« Pouvez-vous nous en dire plus ? Les explications dans la presse ne sont pas claires » : je crois que déjà, à partir de ce qui est relaté dans le Berry Républicain et dans la Nouvelle République dans leurs éditions de Samedi , on peut déjà se faire une première idée.Mais on peut développer, car, en effet, l’épisode n’est pas anodin. Ce qui s’est passé exactement ? L’ordre du jour appelait un débat sur les orientations du budget 2009. Jean-Pierre Saulnier a voulu prendre la parole au nom de la liste La Gauche Unie pour exposer son opinion sur le sujet. A peine avait-il commencé son introduction depuis quelques secondes à peine, dans le but de mettre la préparation de ce budget 2009 en perspectives (comment ne pas évoquer les choix du gouvernement, qui font peser un poids de plus en plus lourd sur les finances des collectivités locales, quand on aborde le budget 2009 ?...), que Monsieur Lepeltier lui coupait la parole. Monsieur Lepeltier, on le comprend, est certainement mal à l’aise avec les décisions du gouvernement qu’il soutient, qui mènent les collectivités locales à une situation très difficile. D’où une certaine nervosité. Par ailleurs, on comprend également que Monsieur Lepeltier ait été encore plus mal à l’aise devant le rappel fait par Irène Felix qu’il commençait déjà à ne pas tenir ses promesses au sujet de l’augmentation des impôts locaux (Dans La Nouvelle République du 1/02/08 il déclarait "Notre engagement est formel :nous n’augmenterons pas les impôts pendant six ans"). D’où une certaine agressivité mal contrôlée. Mais tout de même, en démocratie, il y a un minimum de règles à respecter...Jean-Pierre Saulnier n’a même pas eu le temps de parler trente secondes que Monsieur Lepeltier intimait l’ordre que son micro soit coupé ! Un peu plus et on aurait cru entendre "gardes, saisissez-vous de ce manant qui ose m’interpeler...".Pour Monsieur le Maire le débat politique est devenu un gros mot. Il ne faut plus parler que de décisions techniques et s’interdire toute réflexion. D’ailleurs la décision de Monsieur le Maire de passer à un conseil municipal mensuel correspond, de son aveu, à la volonté d’en finir le plus possible avec les débats de politique générale. Bourges serait donc un îlot isolé du reste du mode, que les décisions gouvernementales ne concerneraient pas, de même que jadis le nuage de Tchernobyl était censé s’arrêter aux frontières de notre pays. A l’heure où, dans une certaine opacité (mais avec un coût annoncé de 240 000 € !), la préparation des conseils de quartiers est en marche, cela laisse bien mal augurer de ce que sera la réalité démocratique de cette opération... Devant ce déni de démocratie, après une interruption de séance, la totalité de l’opposition municipale décidait de quitter la salle du conseil. Tout le monde pourra juger de la singulière conception de la démocratie de Monsieur Lepeltier.