Conseil municipal 26 juin 2009 : la CAF se défile du Centre Social...

mardi 30 juin 2009 à 23:04, par Cyrano

Le point 66 me pose un problème : "Centre Social de la Chancellerie. Reprise en gestion par le C.C.A.S. Convention". Il s’agit de quoi ? «  Le principe d’un transfert de ceux-ci [les centres sociaux] au profit d’un partenaire doit être recherché. la CAF du Cher a donc proposé à la ville de Bourges de prendre en charge le Centre Social de la Chancellerie. » La ville ferait donc prendre en charge par le CCAS les diverses activités organisées jusqu’ici par la CAF : « Le CCAS se verra confier en toute logique la gestion du Centre Social de la Chancellerie. », une gestion effective au 1er janvier 2010.

Oui, mais...

L’opposition (Irène Félix et Yannick Bedin) rappellera que ce centre social avait une présence, que on peut se demander ce que deviendront les actions dont les habitants étaient partie prenante – et encore une fois : une conséquence du désengagement de l’état.

L’aimable Michel Verdier répondra pour lever les doutes sur l’activité future, sur la continuité des principes, et sur le sort du personnel attaché à ce centre social. Je subodore malgré tout un certain ménage à venir. Michel Verdier : « Nous allons continuer dans l’esprit de ce qui a été entamé, mais... » Y’a un mais... Il va y avoir des innovations... et deuxième couche : « Nous voulons une politique homogène entre le CCAS Chancellerie et le CCAS Val d’Auron » et donc ? « Il y aura des changements, bien évidemment… » car la ville veut « une ouverture plus large de cette structure. » Humm, mouaih, ça sent l’idée derrière la tête, on dirait….

Mais alors ? à part une vague inquiétude... qu’est-ce qui me pose donc problème ?...

Le Conseil Municipal vote... une décision déjà prise ?

Je lis, dans la présentation du point : « Le principe d’un transfert (...) doit être recherché. » On n’en est qu’au principe... Si ce principe est accepté, c’est le CCAS qui gèrera « en toute logique. » Et ainsi, à la fin de l’exposé de ce point, on lit : « Il est donc proposé au Conseil Municipal : 1. d’accepter la reprise en gestion du Centre Social de la Chancellerie. » et 2. d’autoriser le maire à signer une convention entre la CAF et le CCAS. « Proposer », « accepter »... Rien n’est encore fait ?

Le principe en est bien plus qu’à la position de principe... Le mercredi 3 juin 2009, il y a eu une réunion des adhérents du Centre Social de la Chancellerie. L’invitation de la CAF dit « Madame Bastid, directrice de la CAF du Cher, viendra à votre rencontre pour évoquer, avec vous, l’avenir du Centre Social, et vous présenter le projet 2009/2010. » Et s’il vous plait, avec la jeune directrice de la CAF, pas une petite réunion de routine. 40 adhérents environ assistaient à cette réunion (sur 300 adhérents à peu-près).

La responsable du Centre Social va présenter le bilan (très positif) des activités. Puis, c’est madame BASTID, directrice de la CAF, qui prend la suite. Elle dit qu’elle tient « à assumer ses responsabilités » et donc à dire elle-même les choses. Déjà, là, ça sent le truc louche à venir. Ce qui vient alors c’est que le Centre Social c’était bien, y’a eu de bonnes choses, mais... il y a des décisions prises par les CAF pour un désengagement des centres sociaux. Et donc, la CAF se retire du Centre Social de la Chancellerie. On est loin de la position de « principe » sur laquelle le conseil municipal va plancher. Y’a pas de position de principe à priori, ça se fait ainsi, point final. Bien sûr, ça entraîne du changement de personnel : le personnel CAF va effectuer « un retour à la maison-mère » selon la formule employée par la directrice CAF (le personnel en question était présent, sans vraiment voix au chapitre).

Tout ceci dit dans une ambiance glacée, devant des adhérents abasourdis et écœurés : « Ah non ! Moi je ne veux pas que Marie-Hélène [Biguier] parte ! » et autres multiples réactions dans le genre. Ça en dit long sur ce qui avait été tissé entre les animateurs et les adhérents. D’autres adhérents diront que vu le public « fragilisé par leur situation vécue », créer de la confiance entre animateurs et adhérents, « c’est un travail de longue haleine. » Il faut du temps pour réapprivoiser. Et comme les questions fusaient aussi envers les animateurs-trices, la réponse sera simple. On leur a dit : vous finissez-là. C’est tout.

Ça servait à quoi, alors, de voter ensuite au conseil municipal, trois semaines plus tard ?