Du populisme d’un démagogue de droite : à pleurer
Roland Narboux se fend d’un billet sur son blog, publié le 06 mai 2008, intitulé « Les agitateurs professionnels ». Tissu de contradictions et de sophismes géants, nous en proposons une analyse détaillée. Travail qui n’est pas inutile, car le plus crétin des discours peut révéler une logique implicite qu’il n’est pas vain de dénoncer.
L’occasion ici de remettre quelques pendules à l’heure, et de pointer où se situent le populisme et la vraie démagogie, celle qui fait pleurer. Car il faut en effet pleurer sur la démocratie malmenée et la bêtise étalée sans vergogne. Pas trop longtemps cependant. L’indignation doit surtout préparer l’action.
Le texte de Roland Narboux
Les agitateurs professionnels [1]
Faut-il gérer une ville ou un pays à base de sondages diffusés en continu ? Je ne le crois pas. Il faut dans une démocratie que l’on évite la démagogie et le populisme. C’est ce qui se passe de plus en plus souvent.
Sur le plan national, je ne suis pas surpris par l’année de N. Sarkozy. J’ai été agacé par le côté "Fouquets", ou "Bling bling", mais si les français avaient été informés de la double vie de F. Mitterrand, peut être que tout en étant un chef d’Etat, il aurait été rejeté dans les sondages. Cela est allé jusqu’aux écoutes téléphoniques, indignes de ce grand homme.
Sur le reste, Sarkozy fait ce qu’il a dit pour être élus. Alors, les opposants professionnels peuvent manifester, cela ne doit rien changer, qu’ils attendent 4 ans... Il y aura des élections.
Sur le plan local, il faut que le maire et son équipe aient un programme et le suive, c’est la même chose. Et chaque fois que vous mettez en place des éléments nouveaux il y a à Bourges 5 à 10 personnes, souvent les mêmes, des gaucho- populistes qui ameutent la presse, se font prendre en photo devant une banderole et développent leur thèse, même les plus irréalistes. Ce sont des agitateurs professionnels, démagogiques à en pleurer.
Ils en ont le droit, mais il faut rester calme et déterminé. Les élections sont passées, une liste a été élue. Point. Rendez-vous dans 6 ans.
Ecouter la population est un devoir pour les élus, concerter, dialoguer, oui, mais avoir quelques illuminés chaque fois qu’il y a une modification ou une initiative, faire comme s’ils représentaient la population, ce n’est pas cela la démocratie.
Analyse
Que veut dire ici M. Narboux ?
Thèse : Il faut, dans une démocratie, que l’on évite la démagogie et le populisme. Pourtant « c’est ce qui se passe le plus souvent ».
Exemple type de cette dérive : Il ne faut pas gérer une ville ou un pays « à base de sondages diffusés en continu ».
A. Illustration et défense de la thèse sur le plan national
« Sur le plan national, je ne suis pas surpris par l’année de N. Sarkozy. J’ai été agacé par le côté "Fouquets", ou "Bling bling", mais si les français avaient été informés de la double vie de F. Mitterrand, peut être que tout en étant un chef d’Etat, il aurait été rejeté dans les sondages. Cela est allé jusqu’aux écoutes téléphoniques, indignes de ce grand homme. »
« Je ne suis pas surpris par l’année de N. Sarkozy ». Traduire : Je ne suis pas surpris de l’impopularité du nouveau Président de la République. Cette impopularité était prévisible, au regard de l’étalage qu’il a fait de sa vie privée, de son goût de l’argent, et de son image de nouveau riche.
Quel rapport avec la thèse précédemment exposée ? Si Sarkozy est impopulaire, c’est parce qu’il a mal géré son image et sa communication. D’où sa chute dans les sondages. Au contraire, Mitterrand a su se protéger de ces désagréments, en cachant sa vie privée.
Cet argumentaire appelle trois questions :
Le problème des sondages
1) A t-on le droit d’en appeler à la démagogie et au populisme au motif que les sondages sont utilisés par l’adversaire politique ? Il est quand même curieux que lorsque les choses vont bien, on prenne appui sur les sondages pour justifier et légitimer une action politique. Et que lorsqu’elles vont mal, lorsque les sondages sont défavorables, on taxe de « populisme » et de « démagogie » la prise en compte de ces mêmes sondages. Il y a mille raisons de se méfier des sondages : comment sont-ils faits, par qui, avec quels objectifs ? Il est évident que la démocratie ne doit pas se confondre avec la pratique du sondage. L’honnêteté intellectuelle minimum serait néanmoins de l’affirmer quand ils sont favorables ET quand ils sont défavorables.
Autre remarque : quand les sondages sont à ce point à la baisse, et que cette baisse dure et s’installe, cela indique une réelle crise de confiance entre le pouvoir et le peuple qui, dans notre démocratie, est la vraie source de la souveraineté. Faut-il le rappeler à M. Narboux ? Même Sarkozy, surtout Sarkozy dirais-je, sait que son action politique sera gravement entravée s’il ne parvient pas à redresser la barre de sa popularité. On se souvient du cas Edith Cresson, 1er ministre de Mitterrand, et de son destin politique...
Sarkozy vs Mitterrand
2) La comparaison avec Mitterrand. C’est un usage rhétorique banal : trouver des précédents. Dans les cours d’écoles déjà, c’est une défense classique : « Y’a pas qu’moi, M’sieur ». Il est vrai qu’un Président de la République n’a pas beaucoup de pair. Et qu’il faut en choisir un qui rappelle quelque chose au lecteur. Narboux fait ici un court-circuit étonnant. Sarkozy souffre d’un déficit d’image qui explique son impopularité (c’est une thèse, c’est même la thèse officielle des sarkozystes. On n’est pas obligé de la suivre : voir point numéro 3) Ce déficit d’image vient de l’étalage de sa vie privée. Mitterrand aussi avait une vie privée critiquable. La différence, c’est qu’il la cachait. Donc, il est nécessaire de faire la part entre l’accidentel (le privé) et l’essentiel (l’action politique). Dans le privé, tous les puissants se valent (à savoir, ne sont pas d’une moralité sans faille, séduits qu’ils sont par les tentations que donnent le pouvoir : sexe et argent facile) Il ne faut pas perdre de vue l’essentiel qui est l’action politique. Et Narboux de conclure avec une pseudo-logique : « Sur le reste, (comprendre, sur ce qui compte vraiment) Sarkozy fait ce qu’il a dit pour être élus. Alors, les opposants professionnels peuvent manifester, cela ne doit rien changer, qu’ils attendent 4 ans... Il y aura des élections. »
On peut faire plusieurs remarques ici :
— Cette référence implicite à l’immoralité naturelle des responsables politiques, y compris quand ils occupent le plus haut-niveau, est plutôt inquiétante. Faut-il l’accepter d’emblée, comme si elle était naturelle, justement. Est-elle naturelle, où apparait-elle à un certain stade de décomposition de la démocratie ? Monsieur Narboux veut défendre la démocratie. Peut-il la défendre en acceptant de tels a priori ? Un Président de la République ne devrait-il pas être inattaquable sur ce plan-là justement ? C’est une bien mauvaise défense, pour justifier les frasques de Sarkozy, que d’en appeler à d’autres exemples historiques. Car cela implique que Narboux reconnaît le reproche comme fondé. Mais pire, il accepte cet état de fait.
On lui rappellera simplement que dans notre histoire récente, et à droite, une personnalité comme le Général de Gaulle ne pouvait pas être l’objet de ce genre de reproches. Est-ce parce qu’il n’existe plus de personnalité comparable à Charles de Gaulle ? Ou est-ce parce que le système politique dans lequel nous évoluons empêche des De Gaulle potentiels d’exercer le pouvoir en conservant leur intégrité morale ? Ce qui menace la démocratie va certainement bien au-delà de l’usage des sondages ...
— L’un cachait, l’autre pas. Si Sarkozy ne cache pas, c’est soit parce qu’il ne le peut pas, soit parce qu’il ne le veut pas. S’il ne le peut pas, c’est qu’il est incompétent. Drôle de façon de le défendre ! Il faut chercher autre chose. Bon sang, mais c’est bien sûr ! Sarkozy a péché par sincérité ! Mitterrand ne valait pas mieux sur le terrain privé, mais en plus il se cachait, le vil personnage ! Cependant, en voulant défendre le Président de la République par comparaison avec son illustre prédécesseur, il y a tout lieu de penser que Narboux charge la barque au lieu de la vider. Car enfin, a t-on reproché à Sarkozy des manoeuvres hautement illégales comme l’affaire des écoutes de l’Elysée ? Non. Dans l’ensemble des reproches qui lui sont adressés, c’est un style qui est vilipendé ; il ne trempe pas encore dans des « affaires ».
A tout le moins, donc, la défense Narboux est bien malhabile. En voulant défendre son champion, il en fait un malhonnête, mais pire, il semble justifier (par pragmatisme ?) le fait de la malhonnêteté dans l’exercice des plus hautes responsabilités. Bien curieuse façon de défendre l’idéal démocratique. Mais pouvait-il en être autrement en adoptant la ligne de défense qu’il a choisie ? Il répète en effet ici le message sarkozyste : ce qui péche, c’est l’image. Et l’image est dégradée, parce qu’il y a eu des maladresses. (« J’ai fait des erreurs, à dit Sarkozy, et j’entends les reproches ») Narboux, qui n’est pas encore conseiller en communication à l’Elysée (Dieu en préserve Sarkozy !) a l’idée géniale d’en rajouter. Patatras ! Par une comparaison malhabile, il fait du Président de la République non seulement un maladroit, mais un malhonnête ! Il est vrai que logiquement, si l’on ne retient pas le motif de l’incompétence dans la gestion de l’image, c’est la pente fatale du raisonnement qui mène à cette conclusion.
Sarkozy et son image
3) Le déficit d’image de Sarkozy.
En réalité, on le sait tous, la « peopolisation » et l’étalage de sa vie privée fait partie intégrante de la stratégie de communication de Nicolas Sarkozy. Le style Star’Ac a été voulu et il est assumé. Or surprise, ce qui a marché lorsqu’il était au ministère de l’intérieur et pendant la très longue campagne électorale qui a duré plusieurs années, semble ne plus fonctionner. C’est là-dessus qu’il faut s’interroger, et sur rien d’autre.
Il est assez naturel qu’un homme de droite ancienne école comme Roland Narboux néglige le côté strass et paillettes de Sarkozy. Pour cette droite-là, les exigences de la communication moderne font qu’elle doit en passer par là. Ce serait en quelque sorte un mal nécessaire. La solution à la fois logique et psychologique consiste à séparer l’« essentiel » de l’« accidentel ». L’essentiel étant on l’aura compris l’action politique, le programme pour lequel il a été élu.
« Sur le reste, Sarkozy fait ce qu’il a dit pour être élus. »(sic !) Or cette droite traditionnelle a été bien surprise de constater que le style n’avait pas changé après l’élection — bel incipit que la soirée au Fouquet’s suivie de la croisière sur le yacht Bolloré — mais surtout que l’action politique ne suivait pas en terme de résultats. Et si l’accidentel était devenu l’essentiel ? Alors Narboux peut bien arguer du « il fait ce qu’il a dit pour être élu », les français sont pris de doute. La question du pouvoir d’achat, pour ne retenir qu’elle, est exemplaire à cet égard. On a vu sur internet cette petite vidéo qui comparait les promesses du candidat et les déclarations du Président, symétriquement contradictoires. La conclusion s’impose : soit il a menti, soit il est incompétent. « L’image », la « communication » ont bon dos. S’il est un terrain où Sarkozy n’a pas menti, c’est bien celui-là : il est resté le même : hâbleur, aimant le fric, étalant son pouvoir, égocentré comme une vedette de cinéma, changeant de femme comme on change de Rolex... Ce n’est pas sur ce terrain qu’il est jugé, contrairement à ce que voudraient nous faire croire ses conseillers en communication, c’est sur celui des résultats. Les résultats ne suivent pas. Et l’opinion, versatile, l’abandonne.
La conclusion qu’il faut en tirer, c’est qu’il est plus facile de faire campagne et de faire des promesses intenables que de gouverner. Le principe de réalité s’impose à l’homme politique, et d’autant plus violemment qu’il a manipulé rêves et désirs de la population. Avec cela il convient de souligner l’accentuation du régime présidentiel (qui est loin d’être un gage pour la démocratie) opérée par le Président de la République ; dans les institutions de la Vème République, le 1er ministre avait un rôle de fusible. En assumant la totalité du pouvoir, Sarkozy s’est privé de cet outil. Il en paie les conséquences. Enfin, il ne faut pas oublier la conjoncture économique internationale, très défavorable. On dira que Sarkozy n’en est pas responsable. Certes. Mais il ne fallait pas alors qu’il se présente en homme providentiel infaillible et tout puissant. Cela s’appelle faire de la démagogie. Et quand les résultats ne suivent pas, il y a un coût politique à payer : Sarkozy est en train d’en faire l’expérience amère.
Narboux termine la première partie de son texte par une nouvelle contradiction :« Alors, les opposants professionnels peuvent manifester, cela ne doit rien changer » Auparavant, il parlait des sondages. Or que je sache, on sonde la population, pas les opposants professionnels : par quelle curieuse logique en vient-il à incriminer ceux-ci ? Une façon de tenter une nouvelle fois de faire oublier les causes de l’impopularité du Président ? Remettons les choses à l’endroit. L’impopularité existe, c’est un fait, et Sarkozy en est largement responsable car les promesses faites ne sont pas tenues. L’opposition s’en saisit, comme il est logique, et tente de fragiliser davantage le pouvoir. C’est de bonne guerre. Mais n’inversons pas causes et conséquences. Monsieur Narboux doit s’interroger sur les vraies causes de l’impopularité de Sarkozy : ce n’est ni un problème d’image, ni la faute de l’opposition. C’est Sarkozy lui-même.
Non, Monsieur Narboux, Sarkozy « n’a pas fait ce qu’il a dit pour être élu ». Et à tenter de le nier, vous ne pouvez que vous enfoncer dans des sophismes énormes parsemés de contradictions ridicules. Vous voulez défendre la démocratie contre la démagogie ? Que n’avez-vous pas pris la parole pour dénoncer la démagogie de Sarkozy-candidat ? Ce dernier en paye aujourd’hui le coût en terme politique, car la politique rencontre les obstacles du réel, tandis que la propagande se meut facilement dans les confusions de l’imaginaire. De cette démagogie-là, vous n’avez jamais parlé.
En résumé, Monsieur Narboux, sortez un peu de cette attitude de mauvaise foi qui consiste à jeter l’opprobre sur l’autre, pour vous dédouaner de vos propres manquements et de vos propres aveuglements. Si je commente aujourd’hui votre texte, c’est qu’il illustre assez bien la position actuelle de cette droite traditionnelle qui fait comme si elle ne savait pas qui est et demeure Sarkozy, cette droite qui se paie de bons sentiments et de bonnes intentions, qui regarde la paille dans l’oeil de l’opposition sans observer la poutre qui obstrue le sien.
Et vous pouvez toujours ajouter : « cela ne doit rien changer, qu’ils attendent 4 ans... Il y aura des élections. » cela n’avance à rien.
D’abord, si vous n’avez pas remarqué que Sarkozy tente de changer, comme vous dites, c’est que vous êtes particulièrement mal informé de ce qui se passe en ce moment sur la scène politique française. Ensuite, les déclarations de principe en politique — surtout quand elles sont creuses commes celles-ci — ne servent à rien. Outre la curieuse conception qu’elles traduisent de la vie politique en démocratie et du rôle que peut jouer l’opposition (ce que vous illustrez toute honte bue par votre pratique démocratique à Bourges-même), ces faux principes ont pour tort essentiel de négliger le ressort réel de la vie politique : essentiellement un jeu de rapports de forces. On n’oppose pas des bons principes et de la bien-pensance à des forces en action. À des forces, il faut opposer d’autres forces. Sarkozy ne s’en sortira que s’il redresse la barre. Il coulera s’il échoue. Et rien n’exclut aujourd’hui le possible surgissement d’une crise politique majeure, qui pourrait rendre nécessaire l’organisation d’élections avant les quatre ans fatidiques.
B. Illustration et défense de la thèse sur le plan local
Doit-on vous rappeler Monsieur Narboux que comparaison n’est pas raison ? Serge Lepeltier souffre-t-il d’un déficit d’image à l’instar de Nicolas Sarkozy ? Il ne semble pas. Serge Lepeltier doit composer avec une opposition, ce qui est normal en démocratie. Il y a l’opposition officielle, qui siège au conseil municipal, et l’opposition officieuse, qui s’exprime souvent dans ces colonnes. Et puis il y a aussi la masse de gens qui s’expriment de temps à autre en manifestant, en faisant des pétitions, en s’exprimant dans les instances démocratiques comme ces fameux « conseils de quartiers », ou le fantomatique « comité d’éthique » chargé de contrôler l’application des mesures de vidéo-protection, comme les nomme la novlangue en usage dans nos parages.
Alors réduire l’opposition à une dizaine de personnes, agitateurs professionnels, c’est avoir une bien curieuse image de la vie démocratique dans une cité moderne comme l’est Bourges. C’est particulièrement insultant pour l’opposition officielle, avec ce qu’elle compte d’organisations politiques, de militants, et de personnalités qui siègent élues dans les collectivités territoriales. Car, soit vous réduisez son rôle à néant, soit vous les identifiez à ces fameux agitateurs professionnels pour lesquels vous n’avez pas de mots assez durs pour exprimer votre mépris.
C’est particulièrement insultant aussi pour les berruyers qui ne se reconnaissent pas dans les options de l’équipe municipale en place — élue faut-il vous le rappeler avec quelques voix d’avance seulement, et un taux d’abstention record — et que vous semblez assimiler à des mutins de panurge, prêts à se mobiliser autour du mot d’ordre le plus farfelu, « le plus démagogique à en pleurer », sans exercer leur raison critique ou leur bon sens.
Vous pourfendez le gaucho-populisme de certains ? Que dire de votre populisme de droite ? Du chauvinisme étroit de vos points de vues ? Du sectarisme odieux de vos analyses ? Du caractère fort peu scientifique de vous soi-disants ouvrages historiques sur Bourges, pointé par les recensions de la très sérieuse Société d’archéologie et d’histoire du Berry ? De la malhonnêteté de vos essais journalistiques relevée par les professionnels du Berry Républicain et de la Nouvelle République ?
Votre conception de la démocratie n’est pas seulement fausse. Elle est vulgaire. Votre réflexion politique ne dépasse pas le niveau des brèves de comptoirs et de cette désastreuse philosophie de café de commerce dont vous abreuvez vos lecteurs dans les colonnes de Bourges Info.
De la démagogie, petit bilan
Ainsi, « la démagogie à pleurer » serait le fait « d’agitateurs professionnels » que vous ne nommez pas. Mais nous nous sommes reconnus, ici, à l’Agitateur, webzine bien nommé.
Pour finir, revenons alors à l’essentiel, c’est à dire la politique menée par le maire Serge Lepeltier dont vous êtes l’un des adjoints, et faisons rapidement un petit bilan en terme de démagogie.
Je dois vous dire que lorsque j’ai lu votre papier, le fait que vous osiez associer la démagogie en politique avec la manipulation des sondages m’a mis sur les fesses, pour employer une expression familière. Enfin, quand même ! Qui a utilisé la technique du sondage — et quel sondage !, mené avec quels principes déontologiques ! — pour justifier la politique sécuritaire qui s’épanouit à Bourges avec la mise en place de la vidéo-surveillance, dont les coûts sont astronomiques, pour une efficacité douteuse, et dans la plus complète opacité ? Certes, la démocratie n’a rien à voir avec la pratique des sondages. ALORS, QUE N’APPLIQUEZ-VOUS PAS À VOTRE PROPRE ACTION POLITIQUE LE RESPECT DE CE SAIN PRINCIPE ? Une telle contradiction entre les actes et les discours est proprement scandaleuse, tant sur les plans intellectuels, moraux, que politiques. Vous êtes vraiment, mais vraiment le plus mal placé pour donner ce genre de leçons !
La campagne de Lepeltier a été « démagogique à pleurer » comme vous le dites si bien sur tous les axes forts qu’elle a développés :
— La vidéo-surveillance et le tout sécuritaire, justifiés par des sondages (et c’est vous même qui vous en offusquez, au nom de l’idéal démocratique !) : DÉMAGOGIE !
— La diabolisation de Colette Cordat, et le chiffon rouge de l’extrême-gauche agité pour affoler le citoyen timoré formaté par la propagande de TF1 ! : DÉMAGOGIE !
— Les attaques graveleuses sur la vie privée d’Irène Félix, formulées en meeting : DÉMAGOGIE !
— Les promesses en l’air concernant le TGV à Bourges : DÉMAGOGIE !
La démocratie, malgré Lepeltier et ses sbires
Oh, il y aurait bien des raisons pour que les berruyers, au nom de la démocratie que vous défendez en parole, mais que vous niez dans vos actions d’élu, s’emparent et jugent de cette politique et de ces conséquences. Nous nous y emploierons, ici, à l’Agitateur. Nous comparerons les promesses, et les résultats.
Pour commencer, Serge Lepeltier avait fait la promesse d’une démocratie renouvelée, avec des moyens nouveaux. Nous attendons qu’il pose des actes. Pour l’instant, à Bourges, ville de l’internet mais qui ignore le traitement de textes en secrétariat, il n’est même pas possible de consulter les débats des conseils municipaux.
La démocratie, comme le TGV, pourrait ne pas avoir de gare dans la cité de Jacques Coeur. En tous cas, elle s’exercera toujours de manière informelle, avec les moyens du bord, malgré vos basses manoeuvres et votre pusillanimité [2].
On ne vous laissera pas en paix. Comptez sur nous.
La caricature de Roland Narboux mise en illustration a paru il y a quelque temps dans la presse locale. Nous ne connaissons pas sa provenance exacte. Elle est très réussie. C’est avec plaisir que nous rendrions l’hommage qui lui est dû à son auteur, s’il veut bien se manifester à nous.
Nous l’avons récupérée sur le blog de Roland Narboux. ;-)
[1] visible sur son blog. Roland Narboux est maire-adjoint, chargé de l’écologie et du développement durable.
[2] La pusillanimité.... n’ayant peu se mesler à ce premier roolle [les actes de courage], prend pour sa part le second, du massacre et du sang. écrivait Montaigne. Ici, point de sang, heureusement. Le jeu de massacre chez vous se limite à la publication de vos textes ineptes...