4 semaines. Dans quatre semaines auront lieu les élections européennes. Et chez nous, en France, tout le monde s’en fout. Le taux d’abstention devrait battre tous les records, et pourrait, selon certains sondages, atteindre 65 % (55 % en 2004) ! Deux électeurs sur trois, donc, pourraient ne pas se rendre aux urnes. Surprenant quand on sait que près de 80% de la législation française découle du droit européen. Mais à y regarder de plus près, est-ce si surprenant que ça ?
Seulement 10% de députés européens français.
Le Parlement européen compte 785 députés. La France en élit 78. Le vote des français pèse donc pour 10%. La règle ne paraît pas trop injuste (10% des voix pour 13% de la population européenne), mais pas facile de se motiver pour un vote qui aura si peu d’influence sur la répartition politique du Parlement.
Le parlement européen n’a que peu de pouvoir.
Si le Parlement est élu au suffrage universel direct, ce n’est pas lui qui propose les lois. C’est du ressort exclusif la Commission européenne. Non seulement le Parlement ne propose pas les lois, mais en plus il ne les vote pas toutes : seul le Conseil de l’Union européenne a ce droit (certaines lois sont donc votées par le seul Conseil).
Pas de différence gauche-droite dans les votes.
Le parlement européen est dominé par deux grands groupes, le Parti Populaire Européen ou PPE (37%) représentant la droite, et le Parti Socialiste Européen ou PSE (28%), représentant la gauche. Ces deux partis disposent donc des deux tiers des droits de vote. En 2008, le PPE et le PSE ont voté dans le même sens sur 97% des votes [1]. Que vous votiez UMP (PPE) ou PS (PSE), ça ne change rien aux résultats des votes du parlement européen.
En résumé, il faudra aller voter pour désigner un dixième des députés européens qui n’ont aucune initiative, qui n’ont finalement qu’assez peu de pouvoir, et qui votent presque tous pareil.
Vous faites quoi le 7 Juin, vous ?
Europe et Quatremer
- 26 mai 2009 à 07:44
Amusant cette technique qui consiste à dénigrer en citant un nom qui est censé faire peur.Ca n’est pas parceque Devilliers ou Besancenot disent que le ciel est bleu que ça en devient une contre vérité. Pour rappel, cette technique a déjà été utilisée quand les partisans du "non" au référendum de 2005 étaient traités de « populistes » et « xénophobes ».
Jean Quatremer, auteur de l’article dont vous parlez, est un peu le "journaliste officiel français de l’Europe" (Président de la section française de l’AJE, l’Association des Journalistes Europeens), qui n’a de cesse de promouvoir le projet Européen tel qu’il se développe. Il a entre autre été un fervent défenseur du "oui" au referendum sur le TCE, de la directive Bolkestein, et ensuite du traité de Lisbonne. Tout comme le journal pour lequel il écrit, d’ailleurs.
Accessoirement, c’est un admirateur béat de la fabuleuse présidence francaise de l’Europe.
Voir en ligne :
Jean Quatremer : "L’Europe doit rester un rêve"
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Europe et Quatremer
- Mister K
- 26 mai 2009 à 08:20
Oui, enfin moi, je complète juste l’information. Ce n’est pas pour faire peur, c’est pour expliquer d’où vient cette information. Et même si Quatremer était un partisan du ’oui’ au TCE, il n’empêche qu’il connait certainement mieux le fonctionnement du parlement européen que la plupart des français...son explication tient debout en tout cas.
Je trouve cette série d’articles, sans nuance, vraiment trop caricaturale pour être totalement honnête. Un certain nombre de points sont contestables dont celui des 97%. Donc, désolé de vous contredire, mais ce que vous présentez comme une vérité ne l’est pas (rien à voir avec votre exemple du ciel bleu...) . J’essaie donc d’apporter de la nuance et du débat. Ce n’est pas interdit, non ? Ici, c’est même une règle.
Je ne trouve donc pas amusant cette façon d’écrire un article et de ne pas accepter la contradiction.
Sinon, pour votre information, j’ai voté non au TCE...donc pas la peine de me faire de procès en sorcellerie.
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