TRIBUNE LIBRE / LETTRE OUVERTE

Grogne à J.J. Rousseau

Ecole J.J. Rousseau : les parents dénoncent la malhonnêteté de la mairie
mardi 16 décembre 2008 à 16:25

Les parents d’élèves de l’école maternelle et élémentaire Jean-Jacques Rousseau, organisent vendredi 19 décembre un rassemblement pour protester contre la fermeture de ces deux établissements, décidée par la municipalité de Bourges. De 8h15 à 9h30, ils manifesteront devant l’école élémentaire. Puis, à 17h15, ils iront se faire entendre devant la mairie et assister au Conseil Municipal. Nous reproduisons ci-dessous le courrier envoyé à Madame Catherine Pellerin, maire-adjointe chargée des affaire scolaires.

Mme Pellerin,

Suite à l’annonce de la décision de la mairie de fermer l’école Jean-Jacques Rousseau, les parents de l’école que nous représentons, ont réagi avec beaucoup de mécontentement. : ils nous ont fait part de leur grande déception.

En effet, ils ont le sentiment que la Mairie n’a pas agi avec franchise et honnêteté en faisant croire qu’une réelle réflexion allait s’engager pour éviter la fermeture. Aucune étude de réhabilitation sérieuse et motivée n’a été conduite, contrairement à ce qui nous avait été promis par M. Lepeltier lui-même lors de notre rencontre le 7 septembre 2007. L’estimation des travaux sur laquelle repose le seul argument financier qui justifie à vos yeux la fermeture de notre école est réalisée par les services de la Mairie, "à la louche" de leur propre aveu : se pose alors la question de la pertinence d’un tel indicateur. L’étude est-elle faite pour justifier une décision déjà prise ? C’est le sentiment qui domine parmi les parents d’élèves. Ces-derniers demandent donc à recevoir cette étude pour en vérifier le sérieux et la précision.

En outre, la surprise est grande concernant la fermeture de l’école maternelle, dont il n’avait jusqu’alors jamais été question : les coûts de rénovation ne nous semblent pas excessifs eu égard au budget municipal et ne sauraient donc justifier la fermeture de cette école. Pour l’école maternelle, l’argument financier ne convainc personne parmi les parents d’élèves étant donné les sommes engagées par la Mairie dans des projets qui leur paraissent moins nécessaires.

Les parents d’élèves expriment vivement leur desaccord avec certains arguments avancés par la Mairie pour justifier la fermeture. L’école Jean-Jacques Rousseau est présentée comme en manque d’effectif. C’est faux. Les effectifs des écoles avoisinantes ne sont pas supérieurs à ceux de notre école. Il est évident que la carte scolaire actuelle est obsolète. Cette carte scolaire est particulièrement défavorable à l’école Jean-Jacques Rousseau. En conséquence, tout taux de dérogation calculé sur cette base est non pertinent On essaie de nous faire croire que notre école vit grâce aux dérogations accordées aux familles : sur la carte en couleur construite par les services de la Mairie, le contraire saute aux yeux et M. Lepeltier, lors de la réunion du 4 décembre 2008, fut obligé de reconnaître que nous avions raison : notre école est une école de quartier, historiquement implantée !

En effet, les sommes dépensées seraient, d’après la Mairie, trop importantes au regard du nombre de familles concernées. C’est oublier que la fermeture de notre école ne concerne pas seulement les usagers de l’école mais bien tout le quartier Jean-Jacques Rousseau : commerçants, assistantes-maternelles... La pétition de soutien à l’école signée en masse par les habitants le démontre : c’est le quartier tout entier qui va souffrir de cette décision !

Enfin, nous déplorons que la ville de Bourges favorise le regroupement des élèves dans de grosses structures scolaires, alors que les écoles de quartier sont plus bénéfiques à l’éducation et à l’instruction de nos enfants, et plus conviviales pour les parents et les équipes pédagogiques.

A la colère a succédé l’inquiétude.

En effet, l’avenir de nos enfants ne semble pas avoir fait l’objet d’une étude bien sérieuse. Lorsque nous vous avons interrogée pour connaître avec précision les capacités d’accueil des écoles avoisinantes (Barbès, Auron A, Auron B, Aéroport), il nous est apparu que vous n’aviez pas connaissance de ces informations pourtant capitales dans la gestion de ce dossier. Comment est-il possible que l’annonce de la fermeture d’une école se fasse sans, qu’au préalable, n’ait été étudiées avec sérieux les possibilités d’accueil de 160 enfants ? Est-il par ailleurs raisonnable de déclarer dans ces conditions, qu’une "souplesse dans la transition" sera de mise dans le choix d’une nouvelle école ? Peut-on s’engager sans être certain d’être en mesure de tenir ses engagements ?

Bien entendu, il nous parait essentiel de respecter à tout prix le choix des familles dans l’attribution de leur nouvelle école afin d’allèger dans une moindre mesure les préjudices subis.
La plupart des enfants ne pourront plus se rendre à pied à l’école, ce qui est à déplorer en ces temps de prise de conscience écologique.
La Mairie va faire des économies mais les charges se reporteront sur les familles dont la plupart seront obligées de faire manger leurs enfants à la cantine, et de supporter des frais d’accueil périscolaire et de transport supplémentaires.
Les effectifs de classe risquent d’augmenter dans les écoles où seront accueillis nos enfants.
Les enfants devront s’adapter à de nouvelles conditions de vie et d’enseignement, seront parfois séparés de leurs camarades, et c’est bien là ce qui nous attriste le plus.
Cela justifie bien que l’on traite avec égard des familles victimes de la décision de fermeture de l’école. Le moindre des égards est qu’elles puissent choisir l’école de leur enfant, indépendamment de toute carte scolaire.

Une autre inquiétude vient des chiffres que vous avancez concernant le nombres d’enfants à réorienter dans des écoles voisines : 50. Il s’agit de 160 enfants à replacer et non 50. Nous souhaiterions donc obtenir quelques précisions à ce propos.

Il est impossible d’admettre que la fermeture brutale de l’école Jean-Jacques Rousseau, intervienne aussi prématurément, avant une réorganisation complète de la carte scolaire sur Bourges, comme cela était pourtant prévu et annoncé (rencontre avec Mme Pellerin du 10 juillet 2008). En effet, la refonte des secteurs scolaires, pour être cohérente, juste et égalitaire, doit se penser à l’échelle de la ville et non à celle de quatre quartiers. Certaines familles dont les enfants fréquentent actuellement l’école Jean-Jacques Rousseau estiment avec légitimité (au vu de la carte de la ville) devoir désormais dépendre de l’école Barbès. Il serait injuste qu’elles soient contraintes d’envoyer leurs enfants dans une école plus éloignée sous prétexte que les capacité d’accueil de l’école Barbès sont insuffisantes, alors que d’autres familles plus éloignées fréquentent cette école parce qu’elle est leur école de secteur. Ce type d’anomalie n’est-il pas à craindre tant que n’est pas repensée la carte scolaire à l’échelle de la ville ?

Nous souhaitons, dans un souci d’apaisement, vous rencontrer le plus rapidement possible afin de pouvoir aborder ces différents points dans le cadre d’échanges constructifs et concertés.
Nous espérons ainsi être en mesure de rassurer les parents que nous représentons.
En vous remerciant de l’intérêt que vous proterez à notre lettre, nous vous prions de recevoir l’expression de nos plus cordiales salutations.

Les parents représentants délégués de l’école Jean-Jacques Rousseau

commentaires
Grogne à J.J. Rousseau - Julien - 13 janvier 2009 à 16:50

C’est une très bonne analyse que la votre cher Cyrano. Serge Lepeltier est vraiment un méchant.


#22158
Grogne à J.J. Rousseau - bombix - 13 janvier 2009 à  19:48

Serge Lepeltier est vraiment un méchant.

La pratique de l’ironie est une façon subtile d’invalider une parole qui vous embarrasse. Mais vous ne vous en sortirez pas à si bon compte. Pour vous répondre précisément, la question intéressante n’est pas de savoir si Lepeltier est "méchant" ou pas. La question intéressante, c’est de savoir quelle politique il mène.
Lepeltier se révèle dans le compte-rendu très intéressant de Cyrano comme ce qu’il est : un homme de droite sectaire, et qui mène une politique qui valorise, protège et défend les intérêts des nantis. Lepeltier est le maire des privilégiés contre la grande majorité des habitants de Bourges. C’est un politicard qui n’hésite pas quand il le faut à s’allier au FN, qui nous la jouée centriste pour séduire une partie de l’électorat modéré incertain en 2008, et qui aujourd’hui entonne le couplet le plus radical de l’utra-droite libérale sarkozyenne pour avoir de nouvelles responsabilités, plus de pouvoirs et plus d’argent et tentant d’enlever la Région centre.
Ces promesses concernant la démocratie valent ce qu’on valu ces promesses sur le TGV, ou sur l’écologie. C’est du vent. La petite clique au pouvoir à Bourges aime le pouvoir pour les honneurs et l’argent. Pas pour travailler pour le bien commun. Etre démocrate, c’est accorder de la valeur à la parole de l’autre. M. Lepeltier ne lui accorde aucune valeur, et ajouterai-je, n’a aucun respect des gens. M. Lepeltier fait semblant dans ces campagnes de communication d’être un démocrate. Mais dans la pratique, on voit ce que cela donne. Et on ne prêche que par l’exemple.

#22160 | Répond au message #22158
Grogne à J.J. Rousseau - 17 décembre 2008 à 09:28

La municipalité a attribué une subvention de près de 50.000 euros à la société Coulisses pour l’organisation du « Village de Noël » en 2007. Lors du conseil municipal du 28 Juin 2007, la majorité municipale actuelle a adopté un projet de « conception et mise en œuvre d’un dispositif de vidéosurveillance sur la voie publique » pour un coût estimatif de 1.175.000 euro.
Moins d’éducation ! Plus de consommation et plus de répression ! c’est logique !


#15646
Grogne à J.J. Rousseau - jmp - 17 décembre 2008 à  12:06

pour coulisses, c’est 70.000 euros pour 13 jours de manifestation en 2008, et probablement 100.000 euros en 2009 par appel d’offres !!!!

#15647 | Répond au message #15646
Grogne à J.J. Rousseau - Cyrano - 18 décembre 2008 à  08:20

Selon la municipalité, le coût de fonctionnement du système de vidéo-surveillance est estimé à 160.000 € par an (6 agents + frais annexes), soit 13.500 € par mois, 450 € par jour (plus qu’un RMI par jour). Au fait, a-t-on le détail du coût réel de fonctionnement ?

« Ouvrez une école et vous fermerez une prison. »
C’est une phrase attribuée à Victor Hugo, dans les Misérables (mais... je ne l’ai jamais trouvée). Authentique ou apocryphe, en tout cas, c’est une formule qui a de l’allure et qui est souvent citée.
C’est pas demain qu’on la trouvera gravée au fronton de la mairie de Bourges. On ferme des écoles, on installe des caméras totalement inutiles.

#15813 | Répond au message #15646
Grogne à J.J. Rousseau - Cyrano - 18 décembre 2008 à  08:38

Dans le Berry républicain d’hier (mercredi 17 décembre, pg 8) :
« Vendredi, ils [les parents d’élèves] manifesteront devant l’école à 8h30, et devant la mairie à 17h30. »

Pourquoi devant la mairie demain vendredi ? Pasque à 18 h, c’est le conseil municipal. Le point 64 de l’ordre du jour (64 ! y’en a 63 avant...) traite de l’école Jean-Jacques Rousseau :

"Mme PELLERIN : Affaires Scolaires :
64. Direction de l’Enseignement et des Loisirs Educatifs. Désannexion des écoles Jean-Jacques Rousseau ;"

Alors, si y’a les parents d’élèves ? Encore un huis-clos en perspective ? Venez assister au conseil municipal : apportez vos appareils photos, vos caméras...

#15814 | Répond au message #15813
Ecole Jean-Jacques Rousseau : les parents dénoncent la malhonnêteté de la mairie - 16 décembre 2008 à 17:58

Faut pas s’étonner de la forme, c’est la méthode habituelle de la droite libérale :

On décide de fermer un truc pour faire des économies
 si ça gueule pas, c’est toujours du temps de discussion de gagné
 si ça gueule, il est toujours temps de discuter
 si ca gueule tres fort, on recule


#15633