Conseil municipal 26 juin 2009 : indigeste...

dimanche 28 juin 2009 à 20:53, par Cyrano

4 heures, 4 plombes...avec une pause de 20 minutes. Et du lourd ; ça commence par le budget : les points 1 à 13 (sur un peu plus de 90 points). Heureusement par la suite, on aura des sujets plus légers – y compris une histoire d’épée d’académicien et l’entretien d’une sépulture.

Budget principal, budgets annexes divers... sans oublier le budget supplémentaire

Le maire présente le budget principal, plus du budget annexe, plus du budget supplémentaire. Des chiffres avec visuel sur écran (mais du fond de la salle on ne distingue pas grand chose). La presse quotidienne berrichonne rapporte en long et en large ce gros morceau chiffré : heureusement, ce n’étaient pas en chiffres romains.

Et puis, les chiffres, c’est les chiffres : 2 et 2 ça fait 4. Mais non, pas au conseil municipal de Bourges. Irène Félix remarque les dépenses pour le personnel titulaire diminuent, mais que les dépenses pour le personnel non titulaire est en augmentation. Il y aurait donc augmentation de la précarité ? Le maire Serge Lepeltier n’est pas d’accord, c’est une façon de voir les chiffres, car la ville essaie de diminuer la précarité et de titulariser plus au fil des ans. Il regardera de près à cette façon de présenter ces chiffres. Et rebelote pour la population de Bourges (un sujet déjà controversé lors d’un conseil municipal précédent). L’opposition dit que la population diminue, notre maire dit que la tendance est à l’augmentation.

Charlotte Blot le dit d’entrée : elle votera contre tous ces budgets qui entérinent entre autre...600.000 € pour du gazon synthétique dans un stade – décidément, le maire l’avait déjà remarqué : elle fait de l’allergie au gazon synthétique. Colette Cordat aussi, votera contre, elle le dit au maire : « contre toutes ces délibérations qui ne sont que les reflets des politiques soutenues par votre majorité [...] et qui font perdurer l’insuffisance du salaire des employés municipaux ». Sur tous les points du budget, Charlotte Blot (A Gauche Bourges) et Colette Cordat (Lutte Ouvrière) voteront donc contre, l’opposition va s’abstenir (sauf pour le point 13 qui n’est que l’approbation de la validité des comptes du trésorier : il me semble que l’opposition ne s’est pas abstenue et a voté pour).

Avec Bourges-Plus, c’est plus-plus !

Encore l’agglo, encore les poubelles, encore cette taxe d’ordures ménagères. Il s’agit d’approuver le transfert de la compétence environnement de la ville vers l’agglo, dans le cadre de la collecte des ordures ménagères.

Yannick Bedin se réjouit que pour les berruyers le transfert de la gestion de cette collecte entraîne une baisse de la taxe. Il prend soin de souligner que ce n’est que justice puisque les berruyers ont été surtaxés sans raison durant des années. Son propos tient surtout à 2 points : il voit dans le calcul de la taxe « une remise en cause de la solidarité entre les communes. » puisque deux communes subissent une belle augmentation – 160% pour une des deux communes. Et il revient aux rippeurs (déjà évoqués dans un conseil précédent) : puisque il y a des exigences environnement qui sont formulées, il serait normal qu’il « s’y ajoute une exigence sociale. »

Le maire répond qu’il y a eu unanimité pour les taxes, hors la commune concernée par la forte hausse (Saint-Germain-du-Puy). Et l’exigence sociale ? Il ne daigne même pas répondre, même pas dire non.

Marché de Noël remis aux calendes grecques

Y’aura pas : les entreprises qui avaient présenté un projet ne sont pas retenues : trop chères... Irène Félix demandera s’il y a des solutions de substitution (un plan B, en quelque sorte). Y’a pas. Yannick Bedin fera remarquer que beaucoup de berruyers étaient attachés à cette manifestation – mais que le maire avait ignoré « avec dédain » ce qui avait été déjà organisé auparavant. Charlotte Blot ne prendra pas de gants : « C’est un cadeau de Noël que le marché de Noël soit abandonné. Une animation commerciale n’a pas à être financée par la ville. » (Une Charlotte Blot nettement plus en forme que durant le conseil municipal précédent où elle s’était contentée d’interventions bof-bof gnan-gnan).

Le maire conclut : « Ce n’est pas la ville qui prendra l’initiative. On regardera les initiatives qui nous sont proposées. » On ose espérer que ce n’est pas parce que Bourges Développement, officine de la société Coulisses, n’était pas dans le coup que ce marché aurait été annulé...

Big Brother

Vers la fin du conseil municipal, un point sur les [auto-censure] de caméras de vidéo-surveillance. Euh, non, rectification : sur les [auto-censure] de caméras de vidéo-protection. Y’a des subtilités sémantiques. Mais "vidéo-surveillance" ou "vidéo-protection", c’est kif-kif le mauvais chasseur qui tire et le bon chasseur qui tire.

Le point 91 proposait le "Raccordement du Centre de supervision urbain aux services de la Police Nationale. Demande de subvention". Alors ? alors ? eh bien, rien, rien... Anne-Marie Guillonneau demandera si les pancartes avertissant de la présence des caméras sont bien en place – et c’est tout !... Sujet suivant ? Heureusement, Charlotte Blot demandera : « Où en est le bilan d’utilisation de ces caméras ? Quand va-t-il être publié ? » Le maire : « Il va venir... On va réunir le comité d’éthique. » Ah, alors, "il" va venir.. mais ça fait des mois que ce bilan doit venir... Ils attendent d’avoir enfin un exemple pertinent pour le publier ce bilan fantôme ? Le maire n’a pas profité de l’occasion pour résumer le forum "Vos libertés, votre sécurité" qui s’est tenu voici quelques semaines à Bourges (avec préfète, commissaire, procureur). Dommage, ça nous aurait intéressé.

Voilou, j’ai pas dit tout, j’ai tronqué. 22 heures ! The end ! Heureusement que c’est mensuel : sinon, ça aurait pris la nuit complète. Et je le sens : ça ne serait pas des nuits lumières.

commentaires
Conseil municipal 26 juin 2009 : indigeste... parfois, même plus - Cyrano - 30 juin 2009 à 13:21

La suite de ce conseil va venir ; c’est entre les mains des correcteurs (et heureusement...). On n’y trouvera pas les points 40 et 41. Je me suis bien gardé de parler de ces points : "40. Plan Local d´Urbanisme. Modification n° 4" et le point "41. Opération Programmée d´Amélioration de l´Habitat. Avenants n° 1 et 2 à la convention d´OPAH".

Je n’ai rien compris, rien, au point 40, même si la modification n° 4 se voulait être "une clarification de certaines disposition". une histoire d’évacuation des eaux, autonome ou raccordée à la ville, de puisards, de secteurs n’ayant pas vocation à être raccordés, et création d’une "zone non ædificandi" (sic !). Mais ouf ! au point suivant, le 41, Irène Félix me rassure, je ne suis pas le seul... Elle avoue : « Je n’ai rien compris... Qui faisait quoi hier ? qui fait quoi demain ? » - et moi donc !

Pour résumer ces deux points, hier soir, en relisant un bouquin, j’ai trouvé un texte qui donne bien une idée du labyrinthe de certains points. C’est un règlement d’incendie – mais écrit par Lichtenberg, auteur d’aphorismes célèbrissimes :

Quand une maison brûle il faut avant tout chercher à protéger le mur de droite de la maison de gauche et le mur de gauche de la maison de droite ; car si l’on voulait par exemple protéger le mur gauche de la maison de gauche, le mur de droite de la maison se trouverait à droite du mur gauche, et comme le feu est à droite de ce mur-là et du mur de droite (car nous avons supposé que la maison est située à gauche de l’incendie), le mur de droite sera plus près du feu que celui de gauche et le feu et le mur de droite de la maison pourrait être détruit par le feu s’il n’était protégé avant que le feu atteigne le mur gauche, ; qui est protégé ; par conséquent quelque chose de non protégé pourrait être détruit, et détruit plus vite qu’autre chose, même si on ne le protégeait pas ; par conséquent il faut abandonner cela et protéger ceci.

Georg Christoph Lichtenberg, cité par Carl Von Clausewitz, "De la Guerre", Editions de Minuit, pg 48.


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