Parties fines à Bourges
Allez, c’est l’été. Voici de quoi méditer un peu sur le sort de cette pauvre ville de Bourges avec toujours les mêmes têtes qui agissent en toute impunité. Ah, si seulement il n’y avait pas l’agitateur pour les emmerder un peu...
Pas de subvention contre le racisme !
La droite et l’extrême droite par l’intermédiaire de l’UMP et des identitaires berrichons, se sont unis pour dénoncer l’attribution d’une subvention au SCALP 18 par le Conseil Général du Cher, à l’occasion de l’organisation d’un concert. Si la salle de spectacle municipale du 22 d’Auron n’avait pas été cédée par la ville de Bourges au directeur du PdB, Daniel Colling, peut-être que les élus berruyers de droite n’auraient pas eu besoin de hurler au scandale.
Toujours est-il que la droite locale s’insurge : le SCALP 18 (avec un temps de retard par rapport à l’agitateur) est accusé d’avoir commis un crime de la pensée : celui d’avoir critiqué le bilan politique du défunt sénateur-maire de Saint-Amand, Serge Vinçon et d’avoir rappelé en particulier que celui-ci avait toujours défendu jusqu’au point d’en être pathétique, le collaborateur Maurice Papon, en le qualifiant même de « grand humaniste ».
Il est de tradition de dire et d’écrire lorsqu’un élu décède, qu’il était un être extra-ordinaire et qu’il a accompli un boulot exceptionnel. Le Président du Conseil Général du Cher, Alain Rafesthain (PS) comme beaucoup d’autres élus de gauche, avait cédé à cette hypocrisie au moment du décès de Serge Vinçon, occultant son bilan et ses positions controversées et illustrant par là une certaine porosité avec la droite du département du Cher et plus précisément du côté de Saint-Amand.
Pourtant, la droite locale accuse aujourd’hui le Conseil Général du Cher d’être complice des déclarations du SCALP18 du fait de cette subvention qu’elle lui a accordée.
Subvention qui n’a d’ailleurs pas été accordée au SCALP 18 mais à une association partenaire, l’association Antiraciste Sans Frontière.
Peu importe : « pas de subvention contre le racisme ! » clame en substance la droite de Bourges et du Cher qui estime que lutter contre le racisme, c’est faire de la politique et que cela n’a rien à voir avec une démarche citoyenne de bon sens.
La démocratie au compte-goutte
Le rythme des conseils municipaux à Bourges pourrait devenir mensuel. Le nombre très important des délibérations planifiées rendait interminable la durée des quatre conseils municipaux annuels. Les Verts affirment que jusqu’à présent, le maire de Bourges refusait explicitement d’organiser davantage de conseils municipaux car il ne voulait pas offrir une tribune à l’opposition pour formuler ses critiques et propositions. Cependant, si Serge Lepeltier fait mine de céder un peu par pragmatisme, en réalité il ne semble pas avoir abandonné sa vision idéologique et politicienne des choses. En effet, s’il concède cette mensualisation des conseils municipaux, c’est à une condition : que le débat de politique générale qui se déroule en début de séance soit supprimé. C’est à dire qu’il ne devra pas y avoir de débats sur la politique de la municipalité et qu’il sera fait interdiction à l’opposition municipale de discuter, critiquer bref, débattre démocratiquement. C’est ce qui s’appelle la démocratie au compte goutte. Le maire de Bourges avait fait de la démocratie locale une priorité, il prouve une nouvelle fois (après les épisodes épiques sur le comité d’éthique des caméras de surveillance, la tartufferie des conseils de quartier organisés en seulement cinq zones et repoussés aux calendes grecques, l’impossibilité pratique pour les citoyens d’obtenir l’intégralité des délibérations détaillées du conseil municipal etc, etc... ) qu’il s’agissait d’une promesse en l’air...
Bataille de chiffres
La Tour Jean Rameau continue de faire couler beaucoup d’encre. Ainsi le maire de Bourges Serge Lepeltier, a-t-il rappelé lors d’une réunion donnée au Hameau de la Fraternité que le coût d’une rénovation serait plus élevé que le coût de la destruction... pardon, de la « déconstruction » en langage de la propagande municipale. Beau raccourcis. Car en plus du coût de la « déconstruction », il convient, pour être tout à fait honnête, de prendre en compte le coût de la « reconstruction ». Si l’on prend cet élément en considération, il apparaît alors beaucoup plus économique de rénover. Avec Serge Lepeltier, il faut surtout prêter attention à ce qu’il ne dit pas.
Un petit air de Chine
Si la tendance est au libéralisme, il n’en est pas de même à Bourges dans le domaine de la culture. Ainsi peut-on citer par exemple la Biennale d’art contemporain qui n’est plus présentée aujourd’hui que par des institutionnels alors qu’à l’origine, cet événement était l’oeuvre d’un regroupement d’associatifs. Aujourd’hui, la biennale a été « municipalisée » et Philippe Gitton, maire-adjoint à la culture semble s’imposer comme une sorte de directeur artistique. A Bourges, ce qui fonctionne est immédiatement récupéré et absorbé par la municipalité. Philippe Gitton, qui est connu pour son anti-communisme primaire ne se rend même pas compte qu’il mène une politique maoïste en matière de culture à Bourges. Une sorte de Jourdain de la politique culturelle.
Rivet Pride
Olivier Rivet, gérant de la discothèque « Le Q » a lancé une nouvelle campagne publicitaire dans le métro parisien, dénonçant la difficulté d’être homosexuel en province. Une campagne qui a le don d’agacer la presse locale qui préférerait sans doute que Olivier Rivet achète des espaces publicitaires dans ses colonnes pour sauver la liberté de la presse(de défendre le pouvoir en place).
La presse berruyère estime que Olivier Rivet veut médiatiser des mesures qui sont purement administratives, le Q ayant fait l’objet de nombreuses plaintes de riverains en raison du bruit occasionné. Elle oublie bien soigneusement de préciser que les riverains de la rue Jean Jaurès se plaignent continuellement, et pas uniquement contre le Q. Mais que c’est pourtant le Q qui a fait l’objet le plus souvent d’arrêtés de fermeture.
Le dernier épisode en date est assez cocasse : lors du dernier Printemps de Bourges, la Q a été contraint de fermer prématurément en raison d’une pseudo charte de bonne conduite des tenanciers de bars, alors que Olivier Rivet n’avait pas signé cette charte. Et pour cause : le Q n’est pas un bar mais une discothèque ! Et une discothèque qui est obligée de fermer à 0h30, c’est un peu comme un massage californien sans la finition...
Zone de non vie
A Bourges, les bars de nuit sont sous haute surveillance. Devant les plaintes continuelles des riverains, les menaces de fermetures administratives se font de plus en plus insistantes. C’est ainsi que sous la pression, les videurs du bar « Les trois petits cochons », expédient à l’heure dite les clients sans même leur laisser le temps de terminer leur verre et les raccompagnent manu militari à leurs voitures pour qu’ils se cassent le plus vite possible en les empêchant de discuter devant le bar.
Les riverains veulent avoir tous les avantages du centre ville sans les inconvénients. S’ils veulent dormir sur leur deux oreilles, ils peuvent toujours déménager aux Gibjoncs et à la Chancellerie. Là-bas, c’est le calme olympien dès 19h. Pas de concerts, pas de spectacles, pas de bars, rien.
Toujours est-il qu’à force de céder aux perpétuelles jérémiades de deux ou trois emmerdeurs professionnels, le centre-ville de Bourges ne sera bientôt plus qu’une vaste zone de non vie.