Le peintre Jean-Gilles Badaire, né à Bourges, a mis les voiles…
Il était de Bourges, né en 1951, l’artiste qui est parti le 8 novembre. Jean-Gilles Badaire était un délicieux artiste qui aurait eu encore beaucoup à faire. Jean-Gilles a eu 20 ans à Bourges, et était déjà un artiste en vie, au début des années 1970.
La presse locale s’est fendue de quelques articles pour signaler le décès du grand artiste. Un article dans Le Berry Républicain, cliquez !. Il vivait dans le Loir-et-Cher, aussi la Nouvelle République a bien sûr chroniqué sa disparition mais la Nounou réserve ses articles de 12 lignes laborieuses à ses abonnés.
Jean-Gilles Badaire était un artiste reconnu : ce n’est pas le sujet de ce billet. Pour voir une expo récente, c’est ici, la Galerie Capazza, à Nançay, exposant Jean-Gilles Badaire. Pour voir l’émoi que suscite cette disparition, une idée simple : connectez-vous sur votre compte facebook, et recherchez "Jean-Gilles Badaire". Sous quelques noms qui ne nous intéressent pas, vous trouverez plein de publications concernant Jean-Gilles.
Ainsi donc, cet artiste est né à Bourges, en 1951. Lorsqu’il avait vingt ans, Jean-Gilles vivait chez son père, un type adorable qui revendait des chaussettes sur les marchés locaux. Les deux individus créchaient au dessus du Comptoir de Paris, place Gordaine.
Jean-Gilles écrivait déjà beaucoup. Même au travail, lorsqu’il fut employé quelques mois comme auxiliaire au centre de tri postal de Bourges-gare, il écrivait ses poèmes sur des fiches PTT. Ou bien, lorsqu’il effectuait des retraites fructueuses chez sa grand-mère à Vasselay. Il en profita d’ailleurs pour se faire bien peur en voulant aller au cimetière du village en pleine nuit, en pleine Lune. Il récitait ses textes devant quelques amis assis sur les marches du portail nord de la cathédrale, la nuit, évidence.
Il fit une démonstration de ses poésies un soir, au club des poètes de Bourges. Une "démonstration", puisque il y eut un gros silence après qu’il eut dit avec conviction son poème. Il commençait à dessiner. Il avait déjà une certaine puissance d’expression. Voici deux p’tits dessins d’avril 1972 :
Longtemps après, longtemps, 20 ans après, il nous fit dormir à Chambord, dans une salle qui empestait le goudron. On lui envoya des reproductions de divers vénérables incunables de ses 20 ans à lui. Il n’en revenait pas de retrouver ses premières traces, il nous écrivit ses émotions.
Et il était resté le même : généreux, chaleureux, l’imagination suractivée. Le succès des ses œuvres ne changea jamais Jean-Gilles.
Peut-être reprenait-il moins sa chanson fétiche qu’il chantait dans ce début des années 1970, La Guimbarde de Hugues Aufray (il chantait très bien, jouant de la guitare ou rythmant avec des cuillères).
Remember.
C’était lui, en 1973 ou 1974 :
Après ce sera une belle histoire d’un prince des mots tordus et des dessins ou des peintures ayant une réelle puissance d’expression.
. Voilà, y’a plus qu’à choisir une rue, une place, pour le nommer sur une plaque à Bourges.