Conseil Municipal du 29 mai 2009 (suite)
Alors, ce Conseil Municipal ? La suite, la voici – après relecture du Berry Républicain pour éviter les redites On y va : les Conseils de quartier, encore sur l’urbanisme, la fermeture des écoles, etc.
Pas de quartier ! Le maire reconnaitra les siens...
Le premier point à l’ordre du jour du conseil concernait le règlement intérieur des Conseils de quartier en 10 articles. Quelques formulations de ce règlement intérieur vont faire débat.
Sur l’article 9. "Règles de bonne conduite" (l’intitulé est un peu étonnant, un peu parental, mais pourquoi pas). Cet article énonce des principes : droit de parole de chacun, libre discussion, la nécessité de faire des propositions. Un principe agace l’opposition municipale : il est proposé « Un fonctionnement par consensus ». Et gaffe, ça ne plaisante pas dans les Conseils de quartier : « Les personnes ne respectant pas ces règles pourront être exclues voire révoquées des Conseils de quartier, sur décision motivée du Président. » (Irène Félix interviendra sur cette formulation : elle trouve le point 9 « un peu violent »).
Yannick Bedin (opposition municipale, Front de Gauche PC) ouvre le feu sur l’article "9. Règles de bonne conduite", en demandant que il y ait un vote réel dans ces conseils (et non une décision par consensus).
L’article "6 Missions des Conseils de quartier" va aussi susciter des interrogations : on y lit que ces Conseils sont chargés « de faciliter les grands projets de la ville, en les déclinant et en les enrichissant de façon participative. »
Pierre Dedet (opposition municipale, PS) attaque sur ce point : Il qualifie les Conseils de quartier de "machin" (une formule célèbre sur l’ONU). Il en rajoute sur le consensus : « Qui décidera qu’il y a consensus ? » Il se demande si ces Conseils vont simplement valider les décisions du maire ? ou disposer de quelques initiatives ? Ça semble plutôt être un "machin" pour « vendre à la population des décisions prises sans elle. » Colette Cordat en rajoute dans le même sens : « Vous laissez soi-disant s’exprimer les citoyens pour ensuite n’avoir rien à faire de leur avis. »
Notre maire fera sa réponse : c’est nouveau pour la ville, donc « On apprend en marchant. » Et il rappelle que à Kyoto c’était une décision par consensus (ah bin alors, si à Kyoto...). Il tiendra compte de toutes les remarques. On verra donc à l’usage.
Urbanisme : Avaries d’Avaricum, Le PLU ne plait pas, l’écolo dit non à l’écoquartier
Y’en a pourtant eu des études, des pré-études, des audit à la facture lourde sur Avaricum. Mais des sacrées modifications du projet initial (concernant les abords) sont nécessaires. On passe de 87.800 € HT à plus de 130.000 €... avec une rallonge de 44.500 € (50% en plus). Le Berry Républicain en parle (mais y’avait pas les chiffres).
L’urbanisme a été encore le gros morceau de ce Conseil municipal. Irène Félix s’étonnera que le PLU adopté en 2006 soit déjà remis en cause, et trouve que les objectifs « sur le fond, sont assez flous ». Elle avoue même : « Si quelqu’un comprend ce que vous voulez dire.... car moi, je ne comprends pas du tout les objectifs. ». Le maire répond que avec les évolutions de ce bas-monde, un PLU par mandat est pratiquement obligé.
La discussion va continuer sur les contraintes architecturales pour les constructions dans la ville. Le maire rappelle que la décision d’autoriser une construction, selon le patrimoine bâti de la ville, cette autorisation relève de l’architecte des Bâtiments de France – lui en tant que maire peut émettre un avis, essayer de moduler, c’est tout.
Le maire le dit : les projets d’urbanisme se font en concertation avec la population . Charlotte Blot (A Gauche Bourges) va attaquer frontalement le maire en demandant que les concertations se fassent « sur un grand cahier en papier recyclé si possible. » Malgré la violence de l’attaque, le maire ne demandera pas le huis-clos pour la suite de la séance.
Charlotte Blot tirera une deuxième salve. Ça cause de la réalisation d’un écoquartier sur le site du lycée agricole. Charlotte Blot vote contre. Elle argumente son vote : « La municipalité prend la ville de Bourges pour un jeu de Lego ». Monsieur la maire : « Vous savez, on fait de belles choses en Lego » Bref, du débat incisif de haute volée.
Excuses bidon ? Le maire se bidonne
Le point 24, pour la rentrée scolaire prochaine, porte "sur les mesures de création et de suppression de postes d´enseignants". Irène Félix a très bien caractérisé la façon de faire : « Cette délibération est énorme ! Vous annoncez 8 poste d’enseignants supprimés, 4 écoles fermées, l’air de rien, dans une petite délibération de rien du tout. » Si Irène semble presque écœurée par ces suppressions et la façon de les traiter, c’est ce que ce point intervient vers la fin du conseil, coincé entre une subvention à Berry-Tudy et une subvention à une association de l’ENSIB (puis le muséum et son blaireau). Irène, désabusée, conclut en disant : « Joli coup, mais un peu consternant. »
Dans le sommaire du conseil municipal, à le fin de ce point, y’avait (en caractères gras, svp !), une remarque :
« Lors des premières annonces des mesures de carte scolaire, l’Inspection d’Académie avait également envisagé la fermeture d’une classe à l’école maternelle Jean Macé. Les discussions menées par la Ville de Bourges avec M. l’Inspecteur ont permis le maintien de cette classe dans une école déjà éprouvée par une fermeture sèche à la rentrée scolaire de septembre 2008. Toutefois, le Conseil Municipal, s’il se réjouit de ce maintien, regrette les suppressions de postes annoncées. »
Ces jérémiades timides vont énerver Yannick Bedin qui y va y aller franco : « Vos regrets exprimés à la fin sont un peu bidon... Allez-vous jusqu’à regretter Jean-Jacques Rousseau ?! Ces fermetures sont la conséquence de la politique du gouvernement que vous soutenez ! » Hou là... et durant toute l’intervention de Yannick, monsieur le maire papote et rigole avec Alain Tanton. Un comportement détestable, cause toujours, tu m’intéresses... Y’a de quoi s’énerver.
Y’en a une que ça fait pas bidonner. Viviane Siméon (majorité municipale) va lever la main et prendre la parole : « C’est tout le conseil municipal qui exprime ses regrets. je ne permets pas de dire que mes regrets sont bidon. » [je ne sais plus si Yannick a répondu, je ne crois pas]. Là, alors bon, moi, je trouve que faudrait que Yannick Bedin s’excuse platement, se couvre de cendres, paye de sa poche le goudron et les plumes, et qu’il écrive 100 fois : "Je rectifie honteusement, monsieur le maire, messieurs et mesdames de la majorité – vous tous qui pleurez à gros bouillons sur la fermeture des écoles – je ne dirai plus que vos excuses sont bidon – et je vais publier sur mon blog toutes les actions énergiques, toutes les alertes aux parents d’élèves que vous avez faites pour le maintien de ces écoles." Evidement, si on se contente de dire : "ho la la, une école se ferme, c’est triste - tiens, passe moi le beurre que je finisse les radis."... ça va pas encombrer le blog...
A noter que Viviane Siméon était particulièrement en forme, puisque elle avait déjà levé la main au début du conseil municipal pour affirmer sentencieusement, au sujet de l’association Campus, que si on fait bien les choses, c’est bien fait. Elle avait levé la main aussi à un autre moment, lorsque ça causait de l’écoquartier, mais le maire, en vieux renard, avait feint de ne pas voir.
Un conseil de rien du tout...
Et voilà, ainsi va la vie à Bourges... un petit conseil municipal l’air de rien, avec des petites délibérations de rien du tout. Irène Félix avait pourtant insisté : un conseil municipal, c’est un conseil municipal, là où se rend publique les décisions sur la vie de la ville (d’ailleurs, dans ce cadre, on aurait pu avoir un écho de la réunion sur la sécurité qui s’est tenue à Bourges avec la fine fleur des responsables concernés : préfète, procureur, commissaires de la ville).