Archives
CFA

FC. Bourges : une saison lamentable

dimanche 16 mai 2004 à 14:37, par Charles-Henry Sadien

Alors qu’une Assemblée Générale extra-ordinaire a été imposée par le Tribunal de Grande instance de Bourges pour mettre au clair la situation du FC. Bourges, les joueurs terminaient leur saison de CFA à domicile de manière anecdotique, par une défaite face aux futurs professionnels de Nantes.

Pour sa dernière rencontre de la saison à domicile, le FC Bourges 18 s’est incliné face à l’équipe réserve de Nantes (0-2), au terme d’un match équilibré où les berruyers n’ont jamais été ridicules. Christophe Ménage, le gardien de but berruyer, a une nouvelle fois confirmé qu’il faisait partie des meilleurs gardiens qu’a connu le FC Bourges, avec Laurent Châtrefoux et Pascal Dupuis. Pour le reste, on a vu sur le terrain, des joueurs sans grand génie, mais volontaires et soucieux de donner le meilleurs d’eux-mêmes malgré leur talent limité. Mais à l’heure du bilan, c’est un énorme sentiment de gâchis qui prévaut. Aucun des objectifs fixés en début de saison n’a été rempli.

Sportivement, d’abord. Le FC. Bourges devait jouer les premiers rôles en championnat et saisir l’opportunité d’une montée à l’échelon supérieur, si elle se présentait. Finalement, les berruyers, largués dès le début, n’ont pas pesé sur ce championnat. Le second objectif sportif était de faire revenir les spectateurs au stade, en pratiquant un football attrayant et en remportant ses matchs à domicile. Là encore, c’est un échec. Le FCB s’est montré souvent laborieux, incapable de prendre le jeu à son compte, bien que l’on ait relevé une nette amélioration en cours de saison. Cela n’a pas suffit pour attirer le public berruyer

Economiquement, ensuite. Le Président Maurice Duvernoir, annonçait en début de saison, une gestion rigoureuse qui était censée trancher avec les pratiques du passé. Cette annonce nous avaient alors interpellée puisque Maurice Duvernoir était, depuis quelques années chargé des finances du club. Et ce que nous laissions entendre s’est hélas produit. Maurice Duvernoir, entouré de personnes douteuses, a littéralement pillé le club en quelques mois, pour atteindre un déficit très important pour un club amateur. Il serait question de 150.000 euros. Plus grave : certaines pratiques internes pourraient, selon une source judiciaire, ne pas demeurer sans suite sur le plan pénal. Ainsi, il conviendra de faire la lumière sur les circonstances et les raisons exactes du transfert de deux joueurs du club italien de Vérone qui ont joué toute la saison en Division d’Honneur Régionale en raison d’une insuffisance de niveau. Quel intérêt avait Vérone - club professionnel de haut niveau - à prêter deux joueurs anonymes à un petit club amateur français...sachant que le club de Vérone versait des sommes substantielles à l’équipe de Bourges.

Autre point d’interrogation : comment est-il possible que le FCB n’a pu en fin de saison assurer les déplacements de l’équipe première en raison du refus des compagnie de transports d’assurer cette prestation dans la mesure où elles n’étaient pas payées ? En effet, le conseil Général du Cher verse depuis plusieurs années une subvention au FCB pour prendre en charge les déplacements de l’équipe première. Cette subvention aurait donc été détournée à d’autres fins. Il en est de même pour les indemnités allouées aux éducateurs du club. Ceux-ci ne sont pas payés depuis plusieurs mois pour certains. Or, la mairie de Bourges verse une subvention qui est censée être allouée au financement pour la formation des jeunes. Encore un détournement d’argent public ? Si de tels faits étaient avérés, les collectivités territoriales pourraient très bien êtres fondées à réclamer le remboursement intégral de ces subventions. Ce serait même une faute grave de leur part, de ne pas le faire. Car cet argent appartient aux contribuables. Pas à la mairie de Bourges ou au Conseil Général du Cher. Le silence assourdissant de ces collectivités territoriales ne fait que renforcer leur responsabilité pour absence de contrôle des subventions versées.

Les déboires actuels du FC Bourges 18 éclaboussent donc largement le milieu politique et le milieu économique local. Ils démontrent à quel point ceux qui sont présentés comme des spécialistes, sont en réalité des incompétents. Les « décideurs » du FC Bourges sont effet en grande majorité des chefs d’entreprises, petits patrons ou commerçants. Leur gestion calamiteuse du club met en évidence l’absence de dynamisme et l’incurie des milieux économiques du département. Et le fait que les collectivités territoriales « laissent faire », rappelle que nos hommes politiques locaux et départementaux ne sont que des pantins désarticulés tout juste bons à se faire élire avant de gérer l’argent public comme si il leur appartenait.