Silence dans les rangs !
Un conseil municipal qui débute à 18h30, une opposition qui sort à 18h37, une fin de session morne à 19h15. A Bourges, on ne perd pas son temps...
Prolégomènes peu amènes
18h30... Tiens ? D’habitude ça commence à 18 heures, non ? Il était où le maire, pour ça se décale d’une demi-heure ? Ça explique peut-être qu’il semblait être pressé de commencer et d’en finir...
Les membres du conseil municipal se disent bonjour, eh ! c’est le conseil municipal de rentrée, avec un aimable brouhaha. Mais monsieur le maire n’est pas là pour donner dans la convivialité, première phrase : « Je vous demande de faire silence... ». Il donne les noms des membres du conseil municipal qui sont absents et donnent "pouvoir" à machine ou machin, et sans autre forme de procès, il embraye : « Le premier point concerne une décision modificative du budget 2009... ». Le Maire a donné le La.
Comme dirait ma défunte mère qui employait une expression utilisée en Berry : il est pas poli le maire, ni-bonjour ni-bonsoir- ni-mange ni-merde. On l’a déjà écrit : un conseil municipal sans âme – même pas quelques mots pour entamer la saison, rien.
« Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ? »
Donc, le point 1. Il s’agit grosso-modo de modifications d’intitulés comptables. Le maire énonce ces modifications, Yannick Bedin demande la parole. Le maire, bon prince : « Monsieur Bedin ?... »
Yannick Bedin salue la table de presse et les journalistes de la Nouvelle République dont ça sera le dernier conseil municipal. Ho là ! Le maire l’interrompt et lui demande d’en rester au point 1, les décisions modificatives, et surtout : « Pour la presse, je le ferai à la fin, je m’exprimerai moi aussi. ». Yannick Bedin persiste « Vous interdisez à l’opposition de s’exprimer sur le pluralisme de la presse. » Le maire, souriant : « Vous n’arriverez pas à créer d’incident. » Yannick veut continuer à parler et en revenir au point 1. Bling ! le micro est coupé. Allez, on passe au vote des décisions modificatives ?
D’un micro l’autre...
Irène Félix prend la parole. Elle remarque que Serge Lepeltier avait voulu placer son mandat sous le signe de la démocratie. Pour qu’on soit véritablement sous le signe de cette démocratie, il serait bon que le maire ne coupe pas le micro. Ho là ! Quelle effrontée ! et elle en profite pour en rajouter une couche sur une embrouille pour l’inauguration de l’IMEP, le conseil général et la municipalité qui a tiré toute la couverture sans laisser s’exprimer le conseil général. Le maire, imperturbable : « On va passer au vote des décisions modificatives. ». Irène Félix continue de parler. Blong. Son micro aussi est coupé. Elle continue de parler, on ne l’entend plus.
Le maire : « Qui vote pour ? » Les mains des petits soldats et petites cantinières de la majorité se lèvent. Brouhaha général, le maire toujours imperturbable continue : « Qui vote contre ? qui s’abstient ? » OK, l’opposition ne prendra pas le temps de voter. Irène Félix, debout : « Le débat dans ces conditions nous est insupportable. » et l’opposition municipale sort. Elle ne reviendra plus. Dix petites minutes de conseil municipal – le cahier d’émargement des présents n’a même pas eu le temps d’être signé. Pour faire signer les membres de l’opposition municipale, il autrait fallu aller à l’Euro-Café.
Tout ça pour ça !
C’est pas pour dénoncer, mais bref, tout ça, c’est de la faute à Yannick B... pasque en deux petites phrases anodines, il saluait les journalistes de la Nounou qui va disparaître. Une digression bien compréhensible de 20 secondes, montre en main. Quelle outrecuidance ! Le maire aurait pu se contenter de dire : moi aussi, je m’exprimerai sur la disparition de la Nouvelle république à la fin du conseil – et passer à la suite de l’ordre du jour. On a raté quoi ? Lisez Le Berry Républicain de samedi dernier, page 10, en haut à gauche, vous y trouverez l’envolée lyrique de sa majesté.
Pendant que vous y êtes, lisez le petit billet de Bernard Stephan "Où débattre ?" : où peut-on causer de ce qui concerne la ville de Bourges ? Un béotien dirait que c’est au conseil municipal, entre autres. Perdu, surtout pas au conseil municipal de Bourges. Ça froisse l’ego du maire ?