Dans un article titré Nerfs à vif à la NR Libération nous apprend que le groupe NRCO est toujours en pleine négociation avec le Groupe Centre France auquel appartient le Berry Républicain. Le marchandage sur le dos du pluralisme théorique que constituait la présence de deux quotidiens régionaux dans le département du Cher continue donc. Un des enjeux des négociations serait le fichier d’abonnés de l’édition du Cher que la NR a fermé...Petite question en passant : est-il bien déclaré auprès de la CNIL ce fichier que l’on marchande ?
En tout cas, les petits arrangements entre amis continuent.
Je ne comprends pas ce que dit Libé. Ma mère, qui était abonnée à la NR, a reçu une proposition de changement vers le BR, dès la fermeture de la Nounou. Le Berry a donc bien déjà le fichier des abonnés.
Je ne comprends pas ce que dit Libé. Ma mère, qui était abonnée à la NR, a reçu une proposition de changement vers le BR, dès la fermeture de la Nounou. Le Berry a donc bien déjà le fichier des abonnés.
Je confirme : toutes les personnes de mon entourage qui étaient abonnées à la NR on reçu le jour même parfois avant, ou un petit peu après la déconfiture de la NR, une proposition commerciale pour basculer leur abonnement vers le "BR".
Idem avec la fin du BR dans l’indre. Les quelques abonnés du BR dans l’indre (ils ne sont pas nombreux) se sont vus proposer un basculement de leur abonnement au BR vers un abonnement à la NR.
Petits arrangements entre journaux "professionnels" épris de liberté de la presse. Quelle bande d’hypocrites !
Oui, mais c’est certainement la NR qui a proposé aux abonnés actuels de passer au BR sans pour autant fournir un fichier au BR, non ? Je suppose que le fichier en question contient les abonnés actuels mais également les anciens abonnés de NR. Non ? Si les abonnés ne répondent pas, il faut que le BR puisse les relancer...
Bon, si c’est le BR qui a contacté directement les abonnés de la NR, effectivement, l’histoire du fichier ne tient pas vraiment debout...
Oui, mais c’est certainement la NR qui a proposé aux abonnés actuels de passer au BR sans pour autant fournir un fichier au BR, non ? Je suppose que le fichier en question contient les abonnés actuels mais également les anciens abonnés de NR. Non ? Si les abonnés ne répondent pas, il faut que le BR puisse les relancer...
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je n’en ai aucune idée. Cette option est envisageable. En même temps, je vois pas pourquoi la nr vendrait des abonnements du BR. Il y a forcément eu un accord : la nr avait besoin de faire des économies pour ne pas rembourser les abonnements et le BR charognard, qui n’est pas en si bonne santé que ça, a besoin de nouveaux abonnés. Je n’imagine pas que cela se soit fait de façon tacite.
Dans tous les cas, fichier ou pas, on voit bien que ce sont des salades commerciales lamentables.
le BR charognard, qui n’est pas en si bonne santé que ça, a besoin de nouveaux abonnés.
En quoi est-ce "charognard" ? Le BR a besoin d’abonnés, et plus largement de lecteurs qui achètent le journal, pour vivre. Il est dans une logique parfaitement compréhensible : il y a un lectorat sans journal, et un journal qui cherche des lecteurs. Il se propose. Je ne vois pas ce qu’il y a à lui reprocher.
ce sont des salades commerciales lamentables.
Ce sont des salades commerciales. Pas plus lamentables que n’importe quelles autres. Ou alors, c’est le commerce en général qui est lamentable. Seulement, si on veut faire vivre un journal sans le vendre, faut trouver d’autres moyens. Pas facile.
En quoi est-ce "charognard" ? Le BR a besoin d’abonnés, et plus largement de lecteurs qui achètent le journal, pour vivre. Il est dans une logique parfaitement compréhensible : il y a un lectorat sans journal, et un journal qui cherche des lecteurs. Il se propose. Je ne vois pas ce qu’il y a à lui reprocher.
c’est "charognard" parce que le BR n’a fait preuve d’aucune solidarité envers la NR, qu’elle a volontairement passé sous silence les différents événements du déroulement de l’agonie de la NR, et que maintenant, elle est toute contente de lorgner sur son lectorat.
De plus, il s’agit d’un accord entre le BR et la NR : tu me files tes lecteurs de Bourges, je te file mes lecteurs de l’indre.
Ce sont des salades commerciales. Pas plus lamentables que n’importe quelles autres
Si on raisonne comme ça, effectivement. Le monde est pourri, tout se vaut etc...
Mais bon, tout cela est très normal effectivement, je dois faire partie de ceux qui croient que c’est la petite souris qui met le chocolat dans le papier d’aluminium. non, c’est pas choquant ces gens qui se vendent des fichiers, ces journaux qui fusionnent pour imposer une information sans pluralisme etc.
c’est "charognard" parce que le BR n’a fait preuve d’aucune solidarité envers la NR
Allez je vais être un peu provocateur : qui a manifesté de la solidarité avec la NR à Bourges ? Allons plus loin, la NR a-t-elle manifesté de la solidarité pour la NR ? Il faut bien reconnaître qu’il n’y a eu aucune mobilisation pour la NR, et en premier lieu parmi les intéressés. Le silence du BR a été certainement choquant, mais dans le silence général, pas vraiment plus scandaleux que l’atmosphère sinistre qui a accompagné l’enterrement de la NR dans le Cher.
c’est pas choquant ces gens qui se vendent des fichiers
C’est une pratique assez courante. S’il faut la condamner, autant la condamner partout.
ces journaux qui fusionnent pour imposer une information sans pluralisme
Les journaux fusionnent parce qu’ils ont des impératifs économiques de survie, et que la presse régionale et la presse tout court fait face à une crise énorme. Les gens lisent de moins en moins les journaux, et surtout le lectorat ne se renouvelle plus, vieillit.
Pour le pluralisme de la presse, l’existence de deux titres est une condition nécessaire, mais non suffisante. L’exigence de ne pas déplaire conduit les journaux à adopter une ligne éditoriale lisse, consensuelle, bien formatée et au bout du compte plate — ce qui accélère au final le processus de désintérêt. Il n’y aura de solution au déclin que lorsque le public aura retrouvé le goût de lire les journaux, et quand ceux-ci seront suffisamment inventifs pour renouveler leur traitement de l’information et leurs supports. Le papier restera-t-il concurrentiel, alors que se développent des sources d’informations multiples et gratuites (ou données comme telles), et que les nouvelles technologies accèlèrent la dématérialisation des supports d’information avec un coût bien moindre ? Internet n’est pas la panacée, car le modèle économique du net n’a pas encore fait ses preuves. La situation est donc plutôt sombre. Maintenant, est-ce qu’il faut reprocher à un titre comme le BR d’essayer de surnager en attendant ? Est-ce que ce n’est pas confondre l’arbre et la forêt ?
L’existence de deux titres était d’ailleurs assez exceptionnelle. Je viens d’une région, l’est de la France, où ce mouvement s’est opéré il y a trente ans. Je ne dis pas que c’est bien. Je constate, c’est tout.
Allez je vais être un peu provocateur : qui a manifesté de la solidarité avec la NR à Bourges ? Allons plus loin, la NR a-t-elle manifesté de la solidarité pour la NR ? Il faut bien reconnaître qu’il n’y a eu aucune mobilisation pour la NR, et en premier lieu parmi les intéressés. Le silence du BR a été certainement choquant, mais dans le silence général, pas vraiment plus scandaleux que l’atmosphère sinistre qui a accompagné l’enterrement de la NR dans le Cher.
bien entendu, j’ai été le premier à souligner ce silence général. et on peut se demander si à force d’endormir ses lecteurs, la NR n’a pas plongé pour dans un état de comas avancé. Mais ce n’est pas parce qu’une pratique est générale que c’en est pas moins scandaleux. Où alors on sombre dans le fatalisme.
C’est une pratique assez courante. S’il faut la condamner, autant la condamner partout.
Justement, je la condamne partout. Mais le sujet de cette brève est le la chute de la NR et les magouilles avec Centre-france.
Les journaux fusionnent parce qu’ils ont des impératifs économiques de survie, et que la presse régionale et la presse tout court fait face à une crise énorme. Les gens lisent de moins en moins les journaux, et surtout le lectorat ne se renouvelle plus, vieillit.
Pour le pluralisme de la presse, l’existence de deux titres est une condition nécessaire, mais non suffisante. L’exigence de ne pas déplaire conduit les journaux à adopter une ligne éditoriale lisse, consensuelle, bien formatée et au bout du compte plate — ce qui accélère au final le processus de désintérêt. Il n’y aura de solution au déclin que lorsque le public aura retrouvé le goût de lire les journaux, et quand ceux-ci seront suffisamment inventifs pour renouveler leur traitement de l’information et leurs supports. Le papier restera-t-il concurrentiel, alors que se développent des sources d’informations multiples et gratuites (ou données comme telles), et que les nouvelles technologies accèlèrent la dématérialisation des supports d’information avec un coût bien moindre ? Internet n’est pas la panacée, car le modèle économique du net n’a pas encore fait ses preuves. La situation est donc plutôt sombre. Maintenant, est-ce qu’il faut reprocher à un titre comme le BR d’essayer de surnager en attendant ? Est-ce que ce n’est pas confondre l’arbre et la forêt ?
L’existence de deux titres était d’ailleurs assez exceptionnelle. Je viens d’une région, l’est de la France, où ce mouvement s’est opéré il y a trente ans. Je ne dis pas que c’est bien. Je constate, c’est tout.
tu prêches un convaincu. Tout celà je l’ai dit 1000 fois dans l’agitateur, dès les premiers exemplaires papier. Quand je pointais la faible qualité rédactionnelle qui risquait de faire baisser les ventes, les journalistes du BR et de la NR étaient vachement corporatistes, presque méprisants, ils défendaient à mort la ligne de leur journal. J’aurai été presque amusé de lire que les journalistes de la NR à Tours ont dénoncé les travers stratégiques et rédactionnels que je mettais en évidence il y a dix ans, si cela n’avait pas pour conséquence de foutre des journalistes à la porte et de supprimer un titre.
Maintenant, est-ce qu’il faut reprocher à un titre comme le BR d’essayer de surnager en attendant ? Est-ce que ce n’est pas confondre l’arbre et la forêt ?
en attendant quoi ? Le déluge ? Ils ont déjà dix ans de retard par rapport au web à rattraper (ce qui explique qu’ils essayent maintenant de s’appuyer sur les blogs du Cher pour capter un peu de leur lectorat). Ils essayent de surnager uniquement en faisant des opérations commerciales, en fusionnant des titres etc. Mais ils ne remettent en rien en cause leurs contenus. Résultat ? Les groupes de presses vont se partager le territoire en faisant en sorte qu’ils ne soient pas en concurrence entre eux. Et ils vont continuer à nous resservir la même soupe, les mêmes communiqués mal découpés, les mêmes publi-reportages, les mêmes compte-rendus de manifestations, les mêmes faits divers etc.... Mais attention : le public aura le choix avec internet, les gratuits, les réseaux twitter et facebook. C’est un mauvais calcul que d’imaginer qu’à Bourges, parce que la NR a disparue, le BR va "surnager". Les sources d’informations locales vont bien au delà, désormais, du simple Berry républicain. En ne changeant pas leurs contenus, en ne se remettant pas en cause sur ces contenus, en ne se posant pas la question de savoir ce qu’il vont apporter en plus, ils sont en train de se saborder.
c’est pas choquant ces gens qui se vendent des fichiers ?
C’est choquant en général que les sociétés privées se revendent leurs fichiers clients quand ceux-ci sont des particuliers. Quand on donne ses coordonnées à la NR, on n’a pas forcément envie que ça tombe dans les pattes du BR. Sinon, on se serait abonné au BR, il me semble.
Par contre, ce qui est franchement inadmissible, c’est que les services de l’Etat s’y mettent aussi. Voir "La préfecture, un commerce comme les autres".