Une crise avec des grands C

Présentation

Avec la mise en ligne intégrale de la conférence de Laurent Fabius, nous poursuivons un cycle d’innovations sur l’Agitateur, commencé avec les diaporamas des manifestations de 2009, et qui vise à enrichir notre webzine de contenus multimédias, puisque les moyens techniques dont nous disposons nous le permettent désormais.
L’idée est d’abord venue avec l’excellente conférence de Gérard Filoche, invité en novembre 2008 par l’union syndicale Solidaires à parler des métamorphoses du droit du travail engagées par le pouvoir sarkozyste. La verve du célèbre inspecteur du travail et le contenu extrêmement intéressant de son exposé nous avait semblé mériter une audience plus large que la centaine de personnes alors présente dans l’amphi de l’IMEP.
Irène Félix a souhaité engager, avec la Fédération du Cher du PS, un cycle d’interventions de personnalités autour de thèmes politiques ou qui intéressent la vie de la cité dans un sens plus large. C’est ainsi qu’elle a invité Laurent Fabius à venir parler de la crise.
L’occasion était bonne de mettre en pratique l’idée de proposer de nouvelles formes d’interventions sur l’Agitateur, avec de nouveaux supports. Nous tenons à remercier Laurent Fabius et Irène Félix pour la confiance qu’ils nous ont accordée en nous autorisant à enregistrer cette conférence.

Nous ne dirons rien de son contenu, puisque vous pourrez l’écouter par vous même dans son intégralité. Signalons simplement que Laurent Fabius nous est apparu détendu et chaleureux. En si peu de temps et sur un sujet si complexe, il ne pouvait qu’esquisser des pistes pour présenter, expliquer, et si possible remédier à un cataclysme historique majeur dont nous sommes les contemporains. Il l’a fait avec un vrai talent de pédagogue.
La conférence est découpée en séquences, accompagnées de succinctes introductions. Puis les questions de la salle ont été retranscrites ainsi, naturellement, que les réponses du conférencier.

Modèles et paradigmes : société de marché et régulation

Laurent Fabius : Pendant très longtemps on a opposé dans le monde intellectuel et politique ceux qui croyaient surtout à la régulation, et ceux qui croyaient presque uniquement au marché ...

Caractéristiques de la crise

Laurent Fabius : Alors si on parle de cette crise économique et financière, quelles sont ses caractéristiques ? ...

Cupidité, complexité, conflictualité

Laurent Fabius : Je crois que cette crise est liée à trois caractéristiques de la période : la première c’est la cupidité, la seconde c’est la complexité, la troisième, c’est la conflictualité ...

L’affaire Lehman Brothers, comparaison avec la crise de 29

Laurent Fabius : Tout ceci jusqu’à l’affaire Lehman Brothers, 15 septembre 2008. Ça c’est une affaire extraordinaire et ça vaut le coup que je vous raconte une petite anecdote ...

Solutions à court terme : régulation et relance

Laurent Fabius : Alors maintenant ayant dit cela, je voudrais en venir à quelques éléments de solutions ...

Solutions à moyen terme : oui, si ...

Laurent Fabius : Il y a un ou deux sujets fort importants qui vont être traités sérieusement par le G20 ...

Les problèmes majeurs que le G20 n’aborde pas

Laurent Fabius : Et puis il y a des sujets, qui devraient faire l’objet de régulations, où pour l’instant, dans le G20, c’est non. Par exemple rien n’est dit sur le système monétaire international ...

Les solutions d’aujourd’hui sont les problèmes de demain

Laurent Fabius : D’où une autre question, vous voyez on va d’abîme en abîme : évidemment à court terme il faut mettre de l’argent dans les circuits ...

Incident de parcours ou changement de modèle ?

Laurent Fabius : Certains considèrent que cet incident, d’autres que c’est un changement de modèle qu’il faut petit à petit concevoir. Moi je fais partie de la deuxième école ...

Première question dans le public : le problème de l’Europe

« Est-ce qu’on a pas fait un raté en votant non au TCE ? Si on avait su que tout s’écroulerait aujourd’hui, on aurait peut-être des instruments de gouvernance qui nous permettraient de mieux agir aujourd’hui dans la situation que nous connaissons. »

Laurent Fabius : Merci, merci de poser cette question et de la poser comme vous l’avez fait ...

Seconde question dans le public : penser globalement la crise, le problème de l’écologie

« On fait l’analyse à partir de 1929, mais si on prend l’histoire à rebours, on doit pouvoir se dire que les guerres de religion c’était aussi des crises de cupidité, de conflictualité, d’expansionnisme ... aujourd’hui on ne peut plus ignorer que sur notre planète vivent des peuples qui vivent comme au moyen âge, voire même comme aux débuts de l’homme sur la terre ... Ma question c’était par rapport à l’écologie ... on a trop tendance à parler de l’écologie à la fin de nos discours. Ne pensez-vous pas qu’il faille avoir une approche globale des crises, sur le plan économique, sur le plan financier, et sur le plan écologique ? »

Laurent Fabius : Je suis d’accord avec vous. Les ressorts sont les mêmes ...

Encore des questions : répartir les aides en direction des particuliers et des PME. Quelles procédures pour réguler et contrôler ?

« - J’aurai une question sur les énergies renouvelables. Je trouve qu’on développe des projets à des niveaux industriels mais qu’on ne fait pas grand-chose pour que les particuliers s’investissent vraiment dans ce genre de projets. Il faudrait davantage impliquer les particuliers. D’autre part, concernant le plan de relance, j’ai surtout entendu parler d’aides pour les gros promoteurs, mais pour les gens à la base, les PME dans le secteur du bâtiment, je trouve qu’on ne fait pas grand-chose. Il y a un projet qui vient de la droite, mais que j’aurais voulu entendre du côté du PS, la réduction de la TVA à 5,5 % pour les primo accédants. »

« - Business is business, que le chat soit noir ou qu’il soit blanc, le principal c’est qu’il attrape la souris ... Alors la morale financière moi, je n’y crois pas beaucoup. Comment mettre en place les bases de cette morale, de cette réglementation ? Comment contrôler ? Comment punir ? Et surtout comment réparer ? »

Laurent Fabius : J’aurais dû être plus bref comme cela ça aurait donné plus de place à ces questions passionnantes ...