34 millions d’euros, c’est pas cher !

L’Agitateur est en mesure de révéler les causes de cette inflation : c’est le budget pub qui a explosé. Pour parvenir à remplir un stade de 5000 places (alors que la moyenne de fréquentation actuelle n’est même pas de la moitié), il va falloir faire fort en publicité. Les campagnes timorées des agences de com’ locales ringardes n’y suffiront pas, il faut voir plus grand. C’est le célèbre « afficheur qui tient ses promesses » qui a été choisi. Après deux semaines de prises de vues aux Seychelles - auxquelles l’Agitateur a été convié comme « VIP embeded » - voici en exclusivité la très coûteuse mais rentable campagne d’affichage pour le lancement du futur palais des sports, avec les explications du « senior executive manager » de l’agence de com’ :

Deux semaines avant le premier match : on présente la nouvelle tenue des joueuses, toujours couleur tango :

Cette affiche fait saliver les futurs spectateurs amateurs de tangas et hurler les ligues de vertu. Une pétition est lancée pour demander son retrait à laquelle Yannick Bedin s’associe : « Il y a là quelque chose de gênant à voir que pour faire la promotion d’une équipe féminine on ne s’appuie pas sur ses exploits sportifs, mais sur les procédés publicitaires les plus discutables » écrit-il sur son blog.

Une semaine avant le premier match : ça se confirme, la nouvelle tenue sera plus légère et laisse une grande latitude aux mouvements :

On ne parle plus que de ça dans les journaux et à la télé. La pétition pour le retrait de l’affiche bat son plein : déjà 3 signatures ! Yannick Bedin, après en avoir discuté avec Jean-Michel Guérineau, ne demande plus le retrait de l’affiche et l’écrit sur son blog : « J’ai réfléchi sur le sujet du retrait. Personnellement, je ne le demande pas : les organisations donnent leur point de vue, les élus aussi, le club… La campagne a ouvert un débat, chacun se fait son idée. »

Deux jours avant le premier match sort enfin la troisième affiche :

C’est un succès. Les 5000 places sont toutes vendues. On aurait pu en vendre 10 fois plus. Le jour du premier match, et pour les malchanceux qui n’ont pas pu avoir de place, on installe un écran géant sur le parking du nouveau palais des sports, plus un autre dans l’ancien gymnase du Prado. Les réactions sont unanimes : « J’vous l’avais bien dit qu’en me laissant m’occuper moi-même des culottes de mes joueuses, on le remplirait ce nouveau Palais des sports ! » (Pierre Fosset). « Je suis heureux de voir que l’opposition municipale s’associe à la majorité que je représente pour saluer le succès de ce nouveau Palais des sports ». (Serge Lepeltier.) « Les qualités sportives de cette équipe sont indiscutables ! » (Yannick Bedin) « En fait, 34 millions d’euros, c’est pas si cher que ça pour un tel succès ! » (Jean-Michel Guérineau) Les VIP aussi sont enchantés par cette nouvelle équipe, qu’ils peuvent longuement approcher dans le confort de la somptueuse salle qui leur est réservée. La grande famille du sport est enfin réunie…

Tout ça, c’est pour de faux, hein - Vous pensez bien que si on était allé aux Seychelles, on y serait resté ! Mais quand même, on est pas loin de la réalité, si on compare aux dernières affiches du Bourges Basket :

Et l’an prochain ? Ecoutons Pierre Fosset : « On a un programme de trois ans. L’an dernier, on avait les joueuses dans une robe moulante. Le tissu avait le reflet d’un ballon de basket. Cette année, on est passé à la culotte, voilà. »

Voila quoi, l’an prochain, quand on aura enlevé la robe et la culotte ?

Post-Scriptum : Pour les moins de 30 ans qui auraient besoin d’explications supplémentaires, ils les trouveront ici.