cite de mémoire :

"La programmation est un peu plus artistique que l’an dernier’. C’est pas énorme ?

Répondre à ce message #26528 | Répond au message #26527
Le Printemps de Bourges, les dessous des sous... et les réponses du BR - papagayo - 9 avril 2010 à  06:16

Colling a fait son temps. Il devrait prendre sa retraite avec tout le pognon qu’il a amassé et laisser la place aux "jeunes".

Ce mec est d’une suffisance, d’une arrogance et d’un mépris sans limite avec son personnel, ses interlocuteurs mais comment lui en vouloir, la plupart des gens rampent devant lui comme des larves. C’en est même indécent.

Les politiques sont responsables de ce potentat, de cet empire construit d’abord sur une semaine dans l’année puis l’année avec Coulisses...

Répondre à ce message #26529 | Répond au message #26528
Le Printemps de Bourges, les dessous des sous... Non, mais... - Cyrano - 9 avril 2010 à  10:03

Lors du dernier conseil municipal, Irène Félix avait fait remarquer que de nombreuses prestations en nature (et gracieuse) de la ville n’étaient pas chiffrées dans la convention ville de Bourges - Printemps de Bourges. Philippe Gitton avait répondu que c’était fait - il avait ajouté que, lorsque la ville négocie avec le Printemps de Bourges, ces prestations étaient mises en avant sur la table des négociations.

Cette façon de dire m’avait laissé dubitatif. Cela veut-il dire que rien n’a changé depuis le moment où Daniel Colling menaçait d’aller poser le festival ailleurs qu’à Bourges ?... et que la ville, qui donne déjà beaucoup, doit discuter âprement pour ne pas donner plus tout en accueillant néanmoins ce festival à Bourges ? C’est pas du racket, non, ni du chantage, non mais... et la gestion du Parc des expositions et du Palais des Congrès confiée à la société Coulisses (encore un machin à Daniel Colling) est-elle un avatar de ce qui ne ressemble pas à du racket, certes non, ni à du chantage, certes non, non mais...

Répondre à ce message #26530 | Répond au message #26529
Le Printemps de Bourges, la ville du même nom, les dessous des sous... - lievre pendu - 31 mars 2010 à 09:58

Bah les poules vont (commencer) à avoir des dents. Un bruit a parcouru la ville depuis le vote du budget primitif du Conseil général qui aurait acté une baisse de près de 70 mille euros sur les 210 mille d’habitude votés les "yeux fermés" au Printemps de Bourges. Quelqu’un aurait il des infos là dessus ? Cyrano suit admirablement les conseils municipaux mais, quasiment en même temps, il y avait aussi tous ces votes du Budget primitif du département du Cher qui n’a pas cessé depuis un an d’annoncer des baisses "historiques", du fait de "l’étranglement de l’Etat" qui ne reverse pas l’argent pour payer les nouvelles responsabilités du Conseil général, sans même évoquer la suppression des impôts des entreprises, à commencer par la taxe patronale ("professionnelle"). Cela dit, si baisse sur les aides au Printemps, il y a, ce n’est "QUE" à la faveur d’une grave crise obligeant le C.G. à se serrer la ceinture. Encore que... C’est dans ce contexte de crises que l’on peut se rendre compte de toutes les gabegies monstrueuses des collectivités consenties aux amis ou intérêts particuliers. Et c’est malheureusement une constante dans ce type de registre (car les différences sont heureusement visibles dans les politiques sociales, environnementales, etc.) : que soit la gauche ou la droite, l’écart est bien faible, comme si tout pouvoir, toute collectivité engendraient par réflexe ces prérogatives si peu républicaines : entre postes et emplois artificiels (pas de réel intérêt pour la collectivité) mais bien réels (gros salaires plombant les budgets) créés sous le titre pompeux de missions ; publications et éditions fastueuses juste pour se faire plaisir (aux auteurs, à l’imprimeur, aux élus mais jamais aux lecteurs ) avec les invendus encombrant les bureaux de la communication en attendant de devenir des cadeaux de bienvenue gentiment offerts par les élus départementaux à leurs invités de marque (y a pas que les traditionnels Paniers de produits du Berry !) ; les voyages internationaux peu voire pas du tout justifiables ; les aides à des entreprises extrêmement privées (il faudrait en faire la liste et elle est importante !) ; les projets foireux (Cyrano examine avec bonheur ceux de la Ville mais rarement ceux du C.G. de gauche) ; les nominations rarement médiatisées ; les appels d’offres et les marchés publics (le meilleur moyen pour les élus de récompenser les petits services connus sous la douce appellation : renvoyer l’ascenseur), etc, etc... Bref, tout ce qui fait que la plupart des abstentionnistes rejettent les politiques tout en rêvant de se faire embaucher dans ces Collectivités, ne serait-ce que pour bénéficier des menus avantages, tels ceux des places gratuites du Printemps de Bourges. Comme quoi : la boucle est bouclée !


[HS] - Contribution - Mister K - 31 mars 2010 à  10:14

Cyrano examine avec bonheur ceux de la Ville mais rarement ceux du C.G. de gauche

Cyrano ne peut pas tout faire. Et si vous pensez que c’est utile, alors je vous suggère de le faire vous même. C’est le principe ici...

Répondre à ce message #26422 | Répond au message #26421
Le Printemps de Bourges, la ville du même nom, les dessous des sous... - B. Javerliat - 31 mars 2010 à  10:16

Cyrano examine avec bonheur ceux de la Ville mais rarement ceux du C.G. de gauche

Je ne vois pas ce qui vous empêche de faire le "Cyrano du CG", si vous trouvez que son travail, bénévole, est partisan. Par la même occasion, ça nous permettrait de comparer les styles d’écriture.

Répondre à ce message #26423 | Répond au message #26421
Le Printemps de Bourges, la ville du même nom, les dessous des sous... - Charles-Henry Sadien - 31 mars 2010 à  11:12

Par la même occasion, ça nous permettrait de comparer les styles d’écriture.

Ah bon ? Pourquoi ? y’a un concours de celui qu’a la plus plus grosse et la plus belle plume ??

Répondre à ce message #26425 | Répond au message #26423
Le Printemps de Bourges, la ville du même nom, les dessous des sous... - lievre pendu - 28 mars 2010 à 13:06

Comme l’écrit si bien B. Javerliat : pourquoi s’acharner sur le Printemps de Bourges puisque, déjà, a priori, c’est la caution d’une "société du spectacle" lamentable ? Pourquoi réclamer une application sévère des législations à cet événement ? Et, finalement, cela ne relève-t-il pas d’une obsession "Anti-Printemps", miroir à peine déformé des "Tout-Printemps" ?
En fait, rien de toutes ces polémiques n’existerait si cette structure n’était pas une société ultra-privée qui revendique clairement l’énorme implication des moyens publics : subventions, évidemment, mais aussi sites publics, voies publiques, moyens techniques publics et moyens humains publics jusqu’aux services de.. la Préfecture, représentante de l’Etat républicain, et donc de tous les "politiques" comme l’a bien souligné Cyrano avec ce vote du prochain Conseil municipal de Bourges. C’est donc ce mélange incroyable public-privé (en outre sur le secteur de la culture déjà très faiblement doté, d’où le déséquilibre entre les différents festivals et associations tels "L’Air du temps" ou, plus récemment "La Cuvée de Parassy") qui justifient, comme l’a fait Cyrano, de se pencher particulièrement sur l’un des plus grand Festival d’Europe. Sans repartir du "Rapport de la Cour régionale des comptes" (lire sur le net cet excellent rapport disponible par tous : http://www.ccomptes.fr/fr/CRC07/documents/ROD/CEL99001.pdf) , rapport ayant enquêté sur la nébuleuse "Colling-Printemps de Bourges" (le nombre d’irrégularités relevées par cette noble institution dépassant l’entendement), il n’est jamais inutile d’aborder la totalité des "champs de passe-droits" dont bénéficie cette société :
 les financements publics allant à une structure privée constituée d’une myriade de sociétés se facturant et se refacturant des services permettant la captation des fonds publics qui eux, sont contrôlés mais deviennent "de moindre contrôle" lorsqu’ils passent de sociétés en sociétés de droit privé, comme c’est le cas dans le groupe "Printemps de Bourges", de "Coulisses "(exploitant toutes les Rives d’Auron - encore des salles publiques exploitées par le privé et au profit du privé !) ou autres "Bourges en scène", etc....
 le déséquilibre des aides publiques en regard des autres structures agissant dans le même secteur et plaçant la société "Printemps de Bourges" en situation de Monopole.
 les avantages consentis aux élus votant les aides au PDB ainsi qu’aux membres des sociétés privées, sponsors du PDB.
 les contrats d’affermage permettant au PDB de s’auto-allouer des sites publics gérés à l’année (encore une situation de monopole sur les principales salles de spectacle de Bourges).
 la politique tarifaire et le système des invitations et autres exonérations démontrant une fluctuation extraordinaire entre les prix des places de concerts.
 la location de sites publics par la Municipalité de Bourges au profit de la société privée PDB (espaces commerçants, stands Espace pro...).
 la non facturation des moyens des services publics (personnels de Mairie, Préfecture, etc.) mis gracieusement au service de la société privée PDB (sécurité, forces de l’ordre, dégradations publiques, etc..).
 la mise à disposition de sites pour l’accueil des publics, tels sites de l’Education nationale loués sur quels critères ?
 le club des entreprises et avantages consentis par le PDB et vice-versa (avantages dits "en nature" avec la forte présence d’alcooliers, tel le BIVC en contradiction flagrante avec les réunions de prévention : Ah, la fameuse "Cuvée du Printemps de Bourges" sans même évoquer le "Printemps dans la ville", certes gratuit mais organisé clairement en vue de vendre de la bière à bas prix, sans parler des supérettes et autres épiceries de Bourges signant une Charte bidon, évidemment jamais respectée !).
 la mise à disposition de structures sociales, pour la jeunesse, pour la prévention, etc (réunions nombreuses de la DDJS, etc... en vue d’établir une énième Charte de prévention ou de bonne conduite jamais respectées mais toujours estampillées du soutien de la Préfecture du Cher).
 la présence systématique des firmes nationales des vendeurs d’alcool sillonnant la ville lors de chaque "Printemps" pour faire la promotion de leurs bibines, toujours plus fortes et plus "adaptées" aux Jeunes qui sont une cible explicitement visée.
 les commissions officielles de sécurité faisant preuve d’une grande mansuétude sur diverses irrégularités : installations de spectacle, lois sur la sonorisation, loi sur les espace non-fumeur, etc...
 une législation sur l’arrimage des chapiteaux peu respectée (nouvelles lois du Grenelle de l’environnement).
 les lois sur la sécurité des festivaliers sur le site du "Printemps", peu ou pas respectées comme on l’a vu en 2006 avec de nombreux viols, et exactions graves.
 la législation routière malmenée (voies routières publiques seulement autorisées pour les personnels du PDB avec de nombreux cas de non respect de la législation routière par ces personnels qui se croient dans un espace privé sans aucun droit à respecter, comme l’a vécu un jeune étudiant percuté de plein fouet par une voiture de l’organisation PDB remontant très vite la rampe Marceau, pourtant interdite à tous véhicules)...
Autant de sujets qui, heureusement, n’empêcheront pas le (bon ?) déroulement de ce prochain "Printemps de Bourges" qui, comme le dit fort lucidement B. Javerliat, n’existerait pas sans son public !


Le Printemps de Bourges, la ville du même nom, les dessous des sous... - Cyrano - 31 mars 2010 à  15:42

Oui, j’en conviens : ça serait bien d’avoir de vraies informations concernant le Conseil Général (et le Conseil régional). Je n’en dispose pas, hélas. Qu’un bruit parcourt la ville, ce n’est qu’un bruit tant qu’on n’a pas les vraies données. Mais vous avez bien fait de rappeler ce rapport de la Chambre Régionale des Comptes. Y’en a long à lire. Remarque : ces observations de la Cour des Comptes régionales datent de 10 ans (1999). Depuis, y’a de l’eau qu’est passée sous le pont d’Auron, ça ne devrait pas s’arranger.

La Chambre Régionale constate : « La société [Le printemps de Bourges] est appuyée sur une nébuleuse de structures privées où se trouve représenté le fondateur du festival. » Le fondateur du festival : c’est-à-dire Daniel Colling. Il est vrai que ça en est presque comique les diverses mentions de la présence du monsieur dans des sociétés se refacturant ceci, cela. Pas besoin de tomber dans le détail pour se sentir envourné par la litanie des sociétés enchevêtrées telles qu’elles sont mentionnées dans ce rapport :

« Créé en 1977 à la maison de la culture de Bourges, le festival a été constitué en association autonome en 1981, transformé en 1986 en SARL dont le capital initial de 50 000 F était détenu à 50 % par Daniel Colling. [...]

«  Daniel Colling (gérant de la SARL "Le Printemps de Bourges"), est président de l’association Réseau Printemps [...]

«  Daniel Colling est président-directeur général de la SA Daniel Colling Productions, société de production de spectacles et inventeur des salles Zénith (où Daniel Colling est partie prenante à la gestion). [...]

« Les locaux parisiens [du printemps de Bourges] sont mis à disposition par la société en nom collectif (SNC) La Villette (dont le gérant et actionnaire majoritaire à 90 % est Daniel Colling). [...]

« Les locaux berruyers du "Printemps de Bourges", sont sous-loués à l’association Germinal, présidée par Daniel Colling. [...]

« Une partie des frais de déplacement du fondateur du festival sont pris en charge mensuellement par la société SP Colling SARL, holding financière du groupe, dont Daniel Colling détient personnellement 99 % des parts. [...]

« les frais de mise à disposition [du directeur artistique] ont été facturés au " Printemps de Bourges ", [...] pour les mois de septembre à décembre, par la société " Bleu Citron " dont il [Daniel Colling] est gérant. [...]

« La société " Coulisses " a été créée en décembre 1986, avec un capital de 50 000 F réparti entre la SARL " Le Printemps de Bourges " (50 %), M. D. Colling (32 %), M. Métayer (9 %) et F. Carré (9 %) [...]

Répondre à ce message #26431 | Répond au message #26389
Le Printemps de Bourges, les dessous des sous... et la Cour des Comptes - Cyrano - 2 avril 2010 à  10:07

La Chambre régionale des comptes (l’équivalent régional de la célèbre Cour des Comptes) s’est donc intéressée au Printemps de Bourges - un document d’une dizaine de pages, publié en 1999, sous le titre : "Observations définitives de la chambre régionale des comptes sur la gestion de la société à responsabilité limitée Le Printemps de Bourges". Pour les paresseux-sseuses, je rajoute quelques extraits de ce rapport signalé par lièvre pendu.

Les vérifications de la Chambre Régionale « ont porté sur le financement du " Printemps de Bourges ", la structure des charges de fonctionnement et l’application du plan de redressement de 1991. » Rappel : ce qui suit est donc extrait d’un document datant de 10 ans.

Une première remarque générale : « L’impact de cette manifestation repose sur des financements publics apparemment minoritaires, au regard des recettes propres. Toutefois, la société appuyée sur une nébuleuse de structures privées où se trouve représenté le fondateur du festival n’a pas su retrouver un équilibre financier à l’issue du plan de redressement de 1991 »

Pour la nébuleuse, voir mon post avec les extraits donnant un aperçu de la toile d’araignée Daniel Colling. Pour la démonstration de ce qu’avance la Chambre Régionale des Comptes : à suivre... C’est instructif...

Répondre à ce message #26459 | Répond au message #26431
Le Printemps de Bourges, les dessous des sous... et la Cour des Comptes - Cyrano - 2 avril 2010 à  10:09

Ça se dit : bof, bah, ça doit être partout pareil avec les autres villes où se déroulent un festival. Tss, tss, le premier chapitre de ce rapport est intitulé : "Des ressources et un support juridique atypiques." On est donc pas dans le ailleurs-ça-doit-être-pareil.

Après avoir rappelé une étude ayant établi une image moyenne des ressources des divers festivals de France, la Chambre écrit : « Au regard de ces données, les ressources du "Printemps de Bourges", soit environ 35 millions, sont atypiques, tant en raison du poids prédominant des recettes propres que de la structure des aides publiques et privées. » Et alors que de 1986 à 1996, la part de l’Etat dans les subventions publiques est passée de 50 % à 26 %, la part de la ville de Bourges est passée de de 22,5 % à 45 %. « Le retrait de l’Etat a donc été compensé essentiellement par la ville de Bourges mais également par plusieurs fonds de soutien et organisations professionnelles qui ont pour objet de collecter et redistribuer différentes taxes parafiscales, et dont le fondateur du festival, Daniel Colling, est, par ailleurs, membre actif. »

En 1991 et 1992, l’association des amis du "Printemps de Bourges" (siège social situé dans les locaux berruyers du "Printemps de Bourges", présidée par F. Clavel, secrétaire général de la SARL du "Printemps de Bourges") a bénéficié d’une subvention de la direction départementale de la jeunesse et des sports (DDJS) de 1 000 000 F et 200 000 F. Cette subvention a été intégralement reversée à la SARL "Le Printemps de Bourges". « La chambre estime que, dans ces circonstances, l’association n’a fonctionné que comme un intermédiaire interposé au bénéfice de la SARL qui ne remplissait pas les critères d’éligibilité aux subventions de la DDJS. »

Printemps de Bourges, y’a bon pour Bourges

Les partenaires publics locaux se réunissent plusieurs fois par an pour s’attentionner à l’organisation du Printemps de Bourges « ainsi qu’aux retombées médiatiques auxquelles leur conventions d’aides et de subventions leur donnent droit [...] . Aucune étude sur les retombées économiques et financières du festival pour la ville de Bourges ne semble avoir été entreprise. »

Un festival géré par une SARL, en monopole

Le festival, d’association autonome est devenu une SARL en 1986 (alors que c’est uniquement en 1988 que la loi permit de gérer une entreprise de spectacle sous forme de SARL). « la société "Le Printemps de Bourges" semble être une des rares sociétés à responsabilité limitée subventionnée par des bailleurs publics, au titre de la culture. »

Toujours selon la loi : une habilitation spécifique du directeur de l’entreprise de spectacle ne peut être accordée à un candidat qui, d’une part dirige soit directement, soit par personne interposée, une ou plusieurs autres entreprises de spectacles ou qui, d’autre part, agit pour le compte d’un tiers qui serait lui même directeur d’une entreprise de spectacles. La Chambre relève l’imbroglio en contradiction flagrante avec les règles : « Or, Daniel Colling est gérant de la SARL "Le Printemps de Bourges", président de l’association Réseau Printemps, qui organise les sélections des découvertes du "Printemps de Bourges", président-directeur général de la SA Daniel Colling Productions, société de production de spectacles et inventeur des salles Zénith (où Daniel Colling est partie prenante à la gestion). »

Du coup, dans ce dédale : « La chambre, pour sa part, constate que ces sociétés et associations, dans lesquelles le fondateur du festival joue un rôle manifeste, bénéficient de refacturations des frais de la SARL "Le Printemps de Bourges". [...] Les refacturations représentent ainsi le troisième poste de dépenses derrière les frais de personnel et les achats de spectacles. »

Répondre à ce message #26460 | Répond au message #26459
Le Printemps de Bourges, les dessous des sous... et la Cour des Comptes - Cyrano - 2 avril 2010 à  10:11

La Chambre régionale est étonnée des processus de facturation en aller-retour...

Bourges-Paris

Le Printemps de Bourges répartit ses activités entre Paris (directions artistiques et de communication) et Bourges (directions commerciales et techniques), la direction générale étant dans les deux sites.
On a alors d’un coté les locaux parisiens mis à disposition du "Printemps de Bourges" par la société en nom collectif (SNC) La Villette (dont le gérant et actionnaire majoritaire à 90 % est Daniel Colling). « Cette société refacture au prorata des m² utilisés une part de l’ensemble des charges (personnel, locaux) qu’elle supporte. »
On a de l’autre coté, les locaux berruyers du "Printemps de Bourges", qui sont sous-loués à l’association Germinal, présidée par Daniel Colling. Germinal loue à la ville de Bourges, des locaux, pour un montant annuel de 34 720 F HT, « et perçoit une subvention d’équilibre de 200 000 F ». Le Printemps de Bourges" et la société Coulisses sous-louent le premier étage du bâtiment.

Une partie des frais de déplacement du fondateur du festival sont pris en charge mensuellement par la société SP Colling SARL, holding financière du groupe, dont Daniel Colling détient personnellement 99 % des parts. Cette société refacture tous les mois au "Printemps de Bourges" « La chambre observe que les factures adressées par la société SP Colling SARL à la SARL "Le Printemps de Bourges" ne sont pas accompagnées des pièces justificatives des déplacements visés, et ne font pas, à défaut, référence à une convention forfaitisant la prestation. »

Facturations, refacturations

Attention, maintenant, dans la chassé-croisé des factures, on s’y perd, on s’y noie. La société Daniel Colling Productions SA refacture à la SARL "Le Printemps de Bourges" des frais de mise à disposition à temps partiel d’un directeur artistique, et lui vend des spectacles. « En 1993, les frais de mise à disposition de ce même directeur artistique ont été facturés au "Printemps de Bourges", pour les mois de février à avril, par la société Daniel Colling Productions SA dont il est salarié et pour les mois de septembre à décembre, par la société " Bleu Citron " dont il est gérant. »

Le personnel technique permanent, les gradins et autres équipements utilisés sont gérés par la société "Coulisses" (société créée en 1986, avec un capital de 50 000 F réparti entre la SARL "Le Printemps de Bourges", D. Colling, M. Métayer, F. Carré). « La chambre note que le "Printemps de Bourges" constitue le principal client de "Coulisses". En sens inverse, la SARL refacture à " Coulisses " au titre de mise à disposition de personnel et de remboursement de frais administratifs. »

Une sub, hop, une prime - payée par la sub...

La société Argos (dont le gérant est actionnaire fondateur de la SARL Le Printemps de Bourges) a l’exclusivité des relations du "Printemps de Bourges" avec les entreprises privées et les structures publiques, pour la recherche de sponsors. Pour ces services, la société reçoit une rémunération calculée en pourcentage (2,5 à 20 %) des sommes perçues ou des apports en nature reçus par le Printemps de Bourges.
« La chambre a noté que la société Argos percevait également une rémunération, lorsque le contrat ou convention de sponsoring était apporté non pas par elle même mais directement par la SARL "Le Printemps de Bourges". »
La société Argos a facturé 136 209 F à la SARL "Le Printemps de Bourges", soit 10 % du montant d’une convention de partenariat signée entre la région et la SARL "Le Printemps de Bourges". « Considérant les relations régulières et soutenues du conseil régional du Centre avec le festival du "Printemps de Bourges", la chambre ne comprend pas la nécessité de l’intervention et donc de la rémunération d’une société tierce. » et plus fort encore : depuis 1997, la région n’a pas reconduit son contrat de parrainage tout en augmentant montant de sa subvention. « Ainsi, la SARL "Le Printemps de Bourges" ne perçoit plus de la région qu’une subvention mais continue de rémunérer la société Argos pour le suivi des relations avec la région. La chambre maintient qu’elle ne saisit pas la justification de cette dépense. »

Le dernier chapitre ce cette saga concerne le plan de redressement de 1991 (qui n’oublie pas de prévoir les indemnités de départ en retraite de Daniel Colling). Mais c’est déjà assez amusant de lire les remarques que j’ai citées, inutile de se fourvoyer plus.

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Le Printemps de Bourges, les dessous des sous... et la MCB - Cyrano - 2 avril 2010 à  10:19

On trouve aussi le Printemps de Bourges, dans un rapport de la Chambre Régionale des comptes sur la gestion de la Maison de la Culture (MCB) de Bourges, daté de juin 1999.

« La Chambre Régionale constate également que chaque année, la MCB signe une convention de mise à disposition gratuite des locaux avec le Printemps de Bourges, pendant la période du festival soit quinze jours environ. »
Mais y’a contrepartie... « En échange, la MCB figure sur les supports publicitaires des manifestations et bénéficie de quatre cartes d’invités permanents et de deux billets par spectacle donné à la MCB plus une réduction de tarif pour son personnel. »
Rien à redire. En échange des locaux, le Pdb marque "Maison de la Culture" dans un coin, sur un bout de papier. Et puis, le Printemps de Bourges, du moment que ce sont des gens bien élevés, alors... « Aux termes de la convention, le Printemps de Bourges est responsable de la remise en état des locaux. La chambre relève que les dégâts causés pendant le festival 1998 qui s’est déroulé en avril 1998, n’ont été réparés qu’en fin d’année. »

Après les locaux, « la chambre s’interroge sur la situation de Monsieur François Carré ». Celui-ci officiellement conseiller technique de la MCB, est mis à disposition du Printemps de Bourges depuis 1983 à mi-temps, puis depuis 1989 en 2/3 de temps, et enfin depuis 1996, en 3/4 de temps.
« La chambre note cependant que cette mise à disposition s’est faite sans convention, ce qui lui permet mal d’apprécier la réalité de cette fonction de "conseiller technique", compte tenu d’une part de la présence à temps plein d’un directeur technique de la MCB et d’autre part des multiples activités de Monsieur François Carré tant au Printemps de Bourges dont il est officiellement le directeur technique qu’au sein de la société Coulisses dont il est gérant. »

On retrouve la même confusion des genres : directeur technique ici, par là aussi, et gérant aussi d’un autre coté, on s’y perd.

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Le Printemps de Bourges, les dessous des sous... et le SIVOTU - Cyrano - 2 avril 2010 à  10:20

Allez, un p’tit dernier pour la route... Le Printemps de Bourges, encore, mais cette fois dans des observations de la chambre régionale des comptes sur la gestion du SIVOTU de Bourges (syndicat intercommunal à vocation transports urbains), en l’an 2000.

La Chambre Régionale note que les montants annuels des actions de promotion et de communication sont passées de 1,7 million à 3,8 millions entre 1993 et 1995. Et on retrouve notre PdB :

« Ces actions ont notamment concerné des opérations de promotion-publicité lors de manifestations sportives importantes et durant le Printemps de Bourges. Ainsi, en 1995, [...] la SARL organisant le "Printemps de Bourges" ayant perçu pour sa part 0,8 million. Ces dépenses, en importante progression jusqu’en 1995, ont contribué à accroître le déficit du compte transport. »
(remarque : les sommes sont en Francs).

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Le Printemps de Bourges, la ville du même nom, les dessous des sous... - XUEDOB - 28 mars 2010 à 12:25

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Le Printemps de Bourges, la ville du même nom, les dessous des sous... - lievre pendu - 28 mars 2010 à 10:38

Cyrano se penchant finement sur le Printemps de Bourges... La crise et la pauvreté galopantes organisées par les ultra-libéraux (avec la complicité d’une gauche "réformatrice" ?) rendraient-elles plus conscient ? Peut-être bien car son article éclairé et le joli détournement d’image de Xuedob de cette année (voir ci-dessous) abordent un problème crucial avec son bandeau "100 % GRATOS" remplaçant le "100 % LIVE" de la communication outrancière du Printemps de Bourges. On devrait désormais plutôt dire "Printemps des bourges" car le système des prix des places de ce festival, le plus subventionné de tous grâce à nos impôts, relève de la pire des injustices. En voici la démonstration : si la Ville avec les politiques de gauche et de droite à l’unisson du Conseil général du Cher, de la Région centre et de l’état, lui attribuent les yeux fermés des aides phénoménales... on serait en droit d’espérer que ce Printemps renvoie la balle aux contribuables, au même titre qu’une structure publique. Sauf qu’ici, on est dans le tout privé pour le bonheur de son PDG, Daniel Colling, qui ne se prive jamais de répercuter sciemment cette injustice et cette inégalité sur sa "politique tarifaire", comme on va le voir. Soit un couple accompagné de ses deux enfants de 16 et 17 ans, allant sur 3 concerts du PDB, par exemple, Charlotte Gainbourg, le mardi (144 € pour 4 places), Izia -Emilie Simon-Archives et Iggy avec ses Stooges, le mercredi (132 € pour la famille au complet) et enfin, Olivia Ruiz, le jeudi (120 €), soit un total de 376 € sans consommation, ni aucun joujou vendus à des prix prohibitifs, du fait même que les marchands du temple du Printemps sont littéralement rackettés par la société de Colling (les prix des emplacements sont délirants !). 376 € pour un Printemps... Faut espérer que cette famille est du type "bobo friqué" mais quoiqu’il arrive, ce budget déjà considérable n’est pas exact, du moins si l’on était rationnel, car il faudrait y ajouter la part des subventions publiques que nous payons tous, quoiqu’il arrive, à travers les impôts, soit directs sur nos salaires, soit indirects sur les produits de consommation. Est-ce suffisamment injuste pour oser critiquer le PDB ? Pas du tout ! Daniel Colling a pensé à tout, rassurez-vous, pour introduire encore plus d’inégalités... qui instituent chaque année, la "Grande foire aux places gratos du Printemps de Bourges". En effet, qui paye réellement ces 376 € pour 3 soirées au PDB ? Essentiellement les ploucs, les sans-grades, les "pas du tout branchés", les pas "copains-copines" avec Colling. Il y a d’abord tous ceux qui connaissent un correspondant et qui ont des réductions. Là, sur les 376 €, on peu descendre jusqu’à peu près 300 €. Il y a ensuite ceux qui appartiennent à la grande famille du Printemps, les correspondants, par exemple. Eux, pour services rendus (revente bénévole de billets, du moins en apparence, c’est pas mal comme système, non ? ), ils ont quelques places exonérées, c’est-à-dire gratuites ; alors des 376 €, on va passer à 140 €, au grand maximum. Au troisième degré de complicité, on a tous les employés des grands "subventionneurs publics" (Ville de Bourges, Département et Région) et du Privé (ceux du Club des entreprises du Cher) qui bénéficient de places gratos : là des 376€ initiaux, on va descendre à 190 €, c’est toujours ça de gagné car, selon la doctrine Colling, "il faut savoir remercier". Au quatrième niveau de la grande famille du Printemps, on a la quasi "aristocratie" du système, avec les professionnels de la musique, associatifs ou privés (les fameuses personnes qui se baladent sur le PDB avec une tonne de cartes colorées pendues au cou, un peu comme un grand troupeau de bovins au Salon de l’Agriculture) : ceux là, Colling les soigne beaucoup mieux, avec un maximum d’exonérations et là, on descend aisément à une quasi gratuité. Soyons honnêtes, Colling fait toujours "un peu payer" et des 376 € initiaux payés par le "bon plouc", on va arriver à 30 ou 40 € pour les pros, c’est bien normal, là encore : "faut savoir se faire des amis" ! Enfin, dernier degré suprême du système Colling et de sa politique tarifaire très évasives, en apparence : les grands politiques, Tous, sans exception, de droite, de gauche (surtout de gauche !), les extrêmes, les centristes, tous ! Pour eux, Daniel a tout prévu car ce sont bien eux qui votent nos impôts et leur reversement à sa société privée du PDB : là, ça atteint la gratuité totale et des 376 € du début, on arrive à 0 euro avec en prime, quelques soirées privées très sympas devenues quasi mythiques qui durent "jusqu’à pas d’heure" avec les stars et le show biz. Dans notre région, dans notre département, dans notre ville, tous les politiques "débutants" savent bien qu’en étant élus, ils accèdent au droit suprême d’être "bien gentil" avec Daniel Colling et son Printemps car, en échange, ils vont avoir droit à de sacrés avantages ! C’est comme ça, le patron du Printemps a toujours fonctionné avec cette stratégie basique qui se contre-fout de toute les législations sur les prix à la consommation : bien soigner ses élus, ça aide à convaincre de voter les yeux fermés des aides délirantes ! Voilà comment fonctionne le système tarifaire très inégalitaire du Printemps de Bourges pour s’assurer un "soutien sans faille de la part des élus". Une politique tarifaire injuste, complexe, disparate à la limite de la légalité, direz-vous (dans le domaine de la consommation courante, on passe rarement de 376 € à... rien du tout !) ? Mais cette apparente complexité répond clairement à une stratégie de Daniel Colling qui inclut le fameux "Club des entreprises du Cher" avec son stand de l’Espace pro très fermé mais très apprécié par tous ceux qui font, chaque année, la fameuse Course aux exos , c’est-à-dire aux rachats à bas prix des invitations gratuites distribuées généreusement aux élus et aux élites patronales du Cher. Finalement, on conclura cette longue réponse - mais le sujet le méritait - en reconnaissant tout de même que le Printemps de Bourges de monsieur Colling a toujours été "en phase" avec notre société contemporaine fondée sur le fric... en donnant un reflet très contrasté d’un monde toujours plus inégalitaire !


Le Printemps de Bourges, la ville du même nom, les dessous des sous... - B. Javerliat - 28 mars 2010 à  12:09

monsieur Colling a toujours été "en phase" avec notre société contemporaine fondée sur le fric...

Très bonne démonstration du talent de Colling pour faire du fric avec du vent, ce qui est la base même du libéralisme. Belle démonstration aussi de la veulerie de ceux qui nous représentent, et qui sont en parfaite harmonie avec cette société du Spectacle, qu’ils soient de droite ou de gauche (on démontre par la même occasion que le fameux clivage droite-gauche n’est qu’un artifice sans plus aucun fondement).

Maintenant qu’on a dit ça, on peut se demander le pourquoi de cette situation. Si Colling peut vendre très cher ses spectacles, c’est bien parcequ’il y a des spectateurs prêts à payer, non ? Comme disait l’autre "quand on pense qu’il suffirait que les gens n’achètent plus, pour que ça ne se vende pas", on a déjà bien dégrossi le problème. Qu’est-ce qui pousse une foule de gens à vouloir applaudir des talents aussi minuscules ? Si la Charlotte dont vous parlez n’était pas la fille de son père, qui irait la voir ? Sans une une campagne promotionnelle monstrueuse, qui irait voir un sexagénaire pratiquement aphone faire le clown sur une scène ? Sans les passages, répétitifs jusqu’à la nausée, de ses chansons à la télé et la radio, qui irait voir la "femme chocolat" ?

Critiquer la société libérale sans critiquer la société du Spectacle, c’est ne pas voir qu’il s’agit des deux faces de la même médaille.

Tant qu’il y aura des gens pour aller voir ça, Colling fera son beurre. Et sincèrement, ça n’a aucune importance. Ceux à qui ça déplait n’y vont pas, tout simplement.

Par contre, ce qui est inadmissible, c’est que des fonds publics y soient injectés. Ce qui est inadmissible, c’est que des service municipaux, donc publics, participent à cette manifestation privée. Ce qui est inadmissible, c’est que Bourges soit transformée en ville assiégée, avec sa cohorte de forces armées et sa noria d’hélicoptères (encore des dépenses publiques offertes au privé, soit-dit en passant).

Pour revenir à votre commentaire, réclamer une modération des prix des spectacles sous prétexte de fonds publics, c’est cautionner le système. Refuser le système, c’est refuser tout financement public à une manifestation privée.

Répondre à ce message #26387 | Répond au message #26386
Le Printemps de Bourges, la ville du même nom, les dessous des sous... - 2 avril 2010 à  09:46

Enfin, dernier degré suprême du système Colling et de sa politique tarifaire très évasives, en apparence : les grands politiques, Tous, sans exception, de droite, de gauche (surtout de gauche !), les extrêmes, les centristes, tous ! Pour eux, Daniel a tout prévu car ce sont bien eux qui votent nos impôts et leur reversement à sa société privée du PDB : là, ça atteint la gratuité totale et des 376 € du début, on arrive à 0 euro avec en prime, quelques soirées privées très sympas devenues quasi mythiques qui durent "jusqu’à pas d’heure" avec les stars et le show biz.

vous laissez entendre que les places pour TOUS les politiques représentés localement seraient gratuites ... de quels politiques parlez-vous concrètement ? tous pourris ? .... vous confirmez donc ?

Répondre à ce message #26456 | Répond au message #26386
Le Printemps de Bourges, la ville du même nom, les dessous des sous... - Mister K - 2 avril 2010 à  11:41

Je ne pense pas que l’on parle ici de tous les politiques (même si je vous accorde que c’est ce qui est écrit), mais certainement de beaucoup d’élus locaux de droite comme de gauche. Et la logique n’est pas celle du tous pourris, mais plutôt de montrer les inégalités : les élus ont des privilèges au PdB qu’ils ne devraient pas avoir. Après, cela se pratique au PdB comme dans beaucoup d’endroits, mais le minimum est de s’interroger sur ce genre de pratiques. Les élus, si on les invite, ils viennent, c’est normal. Ce ne sont pas les élus ou les politiques qui sont en cause mais bien la logique des prix d’entrée au PdB.

Sérieusement, quand on entend parler de taux de remplissage de plus de 100% et d’un nombre d’entrées dont des entrées payantes, on est quand même en droit de s’interroger. Si le PdB n’était qu’une manifestation totalement privée payée avec de l’argent privée (les entrées) on se dirait, pas de problème. Mais le PdB est largement subventionné...le citoyen est donc légitimement en droit de s’interroger sur les pratiques.

Répondre à ce message #26465 | Répond au message #26456
Le Printemps de Bourges, la ville du même nom, les dessous des sous... - 2 avril 2010 à  12:14

pour les élus il me semble que cette information est erronée : si je ne m’abuse ce sont deux places offertes, ce n’est pas 376€ comme annoncé ou dans ce cas pas pour tous les élus, et tous les élus ne cautionnent pas contrairement à ce qui est également écrit ... mais comme vous je ne peux que déplorer ces petits gestes admis par le plus grand nombre, mais qui incite les élus à voir d’un œil bien veillant toute action "culturelle" du pdb ...

même après un court calcul, deux places ça fait dans les 60 € (en fonction des spectacles, mais pourquoi se priver !) 60€ c’est 5% de 1200€, ce n’est donc pas négligeable, un revenu que bon nombre des habitants de Bourges n’ont pas ! cette analyse peut paraître démago pour certains, elle reste néanmoins une réalité

Répondre à ce message #26468 | Répond au message #26465
Le Printemps de Bourges, la ville du même nom, les dessous des sous... - lievre pendu - 27 mars 2010 à 09:32

Nettoyage ou pas...Il faut excuser Cyrano qui s’est penché - c’est son sujet - seulement sur la Ville (pour être complet, il faudrait ajouter toutes les aides constituées par les impôts directs et indirects que TOUT le monde paie aux collectivités locales, Conseil Général et Régional et Etat) et du coup ça frise les 2 gros millions d’euros. Mais même en se limitant à la Municipalité, Cyrano en oublie encore... par exemple le fric demandé à CHAQUE bar pour participer au Printemps dans la ville, ce qui est un comble puisque ce sont les bars qui invitent et rémunèrent tout seul les groupes qu’ils invitent. On en finirait pas d’énumérer toutes les "niches" à fric que le Printemps a lentement et sûrement explorées. Tout est bon pour faire remonter le pognon à une seule entité privée tenue d’une main de fer par Daniel Colling qui fait la pluie et le beau temps chez les politiques, dans le monde des affaires et le show biz. Il faudrait aussi parler du "Club des entreprises" et de tout le réseau tissé telle une toile d’araignée destinée à faire de l’argent. Et voilà bien le problème : toute personne qui critique ce système (baptisé "l’Empire Colling" par le journal Libération)est accusée de vouloir "tuer" le Printemps. Recette habile mise en place par le service communication du PDB totalement dédiée à son maître. Mais l’argent ne suffit pas : il faut aussi les hommages, la reconnaissance et la postérité, d’où cette accélération de distinctions et de médailles pour Monsieur Colling, Chevalier des arts et des lettres célébré comme un immense bienfaiteur de la famille Higelin père et fille qui triomphent. Colling a toujours su qu’il pouvait bénéficier de l’aura des artistes qui rejaillit sur lui. Qui oserait critiquer Higelin ou Isia, sa fille récompensée aux "Victoire de la musique" accueillies au Zénith de Paris par... Daniel Colling ? Et ne parlons pas de son réseau d’amis très puissants, l’historique Jack Lang qui ne lui fait jamais défaut ! Allez, il vaut mieux en rigoler puisque c’est une triste réalité : il est impossible de faire évoluer le "Printemps de Bourges" qui n’est jamais qu’un réseau de sociétés privés appartenant à un seul homme : Daniel Colling. C’est sa force et sa faiblesse...


Le Printemps de Bourges, la ville du même nom, les dessous des sous... - Cyrano - 27 mars 2010 à  11:39

Le prochain conseil municipal se réunira lundi 29 mars 2010 (et non vendredi prochain). A l’ordre du jour, le point 37 : Printemps de Bourges. Convention annuelle 2010. Les conseillers municipaux disposent de cette convention annuelle qui sera présentée par Philippe Gitton - et qui sera forcément adoptée. C’est du texte de cette convention que je tire mes informations : "Convention annuelle Ville de Bourges - S.A.R.L. Le Printemps de Bourges".

C’est amusant de constater que ça ne va être délibéré que maintenant alors que la mise en place du Printemps de Bourges a commencé depuis plusieurs jours dans notre ville... Cette convention sera passée entre la SARL Le Printemps de Bourges « représentée par son Directeur, Monsieur Daniel Colling  » et la ville de Bourges «  représentée par son Maire, Monsieur Serge Lepeltier, agissant en vertu d’une délibération du Conseil Municipal en date du 29 mars 2010 ». Autant dire que cette délibération n’est qu’une formalité, un simulacre de délibération (ça serait trop drôle que le conseil municipal votre contre !).

Répondre à ce message #26376 | Répond au message #26375
Le Printemps de Bourges, la ville du même nom, les dessous des sous... - 27 mars 2010 à  16:40

Autant dire que cette délibération n’est qu’une formalité, un simulacre de délibération (ça serait trop drôle que le conseil municipal votre contre !).

Le jour où vous verrez les socialistes ou les communistes voter contre une subvention au PdB, les poules auront des dents ! Cette délibération n’est que formelle, tout le monde étant d’accord. Et les formalités veulent que ce soit voté avant l’évènement, c’est tout.

Répondre à ce message #26378 | Répond au message #26376
Le Printemps de Bourges, la ville du même nom, les dessous des sous... - Georges - 27 mars 2010 à 02:08

Merci de tout cela,c’est incroyable… ! mais êtes vous certain que c’est la ville qui met à disposition le personnel de nettoyage (je me souviens que l’anpe recrutait pour cela) ?


Le Printemps de Bourges, la ville du même nom, les dessous des sous... - 27 mars 2010 à  09:19

Merci de tout cela,c’est incroyable… ! mais êtes vous certain que c’est la ville qui met à disposition le personnel de nettoyage (je me souviens que l’anpe recrutait pour cela) ?

absolument certain, je connais personnellement plusieurs "techniciennes de surfaces" de la ville de Bourges en contrat précaire à la ville de bourges qui sont régulièrement sollicitées. Le pdb recrute également par l’anpe, en particulier auprès des jeunes et étudiants.

Répondre à ce message #26374 | Répond au message #26373
Le Printemps de Bourges, la ville du même nom, les dessous des sous... - XUEDOB - 26 mars 2010 à 15:57

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